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Article 1 : NASA Article 2 : Programme Gemini

La National Aeronautics and Space Administration, plus connue sous son abréviation NASA (« Administration Nationale de l'Aéronautique et de l'Espace »), est l'agence gouvernementale qui a en charge la majeure partie du programme spatial civil des États-Unis. La recherche aéronautique relève également du domaine de la NASA. Depuis sa création au début des années 1960 la NASA joue un rôle de leader mondial dans le domaine du vol spatial habité, de l'exploration du système solaire et de la recherche spatiale. Parmi les réalisations les plus marquantes de l'agence figurent les programmes spatiaux habités Apollo, la navette spatiale américaine, la station spatiale internationale (en coopération avec plusieurs pays), les télescopes spatiaux comme Hubble, l'exploration de Mars par les sondes spatiales Viking et MER, ainsi que celle de Jupiter et Saturne par les sondes Pioneer, Voyager, Galileo et Cassini-Huygens.


Lancement de Gemini 1
Lancement de Gemini 1

Gemini a été le second programme de vols spatiaux habités lancé par les États-Unis d'Amérique, après le programme Mercury (1959). Dans les faits, le programme Gemini sera terminé avant le premier vol habité du programme Apollo.

De 1963 à 1966, les objectifs du programme Gemini étaient de parfaire les techniques utilisées par les vols spatiaux, notamment afin de préparer les vols habités du programme Apollo. Les missions Gemini furent pour la NASA l'occasion de réaliser ses premières sorties dans l'espace et des amarrages entre les capsules et des fusées Agena. C'est aussi dans le cadre de ce programme que fut utilisé pour la première fois dans l'espace un ordinateur embarqué.

Le nom Gemini vient du fait que chaque capsule emportait deux astronautes. C'est le nom latin de la constellation des Gémeaux.

Article 3 : Skylab Article 4 : Sonde spatiale Phoenix
La station spatiale Skylab.
La station spatiale Skylab.

Skylab a été la première station spatiale américaine. Elle fut lancée le et se désintégra au-dessus de l’océan Indien le en rentrant dans l’atmosphère.

Pour leur première station spatiale, les Américains choisiront d’abord de convertir le matériel construit pour les missions lunaires (comme les fusées Saturn V ou les modules Apollo). Ce sera le programme AAP (Apollo Application Program), qui deviendra Skylab en 1973. Ainsi, la station Skylab a été fabriquée en réutilisant le troisième étage de la fusée Saturn V et fut lancé par la dernière fusée de ce type.

La station américaine demeure l’une des structures les plus importantes jamais construites, lancées et maintenues sur orbite. Elle était constituée de quatre éléments principaux :

  • le module de commande Apollo ;
  • le module de contrôle d’environnement ;
  • l’atelier orbital ;
  • la plate-forme du télescope.

Ce laboratoire spatial avait un volume utile de 330 m3 et pesait 82 tonnes.

Toutefois, la station subit des dommages importants lors de son lancement et ne put déployer un de ses panneaux solaires. Puis, un accident survint après une intense activité solaire qui dévia la course fatalement. Malgré les efforts de la NASA pour contrôler la descente, l’ouest de l’Australie reçut de nombreux débris de la station.

Phoenix Mars Lander est une mission du programme Scout et s'inscrit dans la stratégie de la NASA qui vise à faire de l'eau l'élément central de l'exploration robotique de Mars. Cette mission se différencie et complète celle des deux astromobiles MER qui sont encore en activité sur Mars. Spirit et Opportunity étudient également le passé aquatique de Mars mais en explorant les roches, les cratères, les monticules de matières rocheuses et autres petites collines autour de leur site d'atterrissage.

Phoenix est un atterrisseur qui s'est posé sur Mars, le , à proximité de la calotte polaire nord, dans la région de Vastitas Borealis où de vastes stocks de glace ont été détectés juste en-dessous de la surface (68° de latitude nord et 233° de longitude est). Il s'agit d'une plaine, apparemment dépourvue de blocs rocheux (ce que souhaite la NASA pour un amarsissage sans problème) et dont la température avoisine les −100 °C.

Phoenix reprend les composantes déjà réalisées de la sonde Mars Surveyor dont le programme avait été annulé en 2001 suite à l'échec de la mission Mars Polar Lander, d'où son nom qui fait référence au Phénix, l'oiseau fabuleux qui pouvait renaître de ses cendres. La durée de la mission était estimée à 3 mois au sol.

Phoenix a notamment permis de confirmer le la présence d'eau gelée sur le sol martien du pôle nord grâce à l'analyse d'un échantillon prélevé par le bras robotique de la sonde relevant des vapeurs dégagées par la chaleur. La dernière communication établie entre la Terre et la sonde Phoenix date du 2 novembre 2008. Elle est depuis considérée officiellement comme perdue, bien qu'un « mode Lazare », permettant de rebooter l'électronique de la sonde au terme de l’hiver martien, ait été prévu. Sa mission aura au final duré plus de cinq mois.

Article 5 : Cassini Huyguens Article 6 : Points de Lagrange
Vue d’artiste de l’insertion de la sonde Cassini-Huygens dans l’orbite de Saturne
Vue d’artiste de l’insertion de la sonde Cassini-Huygens dans l’orbite de Saturne

Cassini-Huygens est une mission d'exploration spatiale de la planète Saturne et ses lunes par une sonde spatiale développée par l'agence spatiale américaine de la NASA avec des participations importantes de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de l'Agence spatiale italienne (ASI). Lancé en octobre 1997 l'engin s'est placé en orbite autour de Saturne en 2004. En 2005 l'atterrisseur européen Huygens après s'être détaché de la sonde mère s'est posé à la surface de la lune Titan et a pu retransmettre des informations collectées durant la descente et après son atterrissage. L'orbiteur Cassini orbite depuis autour de Saturne et poursuit l'étude scientifique de la planète géante en profitant de ses passages à faible distance de ses satellites pour collecter des données détaillées sur ceux-ci. La mission d'une durée initiale de 4 ans a été prolongée à deux reprises : de 2008 à 2010 (Equinox mission) et de 2010 à 2017 (Solstice Mission). Il est prévu que la sonde spatiale s'écrase sur la planète Saturne à l'issue de cette dernière phase.


Cassini-Huygens est une mission particulièrement ambitieuse et couteuse (3,26 milliards $) rattachée à ce titre au programme Flagship de la NASA. Avec une masse totale de 5,6 tonnes (dont 3,1 tonnes de carburant et 350 kg pour l'atterrisseur Huygens) il s'agit du plus gros engin spatial lancé vers les planètes externes. L'orbiteur Cassini embarque 12 instruments scientifiques dont un radar tandis que Huygens en emporte six. Cassini est stabilisé trois axes et son énergie est fournie par trois générateurs thermoélectriques à radioisotope utilisant du plutonium.

La mission Cassini-Huygens a rempli tous ses objectifs scientifiques en fournissant une moisson de données sur Saturne, sa magnétosphère, ses anneaux, Titan et les autres lunes de la planète géante. Les caméras de l'orbiteur ont également fourni certaines des plus belles images du système solaire. Cassini a notamment permis d'obtenir les premières images détaillées de Phœbé, d'analyser en détail la structure des anneaux de Saturne, d'étudier Titan de manière approfondie et de découvrir une dizaine de nouvelles lunes de Saturne de petite taille (moins de 10 km), portant le nombre total de satellites saturniens à 62 (nombre connu au 1ermai 2014). La sonde a permis également de découvrir de nouveaux anneaux de Saturne.


Un point de Lagrange (noté L1 à L5), ou, plus rarement, point de libration, est une position de l'espace où les champs de gravité de deux corps en orbite l'un autour de l'autre, et de masses substantielles, se combinent pour compenser exactement la force centrifuge. Dans le cas où les deux corps sont en orbite circulaire, ces points représentent les endroits où un troisième corps de masse négligeable resterait immobile par rapport aux deux autres, au sens où il accompagnerait à la même vitesse angulaire leur rotation autour de leur centre de gravité commun sans que sa position par rapport à eux n'évolue. Au nombre de cinq, ses points se scindent en deux points stables dénommés L4 et L5, et en trois points instables notés L1 à L3. Ils sont nommés en l'honneur du mathématicien français Joseph-Louis Lagrange. Ils interviennent dans l'étude de certaines configurations d'objets du Système solaire (principalement pour les points stables) et dans le placement de divers satellites artificiels (principalement pour les points instables).


Article 7 : La sonde spatiale New Horizons Article 8 : Léopold Eyharts
Lancée le 19 janvier 2006, la sonde New Horizons de la NASA sera le premier vaisseau à survoler la planète naine Pluton en juillet 2015. Elle doit ensuite survoler certains petits objets célestes de la ceinture de Kuiper. Durant son périple elle a croisé la géante gazeuse Jupiter le 28 février 2007. Il s'agit du premier engin spécifiquement étudié pour retransmettre des données des objets lointains du système solaire.

La sonde a été lancée le jeudi 19 janvier 2006 et a utilisé l'assistance gravitationnelle de Jupiter pour accroitre sa vitesse de 4 km/seconde. La sonde a la forme d'un triangle épais. Comme la sonde part aux confins du système solaire, la génération d'électricité ne peut être assurée par les traditionnels panneaux solaires, un générateur thermoélectrique à radioisotope (RTG) est alors embarqué. Ce générateur convertit en életricité la chaleur fournie par la désintégration radioactive de 10,9 kg de dioxyde de plutonium 238 : on estime que le RTG fournira encore 190 W en 2015. Le cylindre contenant le générateur est fixé sur un des sommets du triangle. L'antenne parabolique, d'un diamètre de 2,5 mètres, servant à la communication avec la Terre est fixée sur une des faces du triangle.

L'informatique de bord utilise un microprocesseur 32 bits Mongoose-V, version durcie contre les radiations du MIPS R3000. Sa fréquence d'horloge est ralentie de 25 à 12,5 MHz pour limiter la consommation électrique. Le poids total de la sonde est de 265 kg.

En savoir plus sur New Horizons...

Léopold Eyharts est un spationaute français de l'Agence spatiale européenne. Il a été sélectionné pour voler à bord de la navette spatiale Discovery lors de la mission STS-122 qui permettra l'installation du laboratoire Columbus sur la Station spatiale internationale.

En 1990, Léopold Eyharts a été choisi en tant qu'astronaute par le CNES (le Centre National d'Études Spatiales) et assigné pour soutenir le programme d'avion spatial Hermès à Toulouse.

Il est devenu l'un des pilotes d'essai responsable du programme parabolique de vols du CNES, un avion expérimental (une Caravelle) parvenu par le centre d'essai de vol de Bretigny-sur-Orge pour fournir un laboratoire de microgravité à la communauté scientifique. En 1994, il était responsable de l'essai en vol parabolique du remplacement de la Caravelle, un Airbus A300 modifié (nommé Airbus A300 ZERO-G) qui devient opérationnel en 1995.

En 1992, Eyharts a participé au deuxième choix d'astronaute de l'Agence européenne de l'espace. Puis, la même année, il a participé à une évaluation de l'ESA de la formation russe de navette spatiale Bourane à Moscou, où il a volé dans le simulateur en vol de Bourane du Tupolev 154.


Article 9 : Station spatiale internationale Article 10 : Navette spatiale Bourane
Un astronaute travaillant sur les panneaux solaires permet de se rendre compte de la taille atteinte par la station (2008)
Un astronaute travaillant sur les panneaux solaires permet de se rendre compte de la taille atteinte par la station (2008)

La Station spatiale internationale (International Space Station, ISS) est une station spatiale placée en orbite basse à caractère scientifique. Elle est occupée en permanence par des équipages internationaux depuis sa construction démarrée en 1998 et qui devrait s'achever en 2011. Sa construction et son exploitation sont assurés en coopération par les principales agences spatiales nationales dont la NASA (États-Unis), l'agence spatiale russe, l'agence spatiale européenne (ESA) et japonaise (JAXA). L'ISS doit rester en fonction jusqu'en 2020.

L'ISS est aujourd'hui le plus grand objet artificiel placé en orbite terrestre : lorsqu'elle sera achevée, elle devrait occuper un volume de 110 m. x 74 m. x 30 m. et peser environ 420 tonnes. Le volume d'espace pressurisé sera de 935 m3. Les panneaux solaires d'une superficie de 2 500 m2 fournissent 110 kw d'électricité. La station spatiale se déplace en orbite autour de la Terre à une altitude d'environ 350 kilomètres à une vitesse de 27 700 km/h (7,7 km/s) , en faisant le tour de notre planète 15 fois par jour.

Plusieurs vaisseaux spatiaux se relaient pour amener les composants de la station spatiale, réaliser le transfert des équipages, assurer le ravitaillement et rehausser l'orbite régulièrement dégradée par la trainée atmosphérique. Ce sont les cargos Progress (russe), ATV et dans le futur le HTV japonais ainsi que la capsule spatiale russe Soyouz et les navettes spatiales américaines.


La navette Bourane sur son lanceur Energiya
La navette Bourane sur son lanceur Energiya

Le programme de vaisseau spatial réutilisable soviétique Bourane, Buran dans la transcription anglaise, (« Бура́н » qui signifie « tempête de neige » en russe) a été lancé en 1976 en réponse au programme américain de navettes spatiales. Les dirigeants soviétiques, qui étaient persuadés que la navette spatiale serait utilisée à des fins militaires (ce en quoi ils n'avaient pas totalement tort puisque sa soute était dimensionnée pour accueillir des satellites espions), ont souhaité disposer d'un engin équivalent afin de maintenir l'équilibre des puissances durant la guerre froide. Ce projet a été le plus important et le plus coûteux de l'histoire de l'exploration spatiale soviétique.

La navette elle-même a été lancée une seule fois et sans équipage le 15 novembre 1988 à 3 heures GMT. Elle a alors réussi l'exploit de se poser toute seule grâce à son ordinateur de bord, ce qui n'a jamais été tenté, car considéré comme trop risqué, avec les navettes américaines.

La fusée Energia qui propulse Bourane (on parle souvent du couple Energia-Bourane) est le lanceur le plus puissant jamais conçu. Malgré une longueur moins importante que la fusée Saturn V, sa puissance au décollage est pourtant supérieure à cette dernière.

L'Antonov 225 a servi à transporter Bourane de son site de construction à son site de lancement, tenant le même rôle que le 747 modifié Shuttle Carrier Aircraft pour les navettes spatiales américaines.

Article 11 : Serguï Korolev Article 12 : Colonisation de l'espace
Timbre soviétique de 10 kopeks à la mémoire de Sergueï Korolev, 1969.
Timbre soviétique de 10 kopeks à la mémoire de Sergueï Korolev, 1969.

Sergueï Pavlovitch Korolev, également Koroliov ou Koroliev (en russe : Сергей Павлович Королёв ; en ukrainien : Сергій Павлович Корольов), né le 12 janvier 1907 (dans le calendrier julien : 30 décembre 1906) à Jytomyr (Ukraine) et mort le 14 janvier 1966 à Moscou, est un ingénieur, père de l'astronautique soviétique considéré comme l'équivalent soviétique de Wernher von Braun.

C'est au cours de l'année 1930 que Korolev s'intéresse à l'utilisation de carburant liquide pour la propulsion par moteur-fusée. À l'époque il cherche à utiliser cette technologie pour la propulsion des avions. En 1931, en collaboration avec Friedrich Zander, un des pionniers de l'astronautique, il participe à la création du Grouppa Izoutcheniïa Reaktivnovo Dvijeniïa (GIRD), l'un des premiers centres parrainés par l'État soviétique pour le développement de fusées. En mai 1932, Korolev est nommé chef du groupe.

Durant les années suivantes, le GIRD développe trois systèmes différents de propulsion, avec à chaque fois une amélioration des performances. En 1932, les militaires s'intéressent aux efforts déployés par le groupe et commencent à fournir des fonds. En 1933, le groupe réalise le premier tir d'une fusée à propulsion liquide, appelée GIRD-09, soit sept ans après Robert Goddard et son lancement peu médiatisé en 1926. En 1934, Korolev publie l'ouvrage Une fusée dans la stratosphère.

La colonisation de l'espace, ou colonisation spatiale, est — au-delà d'un sujet classique de fiction — un projet d'habitation humaine permanente et en grande partie auto-suffisante en dehors de la Terre. Elle est liée à la conquête de l'espace.

Plusieurs groupes de développement de la NASA, de l'ESA et de l'Agence spatiale russe et d'autres scientifiques ont étudié la faisabilité de projets de colonies spatiales en divers endroits du système solaire. Ils ont déterminé qu'il y avait toutes les quantités nécessaires de matériaux sur la Lune et les astéroïdes géocroiseurs, que l'énergie solaire était disponible en grande quantité et qu'aucune nouvelle découverte scientifique majeure n'était nécessaire, bien que des prouesses techniques d'ingénierie, d'importants moyens financiers et une meilleure connaissance de l'adaptation humaine à l'espace soient indispensables pour concrétiser de tels projets, pour la plupart encore à un niveau d'évaluation théorique.

