Pont romain de Lurs

pont de Lurs, en France

Le pont dit pont romain de Lurs, ou de Ganagobie, ou du ravin du Buès, ou anciennement « pont de la Mort de l'Homme[1],[2],[3] », est un pont en maçonnerie situé sur la limite entre les communes de Lurs et de Ganagobie[4], dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il est parmi les plus remarquables de France, surtout par son ancienneté[3].

Pont romain de Lurs
Image illustrative de l’article Pont romain de Lurs
Géographie
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Commune Lurs
Coordonnées géographiques 43° 59′ 04″ N, 5° 54′ 32″ E
Fonction
Franchit ruisseau du Buès
Fonction pont routier
Caractéristiques techniques
Type pont en arc
Longueur 30 m
Largeur m
Hauteur 10 m
Matériau(x) pierre
Construction
Construction IIe siècle
Architecte(s) romains
Historique
Protection Logo monument historique Classé MH (1963)

Carte

Histoire

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Le pont est construit pour donner passage à la voie Domitienne, entre Segustero (Sisteron) et Alaunium (chapelle Notre-Dame-des-Anges de Lurs), peu avant le point où elle quittait la vallée de la Durance pour se diriger vers Apta Julia, à un endroit où le torrent du Buès conflue avec la Durance et crée un petit marécage. Ce torrent peut en outre être très violent et coupait régulièrement la voie (Strabon). La voie Domitienne quitte donc la vallée de la Durance pour passer le Buès 300 m en amont du tracé direct[5]. Il a été construit au début du IIe siècle de notre ère, entre le règne de l'empereur Hadrien qui a visité la Gaule avec des ingénieurs, entre 121-122, pour améliorer le réseau routier, et celui d'Antonin le Pieux, qui a continué les travaux sur la voie Domitienne entre 141 et 145 ap. J.-C. comme le montrent les nombreux milliaires découverts en Provence et en Languedoc[6],[3],[7]. Sa construction nécessite le creusement de voies d’accès amont et aval en corniche[5].

La route royale (par la suite route nationale 96) l’empruntait jusqu’au milieu du XIXe siècle et la construction d’un remblai franchissant la zone marécageuse ; il n’est actuellement utilisé que par une route d’accès secondaire à Lurs. Ignoré, il est identifié comme pont antique et dégagé par l’historien Guy Barruol lors d’une campagne de prospection en 1963[5].

Description

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Sa structure est quasi identique à celle de nombreux autres ponts de la même époque, notamment un pont conservé au Pouzin (Ardèche), et plusieurs autres sur la Via Julia Augusta en Ligurie[6]. C'est un pont en arc, comportant une seule arche. L'ouvrage est fondé sur des blocs en grand appareil[3] utilisant le calcaire de Ganagobie[5]. L'arche est en plein cintre. Elle est appareillée en double rouleau en partie inférieure puis continue en simple rouleau dans la partie centrale[3], cette partie étant issue d’une restauration. La culée sud est protégée, côté amont, par un mur de 5 m de long, et côté aval, par un mur long de 3,2 m[5]. Les pierres des façades sont taillées en petit appareil régulier, dans du calcaire de Saint-Donat ; le tiers supérieur n’est pas antique, et utilise des pierres grossièrement taillées[2]. À l'origine, le pont comportait un léger dos d'âne, et se prolongeait sur les deux rives avales par des rampes d'accès[2].

Sur un bloc d'angle en grand appareil de la culée nord, un phallus a été profondément gravé. Deux interprétations de ce signe peuvent être faites[3],[2] :

  • un emblème de force des carriers constructeurs,
  • un signe apotropaïque destiné à éloigner le mal, et notamment protéger les passants.

Il a été maintes fois repris, et notamment rehaussé : ainsi, le tablier, les parties supérieures des façades et les parapets sont modernes[6],[8]. Il a aujourd'hui 30 mètres de long, 6 de large, 10 de haut[1]. Il a été classé monument historique le [9].

Principales dimensions :

  • longueur du parapet : 28,50 m
  • ouverture entre culées : 7,8 m[10]
  • rayon de l'arche : 3,90 m
  • largeur du tablier : 6 m
  • hauteur de la clé par rapport à la rivière : 7 m[10]
  1. a et b Guy Barruol, dans D'une rive à l'autre, op.cit., p. 84.
  2. a b c et d Guy Barruol, « Le pont romain de Ganagobie (Basses-Alpes) », Gallia. Tome 21, no 2, 1963, p. 320.
  3. a b c d e et f Serge Montens, Les plus beaux ponts de France, Paris, Bonneton, 2001, (ISBN 2-86253-275-4), p. 9
  4. notice « Pont romain sur le ravin du Buès » sur Structurae
  5. a b c d et e Guy Barruol, op. cit., p. 315.
  6. a b et c Guy Barruol, op. cit., p. 85.
  7. Guy Barruol, op. cit., p. 323.
  8. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, , 559 p., p.421
  9. Notice no PA00080403, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 21 février 2010
  10. a et b Barruol, Le pont romain..., p. 318.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Philippe Auran, Guy Barruol, Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre. Les ponts de Haute-Provence de l'Antiquité à nos jours, p. 83-85, Les Alpes de lumière (no 153), Forcalquier, 2006 (ISBN 2-906162-81-7) (ISSN 0182-4643)
  • Guy Barruol, Le pont romain de Ganagobie (Basses-Alpes), p. 314-323, Gallia, 1963, no 21-2 (lire en ligne)
  • Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Imprimerie Louis Jean, Digne 1986, 559 pages
  • Notice « Pont romain sur le ravin du Buès » sur Structurae
  • Marcel Prade, Les ponts monuments historiques. Inventaire - description - histoire, p. 54, Librairie Brissaud, Poitiers, 1988 (ISBN 2-902170-54-8)

Articles connexes

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Liens externes

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