La colonisation de l'espace est le but à long terme de plusieurs agences spatiales ; le directeur de la NASA, Michael Griffin, l'a par exemple identifiée comme étant le but des programmes spatiaux actuels. La première étape est une présence humaine permanente dans l'espace comme c'est le cas avec la station spatiale internationale, qui n'est cependant pas autonome. L'unique projet en 2008 avec un plan de financement est une base permanente de 4 astronautes sur la Lune, le Lunar Outpost prévue par la NASA pour 2019-2024 et qui utilisera des ressources locales. L'Agence spatiale fédérale russe, l'ESA et l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise projettent d'établir un avant poste sur la Lune après 2025.

Article 13 : Module lunaire Apollo Article 14 : Rover lunaire
Le module lunaire d'Apollo 16 sur la Lune
Le module lunaire d'Apollo 16 sur la Lune

Le module lunaire ou LEM (pour Lunar Excursion Module) ou LM (pour Lunar Module) est le véhicule spatial utilisé dans le cadre du programme spatial américain Apollo (1961-1972) pour débarquer des hommes sur la Lune. Son rôle est de faire atterrir sur la Lune 2 des 3 membres d'équipage du vaisseau Apollo avec des équipements scientifiques, de leur permettre d'y séjourner 2 à 4 jours avant de décoller pour rejoindre le Module de Commande et de Service (CMS) resté en orbite lunaire et chargé de ramener l'équipage sur Terre.

Lorsqu'en 1961 le président Kennedy fixe comme objectif à l'agence spatiale américaine d'envoyer des hommes sur la Lune avant la fin de la décennie, le programme spatial américain est encore balbutiant. Après avoir étudié plusieurs configurations pour le vaisseau spatial, la NASA choisit en 1962 d'avoir recours au LEM, module dédié au débarquement sur la Lune, malgré les interrogations que suscitent à cette époque le recours au rendez-vous orbital lunaire (LOR) que sous-tendait ce choix. Seule cette solution permettait en effet de tenir l'échéance fixée, en réduisant la masse à satelliser et en limitant les coûts et les risques techniques.

Eugene Cernan conduisant le Rover lunaire d'Apollo 17
Eugene Cernan conduisant le Rover lunaire d'Apollo 17

Le Rover lunaire est un véhicule fabriqué à quatre exemplaires pour l'agence spatiale américaine (NASA) qui fut utilisé par les astronautes au cours des missions Apollo pour explorer la surface de la Lune. Le Rover lunaire a roulé pour la première fois le dans le cadre la mission Apollo 15.

Ce petit engin tout-terrain biplace à l'allure rustique (masse à vide de 210 kg pour une longueur de 3 mètres) pouvait transporter plus de 490 kg de charge utile à la vitesse modeste de 14 km/h grâce à 4 moteurs électriques de 0,25 CV alimentés par des batteries non rechargeables. Sur le plan technique il était doté d'un système de navigation perfectionné et de roues d'une conception originale.

Le Rover fut conçu sans que les caractéristiques du sol lunaire soient connues avec précision. Il devait fonctionner dans un environnement particulièrement hostile (température élevée, absence d'atmosphère, faible gravité, terrain accidenté et meuble) difficilement reproductible sur terre. Malgré ces contraintes, le Rover lunaire a rempli sans problèmes majeurs les objectifs qui lui étaient assignés.

Article 15 : Satellite artificiel Article 16 : Nerva
Le satellite de météorologie GOES O avant son lancement en orbite géostationnaire.
Le satellite de météorologie GOES O avant son lancement en orbite géostationnaire.

Un satellite artificiel est un objet fabriqué par l'homme, envoyé dans l'espace à l'aide d'un lanceur et gravitant autour d'une planète ou d'un satellite naturel comme la Lune. La vitesse imprimée par la fusée au satellite lui permet de se maintenir pratiquement indéfiniment dans l'espace en décrivant une orbite autour du corps céleste. Celle-ci, définie en fonction de la mission du satellite, peut prendre différentes formes — héliosynchrone, géostationnaire, elliptique, circulaire — et se situer à des altitudes plus ou moins élevées classifiées en orbite basse, moyenne ou haute.

Le satellite artificiel est composé d'une charge utile, définie spécifiquement pour la mission qu'il doit remplir, et d'une plateforme souvent standardisée assurant les fonctions de soutien comme la fourniture d'énergie, la propulsion, le contrôle thermique, le maintien de l'orientation et les communications. Le satellite est suivi par un centre de contrôle au sol, qui communique avec lui grâce à un réseau de stations terrestres ; celui-ci vérifie le fonctionnement du satellite et lui envoie des instructions (paramètres d'exécution de la mission, dépannage, récupération des données collectées). Pour remplir sa mission le satellite doit se maintenir sur une orbite de référence en orientant ses instruments de manière précise : des interventions sont nécessaires à intervalles réguliers pour corriger les perturbations naturelles de l'orbite générées, dans le cas d'un satellite terrestre, par les irrégularités du champ de gravité, l'influence du Soleil et de la Lune ainsi que la trainée créée par l'atmosphère qui subsiste en orbite basse.

NERVA (Nuclear Engine for Rocket Vehicle Application - moteur nucléaire pour application moteur-fusée) est un programme de recherche sur la propulsion nucléaire thermique, appliqué à la propulsion spatiale mené aux États-Unis par la NASA entre 1960 et 1972. De nombreux prototypes de réacteur sont testés dans le cadre de ce programme dont l'objectif est de mettre au point la propulsion un vaisseau spatial habité à destination de la planète Mars.

La technologie de propulsion étudiée repose sur l’éjection à grande vitesse d’hydrogène réchauffé par un réacteur nucléaire. En 1968 et 1969, un modèle expérimental d’une poussée de 250 à 350 kN fut essayé au sol. Le programme sera interrompu en 1972 lorsque la NASA fut contrainte de réduire son budget et limiter ses objectifs à la fin du programme Apollo.

Article 17 : Habitabilité d'une planète Article 18 : Voyage interstellaire
Déterminer l'habitabilité d'une planète correspond en partie à extrapoler les conditions terrestres, car c'est la seule planète sur laquelle l'existence de la vie est connue.
Déterminer l'habitabilité d'une planète correspond en partie à extrapoler les conditions terrestres, car c'est la seule planète sur laquelle l'existence de la vie est connue.

L'habitabilité d'une planète est la mesure de la capacité d'un corps astronomique à développer et accueillir la vie. Cette notion peut donc être notamment utilisée à la fois pour les planètes et leurs satellites naturels.

D'après les connaissances acquises par l'étude de la biologie terrestre, les éléments nécessaires au maintien de la vie sont une source d'énergie couplée à de la matière mobilisable, sachant que différents modèles sont proposés à l'appui des origines de la vie. Cependant, la notion d'habitabilité comme « possibilité d'accueillir la vie » est intrinsèquement limitée par la comparaison aux conditions biologiques terrestres, ce qui implique que plusieurs autres critères d'ordre géophysique, géochimique et astrophysique soient respectés. Dans la mesure où l'existence d'une vie extraterrestre est inconnue, l'habitabilité d'une planète est en effet en grande partie une extrapolation des conditions terrestres et des caractéristiques générales qui apparaissent favorables au développement de la vie au sein du système solaire. L'eau liquide est notamment considérée comme un élément indispensable à un écosystème viable. La recherche dans ce domaine relève donc à la fois de la planétologie et de l'astrobiologie.

L'idée que des planètes autres que la Terre puissent accueillir la vie est ancienne. Au cours de l'histoire, le débat a été autant philosophique que scientifique. La fin du XXe siècle a été le théâtre de deux découvertes majeures. Tout d'abord, l'observation et l'exploration par des sondes de planètes et satellites du système solaire a fourni des informations essentielles qui ont permis de définir des critères d'habitabilité et des comparaisons géophysiques entre la Terre et les autres corps célestes. D'autre part, la découverte de planètes extrasolaires, qui a débuté en 1995 et s'est accélérée depuis, a été le second tournant important. Elle a confirmé que le Soleil n'est pas la seule étoile à abriter des planètes et a élargi le champ des recherches sur l'habitabilité au-delà du système solaire.

Le voyage interstellaire désigne un vol spatial entre deux étoiles. Contrairement au vol interplanétaire (vols entre deux planètes d'un système solaire) mis en pratique dès les années 1960, le voyage interstellaire reste avant tout un thème de science-fiction. Il existe en effet une différence considérable entre voyage interstellaire et voyage interplanétaire car l'ordre de grandeur des distances à parcourir est dix mille fois plus important. Avec les technologies disponibles actuellement qui reposent sur des systèmes de propulsion chimique, il faut environ 100 000 ans pour qu'un engin puisse parvenir à proximité de l'étoile la plus proche.

Si on écarte la solution très théorique du vaisseau générationnel qui permettrait de s'affranchir de la contrainte de la durée du transit, le voyage interstellaire nécessite la mise au point de systèmes de propulsion permettant de dépasser les 30 000 km/s, alors que les modes de propulsion actuels ne permettant d'atteindre qu'une vitesse de transit entre les étoiles de 20 km/s. Le recours à la fission nucléaire ou l'utilisation de voiles solaires, encore expérimentales, permettront peut être d'atteindre des vitesses plus élevées mais celles-ci resteront insuffisantes pour atteindre les étoiles dans un délai compatible avec la durée de la vie humaine. De nombreuses études ont été réalisées sur des modes de propulsion plus performants mais encore très théoriques comme la fusion nucléaire, la propulsion nucléaire pulsée ou le recours à un collecteur Bussard. Les vitesses atteintes restent toutefois bornées par la vitesse de la lumière. Des travaux encore plus théoriques comme ceux portant sur les trous de ver exploitent certaines conséquences potentielles de la Relativité Générale pour imaginer des vitesses de transit supérieures à celle de la lumière.

Pour peu qu'on ne soit pas pressé par le temps et que l'on dispose de moyens financiers suffisants à consacrer à l'élaboration d'un vaisseau adapté, une mission robotique vers les étoiles semble possible, même si elle représente un défi technique et économique considérable qui a peu de chances d'être relevé avant plusieurs siècles. A notre époque aucune agence spatiale n'a dans ses cartons de projet d'exploration interstellaire. La NASA a effectué au cours des décennies écoulées plusieurs études de missions robotiques ayant pour objectif l'analyse scientifique du milieu interstellaire situé à moins de 1 000 Unités Astronomiques de notre Soleil.

Article 19 : Terraformation Article 20 : Fusée Soyouz
Mars terraformée
Mars terraformée

La terraformation, thème issu de la science-fiction, est la science étudiant la transformation de l'environnement naturel d'une planète, d'une lune ou d'un autre corps, afin d'y réunir les conditions permettant une vie de type terrestre, espérant donc la rendre habitable par l'Homme.

Le terme officiel en français est écogenèse. Au Journal officiel du 17 avril 2008, le terme de biosphérisation est imposé en remplacement du terme « écogenèse » proposé dans le Journal officiel du 22 septembre 2000. Le terme de biosphérisation est défini comme la « transformation de tout ou partie d'une planète, consistant à créer des conditions de vie semblables à celles de la biosphère terrestre en vue de reconstituer un environnement où l'être humain puisse habiter durablement. »

L'action primordiale pour y arriver est la modification ou la création d'une atmosphère de composition proche de celle de la Terre, composante essentielle au développement de la vie. On parle aussi d'ingénierie planétaire si l'objectif n'est pas de faire ressembler la planète en question à la Terre.

Chaque candidat à la terraformation présente des conditions qui lui sont propres, rendant le processus spécifique pour chacun d'eux. Les principales études menées concernent la planète Mars. D'autres concernent Vénus, Europe (satellite de Jupiter) et Titan (satellite de Saturne), mais les conditions semblent beaucoup plus difficiles à modifier.

Assemblage de la fusée Soyouz
Assemblage de la fusée Soyouz

La fusée Soyouz (du russe Союз signifiant « unité », « union », comme dans le nom russe de l'Union soviétique) est un lanceur russe dont la conception remonte aux années 1960 et qui a été utilisé initialement pour lancer les vaisseaux avec équipage du programme Soyouz. Cette fusée d'un peu plus de 310 tonnes et 46 mètres de haut peut placer une charge utile de plus 7 tonnes en orbite basse depuis les cosmodromes russes. Il est utilisé aujourd'hui, entre autres, pour lancer les capsules Progress qui ravitaillent la Station spatiale internationale et pour mettre sur orbite des satellites commerciaux. Grâce à sa fiabilité et son faible coût de production il est toujours apprécié malgré la rusticité des techniques employées. Début 2007, plus de 1 700 fusées Soyouz avaient été tirées avec un taux de réussite proche de 98 %.

Le lanceur doit à compter de fin 2009 être également tiré depuis le centre de lancement de Kourou dans le cadre d'accords commerciaux avec Arianespace. Toutes les fusées Soyouz sont construites depuis le début dans l'usine Progress située à Samara dans le sud-est de la Russie. Il se fabriquait dans ce centre jusqu'à soixante fusées Soyouz par an au début des années 1980.

Article 21 : La sonde Huygens Article 22 : Deep Impact

Huygens est un module de descente de 350 kg qui a été développé par l'Agence spatiale européenne pour étudier Titan, un des satellites de Saturne, dont l'atmosphère épaisse intrigue depuis longtemps les astronomes. Il a été transporté jusqu'aux abords de Saturne par la sonde spatiale Cassini de la NASA lancée en 1997 et, après une phase de mise en sommeil de près de 7 ans, a été largué près de son objectif en décembre 2004. Huygens a atteint Titan le 14 janvier 2005. Après avoir pénétré à environ 20 000 km/h dans l'atmosphère dense du satellite protégé par un bouclier, il a déployé successivement à compter de l'altitude de 180 km plusieurs parachutes avant d'effectuer un atterrissage en douceur sur le sol.

La mission de Huygens était de réunir des informations sur la composition de l'atmosphère de Titan, mesurer les vents et les températures, déterminer la nature du sol du satellite et sa topographie. À cet effet la sonde disposait de 6 instruments qui ont été mis en œuvre durant la phase de descente d'une durée de 2 heures et qui ont continué leurs mesures durant un laps de temps équivalent après l'atterrissage jusqu'à l'épuisement des batteries.

Malgré la perte d'un des deux canaux de communication, Huygens a permis de collecter de nombreuses informations scientifiques sur le satellite de Saturne. Le module qui a touché le sol dans une région nommée Adiri a envoyé des photos des collines sans doute composées de glace d'eau et traversées de « rivières » formées de composés organiques. Des signes d'érosion sont visibles, indiquant une possible activité fluviale. La surface est composée d'un mélange d'eau et de glace d'hydrocarbures.

La sonde a été baptisée du nom de l'astronome Christiaan Huygens qui a découvert le satellite Titan en 1655.

Photo prise au moment de l'impact
Photo prise au moment de l'impact

Deep Impact est une sonde spatiale de la NASA, qui a pour but d'étudier la composition, en profondeur, de la comète Tempel 1. Le , l'impacteur embarqué avec la sonde a percuté la comète avec succès, ce qui provoqua un cratère d'environ 30 mètres de diamètre, ainsi que l'éjection de plusieurs tonnes de matériaux de son sous-sol.

Les précédentes missions ayant étudié des comètes, comme Giotto et Stardust, n'ont pu que photographier et étudier la surface des comètes qu'elles avaient pour cible. Deep Impact est la première mission qui a permis d'examiner l'intérieur d'une comète. Les scientifiques espèrent ainsi en apprendre plus sur la formation du système solaire, car les comètes en sont les résidus.

L'impacteur, autrement dit un projectile, a été envoyé par la sonde vers la comète pour qu'il vienne la percuter, et ainsi éjecter de la matière appartenant au noyau, ce qui a permis d'étudier celui-ci par spectroscopie. L'intérêt était à la fois d'étudier la composition des éjectats et le comportement de la comète et de sa structure au moment de l'impact.

Article 23 : L'exploration de la planète Mars Article 24 : Débris spatial
Timbre soviétique montrant la sonde Mars 2
Timbre soviétique montrant la sonde Mars 2

L’exploration de la planète Mars a tenu, et tient encore, une place importante dans les programmes d'exploration spatiale des États-Unis, de la Russie (et avant elle, de l'URSS), de l'Union européenne et du Japon. Depuis le début des années 1960, près de quarante sondes, orbiteurs et atterrisseurs, ont été envoyées vers Mars, faisant d'elle la planète la mieux connue après la Terre. L'objectif de ces missions est de recueillir les données permettant de comprendre son histoire et de répondre à la question de la vie sur Mars. En outre, grâce à la planétologie comparée, ces informations apportent souvent des réponses capitales sur le passé, le présent et le futur de notre planète.

L'exploration d'une planète se fait en plusieurs étapes de difficulté croissante. Dans un premier temps, on cherche à survoler la planète pour prendre des clichés détaillés de sa surface. Ensuite, l'objectif est de placer une sonde en orbite afin d'étudier plus précisément sa surface et son atmosphère. La troisième étape consiste à poser un module d'atterrissage pour effectuer des études in situ. Les deux dernières étapes sont des missions de retour d'échantillon et d'exploration humaine. Dans le cas de Mars, le survol et la mise en orbite furent réalisées pour la première fois par les sondes Mariner 4 et Mariner 9 dans la deuxième moitié des années 1960. Mars 3 sera le premier atterrisseur à se poser à la surface de la « planète rouge » au début des années 1970. Aucune mission de retour d'échantillon n'a encore été réalisée.


Répartition des débris spatiaux selon la NASA
Répartition des débris spatiaux selon la NASA

Un débris spatial, dans le domaine de l'astronautique, est l'objet résiduel d'une mission spatiale, se trouvant sur orbite. L'expression correspondante en anglais est space debris.

De nos jours, les satellites artificiels modifient la vie sur la Terre et l'y organisent : satellites de communication pour les échanges de sons et d'images, satellites météorologiques pour la prévision du temps, satellites de navigation pour le guidage précis de navires sur toutes les mers du monde, satellites scientifiques à missions hautement spécialisées, satellites militaires aux applications publiques ou secrètes multiples, etc.

Depuis Spoutnik 1, lancé le , plus de 5 000 engins ont été expédiés dans l'espace par les diverses nations de la planète. Il s'agit autant de satellites placés sur l'une ou l'autre orbite terrestre que de sondes qui ont quitté l'environnement immédiat de la Terre pour explorer la Lune ou les autres planètes. Lors de chacune de ces missions, un grand nombre de débris spatiaux sont générés.

Ces débris sont de différentes origines : citons d'abord les gros débris, ceux-ci peuvent provenir de morceaux du lanceur lui-même, ou d'objets perdus par les astronautes, ou encore de vieux satellites inutilisés, etc. Le catalogue de la North American aerospace defense (NORAD), qui est sans doute le plus complet qui existe au monde, fait état de plus de 9 000 objets de plus de 10 cm en orbite autour de la Terre (en 2006). Si l'on s'intéresse maintenant aux débris plus petits, de l'ordre du centimètre, on arrive déjà à plus de 200 000 objets répertoriés et on dépasse le million pour des débris de type « particules » de l'ordre du millimètre. Les temps de vie de ces débris sont très différents, de l'ordre d'un an, ou d'une dizaine d'années, ou même de siècles pour les orbites les plus hautes.

Article 25 : Saturn V Article 26 : Programme lunaire habité soviétique
La première Saturn V avant le lancement d’Apollo 4
La première Saturn V avant le lancement d’Apollo 4

Saturn V est le nom de la fusée spatiale qui a été utilisée par la NASA pour les programmes Apollo et Skylab entre 1967 et 1972, en pleine course à l’espace entre Américains et Soviétiques.

Il s’agissait d’un lanceur à plusieurs étages, à ergols liquides, dernier né de la famille de lanceurs Saturn conçue sous la direction de Wernher von Braun au Centre de vol spatial Marshall (MSFC) à Huntsville en Alabama, en collaboration avec les sociétés Boeing, North American Aviation, Douglas Aircraft Company ou IBM comme principaux entrepreneurs.

Saturn V reste encore aujourd’hui le plus puissant lanceur spatial qui ait été utilisé en opération, que ce soit du point de vue de la hauteur, de la masse au décollage ou de la masse de la charge utile injectée en orbite. Seule la fusée russe Energia, qui ne vola que pour deux missions de test, la dépassa légèrement au niveau de la poussée au décollage.

Saturn V, qui a été conçue pour lancer le vaisseau spatial habité Apollo permettant les premiers pas de l’homme sur la Lune, a continué son service en envoyant en orbite la station spatiale Skylab.

En tout, la NASA lança 13 fusées Saturn V, sans avoir à déplorer la moindre perte de charge utile.

Les trois étages qui composaient Saturn V ont été développés par de nombreuses entreprises sous-traitantes sous pilotage de la NASA. Ces sociétés, suite à de multiples fusions et rachats, font aujourd’hui toutes partie du groupe Boeing.

Le programme lunaire habité soviétique avait pour but d'envoyer un cosmonaute sur la Lune, de préférence avant les astronautes américains du programme Apollo pour les battre dans la course à l'espace qui était lancée depuis 1955.

Il échoua du fait des désaccords profonds qui surgirent entre les principaux responsables des programmes spatiaux soviétiques : Valentin Glouchko, d'un côté, responsable presque unique jusque là des programmes spatiaux soviétiques, et partisan d'utiliser comme carburant des ergols qu'il maîtrisait bien ; Sergueï Korolev de l'autre, en charge du programme N-1 (l'équivalent soviétique de la fusée Saturn V du programme américain Apollo), qui pensait indispensable, pour une mission habitée, d'utiliser des carburants/comburants à la fois plus performants.

Pour contrer Sergueï Korolev, Valentin Glouchko s'allia au rival de Korolev, Vladimir Chelomei (en charge du projet Proton), pour proposer un projet plus gigantesque encore que le projet N-1, le projet modulaire UR-700, qui visait à permettre un atterrissage direct sur la lune, sans passer par une mise en orbite lunaire préalable. Faisant appel à des moteurs RD-270, le projet UR-700 ne vit jamais le jour, et fut arrêté en 1969.

Gravement handicapée par la mort de Korolev en 1966, la fusée N-1, de son côté, rencontra des problèmes de développement majeurs, et, malgré des moteurs apparemment satisfaisants, s'écrasa à chacun des différents tirs expérimentaux effectués. Le gouvernement soviétique nia l'existence du projet N-1 et de ses échecs jusqu'à la période de la glasnost (1985).

En revanche, le projet beaucoup moins ambitieux de Vladimir Chelomei, le UR-500 « Proton », conçu au départ comme un ICBM géant, capable d'un vol circumlunaire habité (mais non d'un alunissage), connut tout d'abord des échecs, mais devint de plus en plus fiable à partir de septembre 1968. Les fusées Proton permirent à l'URSS de placer des satellites en orbite géostationnaire, et d'envoyer des sondes vers la lune, Mars et Vénus. Dans les années 1990, les fusées Proton devinrent l'outil essentiel des lancements commerciaux effectués par la Russie. Mais elles ne permirent jamais l'envoi d'une mission habitée vers la lune.

Article 27 : Programme Constellation Article 28 : Histoire du vol spatial
Le vaisseau spatial Orion en orbite autour de la Lune (vue d'artiste)
Le vaisseau spatial Orion en orbite autour de la Lune (vue d'artiste)

Le programme Constellation est un programme d'exploration spatiale de la NASA dont le principal objectif est l'envoi d'astronautes sur la Lune vers 2020 pour des missions de longue durée. Ce programme concrétise la stratégie spatiale américaine à long terme définie par le président des États-Unis George W. Bush en janvier 2004 sous l'intitulé Vision for Space Exploration visant à relancer l'exploration du système solaire par des missions habitées.

Le programme Constellation prévoit le développement de deux nouveaux lanceursAres I et Ares V — ainsi que de deux véhicules spatiaux : Orion et le module lunaire Altair. Le premier vol de test de la fusée Ares I, dont le développement est le plus avancé, est prévu pour le second semestre 2009.

La mission lunaire type du programme prévoit un séjour sur la Lune de 7 jours soit 4 de plus que pour le programme Apollo. Les astronautes, au nombre de 4, doivent tous descendre sur la Lune. À une échéance non fixée, les plans de la NASA prévoient le développement d'un ensemble de modules (habitation, rover, autres équipements) déposés sur la Lune grâce à plusieurs lancements d'Ares V. Ces équipements doivent permettre de prolonger les séjours des astronautes pour des missions qui pourraient ainsi durer 210 jours. Ces avant-postes pourraient être installés près du pôle sud pour bénéficier à la fois d'un ensoleillement plus important, donc de nuits plus courtes et de températures moins extrêmes, et, si les sondes LCROSS et LRO le confirment, de la présence d'eau qui pourrait exister dans des zones plongées en permanence dans l'obscurité situées au même endroit.

L'astronaute Piers Sellers pendant la troisième sortie extravéhiculaire de la mission STS-121.
L'astronaute Piers Sellers pendant la troisième sortie extravéhiculaire de la mission STS-121.

L'histoire du vol spatial retrace au cours du temps l'exploration de l'univers et des objets célestes du système solaire par l'envoi soit d'engins robotisés (satellites, sondes et robots), soit de vaisseaux pilotés par des équipages humains. L'idée d'envoyer un objet ou un homme dans l'espace est évoquée par des philosophes et des romanciers plusieurs centaines d'années avant que cela ne devienne matériellement possible. Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, grâce au développement des moteurs-fusées adéquats, aux progrès de l'avionique et à l'amélioration des matériaux, l'envoi d'engins dans l'espace passe du rêve à la réalité.

Le vol spatial prend son essor à la fin de la Seconde Guerre mondiale grâce aux avancées allemandes dans le domaine des fusées et il donne lieu à plusieurs événements retentissants durant la seconde moitié du XXe siècle. L'histoire du vol spatial est marquée, à ses débuts, par une forte concurrence entre les États-Unis et l'URSS, pour des motifs de prestige national liés à la guerre froide. Cette concurrence connait son point d'orgue lors de l'envoi des premiers hommes sur la Lune. Au cours des décennies suivantes, les agences spatiales se concentrent sur la mise en place de moyens pérennes d'exploration, comme la navette spatiale ou les stations spatiales. À la fin du XXe siècle les luttes idéologiques ont fait place à la collaboration internationale, la station spatiale internationale, et le lancement de satellite s'est largement étendu au secteur privé, grâce plusieurs entreprises pionnières dont Arianespace. De même, bien que la conquête spatiale soit toujours largement dominée par des agences spatiales nationales ou internationales telles que l'ESA ou la NASA, plusieurs entreprises tentent aujourd'hui de développer des vols spatiaux privés. Le tourisme spatial intéresse également les entreprises à travers le partenariat avec des agences spatiales, mais également par le développement de leur propre flotte de véhicules spatiaux.

Article 29 : L'accident de la navette spatiale américaine Challenger Article 30 : Le programme Apollo
Traînée de fumée après la désintégration de la navette spatiale américaine Challenger 73 secondes après son lancement.
Traînée de fumée après la désintégration de la navette spatiale américaine Challenger 73 secondes après son lancement.

L'accident de la navette spatiale américaine Challenger est l'accident astronautique du qui se traduisit par la désintégration de la navette spatiale de la NASA Challenger 73 secondes après son décollage, provoquant la mort des sept astronautes de l'équipage. La défaillance d'un joint du propulseur d'appoint à poudre droit — adjacent au réservoir externe de la navette — en raison du froid provoqua un départ de flammes. En quelques secondes, le feu endommagea le réservoir principal rempli d'hydrogène ; la structure céda sous la chaleur ; le dôme inférieur du réservoir se sépara et les forces aérodynamiques dévièrent la trajectoire de la navette, entraînant sa destruction. Le poste d'équipage et de nombreux fragments de la navette furent retrouvés au fond de l'océan, lors des opérations de recherche menées au cours des mois suivants.

La catastrophe a entraîné une interruption de 32 mois du programme de la navette et la formation de la Commission Rogers pour enquêter sur l'accident. Celle-ci a constaté que la culture d'entreprise de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) et les processus de décision avaient été l'un des principaux facteurs ayant conduit à l'accident. Les dirigeants de la NASA savaient que la conception du propulseur d'appoint à poudre par la société Morton Thiokol présentait une faille potentiellement catastrophique dans les joints toriques depuis 1977, mais ils n'ont pas su régler ce problème correctement. Ils n'ont pas davantage été attentifs aux avertissements des ingénieurs sur les dangers de lancer la navette un jour aussi froid, et n'avaient pas remonté de manière adéquate ces problèmes techniques à leurs supérieurs. La Commission Rogers a fait neuf recommandations à la NASA, à mettre en œuvre avant la reprise des vols de navette.

Premiers pas sur la Lune de Buzz Aldrin le 20 juillet 1969 lors de la mission Apollo 11 avec sa combinaison spatiale A7L.
Premiers pas sur la Lune de Buzz Aldrin le 20 juillet 1969 lors de la mission Apollo 11 avec sa combinaison spatiale A7L.

Le programme Apollo est le programme spatial de la NASA mené durant la période 1961 – 1975 qui a permis aux États-Unis d'envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune. Il est lancé par John F. Kennedy le 25 mai 1961, essentiellement pour reconquérir le prestige américain dépassé par les succès de l'astronautique soviétique, à une époque où la guerre froide entre les deux superpuissances battait son plein.

Le programme avait pour objectif de poser un homme sur la Lune avant la fin de la décennie : le , cet objectif était atteint par deux des trois membres d'équipage de la mission Apollo 11, Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Cinq autres missions se sont posées par la suite sur d'autres sites lunaires et y ont séjourné jusqu'à 3 jours. Ces expéditions ont permis de rapporter 382 kilogrammes de roche lunaire et de mettre en place plusieurs batteries d'instruments scientifiques. Les astronautes ont effectué des observations in situ au cours d'excursions sur le sol lunaire d'une durée pouvant atteindre 8 heures, assistés à partir d'Apollo 15 par un véhicule tous-terrains, le rover lunaire.

Aucun vol orbital n'avait encore été réalisé en mai 1961. Pour remplir l'objectif fixé par le président des États-Unis, la NASA lança plusieurs programmes destinés à préparer les futures expéditions lunaires : le programme Gemini pour mettre au point les techniques de vol spatial et des programmes de reconnaissance (programme Surveyor, Ranger…) pour, entre autres, cartographier les zones d'alunissage et déterminer la consistance du sol lunaire. Pour atteindre la Lune, les responsables finirent par se rallier à la méthode audacieuse du rendez-vous orbital lunaire, qui nécessitait de disposer de deux vaisseaux spatiaux dont le module lunaire dédié à l'atterrissage sur la Lune. La fusée géante de 3 000 tonnes Saturn V, capable de placer en orbite basse 118 tonnes, fut développée pour lancer les véhicules de l'expédition lunaire. Le programme drainera un budget considérable (135 milliards de dollars US valeur 2005) et mobilisera jusqu'à 400 000 personnes. Deux accidents graves sont survenus au cours du projet : l'incendie au sol du vaisseau spatial Apollo 1 dont l'équipage périt brûlé et qui entraîna un report de près de deux ans du calendrier et l'explosion d'un réservoir à oxygène du vaisseau spatial Apollo 13 dont l'équipage survécut en utilisant le module lunaire comme vaisseau de secours.

Article 31 : Mission habitée vers Mars Article 32 : Complexe de lancement 39
Mission sur mars Peinture de Les Bossinas du Lewis Research Center pour la NASA (1989)
Mission sur mars
Peinture de Les Bossinas du Lewis Research Center pour la NASA (1989)

La mission (spatiale) habitée vers Mars est un des objectifs à long terme fixés à l'astronautique depuis ses débuts. Initialement thème de science-fiction, il est devenu pour certains, à la suite du débarquement de l'homme sur la Lune en 1969, la prochaine étape de la conquête spatiale. Mais la réussite de ce projet demande des moyens financiers encore bien supérieurs à ceux du programme Apollo, lui-même lancé grâce à un concours de circonstances particulièrement favorable (guerre froide, embellie économique).

Un vol habité vers Mars est également un défi technique et humain sans commune mesure avec une expédition lunaire : taille des vaisseaux, système de support-vie fonctionnant en circuit fermé sur de longues durées (900 jours), fiabilité des équipements qui ne peuvent être réparés ou dont la redondance ne peut être systématiquement assurée, problèmes psychologiques d'un équipage confiné dans un espace restreint dans un contexte particulièrement stressant, problèmes physiologiques découlant par l'absence ou la faiblesse de la gravité ainsi que l'effet des rayonnements sur l'organisme.

Depuis le début des années 1960 plusieurs études sur le sujet ont été réalisées et ont exploré les scénarios et les solutions techniques. Plusieurs points sont particulièrement débattus : trajectoire en opposition ou en conjonction, recours à la propulsion nucléaire, taille de l'équipage, méthode d'atterrissage sur Mars, production du carburant du voyage de retour in situ, mission légère contre mission lourde. Les avant-projets les plus aboutis émanent de la NASA forte de son rôle de pionnier et agence spatiale civile la mieux dotée mais également de groupes de passionnés regroupés dans des associations comme la Mars Society. Le programme Constellation lancé par la NASA en 2004 prévoit le retour de l'homme sur la Lune vers 2020 pour des séjours de longue durée qui sont présentés comme une étape préparatoire aux missions vers Mars aux alentours de 2037.

Le VAB et les 3 plates-formes mobiles à l’époque du programme Apollo.
Le VAB et les 3 plates-formes mobiles à l’époque du programme Apollo.

Le complexe de lancement 39 ou LC-39 est un ensemble d’installations de la NASA utilisé pour assembler et lancer les engins spatiaux les plus emblématiques du programme spatial de l’agence spatiale américaine : la fusée Saturn V, la navette spatiale américaine et les futurs lanceurs Ares du programme Constellation. Le complexe fait partie du Centre spatial Kennedy et est situé à Merritt Island en Floride (États-Unis).

La NASA a acquis en 1962 le site occupé par le complexe qui était voisin des champs de tir des lanceurs Mercury et Programme Gemini : à l’époque l’objectif était de créer un ensemble de lancement dimensionné pour les fusées géantes Saturn V du programme lunaire Apollo. Il est inauguré par la mission Apollo 4 en 1967. En 1973, sa reconversion est entamée pour permettre le lancement de la navette spatiale américaine. En 2007, le complexe démarre une nouvelle phase de modifications pour le préparer à l’arrivée des fusées Ares I du Programme Constellation qui doivent remplacer dans quelques années les navettes spatiales.


Article 33 : Lanceur Delta II Article 34 : Lanceur Ares V
Delta II 7925 (lancement de Deep Impact).
Delta II 7925 (lancement de Deep Impact).

La Delta II est un lanceur américain de puissance moyenne dont le premier vol a eu lieu en 1989 et dont le dernier exemplaire a été utilisé en septembre 2018. Elle constitue le dernier développement de la famille des fusées Delta conçue à partir du missile balistique à portée intermédiaire Thor mis au point à la fin des années 1950. La Delta II est proposée à la fin des années 1980 pour répondre aux besoins de l'Armée de l'air américaine privée de lanceur en 1986 après l'explosion de Challenger qui cloue au sol la navette spatiale américaine. Comme toutes les fusées de la famille Delta, elle a été conçue par la société McDonnell Douglas avant que sa fabrication ne soit reprise par Boeing, puis, à partir de décembre 2006, par la coentreprise United Launch Alliance (ULA) formée par ce constructeur avec Lockheed Martin.

C'est une fusée haute d'environ 39 mètres pour un diamètre de 2,44 mètres et une masse au lancement comprise entre 152 et 232 tonnes. La Delta II comporte deux étages ainsi que trois à neuf propulseurs d'appoint avec de manière optionnelle un troisième étage à propergol solide. Le premier étage est semi-cryogénique (kérosène et oxygène liquide) tandis que le deuxième étage brûle des ergols hypergoliques. Au cours de ses deux décennies d'utilisation, une dizaine de variantes ont été utilisées se différenciant par la longueur de la tuyère du premier étage, le nombre d'étages (deux ou trois), le nombre de propulseurs d'appoint (trois, quatre ou neuf), et la puissance de ceux-ci. Selon sa configuration, le lanceur pouvait placer de 2,7 à 6,1 tonnes en orbite basse (LEO) et de 900 à 2 170 kg en orbite de transfert géostationnaire (GTO). Dans sa version la plus puissante (Heavy), elle peut injecter une sonde spatiale de 1,5 tonne sur une trajectoire interplanétaire.

La Delta II a été utilisé par l'Armée de l'air des États-Unis principalement pour la mise en orbite de ses satellites GPS (45 vols). Durant les décennies 1990 et 2000, c'est le lanceur principal de la NASA. Elle est utilisée pour la mise en orbite de nombreuses missions emblématiques de l'agence spatiale américaine : elle assure le lancement des onze premières missions de son programme Discovery (Messenger...), de la majorité de ses sondes spatiales à destination de Mars (rovers MER...), de plusieurs télescopes spatiaux (Swift...), ainsi que de nombreux satellites scientifiques chargés d'étudier la Terre ou son environnement spatial. Enfin, elle a été également utilisée pour placer en orbite des satellites de télécommunications en orbite basse (constellation Iridium), le marché des satellites de télécommunications géostationnaires, désormais trop lourds, lui échappant. C'est un lanceur particulièrement fiable, avec deux échecs sur 155 lancements. Le retrait de la Delta II marque la fin des lanceurs américains dont le premier étage dérivait d'un missile balistique conçu dans les années 1950 qui ont joué un rôle central durant pratiquement six décennies.

Séparation des propulseurs d’appoint et du premier étage (vue d’artiste).
Séparation des propulseurs d’appoint et du premier étage (vue d’artiste).

Ares V est un lanceur américain que la NASA a prévu de construire pour placer en orbite les charges lourdes nécessaires aux missions vers la Lune planifiées aux alentours de 2020 dans le cadre du programme Constellation. Le lanceur est chargé d’une part de mettre en orbite basse le module lunaire Altair, d’autre part de fournir aux deux vaisseaux de la mission lunaire, Orion (lancé par l’autre fusée du programme Ares I) et Altair, une vitesse suffisante pour rejoindre l’orbite lunaire.

Le lanceur Ares V sera la fusée la plus puissante jamais construite : d’une hauteur de 120 mètres pour un diamètre de 10 mètres au niveau du premier étage, elle permet de placer 188 tonnes en orbite basse et 71 tonnes sur une trajectoire lunaire. Elle comporte deux étages propulsés par des moteurs consommant de l’oxygène et de l’hydrogène liquide. Le premier étage est flanqué de 2 propulseurs d’appoint. Sa conception repose sur la réutilisation de développements existants en particulier des propulseur d’appoint à poudre de la navette spatiale américaine de la navette spatiale américaine.

Le premier vol de la fusée est planifié pour 2018 et la première mission lunaire pour 2019. Le développement du lanceur est aujourd’hui toujours en phase de conception. Plusieurs modifications ont déjà été apportées au concept de départ comme l’ajout d’un segment supplémentaire au niveau des propulseurs d’appoint et d’un moteur-fusée au niveau du premier étage. La NASA prévoit d’utiliser le lanceur Ares V pour d’autres missions telles que la mise en orbite de télescope spatial de grand diamètre. Ares V doit également jouer un rôle central dans la réalisation de la mission habitée vers Mars qui nécessitera d’envoyer en orbite terrestre basse entre 1 000 et 1 500 tonnes de matériel et qui est planifiée au-delà de 2030.

Article 35 : Le télescope spatial James Webb Article 36 : L'étage de fusée Centaur
Vue d’artiste du James Webb Space Telescope.
Vue d’artiste du James Webb Space Telescope.

Le James Webb Space Telescope (JWST), anciennement appelé « Next Generation Space Telescope » (NGST), est un télescope spatial développé par la NASA avec le concours de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de l’Agence spatiale canadienne (CSA). Il doit succéder en 2018 au télescope spatial Hubble.

JWST est un télescope qui effectue ses observations dans l’infrarouge. Il est doté d’un miroir primaire de grande dimension qui lui permet de collecter 9 fois plus vite une image que Hubble (6,5 mètres de rayon pour 2,4 mètres pour Hubble). La résolution de ses instruments doit être utilisée, entre autres, pour observer les premières étoiles et galaxies qui se sont formées après le Big Bang. Le projet qui a démarré en 2002 entre en phase de fabrication. Le télescope doit être lancé par une fusée Ariane 5 depuis Kourou et sera positionné au point de Lagrange L2 à 1,5 million de km de la Terre. Il est prévu que sa mission dure 5 ans avec une possibilité de prolongation.

Les quatre principaux objectifs scientifiques du JWST sont :

  • la recherche de la lumière des premières étoiles et galaxies qui sont apparues dans l’univers après le Big Bang ;
  • l’étude de la formation de la galaxie et de son évolution ;
  • la compréhension des mécanismes de formation des étoiles ;
  • l’étude des systèmes planétaires et de la formation de la vie.
Etage Centaur-2A d’une fusée Atlas IIA (2000).
Etage Centaur-2A d’une fusée Atlas IIA (2000).

Centaur est un étage supérieur de fusée développé à la fin des années 1950 pour les besoins de l'agence spatiale américaine de la NASA et utilisé jusqu’à aujourd’hui sur plusieurs types de lanceur. C’est le premier étage de fusée à mettre en œuvre le couple d’ergols hydrogène - oxygène, très performant mais également très difficile à maitriser. Par ailleurs l’étage Centaur reprend la technique de construction de la fusée Atlas avec une structure très allégée qui contribue à ses performances.

Le développement de l’étage Centaur fut particulièrement long en raison de son caractère innovant mais sans doute également du fait d’une gestion de projet chaotique : lancé commence une simple étude chez le constructeur du lanceur Atlas, l'étage Centaur prend une importance cruciale lorsque la course à l'espace est lancée. Le projet est marqué par plusieurs lancements infructueux et des dépassements budgétaires et calendaires très importants qui faillirent entrainer son arrêt. Le premier lancement réussi eut lieu en 1965.

L’étage Centaur a été utilisé successivement sur plusieurs générations de lanceurs Atlas et Titan entre 1965 et aujourd’hui. Ses performances ont été mises à contribution pour le lancement de nombreuses sondes spatiales (Surveyor, New Horizons,...) et satellites géostationnaires. 188 vols (chiffre actualisé en aout 2009) ont eu recours à un étage Centaur en n'incluant pas les lancements d’Atlas V dont le deuxième étage n’utilise plus la dénomination de Centaur bien que s’inscrivant dans sa descendance.

Article 37 : Le centre spatial de Cape Canaveral Article 38 : La navette spatiale américaine
Deux étages centraux de fusée Delta IV entreposés sur l’aire 37 (2004).
Deux étages centraux de fusée Delta IV entreposés sur l’aire 37 (2004).

Le Centre spatial de Cape Canaveral ou Cape Canaveral Air Force Station (CCAFS) est le principal site de lancement de fusées américaines. Cet établissement de l’Armée de l’Air américaine est situé à Cap Canaveral dans l’État de Floride. Il a été créé en 1950 pour réaliser les tests de fusées à longue portée en toute sécurité. Par la suite il est utilisé pour tester des missiles balistiques et des missiles de croisière.

Lorsque l’astronautique prend son essor en 1957, les installations de lancement de la base sont mises à contribution. C’est de Cap Canaveral que partent les premières fusées emportant des satellites et des sondes spatiales ainsi que les missions habitées des programmes Mercury et Gemini.

La NASA après avoir utilisé de manière exclusive les installations de l’Armée de l’Air choisit de créer ses propres installations, le complexe de lancement 39, adapté à la dimension des fusées lunaires du programme avec un ensemble d’installations regroupées au sein du centre spatial Kennedy. La NASA continue néanmoins d’utiliser les aires de lancement du centre de Cap Canaveral pour toutes les missions non habitées.

Aujourd’hui[Quand ?], une grande partie de la quarantaine d’aires de lancement construites au fil des années sur la base est désaffectée. Seules 4 aires de lancement ont une activité significative chacune consacrée à une famille de lanceur : Delta IV, Atlas V, Delta II et le nouveau lanceur Falcon 9. L’activité astronautique américaine a connu une décrue importante depuis l’an 2000 et le centre est utilisé désormais pour une dizaine de lancements par an. Les lancements sur orbite polaire ne sont pas réalisés depuis la base mais depuis Vandenberg sur la côte de Californie.

La navette spatiale américaine (en anglais Space shuttle ou Space Transportation System, STS) est une navette spatiale conçue et utilisée par l'agence spatiale américaine (NASA) dont le vol inaugural remonte au 12 avril 1981. Elle est composée de trois sous-ensembles : l'orbiteur transportant le fret et les astronautes qui est le seul composant à se placer en orbite, le réservoir externe et deux propulseurs d'appoint. Le terme navette spatiale est un raccourci souvent utilisé pour désigner le seul orbiteur.

La navette spatiale, qui pèse plus de 2 000 tonnes, décolle verticalement comme une fusée. Au cours de son ascension elle se sépare successivement des ses propulseurs d'appoint puis de son réservoir externe. À l'issue de la mission l'orbiteur revient seul sur Terre. Il effectue une rentrée atmosphérique au cours de laquelle il ralentit fortement en dissipant une grande quantité de chaleur, puis entame une phase de vol non propulsé à la manière d'un planeur avant d'atterrir sur une piste de grande longueur. L'orbiteur ainsi que les propulseurs d'appoint sont remis en état puis réutilisés. La navette spatiale peut placer en orbite basse 7 astronautes et 24,5 tonnes de charge utile. C'est un engin spatial d'une polyvalence inégalée : elle dispose d'une grande soute, d'un bras permettant le maniement de lourdes charges dans l'espace et d'un sas utilisé pour les sorties extra-véhiculaires ou l'amarrage à une station spatiale. Son autonomie en vol est d'environ deux semaines.

Article 39 : Le vaisseau Soyouz Article 40 : La sonde spatiale Rosetta

Soyouz (du russe Союз, Union) désigne une famille de vaisseaux spatiaux habités soviétiques puis russes après l'éclatement de l'URSS conçue au début des années 1960 et qui depuis 1967 est utilisé de manière exclusive pour lancer les cosmonautes en orbite. Le vaisseau Soyouz est utilisé pour la première fois en 1967 et est toujours en service en 2010. Il permet de desservir l'orbite terrestre basse et est utilisé depuis près de 40 ans pour assurer la relève des équipages des stations spatiales Saliout dans les années 1970, Mir dans les années 1990 et enfin la Station spatiale internationale depuis 1998. Après l'arrêt de la navette spatiale américaine programmé fin 2010, Soyouz deviendra le seul vaisseau capable d'assurer la relève de l'équipage permanent de la station spatiale jusqu'à ce que de nouveaux vaisseaux américains soient mis au point.

Le vaisseau Soyouz d'une masse de 7 tonnes et long d'environ 9 mètres est composé de 3 modules : un module de service qui regroupe la propulsion et l'avionique, un module de descente dans lequel l'équipage se tient durant le lancement et qui est le seul à revenir au sol et enfin un module orbital qui est utilisé par les cosmonautes durant leur séjour en orbite. Ce dernier comprend le système d'amarrage et l'écoutille permettant de passer dans la station spatiale après l'amarrage à celle-ci. Capable de transporter 3 cosmonautes, Soyouz apporte, à l'époque de sa mise en service, un grand nombre d'innovations notamment son système de rendez-vous et d'amarrage automatique. Selon les versions, Soyouz peut effectuer un vol autonome d'une durée comprise entre 3 à 15 jours ou rester dans l'espace amarré à la station spatiale jusqu'à 200 jours. Le vaisseau est lancé de manière exclusive par le lanceur Soyouz depuis la base de lancement de Baïkonour et revient à terre à proximité de son point de départ lorsque le vol se déroule de manière nominale.

Rosetta est une mission spatiale de l'Agence spatiale européenne (ESA) dont l'objectif principal est de recueillir des données sur la composition du noyau de la comète Tchourioumov-Guerassimenko et sur son comportement à l'approche du Soleil. La sonde spatiale, d'une masse de trois tonnes au lancement, doit se placer en orbite autour de la comète puis, après une période d'observation de plusieurs mois, envoyer un petit atterrisseur de 100 kg se poser sur sa surface pour analyser la composition du sol. Rosetta constitue un projet phare pour l'ESA qui y a investi près d'un milliard d'euros, soit plus de 30 % de son budget annuel. Le comité scientifique européen a décidé sa construction en 1993, après l'abandon d'un projet commun avec la NASA, avec l'espoir qu'elle permettrait de confirmer ou infirmer les modèles en cours sur le processus de formation du système solaire dont les comètes constituent des vestiges.

Après un report d'un an dû à une défaillance du lanceur qui nécessita de renoncer à l'objectif initial, la comète Wirtanen, Rosetta est lancée par une fusée Ariane 5G+ le 2 mars 2004. La sonde doit arriver à proximité de la comète en 2014 après avoir fait appel à quatre reprises à l'assistance gravitationnelle de la Terre et de Mars pour parvenir à se placer sur une trajectoire parallèle à la comète avec une vitesse identique. Durant son périple la sonde va croiser à faible distance les astéroïdes (2867) Šteins (en 2008) et 21 Lutetia (en 2010) dont l'observation constitue un objectif secondaire de la mission.

Rosetta sera la sixième sonde à observer une comète à faible distance, mais elle sera la première à se placer en orbite pour une longue période d'observation et à poser un atterrisseur sur son noyau. La mission représente à plusieurs titres un défi technique. La distance entre la Terre et la comète nécessite que la sonde soit autonome durant les phases critiques. L'atterrisseur doit pouvoir réussir à se poser sur un noyau cométaire dont la constitution et le comportement sont inconnus. Enfin la sonde doit survivre sur le plan thermique et énergétique aux grandes variations d'amplitude de l'éclairage solaire imposées par sa trajectoire.

Article 41 : Le lanceur Falcon 9 Article 42 : La sonde spatiale Hayabusa

La fusée Falcon 9 est un lanceur réutilisable développé par la société américaine SpaceX. Le premier tir a eu lieu le 4 juin 2010 et le lanceur a atteint la plupart des objectifs en plaçant en orbite une maquette du cargo spatial SpaceX Dragon développé également par la société. Le Falcon 9 peut selon son constructeur placer une charge utile de 10,45 tonnes en orbite basse et de 4,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. L'objectif de la société SpaceX est de fournir un lanceur permettant d'abaisser fortement le coût des mises en orbite. SpaceX a signé en décembre 2008 un contrat avec la NASA pour assurer une partie du ravitaillement de la Station spatiale internationale jusqu'à 2015 à l'aide du lanceur Falcon 9 et du cargo spatial SpaceX Dragon. Le lanceur est conçu, selon son constructeur, avec une marge de sécurité qui lui permet de placer en orbite un vaisseau avec équipage mais aujourd'hui aucun vol de ce type n'est planifié. Une version Heavy (lourde) du Falcon 9, pouvant placer jusqu'à 32 tonnes en orbite basse, est à l'étude.

Le Falcon 9 est le premier lanceur de moyenne puissance développé par un opérateur privé. Une autre première remarquable est que tous les composants (avionique, moteur, étages) ont été conçus spécifiquement par SpaceX alors que les sociétés œuvrant dans le secteur se contentent généralement d'assembler des composants existants.

Hayabusa (du japonais 隼, « faucon pèlerin ») (ou MUSES-C) est une sonde spatiale japonaise de l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA), ayant pour objectif l'étude du petit astéroïde Itokawa et la validation de plusieurs techniques d'exploration robotique innovantes. Pour sa mission la sonde, qui pèse 510 kg, embarque plusieurs instruments scientifiques ainsi qu'un atterrisseur de petite taille pesant 600 grammes. L'objectif le plus ambitieux du projet est le retour sur Terre d'un échantillon de quelques grammes prélevés sur le sol de l'astéroïde.

Lancée en 2003, la sonde atteint Itokawa en 2005 et étudie ses caractéristiques à l'aide des instruments embarqués. Plusieurs tentatives d'atterrissage, dont deux sont menées jusqu'au bout, ne parviennent pas à prélever un échantillon : la manœuvre, menée de manière autonome par la sonde, est rendue encore plus difficile par la très faible gravité d'Itokawa. Il est toutefois possible qu'un peu de poussière ait été malgré tout collectée. La sonde prend le chemin du retour vers la Terre pour ramener la capsule contenant d'éventuels échantillons. Plusieurs incidents de fonctionnement, qui affectent notamment sa propulsion, diffèrent la date d'arrivée initialement prévue en 2007. La capsule contenant les échantillons s'est détachée de la sonde à faible distance de la Terre le 13 juin 2010 avant de réaliser une rentrée atmosphérique et d'atterrir sur le sol australien comme prévu.

Article 43 : Mars Exploration Rover Article 44 : Juno
Vue d'artiste d'un rover MER à la surface de Mars

Mars Exploration Rover (MER) est une mission double de la NASA lancée en 2003 et composée de deux robots mobiles ayant pour objectif d'étudier la géologie de la planète Mars et en particulier le rôle joué par l'eau dans l'histoire de la planète. Les deux robots ont été lancés au début de l'été 2003 et se sont posés en janvier 2004 sur deux sites martiens susceptibles d'avoir conservé des traces de l'action de l'eau dans leur sol. Chaque rover ou astromobile a alors entamé un périple en utilisant une batterie d'instruments embarqués pour analyser les roches les plus intéressantes. Spirit a atterri dans le cratère Gusev tandis que Opportunity s’est posé le 24 janvier 2004 sur Meridiani Planum/

Les rovers ont découvert plusieurs formations rocheuses qui résultent probablement de l'action de l'eau dans le passé : billes d'hématite grise et silicates. Les robots ont également permis d'étudier les phénomènes météorologiques, d'observer des nuages et de caractériser les propriétés des couches de l'atmosphère martienne. Les deux véhicules MER conçus et gérés par le Jet Propulsion Laboratory ont largement dépassé les objectifs qui leur étaient fixés : parcourir 600 mètres et rester opérationnel durant 90 jours martiens. Spirit, désormais bloqué par le sable, a pu parcourir 7,7 kilomètres et a transmis ses dernières données scientifiques le 22 mars 2010 tandis qu'Opportunity, toujours opérationnel après avoir progressé en juin 2010 de plus de 21 kilomètres, se dirige vers le cratère Endeavour.

Juno (Junon en anglais) est une mission spatiale de l'agence spatiale américaine de la NASA planifiée pour 2011 qui a pour objectif l'étude de Jupiter et plus particulièrement de sa genèse, sa structure, de la composition de son atmosphère et des caractéristiques de sa magnétosphère. La mission scientifique débute après la mise en orbite autour de Jupiter prévue en 2016 et doit durer un an. La sonde spatiale, qui emporte 9 instruments scientifiques, doit se placer en orbite polaire autour de Jupiter et effectuer 32 survols à très basse altitude des pôles et de la surface de Jupiter en suivant une orbite de 11 jours lui permettant à la fois d'effectuer des mesures détaillées et de limiter les dégâts générés par le champ magnétique intense de la planète. Juno est la première sonde spatiale à destination des planètes extérieures à utiliser des panneaux solaires au lieu de générateurs thermoélectriques à radioisotope (RTG). Juno fait partie du programme New Frontiers qui regroupe des missions spatiales de classe moyenne dont le coût est plafonné à 700 millions $.

Article 45 : Dawn Article 46 : Stardust

Dawn (aube en anglais) est une mission interplanétaire du programme Discovery de l'agence spatiale américaine de la NASA qui doit explorer la ceinture d'astéroïdes entre 2011 à 2015. Elle devrait notamment se mettre en orbite autour des deux plus grands corps de la ceinture : la planète naine Cérès et l'astéroïde Vesta. La sonde, après avoir échappé à une annulation de la mission en 2006, a été lancée le 27 septembre 2007. Dawn doit se placer en orbite autour de Vesta en juillet 2011, puis prendre la direction de Cérès en juillet 2012 qu'elle atteindra en février 2015 où la sonde effectuera des relevés durant 4 mois.

Les deux astéroïdes qui doivent être explorés par Dawn sont des témoins des débuts de la formation du système solaire. La sonde à l'aide de ses trois instruments scientifiques doit photographier et cartographier Cérès et Vesta, analyser le champ de gravité et effectuer des mesures spectrales de l'abondance et la distribution des roches de surface d'éléments chimiques significatifs. Les données recueillies doivent notamment permettre d'affiner les théories relatives au processus de formation des planètes.

Pour parvenir jusqu'à la ceinture d'astéroïdes, Dawn suit une trajectoire héliocentrique tout en faisant fonctionner presque en permanence sa propulsion ionique. Elle a eu également recours à l'assistance gravitationnelle de la planète Mars en février 2009. Sur le plan technique Dawn, qui pèse environ 1300 kg dont 425 kg d'ergols, devrait accélérer d'environ 11 km/s au cours de sa mission en utilisant ses moteurs ioniques établissant un nouveau record et démontrant le potentiel de ce type de propulsion pour les missions interplanétaires.

Stardust (en français, « poussière d'étoile ») est une mission interplanétaire du programme Discovery de l'agence spatiale américaine de la NASA lancée en 1999 et chargée de collecter des échantillons de la chevelure de la comète Wild 2 ainsi que des poussières interstellaires et de les ramener sur Terre. La sonde est lancée le par une fusée Delta II puis a recours à l'assistance gravitationnelle de la Terre pour rejoindre son objectif. Le 24 janvier 2004, au cours du survol de la comète à moins de 236 km de distance, Stardust capture plusieurs centaines de particules à l'aide d'un collecteur rempli d'aérogel. Ces échantillons reviennent sur Terre dans une capsule qui, après s'être détachée de la sonde et avoir effectué une rentrée atmosphérique, atterrit le 15 janvier 2006 sur le sol des États-Unis.

Ces échantillons sont aujourd'hui en cours d'analyse. Bouleversant les théories en vigueur sur la formation des comètes, il a été découvert que les particules recueillies dans la chevelure de la comète ne sont pas de la poussière interstellaire générée au cœur d'autres étoiles mais qu'elles ont été façonnées à faible distance de notre Soleil. Par ailleurs un acide aminé, la glycine, a été trouvé, confortant la théorie selon laquelle les comètes auraient pu contribuer à l'apparition de la vie sur Terre. Les 72 photos de la comète Wild 2 prises par Stardust montrent un relief beaucoup plus tourmenté que ce qui était attendu.

En juillet 2007, la NASA assigne une nouvelle mission à la sonde : celle-ci doit survoler en février 2011 la comète Tempel 1, qui avait été percuté volontairement par l'impacteur de la sonde Deep Impact. La NASA espère tirer des informations sur l'évolution des comètes en comparant les données recueillies par Stardust et celles obtenues par la sonde Deep Impact.


Article 47 : Programme Surveyor Article 48 : Hipparcos

Le programme Surveyor de l'agence spatiale américaine de la NASA est un programme d'exploration de la Lune qui a joué un rôle important dans la préparation des missions du programme Apollo. En 1960 le centre spatial JPL lance officiellement un projet d'étude scientifique de notre satellite qui doit mettre en œuvre des sondes de plusieurs types. En 1963 les responsables de la NASA décident de réorienter le programme pour en faire un programme de reconnaissance destiné à préparer le débarquement de l'homme sur la Lune : ils lui assignent comme objectif principal la mise au point de la trajectoire d'atterrissage et l'analyse sur place des caractéristiques de la surface de la Lune. À l'époque les scientifiques n'ont pas de certitude sur la consistance du sol lunaire et il est impératif de connaitre celle-ci pour dimensionner le train d'atterrissage des modules lunaires du programme Apollo.

Entre 1966 et 1968 sept sondes Surveyor sont lancées dont cinq remplissent leur mission avec succès. Les sondes Surveyor ont fourni des informations rassurantes sur le sol lunaire qui s'est révélé plutôt ferme. Par contre les retombées scientifiques du programme sont limitées car les nombreux instruments scientifiques prévus initialement ne sont finalement pas embarqués pour pallier les problèmes rencontrés dans le développement de l'étage Centaur. La caméra embarquée sur toutes les sondes permet néanmoins de prendre plus de 87 000 photos. Compte tenu de la complexité de la mission assignée aux sondes Surveyor et malgré les retards et les surcouts, le programme est considéré comme une réussite du programme spatial américain.

Le satellite Hipparcos (HIgh Precision PARallax COllecting Satellite, satellite de mesure de parallaxe à haute précision) est un projet de l'Agence spatiale européenne dédié à la mesure de la position, la parallaxe et le mouvement propre des étoiles. Le satellite a été utilisé pour mesurer la distance de plus de 2,5 millions d'étoiles situées à moins de 500 années-lumières de la Terre. Les résultats ont permis de produire trois catalogues d'étoiles : les catalogues Hipparcos, Tycho et Tycho 2. Le satellite porte le nom de l'astronome grec Hipparque, qui compila un des premiers catalogues d'étoiles. Le projet est proposé en 1980. Le satellite est lancé le par un lanceur Ariane IV. Le satellite devait être initialement placé sur une orbite géostationnaire mais, à la suite d'une panne du moteur d'apogée, Hipparcos reste sur l'orbite de transfert très elliptique. Malgré ce problème, les objectifs scientifiques ont pu être remplis. Les communications avec le satellite se sont interrompues le .

Les catalogues dressés grâce à Hipparcos ont permis de nombreux progrès dans notre connaissance d'une part des étoiles et de leur évolution d'autre part des structures des galaxies et de leur dynamique. Il a permis des progrès dans des domaines aussi divers que la détermination de l'âge de l'Univers, les taux de formation d'étoiles, les stratégies de recherches d'exoplanètes, la détermination des âges glaciaires. L'Agence spatiale européenne a décidé en 2000 de lui donner un successeur. Le satellite Gaia, dont le lancement est prévu en 2013, doit permettre d'établir un catalogue 50 fois plus précis qu'Hipparcos étendu à un milliard d'étoiles.

Article 49 : MESSENGER Article 50 : Nuclear Spectroscopic Telescope Array (NuSTAR)

Le programme MESSENGER (en anglais : Mercury Surface, Space Environment, Geochemistry and Ranging) est une mission d'étude de la planète Mercure de l'agence spatiale américaine de la NASA. La sonde spatiale, lancée en 2004, doit se placer en orbite autour de la planète le 18 mars 2011. L'objectif de la mission est d'effectuer une cartographie complète de la planète, d'étudier la composition chimique, de sa surface et de son exosphère, son histoire géologique, sa magnétosphère, la taille et les caractéristiques de son noyau ainsi que l'origine de son champ magnétique.

Jusqu'à présent, aucune sonde n'a orbité autour de Mercure. Les progrès réalisés dans le domaine de l'astronautique dans les années 1980 et 1990 ont permis de mettre au point des trajectoires balistiques et indirectes exploitant l'assistance gravitationnelle qui permettent de placer une sonde en orbite autour de Mercure en ayant recours à des phases propulsives limitées. Durant son transit de sept ans vers la planète, Messenger effectue ainsi 6 survols rapprochés des planètes intérieures (la Terre à une reprise, Vénus à deux reprises et Mercure à trois reprises) ce qui permet de limiter la masse de carburant embarqué par la sonde à un peu plus de 50% de sa masse totale. Messenger, sélectionnée en 1999, est la septième mission du programme Discovery. D'une masse de 1,1 tonne ergols compris, la sonde emporte sept instruments scientifiques dont plusieurs spectromètres, un altimètre laser, un magnétomètre et des caméras. Les spécifications techniques et l'orbite retenue sont largement dictées par les températures qui peuvent atteindre 350°C.

Le Nuclear Spectroscopic Telescope Array ou NuSTAR est un télescope spatial à rayons X de l'agence spatiale américaine de la NASA qui doit observer des rayons plus énergétiques (6-79 keV) que ceux étudiés par Chandra et XMM-Newton. Le télescope utilise deux optiques de type Wolter-I : celles-ci sont constituées de 133 miroirs cylindriques emboités les uns dans les autres. Les miroirs en verre sont recouverts de plusieurs couches de composants métalliques qui exploitent le principe du miroir de Bragg pour permettre la réflexion des rayons X les plus durs sous des incidences plus élevées. Ceux-ci font converger les rayons X sur des détecteurs constitués par 4 semi-conducteurs de type Cadmium-Zinc-Tellurium. Le télescope utilise une technologie mise au point pour le télescope X HEFT transporté par ballon. La sensibilité résultante pour les rayons X durs est de 10 à 100 fois supérieure aux télescopes de génération précédente.

NuSTAR doit étudier différentes sources astronomiques d'émission de rayons X durs. NuSTAR est le 11ème satellite du programme Small Explorer de la NASA dédié aux petits satellites scientifiques dont le cout est inférieur à 120 millions $. Il doit être lancé durant le premier trimestre 2012 par une fusée Pegasus qui placera NuSTAR sur une orbite basse circulaire à 600 km d'altitude avec une inclinaison quasi équatoriale (6°). La durée nominale de la mission est de 2 ans mais pourrait être étendue à 6 ans.


Article 51 : Mars Science Laboratory (MSL) Article 52 : Phobos-Grunt

Mars Science Laboratory (MSL) est une mission d'exploration de la planète Mars à l'aide d'un astromobile (rover) développée par le centre JPL de l'agence spatiale États-Unis de la NASA. La sonde spatiale doit être lancée en par une fusée Atlas V qui déposera le véhicule sur planète Mars en aout 2012. Au cours de sa mission le rover, baptisé Curiosity va rechercher des traces de vie, analyser la composition minéralogique, étudier la géologie de la zone explorée et collecter des données sur la météorologie et l'environnement radiatif de la planète. La durée de la mission est initialement fixée à deux années terrestres et le rover est conçu pour parcourir 20 km.

Curiosity est cinq fois plus lourd que ses prédécesseurs, les rovers MER, ce qui lui permet d'emporter 85 kg de matériel scientifique dont un mini laboratoire permettant d'analyser les composants organiques et minéraux et un système d'analyse à distance de la composition des roches reposant sur l'action d'un laser. Le laboratoire embarqué est alimenté par un système sophistiqué de prélèvement et de conditionnement d'échantillon comprenant une foreuse. Pour répondre aux besoins accrus d'énergie et s'affranchir des contraintes de l'hiver martien, le rover utilise un générateur thermoélectrique à radioisotope qui remplace les panneaux solaires utilisés dans les précédentes missions de ce type.

Phobos-Grunt (en russe : Фобос-Грунт c'est-à-dire sol de Phobos) est une mission spatiale russe dont l'objectif est d'étudier Phobos, un des 2 satellites naturels de la planète Mars. Après s'être placée en orbite autour de Mars la sonde spatiale d'environ 2 tonnes doit effectuer une première phase d'étude à distance de la lune et de l'environnement de Mars d'une durée de quelques mois. La sonde se posera ensuite sur le sol de Phobos pour étudier ses caractéristiques durant une année. Phobos-Grunt comprend un module chargé de ramener sur Terre un échantillon du sol de Phobos (environ 200 g) dont la date de retour est planifiée en aout 2014. Pour mener à bien ses investigations Phobos-Grunt emporte une vingtaine d'instruments scientifiques dont certains développés en collaboration avec des organismes de recherche de plusieurs de pays européens tels que l'Allemagne, la France, l'Italie et la Suisse. La sonde a été lancée par une fusée Zenit-Fregat le 8 novembre 2011 après un premier report en 2009 mais n'a pu être injectée sur son orbite martienne comme prévu.

La lune Phobos est sans doute un ancien astéroïde capturé par Mars. Un des objectifs de Phobos-Grunt est de confirmer cette origine. Les données collectées pourraient également fournir des indices sur les débuts du système solaire ainsi que sur l'histoire de Mars. La sonde emporte le micro-satellite chinois Yinghuo 1 qui doit être placé en orbite autour de Mars pour étudier les interactions entre l'atmosphère de la planète et le vent solaire.

Article 53 : Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) Article 54 : Apollo 17

Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) est une sonde spatiale de type orbiteur de la NASA lancée en 2009 dont l'objectif est d'étudier la Lune depuis son orbite. LRO fait partie du programme Lunar Precursor Robotic dont l'objectif était d'effectuer des reconnaissances approfondies de notre satellite notamment pour préparer les missions habitées du programme Constellation d'exploration lunaire abandonné début 2011. LRO, dont la masse totale est de 1916 kg, embarque 7 instruments scientifiques dont notamment des caméras en lumière visible, un radiomètre infrarouge, un spectromètre ultraviolet, et différents instruments destinés à détecter la présence d'eau. LRO est placée sur une orbite particulièrement basse de 50 km autour de la Lune qui lui permet d'effectuer des observations extrêmement détaillées de la surface. Le système de télécommunication est dimensionné pour transférer le très grand volume de données qui en découle. Les objectifs de la sonde sont de dresser une carte à haute résolution de la Lune, tenter de détecter la présence d'eau au niveau des régions polaires, définir un système géodésique complet et évaluer l'intensité du rayonnement ionisant d'origine cosmique.

LRO a été lancée le 18 juin 2009 par un lanceur Atlas V depuis la base Cap Canaveral, avec une deuxième sonde lunaire Lunar Crater Observation and Sensing Satellite (LCROSS) ayant une mission complémentaire. Les instruments de la sonde ont permis de dresser une carte topographique (avec le relief) et une carte bidimensionnelle de la Lune d'une précision inégalée. La mission, d'une durée initiale de un an, a été prolongée en septembre 2010 de 3 années supplémentaires.

Apollo 17 ( - ) est la dernière mission du programme spatial Apollo à emmener des hommes à la surface de la Lune. Avec cette mission, l'agence spatiale américaine, la NASA, conclut le projet lancé en 1961 par le président John F. Kennedy qui avait pour objectif d'amener des hommes sur la Lune. Apollo 17 est, comme Apollo 15 et 16, une mission de type J, caractérisée par un important volet scientifique. Le module lunaire utilisé permet aux astronautes de séjourner 3 jours sur la surface de la Lune ; les sorties extra-véhiculaires peuvent durer jusqu'à huit heures tandis que la mobilité des astronautes est accrue grâce au rover lunaire ; le vaisseau Apollo emporte des expériences scientifiques mises en œuvre en surface mais également en orbite.

Le site d'atterrissage retenu, la vallée Taurus-Littrow, fait partie d'une région de hauts plateaux : ceux-ci constituent un objectif scientifique majeur car cette formation géologique, fréquente sur la Lune, n'a pu être étudiée par les missions précédentes. La vallée semble par ailleurs avoir conservé des traces d'activité volcanique récente. L'étude sur place de ces formations, ainsi que les échantillons de roches et de sol ramenés sur Terre, doivent fournir des informations structurantes sur la géologie de la Lune. Pour remplir cette mission l'équipage d'Apollo 17 comprend le pilote du vaisseau Apollo, Ronald Evans, qui reste en orbite autour de la Lune, le commandant Eugene Cernan et le copilote du module lunaire Harrison H. Schmitt qui est le premier civil à faire partie d'une mission spatiale de la NASA. Schmitt est un géologue dont les connaissances vont faciliter l'étude sur le terrain et la collecte des roches lunaires.

Article 55 : Vega Article 56 : Neil Armstrong
Vega (en italien Vettore Europeo di Generazione Avanzata c'est-à-dire Lanceur Européen de Génération Avancée) est un lanceur léger de l'Agence spatiale européenne (ESA) développé sous maîtrise d’œuvre italienne dont le premier vol a eu lieu le depuis le centre spatial de Kourou en Guyane. Le lanceur permet de placer en orbite basse une charge utile pouvant aller de 300 kg à 2,3 tonnes et 1,5 tonne sur une orbite polaire de 700 km. Les lancements de Vega, qui sont commercialisés par Arianespace, ont lieu depuis l'ensemble de lancement ELV à Kourou (Guyane) qui a été aménagé à cet effet. L'Agence spatiale européenne table sur un à deux lancements par an dans un premier temps.

Vega comporte quatre étages dont les trois premiers sont à propergol solide. Le premier étage, dérivé du propulseur d'appoint EAP d'Ariane 5, utilise, pour la première fois sur un étage à propulsion solide de cette taille, une enveloppe réalisée en fibre de carbone pré-imprégnée de résine époxy au lieu de l'acier, ce qui permet d'abaisser fortement la masse à vide. Cette évolution pourrait être appliquée dans le futur aux EAP, permettant d'améliorer sensiblement les performances du lanceur Ariane 5. Le coût de développement du lanceur se monte à 710 millions d'euros, plus 400 millions d'euros au titre du programme d'accompagnement VERTA qui finance les cinq premiers vols ainsi qu'une amélioration des performances.

Neil Alden Armstrong (1930-2012) est un astronaute américain, pilote d'essai, aviateur de l'United States Navy et professeur. Il est le premier homme à avoir posé le pied sur la Lune dans le cadre de la mission Apollo 11. Armstrong obtient une licence en aéronautique à l'Université Purdue. Il suit une formation de pilote d'avion à réaction. Basé sur le porte-avions USS Essex, il participe à la guerre de Corée. Après avoir obtenu son diplôme, il intègre, en 1955, le NACA ancêtre de la NASA. Devenu pilote d'essai, il effectue plus de 900 vols pour mettre au point des bombardiers et des chasseurs ; il pilote également les avions-fusées expérimentaux Bell X-1B, Bell X-5 et North American X-15 .

En 1962, il rentre dans le corps des astronautes de l'agence spatiale américaine, la NASA. En 1966, Armstrong effectue son premier vol spatial à bord de Gemini 8 et réalise le premier amarrage entre deux engins spatiaux. Il est sélectionné comme commandant d'Apollo 11, la première mission à se poser sur la Lune. Le , il pilote le module lunaire Apollo qui alunit. Avec son copilote Buzz Aldrin, Armstrong réalise une sortie extravéhiculaire d'une durée de deux heures vingt qui constitue les premiers pas de l'homme sur un autre corps que la Terre. Immédiatement après sa mission, Armstrong quitte le corps des astronautes. Il occupe un temps un poste d'enseignant dans le domaine aérospatial et sert de porte-parole pour le compte de plusieurs sociétés américaines.

Article 57 : Le télescope Hubble Article 58 : Youri Gagarine

Le télescope spatial Hubble est un télescope spatial développé par la NASA avec une participation de l'Agence spatiale européenne qui est opérationnel depuis 1990. Son miroir de grande taille (2,4 mètres de diamètre), qui lui permet de restituer des images avec une résolution angulaire inférieure à 0,1 seconde d'arc ainsi que sa capacité à observer à l'aide d'imageurs et de spectroscopes dans l'infrarouge proche et l'ultraviolet lui permettent de surclasser pour de nombreux types d'observation les instruments au sol les plus puissants handicapés par la présence de l'atmosphère terrestre. Les données collectées par Hubble ont contribué à des découvertes de grande portée dans le domaine de l'astrophysique telles que la mesure du taux d'expansion de l'Univers, la confirmation de la présence de trous noirs supermassifs au centre des galaxies ou l'existence de la matière noire et de l'énergie noire.

Le développement du télescope Hubble démarre au début des années 1970 mais des problèmes de financement, de mise au point technique et la destruction de la navette spatiale Challenger repoussent son lancement jusqu'en 1990. Une aberration optique particulièrement grave est découverte peu après qu'il a été placé sur son orbite terrestre basse à 600 km d'altitude. Dès le départ le télescope spatial avait été conçu pour permettre des opérations de maintenance par des missions des navettes spatiales. La première de ces missions en 1993 est mise à profit pour corriger l'anomalie de sa partie optique. Quatre autres missions, en 1997, 1999, 2002 et 2009, permettent de moderniser les cinq instruments scientifiques et remplacer certains équipements défaillants ou devenus obsolètes. La dernière mission de maintenance, réalisée en 2009, immédiatement avant le retrait définitif des navettes spatiales, devrait, sauf imprévu, permettre au télescope Hubble de fonctionner jusqu'à la fin de la décennie 2010. Pour les observations dans l'infrarouge il devrait être remplacé vers 2018 par le télescope spatial James-Webb aux capacités supérieures.

Youri Gagarine (1934-1968) est un cosmonaute soviétique et le premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace dans le cadre du programme spatial soviétique. Gagarine suite une formation de pilote chasse mais est très rapidement sélectionné dans le premier corps des cosmonautes soviétiques. Après avoir effectué son vol dans le cadre la mission Vostok 1 le , Youri Gagarine, devenu un symbole des succès de l'Union soviétique dans le domaine spatial, acquiert une notoriété internationale. La mission Vostok 1 est sa seule mission spatiale, mais il fut aussi doublure pour la mission Soyouz 1. Il meurt à 34 ans dans un crash alors qu'il pilotait un Mig 15. Son nom a été donné à un cratère lunaire et à un astéroïde.

Article 59 : La sonde spatiale Genesis Article 60 : Le programme Luna

Genesis est une sonde spatiale développée par l'agence spatiale américaine, la NASA, dont l'objectif était de ramener sur Terre des échantillons des particules du vent solaire. L'engin spatial est développé dans le cadre du programme Discovery qui rassemble des missions interplanétaires de faible coût. Il est lancé le 3 décembre 2001 par une fusée Delta II puis se place en orbite autour du point de Lagrange L1 pour effectuer son travail de collecte. A la fin de cette phase, Genesis se dirige vers la Terre. A la suite d'une erreur commise durant l'assemblage de la sonde spatiale, la capsule qui ramène les échantillons de vent solaire ne déploie pas son parachute et s'écrase à près de 300 km/h dans l'Utah où il avait été prévu de la récupérer. Malgré les dégâts infligés aux collecteurs et la contamination induite, une grande partie des particules collectées s'avère exploitable grâce à l'utilisation de plusieurs techniques. Les objectifs scientifiques qui consistaient à déterminer l'abondance isotopique des ions du vent solaire et à améliorer d'un facteur 3 à 10 notre connaissance des proportions des éléments présents dans le Soleil, sont considérés comme remplis par les scientifiques.

Le programme Luna regroupe toutes les missions spatiales automatiques lancées par l’Union soviétique vers la Lune entre 1959 et 1976. Vingt-quatre sondes spatiales font officiellement partie de ce programme mais il y en eut en réalité 45 en tout. Quinze de ces missions ont atteint leurs objectifs. Dès le début les considérations politiques visant à démontrer la supériorité du savoir-faire soviétique sur celui des États-Unis ont eu le pas sur les motivations scientifiques. Lorsque les enjeux de la Course à l'espace ont disparu, le programme Luna comme le programme homologue américain a pris fin.

Le programme Luna est à l'origine d'un grand nombre de premières dans l’exploration spatiale d'un point de vue à la fois technique : Luna 1 (1959) est le premier engin spatial à s'affranchir de l'attraction terrestre, Luna 2 (1959) est le premier objet artificiel à atteindre le sol lunaire, Luna 3 réalise la première photographie de la face cachée de la Lune (1959), Luna 9 (1966) est la première sonde à se poser en douceur sur le sol lunaire tandis que Luna 16 (1970) réalise le premier retour automatisé d'échantillon de sol d'un autre corps céleste que la Terre. Les missions Luna 17 (1970) et 21 (1973) emportent les premiers astromobiles (rover) qui vont parcourir plusieurs dizaines de km à la surface de la Lune. Sur le plan scientifique, même si beaucoup de questions importantes restent sans réponse à la fin du programme, le programme Luna comme les programmes homologues américains ont beaucoup fait progresser notre connaissance de la Lune : composition du sol lunaire, topographie de la face cachée de la Lune, champ gravitationnel lunaire, évolution de la distance entre la Terre et la Lune, températures et niveaux de radiation, ...

Article 61 : Le programme Venera Article 62 : XMM-Newton

Le programme Venera (russe : Венера, qui signifie « Vénus ») est une suite de missions spatiales automatiques développées par l'Union soviétique dans les années 1960 et 1970 pour étudier la planète Vénus. Au début de l'exploration spatiale, les caractéristiques de la planète, dont la surface est masquée par une épaisse couche de nuages, sont pratiquement inconnues. Le programme Venera est lancé dans le cadre de la Course à l'espace qui oppose l'Union soviétique aux États-Unis et constitue un enjeu autant politique que scientifique. Les sondes spatiales du programme Venera vont progressivement dévoiler la structure de l'atmosphère et certaines caractéristiques du sol vénusien. Le programme constitue le plus grand succès de l'astronautique soviétique dans le domaine de l'exploration du système solaire.

Après une série d'échecs entre 1961 et 1965 qui sont autant dus au lanceur Molnya utilisé qu'à la qualité des sondes spatiales construites, le programme est confié au bureau Lavotchkine. Celui-ci obtient une longue série de succès. Les premières données in situ sur l'atmosphère vénusienne sont renvoyées par la mission Venera 4 en 1967. Venera 7 réussit à se poser sur le sol intact malgré la pression écrasante de 93 atmosphères. Venera 8 fournit les premières données depuis le sol. En 1975 le programme inaugure un nouveau type de sonde de 5 tonnes particulièrement bien équipé en instrumentation scientifique et lancé par la fusée Proton. La première mission ayant recours à ce modèle, Venera 9, est lancée en 1975. Les missions suivantes qui s'achèvent en 1981 avec Venera 14 ramènent une moisson de données sur l'atmosphère de Vénus ainsi que les premières photos de sa surface. Le programme se conclut par les orbiteurs Venera 15 et Venera 16 qui dressent une première carte de la surface de la planète à l'aide d'un radar capable de percer la couche nuageuse. Le programme Vega en 1985, constitue un prolongement du programme Venera.

XMM-Newton est un observatoire spatial destiné à l'observation des rayons X mous (0,1 à 12 keV) développé par l'Agence spatiale européenne et lancé en 1999. Cet observatoire de grande taille combine à l'époque de son lancement une sensibilité spectroscopique exceptionnelle, une bonne résolution angulaire et un large champ d'observation. Le télescope est constitué de trois optiques Wolter montées en parallèle ayant chacune une surface collectrice de 1 500 cm² à 1 keV et une longueur focale de 7,5 m. Deux instruments analysent les photons collectés : le spectro-imageur EPIC et le spectromètre à haute résolution RGS. Enfin un télescope optique (OM) indépendant permet d'associer les sources X découvertes à leur équivalent optique.

XMM-Newton est utilisé notamment pour étudier toutes les sources des rayons X mous telles que la formation des étoiles au sein des pouponnières d'étoiles, les mécanismes qui conduisent à la formation des amas de galaxies, les processus liés à la présence des trous noirs supermassifs au cœur des galaxies, la distribution de la matière noire. XMM-Newton est la deuxième "pierre angulaire" du programme spatial scientifique européen Horizon 2000. Le télescope a complètement rempli ses objectifs et a permis, depuis son lancement, de nombreuses découvertes dans le domaine de l'astrophysique. Sa mission d'une durée initiale de deux ans a été prolongée à plusieurs reprises. Sa fin actuelle est programmée pour le 31 décembre 2014.

Article 63 : la sonde spatiale Ulysses Article 64 : Le télescope spatial Corot

Ulysses est une sonde spatiale développée conjointement par la NASA et l'Agence spatiale européenne qui avait pour objectif l'étude in situ des régions voisines du Soleil (l'héliosphère) de son équateur à ses pôles sur la durée d'un cycle solaire. Les mesures effectuées portaient plus particulièrement sur le vent solaire, le champ magnétique du Soleil et le milieu interstellaire local. Lancée en 1990 depuis la navette spatiale Discovery, la sonde a utilisé l'assistance gravitationnelle de Jupiter pour parvenir à quitter l'écliptique et se placer sur une orbite héliocentrique polaire.

Ulysses est le premier engin scientifique qui est parvenu à recueillir des données au niveau des hautes latitudes du Soleil. La mission prolongée à deux reprises s'est achevée en juin 2009 après que la sonde eut bouclé trois orbites autour du Soleil. Les douze instruments scientifiques ont fourni de nombreuses données et modifié certaines hypothèses communément avancées sur les caractéristiques du vent solaire et du champ magnétique dans la région des hautes latitudes du Soleil.

CoRoT (pour COnvection, ROtation et Transits planétaires) est un télescope spatial destiné à l'étude de la structure interne des étoiles et à la recherche d'exoplanètes. Lancé le , CoRoT est le premier télescope en orbite consacré à la recherche d'exoplanètes, c'est-à-dire de planète tournant autour d'autres étoiles que le Soleil, et notamment de planètes telluriques. D'une masse de 630 kg sa charge utile est constituée d'un télescope afocal associé à une caméra grand champ. Il a été développé par l'agence spatiale française, le CNES, avec l'aide des autres nations européennes impliquées dans le spatial et sa mission s'est achevée en novembre 2012.


Article 65 : La sonde spatiale Helios Article 66 : La sonde martienne MAVEN
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Helios 1 et Helios 2 sont deux sondes spatiales développées par la république fédérale d'Allemagne avec une participation importante de la NASA et lancées en 1974 et 1976. Placées en orbite autour du Soleil les deux sondes ont étudié durant plus de 10 ans à l'aide de leurs 10 instruments les manifestations de l'astre durant un cycle solaire complet, les caractéristiques du milieu interplanétaire telles que le champ magnétique, le vent solaire, les rayons cosmiques et la poussière interplanétaire. Helios est le premier programme interplanétaire d'une nation européenne et constitue une réussite à la fois technique et scientifique.


MAVEN est une sonde spatiale d'exploration de la planète Mars développée dans le cadre du programme Mars Scout de l'agence spatiale américaine, la NASA. Mars est aujourd'hui déserte, sèche, froide et dotée d'une atmosphère très ténue. Pourtant les indices géologiques recueillis par les engins spatiaux placés en orbite démontrent que la planète Mars était autrefois (il y a environ 4 milliards d'années) chaude et dotée d'une atmosphère suffisamment dense pour permettre à l'eau de couler à l'état liquide à sa surface. L'état actuel de l'atmosphère de Mars est probablement le résultat de l'action du vent solaire, flot de particules ionisées émis en permanence par le Soleil, qui en bombardant l'atmosphère de Mars, a progressivement conduit à son échappement. La disparition du champ magnétique martien au début de l'histoire de la planète a sans doute contribué à ce processus. MAVEN, qui doit se placer sur une orbite elliptique autour de Mars, a pour mission de déterminer les mécanismes à l'origine de la quasi disparition de son atmosphère. À cet effet ses instruments doivent étudier les caractéristiques de la partie supérieure de l’atmosphère de la planète exposée au bombardement solaire notamment en déterminant sa composition, mesurant le flux d'énergie solaire ainsi que le taux d'échappement actuel des différents gaz.

MAVEN est un orbiteur de grande taille (2,55 tonnes, 11 mètres d'envergure) qui emporte une charge utile constituée de huit instruments scientifiques. Pour atteindre ses objectifs, la sonde spatiale est placée sur une orbite basse elliptique qui lui permet de traverser toutes les régions de l'atmosphère martienne résiduelle. Au cours de sa mission primaire d'une durée d'un an, MAVEN doit effectuer cinq « plongées » dans l'atmosphère basse relativement dense. Une fois sa mission primaire achevée, il est prévu que la sonde puisse jouer le rôle de relais de télécommunications entre les engins spatiaux posés sur le sol martien (rover Curiosity…) et la Terre tout en poursuivant ses mesures scientifiques. MAVEN a été lancé le 18 novembre 2013 par une fusée Atlas V 401 depuis la base de lancement de Cap Canaveral. Le projet a un coût évalué à 671 millions de dollars américains en incluant le lancement et la gestion des opérations durant la mission primaire.

Article 67 : La sonde spatiale Mars Global Surveyor Article 68 : La sonde spatiale Vénus Express

Mars Global Surveyor, également désignée par son sigle MGS, est une mission spatiale développée par le centre JPL de la NASA dont l'objectif était d'étudier l'atmosphère et la surface de la planète Mars depuis une orbite héliosynchrone. La sonde spatiale devait répondre aux nombreuses interrogations soulevées par les données collectées dans le cadre du programme Viking lancé 20 ans auparavant portant sur la formation de la planète, la structure de sa surface et de son atmosphère ainsi que sur les processus dynamiques encore à l’œuvre.

L'agence spatiale américaine lance la conception de Mars Global Surveyor en 2004 à la suite de l'échec de la mission martienne Mars Observer. MGS reprend les principaux objectifs de celle-ci, mais, afin de limiter son cout, la sonde spatiale réutilise les instruments et les équipements développés pour Mars Observer. MGS est construite et testée en un temps record puis lancée en novembre 1996. Pour se placer sur son orbite de travail autour de Mars, la sonde spatiale inaugure le recours à l'aérofreinage qui permet de réduire la quantité d'ergols transportée et donc d'abaisser les couts. Le déploiement incomplet d'un panneau solaire rallonge la phase d'aérofreinage qui s'achève en février 1999 soit 15 mois après la date prévue. La phase de recueil des données scientifiques débute alors et se prolonge jusqu'en octobre 2006 établissant un nouveau record de longévité.

Les découvertes réalisées grâce à la mission et les images spectaculaires prises par la caméra renouvellent l'intérêt des scientifiques mais également du grand public pour la planète Mars. L'altimètre laser de MGS dresse la première carte topographique de la planète. Le spectromètre infrarouge TES découvre des régions où abonde l'hématite grise qui pourrait signaler la présence d'eau dans le passé et qui sera à ce titre l'objet d'investigations poussées par les missions spatiales suivantes. Le magnétomètre détecte un magnétisme rémanent présent dans la croute de certaines régions qui constitue sans doute le vestige d'un champ magnétique qui s'est éteint il y a 4 milliards d'années. Enfin la caméra MOC fournit des images haute définition qui permettent de constater la complexité des paysages martiens, de découvrir de nombreuses formations originales comme les ravines et les trainées noires parfois associées potentiellement à la présence d'eau dans un passé lointain ou non, et plus généralement qui contribuent à reconstituer l'histoire de la planète.

Venus Express est une mission spatiale d'exploration du système solaire de l'Agence spatiale européenne (ESA) ayant pour objectif l'étude de la planète Vénus. La sonde spatiale Venus Express lancée en novembre 2005 s'est placée en avril 2006 sur une orbite très allongée de 24 heures autour de la planète. Elle a alors commencé à collecter des données détaillées sur sa structure, sa chimie et la dynamique de son atmosphère. Elle utilise à cet effet une combinaison d'instruments scientifiques comprenant un spectromètre, un spectro-imageur et une caméra fonctionnant dans des longueurs d'ondes allant de l'ultraviolet à l'infrarouge thermique ainsi qu'un analyseur de plasma et un magnétomètre.

Venus Express a été développée dans le cadre du programme spatial scientifique de l'ESA Horizon 2000+. La réutilisation de la plateforme mise au point pour Mars Express et d'instruments existants a permis de construire très rapidement la sonde spatiale à un coût modéré. Venus Express est la première mission d'exploration de l'ESA portant sur cette planète et la première à la visiter depuis le programme Magellan en 1994. La mission d'une durée initiale de 500 jours a été prolongée à quatre reprises et s'est achevée le 16 décembre 2014. Les instruments de la sonde spatiale ont fourni de nombreux résultats scientifiques.

Article 69 : la sonde spatiale Galileo Article 70 : le programme spatial japonais

Galileo est une sonde spatiale américaine développée par la NASA qui avait pour mission d'étudier la planète Jupiter et ses lunes. Ce projet complexe et coûteux développé avec une participation de l'Allemagne rencontre de nombreux problèmes budgétaires au cours de sa conception avant de subir un retard important à la suite de l'accident de la navette spatiale Challenger qui repousse son lancement de trois ans. La sonde d'une masse de 2,2 tonnes comprend un orbiteur et une sonde atmosphérique chargée d'analyser in situ l'atmosphère de Jupiter. Les deux engins emportent 22 instruments scientifiques.

Galileo est lancée le par la navette spatiale américaine Atlantis. Après un voyage de 6 ans, au cours duquel elle a recours à l'assistance gravitationnelle de la Terre à deux reprises ainsi qu'à celle de Vénus, la sonde se place en orbite autour de Jupiter le . Elle circule sur une orbite de deux mois qu'elle parcourt à 35 reprises au cours de la phase scientifique de la mission qui s'achève après deux prolongations en 2003.

Galileo collecte de nombreuses informations scientifiques malgré l'indisponibilité de son antenne grand gain qui n'a pas pu être déployée limitant fortement le volume de données transmis. Galileo précise les éléments recueillis par les sondes qui l'avaient précédé notamment Voyager 1 et Voyager 2. L'atmosphère de Jupiter, sa magnétosphère et ses principales lunes sont longuement étudiées. La sonde atmosphérique larguée peu avant l'arrivée sur Jupiter détecte beaucoup moins d'eau que prévu, remettant en question les théories sur la formation de Jupiter et celle du système solaire. Parmi les faits les plus marquants, elle découvre la présence d'un océan d'eau liquide sous la surface gelée d'Europe, une des lunes galiléennes de Jupiter, la présence du champ magnétique de Ganymède et effectue le premier survol d'un astéroïde au cours de son transit entre la Terre et Jupiter. Au cours de sa mission la sonde prend 14 000 images de grande qualité.

Le programme spatial japonais regroupe l'ensemble des activités spatiales civiles ou militaires japonaises. Lancé au milieu des années 1950, le programme a à son actif de nombreuses réalisations qui ont fait du Japon la quatrième puissance spatiale de la planète. Après avoir développé de manière autonome les lanceurs Mu utilisant la propulsion à propergol solide, les ingénieurs japonais ont réussi avec la famille des H-II à maitriser les techniques les plus avancées en matière de propulsion (hydrogène liquide). Dans le domaine scientifique, le Japon place régulièrement en orbite des observatoires spatiaux et a développé une expertise dans l'observation du rayonnement X. Le Japon a obtenu des résultats plus mitigés dans le domaine de l'exploration du système solaire mais a devancé la NASA en réussissant à récupérer un échantillon de sol d'astéroïde grâce à sa sonde Hayabusa qui a par ailleurs démontré les capacités du Japon dans le domaine de la propulsion électrique. L'industrie spatiale japonaise a également développé une forte compétence dans le domaine des télécommunications, de l'Observation de la Terre et des applications spatiales militaires.

L'activité spatiale du Japon a longtemps été sous l'influence de la politique spatiale américaine ce qui s'est traduit notamment par une implication particulièrement importante dans le développement de la Station spatiale internationale (12,8 % des investissements contre 8,3 % pour l'Agence spatiale européenne) ainsi que le développement du vaisseau cargo HTV avec des retombées nettement positives comme la proportion élevée d'astronautes japonais dans l'équipage de celle-ci. Durant les années 1990, le programme spatial japonais est en crise : le climat économique au Japon ne permet plus de financer tous les projets retenus et plusieurs missions sont victimes de défaillances matérielles. Jusqu'en 2003, le programme spatial japonais était pris en charge par deux organismes : l'ISAS chargée des missions scientifiques et la NASDA plus tourné vers les applications spatiales. Cette situation qui entrainait la coexistence de deux familles de lanceurs et d'installations de lancement distinctes a cessé avec la création en 2003 de la JAXA réunissant les activités des deux organismes ainsi que celle du NAL organisme consacré à la recherche aéronautique.

Article 71 : la mission astrométrique Gaia Article 72 : la sonde spatiale lunaire Gravity Recovery and Interior Laboratory

Gaia est une mission spatiale astrométrique, consacrée à la mesure de la position, de la distance et du mouvement des étoiles, développée par l'Agence spatiale européenne (ESA). Le projet est retenu en 2000 comme pierre angulaire du programme scientifique Horizon 2000+. Le satellite Gaia est lancé avec succès le 19 décembre 2013, pour une mission de cinq ans. Il prend la suite du satellite Hipparcos, lancé en 1989, qui a brillamment démontré les capacités des engins spatiaux dans le domaine de l'astrométrie. Gaia a pour objectif de mesurer les caractéristiques de plus d'un milliard d'objets célestes (étoiles, astéroïdes, galaxiesetc.) jusqu'à la magnitude 20. Les données collectées devraient améliorer nos connaissances concernant la structure, la formation et l'évolution de la Voie lactée, mais également apporter des contributions significatives dans les domaines scientifiques traitant des planètes extrasolaires, du système solaire, des galaxies extérieures ainsi qu'en physique fondamentale.

Gaia est un satellite d'environ 2 tonnes qui utilise, pour effectuer ses mesures, deux télescopes formant des images se superposant sur un plan focal commun, constitué par 106 capteurs CCD de 4 500×1 966 pixels. Ceux-ci se répartissent entre trois instruments : un instrument astrométrique dédié à la mesure de la position et du déplacement des étoiles, un instrument spectrophotométrique qui mesure l'intensité lumineuse dans deux bandes spectrales et un spectromètre à haute résolution qui doit permettre notamment de calculer la vitesse radiale des des objets observés les plus lumineux. Placé autour du point de Lagrange L2, le satellite en rotation lente balaie l'ensemble de la voute céleste, de manière à avoir accumulé à l'issue de sa mission au minimum 60 observations de tous les objets identifiables par ses instruments. Pour pouvoir produire le catalogue attendu vers 2020 à partir des quelque 100 téraoctets de données collectées par Gaia, un consortium de laboratoires, baptisé DPAC, développe des programmes particulièrement complexes nécessitant une infrastructure informatique lourde.

Gravity Recovery and Interior Laboratory (GRAIL) est une mission spatiale américaine du programme Discovery de la NASA qui a réalisé un relevé très détaillé du champ de gravité de la Lune pour déterminer la structure interne de celle-ci. GRAIL utilise à cet effet 2 sondes spatiales, baptisées Ebb et Flow, qui sont placées en orbite autour de la Lune. La charge utile est identique à celle des satellites GRACE utilisés pour effectuer une analyse similaire du champ de gravité terrestre tandis que la plateforme dérive de celle du démonstrateur technologique XSS 11. Les deux sondes ont été lancées simultanément par une fusée Delta le 10 septembre 2011 depuis la base de lancement de Cap Canaveral. Après un transit de trois mois et demi par le point de Lagrange L1, les deux sondes placées en orbite basse autour de la Lune entament leur mission scientifique d'une durée de 90 jours.

Les sondes, en mesurant les variations de distance entre elles, permettent de dresser une carte précise du champ de gravité lunaire. Ces éléments, après rapprochement avec des données provenant d'autres sources, fournissent un éclairage sur l'épaisseur, la composition et la forme des différentes strates internes de la Lune. La mission s'est achevée le 17 décembre 2012 avec l'écrasement volontaire de Ebb et Flow sur le sol lunaire Les sondes spatiales GRAIL sont construites par Lockheed Martin sous la maîtrise d'ouvrage du Jet Propulsion Laboratory (NASA). Le volet scientifique est placé sous la direction du Massachusetts Institute of Technology.

Article 73 : la sonde spatiale vénusienne Pioneer Venus Orbiter Article 74 : la sonde spatiale vénusienne Pioneer Venus Multiprobe

Pioneer Venus Orbiter ou Pioneer Venus 1 (ou Pioneer 12) est une sonde spatiale de la NASA lancée en 1978 qui a étudié in situ l'atmosphère de la planète Vénus et cartographier sa surface en se plaçant en orbite autour de la planète. Développée dans le cadre du programme Pioneer Venus qui comprenait également Pioneer Venus Multiprobe elle a recueilli des données durant plus de 14 ans à l'aide de 12 expériences scientifiques. La mission a permis de compléter les données collectées par les sondes spatiales du programme spatial soviétique Venera.

Pioneer Venus Multiprobe ou Pioneer Venus 2 (ou Pioneer 13) est une sonde spatiale de la NASA lancée en 1978 qui a étudié in situ l'atmosphère de la planète Vénus. La sonde spatiale est développée dans le cadre du programme Pioneer Venus qui comprenait également l'orbiteur Pioneer Venus Orbiter. Elle emporte 4 sondes atmosphériques larguées en différents points de la planète qui durant leur descente jusqu'au sol ont recueilli des données sur la composition de l'atmosphère. La mission a été une réussite et les informations ont permis de compléter les données collectées par les sondes spatiales du programme spatial soviétique Venera.

Article 75 : Exploration de la planète Vénus Article 76 : le cosmodrome de Vostotchny

L'exploration de Vénus à l'aide de sondes spatiales démarre dès le début de l'ère spatiale. À l'époque les caractéristiques de la planète Vénus, cachée derrière un épais manteau de nuages, sont très mal connues au point que certains spéculent sur l'existence de conditions à sa surface proches de celle de la Terre. La NASA réussit un premier survol en 1962 avec la mission américaine Mariner 2 qui dévoile un monde particulièrement hostile : vents violents, atmosphère acide, températures et pression atmosphérique particulièrement élevées à la surface, absence de champ magnétique protecteur. L'Union soviétique va par la suite jouer un rôle fondamental dans l'étude de Vénus en lançant une trentaine de missions dans le cadre du Programme Venera. Celles-ci vont progressivement dévoiler la structure de l'atmosphère et certaines caractéristiques du sol vénusien. Venera 7 parvient pour la première fois à renvoyer des données de la surface de la planète en 1970. L'atmosphère est explorée avec des ballons et une première carte des reliefs est dressée avec un radar. Les deux sondes du programme Vega lancées en 1985 constituent la dernière participation de l'Union Soviétique dont le programme d'exploration du système solaire s'étiole à cette époque. La NASA lance deux missions réussies Pioneer Venus (1978) et Magellan (1989) mais préfère par la suite se concentrer sur l'exploration de la planète Mars. Depuis seule l'agence spatiale européenne avec sa sonde spatiale Venus Express de type orbiteur lancée en 2006 a mené à bien une mission entièrement consacrée à la planète. Le Japon a lancé la sonde spatiale Akatsuki en 2010 mais celle-ci n'a pu se placer en orbite comme prévu, une deuxième tentative a cependant réussi fin 2015. À cette date aucune autre mission n'est en préparation.

Le cosmodrome Vostotchny est une base de lancement russe, qui se trouve dans la région de l'oblast d'Amour au sud-est de la Sibérie près de la petite ville de Tsiolkovski. La construction de cette nouvelle base de lancement a été décidée pour réduire la dépendance de la Russie vis-à-vis du cosmodrome de Baïkonour qui présente l'inconvénient de se situer au Kazakhstan depuis l'éclatement de l'Union soviétique. Le projet est poussé par le président russe Vladimir Poutine car il contribue au décollage économique d'une région peu peuplée et proche d'une Chine dynamique et de plus en plus influente. Les déboires du programme spatial russe et les problèmes économiques du pays aboutissent à une révision à la baisse des objectifs du projet et à un étalement de son calendrier. La construction du premier complexe de lancement dédié aux fusées Soyouz, démarrée en 2010, s'est achevée en 2015 et un premier lancement a eu lieu en avril 2016. La construction d'un second pas de tir dédié aux fusées Angara doit débuter en 2017 et s'achever en 2021.

Article 77 : la sonde spatiale OSIRIS-REx Article 78 : le télescope spatial Swift

OSIRIS-REx est une mission de la NASA (l'agence spatiale américaine) qui doit étudier l'astéroïde Bénou et ramener un échantillon de son sol sur Terre pour permettre d'en effectuer une étude approfondie. La sonde spatiale a été lancé le 8 septembre 2016 par une fusée Atlas V 411. Bénou est un astéroïde de type Apollon dont l'orbite croise celle de la Terre (astéroïde géocroiseur). La sonde spatiale doit également collecter sur place avec ses instruments (caméras, spectromètre, altimètre) des données qui permettront d'améliorer nos connaissances sur le processus de formation du système solaire. La mission OSIRIS-REx, proposée par une équipe scientifique de l'Université de l'Arizona, a été sélectionnée en mai 2011. C'est la troisième sonde spatiale du programme New Frontiers de la NASA qui regroupe des missions interplanétaires de classe moyenne dont le coût hors lancement est plafonné à 800 millions de dollars. La sonde spatiale doit se placer en orbite autour de l'astéroïde en septembre 2017 et ramener l'échantillon sur Terre en septembre 2023.

Swift est un télescope spatial multi spectral (rayons gamma, rayons X, ultraviolet, lumière visible) développé par l'agence spatiale américaine, la NASA, avec des contributions importantes de l'Italie et du Royaume-Uni. Lancé en 2004 par une fusée Delta 2, Swift a pour objectif d'identifier, localiser et observer les sursauts gamma. Ce phénomène astronomique, le plus violent de notre Univers, se caractérise par une émission de rayons gamma qui ne dure généralement de quelques millisecondes à quelques minutes. Du fait de cette brièveté et bien que la découverte de ce phénomène remonte à 1967, les astronomes ne disposent à l'époque du lancement de Swift que de peu d'informations sur l'origine et les caractéristiques des sursauts gamma.

Article 79 : la sonde spatiale Deep Space 2 Article 80 : le lanceur Delta II

Deep Space 2 est une mission spatiale expérimentale de l'agence spatiale américaine, la NASA. Elle est lancée en 1999, dans le cadre de la deuxième mission du programme New Millennium. Ces deux micro-sondes spatiales identiques de type pénétrateur d'une masse unitaire de 3,57 kilogrammes devaient constituer le premier test de ce type d'engin spatial, permettant le déploiement à bas coût de réseaux de capteurs à la surface des planètes en vue du recueil de données scientifiques (sismiques, météorologiques…). Le développement du programme New Millennium s'inscrit dans la nouvelle stratégie de la NASA faster, cheaper, better (« plus vite, moins cher, meilleur » en anglais) qui privilégie les missions interplanétaires ciblées, à faible coût et avec un cycle de développement très court.

La Delta II est un lanceur américain de puissance moyenne dont le premier vol a eu lieu en 1989 et dont le dernier exemplaire a été utilisé en . Elle constitue le dernier développement de la famille des fusées Delta conçue à partir du missile balistique à portée intermédiaire Thor mis au point à la fin des années 1950. La Delta II est proposée à la fin des années 1980 pour répondre aux besoins de l'Armée de l'air américaine privée de lanceur en 1986 après l'explosion de Challenger qui cloue au sol la navette spatiale américaine. Comme toutes les fusées de la famille Delta, elle a été conçue par la société McDonnell Douglas avant que sa fabrication ne soit reprise par Boeing, puis, à partir de , par la coentreprise United Launch Alliance (ULA) formée par ce constructeur avec Lockheed Martin.

Article 81 : Alan Shepard Article 82 : la sonde spatiale InSight

Alan Bartlett Shepard Jr. est un aviateur naval, pilote d'essai, astronaute et homme d'affaires américain né le à Derry (New Hampshire) et mort le à Pebble Beach (Californie). En 1961, il devient le premier Américain à voyager dans l'espace et, en 1971, il marche sur la Lune.

Diplômé de l'Académie navale d'Annapolis, Shepard s'engage dans l'United States Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Il devient aviateur naval en 1946 et pilote d'essai en 1950. Il est sélectionné en 1959 dans les Mercury Seven, le premier groupe d'astronautes de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), et, en , il effectue le premier vol habité du programme Mercury, Mercury-Redstone 3 (MR-3), dans un vaisseau spatial qu'il nomme Freedom 7. S'il entre dans l'espace, il n'atteint pas l'orbite. Il devient la deuxième personne après Youri Gagarine, et le premier Américain, à voyager dans l'espace, et le premier voyageur spatial à contrôler manuellement l'orientation de son vaisseau. Dans les dernières étapes du programme Mercury, Shepard doit piloter le Mercury-Atlas 10 (MA-10) pour une mission de trois jours. Il nomme le vaisseau de cette mission Freedom 7 II en l'honneur du premier, mais la mission est finalement annulée.

InSight (acronyme de l'anglais Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport ; en français : Exploration interne par les sondages sismiques, la géodésie et les flux thermiques) est une mission d'exploration de la planète Mars développée par l'agence spatiale américaine, la NASA qui a décollé le 5 mai 2018 et a atterri à la surface de la planète le 26 novembre 2018.

C'est la première mission entièrement consacrée à l'étude de la structure interne de cette planète. Pour y parvenir, elle emporte deux instruments scientifiques : le sismomètre SEIS et HP3, instrument de mesure des flux de chaleur en provenance du cœur de la planète. L'objectif scientifique principal de la mission est de disposer d'une meilleure connaissance de la structure interne de la planète, dont les caractéristiques sont mal connues, dans le but de reconstituer l'histoire de Mars. Les données collectées permettront également d'améliorer les modèles de formation et d'évolution des planètes rocheuses du système solaire — Mercure, Vénus, la Terre, Mars — ainsi que de la Lune.

Article 83 : la sonde spatiale BepiColombo Article 84 : l'observatoire solaire Solar Orbiter

BepiColombo est une mission d'exploration de la planète Mercure lancée le 19 octobre 2018. Elle est développée par l'Agence spatiale européenne conjointement avec l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA). Les deux orbiteurs qui composent la mission doivent se placer en orbite autour de Mercure en décembre 2025. L'orbiteur MPO développé par l'ESA emporte 11 instruments, doit étudier l'intérieur et la surface de la planète Mercure ainsi que son exosphère. L'orbiteur MMO, développé par l'agence spatiale japonaise JAXA comprend 5 instruments scientifiques, a pour objectif l'étude du champ magnétique, de l'exosphère ainsi que des ondes et des particules situées dans l'environnement immédiat de la planète. Un troisième module, le Mercury Transfer Module, ou MTM, dont le maître d'œuvre est l'ESA, prend en charge la propulsion des modules MPO et MMO jusqu'à l'orbite de Mercure.

Solar Orbiter (en français orbiteur solaire) est un satellite d'observation du Soleil de l'Agence spatiale européenne (ESA) développé avec une participation de la NASA qui doit être lancé en 2020 et commencer ses observations vers 2023. L'objectif principal de cette mission scientifique est d'étudier les processus à l'origine du vent solaire, du champ magnétique héliosphérique, des particules solaires énergétiques, des perturbations interplanétaires transitoires ainsi que du champ magnétique du Soleil.

Pour réaliser ses objectifs, le satellite d'un peu plus de 1,6 tonne circulera sur une orbite autour du Soleil, en passant à son périgée à une distance de 45 rayons solaires (0,22 AU). Le satellite emporte 10 instruments combinant mesure du milieu in situ et observations à distance du Soleil. Ces équipements seront placés derrière un bouclier thermique destiné à protéger l'engin spatial des températures très élevées. Solar Orbiter doit réaliser des observations à haute résolution des régions polaires du Soleil, difficiles à observer depuis le plan de l'écliptique (et donc depuis la Terre). La mission doit durer en tout 7,5 à 9 ans.

Article 85 : l'observatoire solaire Parker Solar Probe Article 86 : le programme spatial japonais

La sonde solaire Parker (en anglais Parker Solar Probe) ou PSP, antérieurement NASA Solar Probe puis Solar Probe Plus (SPP), est un observatoire solaire spatial développé par l'agence spatiale américaine, la NASA, dont le lancement a eu lieu le 12 août 2018. Son objectif est d'étudier la couronne solaire, partie extérieure de l'atmosphère du Soleil qui s'étend jusqu'à plusieurs millions de kilomètres de l'astre. L'échauffement de la couronne solaire et l'accélération du vent solaire qui en émane sont deux phénomènes découverts au milieu du XXe siècle qui résultent de processus aujourd'hui mal compris. Pour résoudre ces énigmes, Parker Solar Probe va étudier la région inexplorée de l'espace située à moins de 0,3 unité astronomique (UA) du Soleil. Durant la phase de recueil des données qui doit durer de 2018 à 2025, l'observatoire solaire circule sur une orbite de faible inclinaison orbitale dont le périhélie se trouve près du Soleil et l'aphélie se situe au niveau de l'orbite de Vénus. L'assistance gravitationnelle de cette planète est utilisée pour réduire progressivement le périhélie. L'observatoire spatial doit effectuer 24 passages à moins de 0,17 UA dont trois à moins de 0,045 UA (9,68 rayons solaires).

Le programme spatial japonais regroupe l'ensemble des activités spatiales civiles ou militaires japonaises. Lancé au milieu des années 1950, le programme a à son actif de nombreuses réalisations qui ont fait du Japon la quatrième puissance spatiale de la planète. Après avoir développé de manière autonome les lanceurs Mu utilisant la propulsion à propergol solide, les ingénieurs japonais ont réussi avec la famille des H-II à maitriser les techniques les plus avancées en matière de propulsion (hydrogène liquide). Dans le domaine scientifique, le Japon place régulièrement en orbite des observatoires spatiaux et a développé une expertise dans l'observation du rayonnement X. Le Japon a obtenu des résultats plus mitigés dans le domaine de l'exploration du système solaire mais a devancé la NASA en réussissant à récupérer un échantillon de sol d'astéroïde grâce à sa sonde Hayabusa qui a par ailleurs démontré les capacités du Japon dans le domaine de la propulsion électrique. L'industrie spatiale japonaise a également développé une forte compétence dans le domaine des télécommunications, de l'observation de la Terre et des applications spatiales militaires.

Article 87 : Apollo 11 Article 88 : Apollo 13

Apollo 11 est une mission du programme spatial américain Apollo au cours de laquelle, pour la première fois, des hommes se sont posés sur la Lune, le . L'agence spatiale américaine, la NASA, remplit ainsi l'objectif fixé par le président John F. Kennedy en 1961 de poser un équipage sain et sauf sur la Lune avant la fin des années 1960 dans le but de démontrer la supériorité des États-Unis sur l'Union soviétique mise à mal par les succès soviétiques au début de l'ère spatiale dans le contexte de la guerre froide qui oppose ces deux pays. Ce défi est lancé alors que la NASA n'a pas encore placé en orbite un seul astronaute. Le projet aboutit grâce à une mobilisation de moyens humains et financiers considérables qui permet à l'agence spatiale de rattraper son retard sur le programme spatial soviétique puis de dépasser celui-ci.

Apollo 13 ( - ) est la troisième mission du programme spatial américain Apollo qui doit amener un équipage à la surface de la Lune. Les astronautes Jim Lovell et Fred Haise doivent se poser près de la formation géologique Fra Mauro, site d'un des impacts d'astéroïde les plus importants à la surface de la Lune, tandis que Jack Swigert doit rester en orbite. Mais un accident grave, qui aurait pu être fatal pour l'équipage, se produit durant le transit entre la Terre et la Lune et impose l'abandon de la mission et le retour vers la Terre.

L'explosion d'un réservoir d'oxygène met hors service le module de service Apollo qui, dans un contexte normal, fournit à la fois l'énergie, l'eau, l'oxygène et le système propulsif durant la majeure partie de la mission. Pour survivre l'équipage se réfugie dans le module lunaire Aquarius dont il utilise les ressources relativement limitées. Le vaisseau ne peut pas faire demi-tour et doit contourner la Lune avant de revenir sur Terre qu'il ne peut atteindre au mieux qu'au bout de plusieurs jours. Des procédures sont mises au point par les équipes au sol pour faire fonctionner le vaisseau dans ces conditions très dégradées et conserver suffisamment de consommables (en particulier l'énergie et l'eau) pour permettre la survie de l'équipage et la réalisation des manœuvres indispensables jusqu'au retour sur Terre.

Article 89 : V2 (missile) Article 90 : James-Webb (télescope spatial)

Le V2 (de l'allemand Vergeltungswaffe 2 : « arme de représailles ») ou Aggregat 4 ou A4 est un missile balistique développé par l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale et lancé à plusieurs milliers d'exemplaires en 1944 et 1945 contre les populations civiles, principalement au Royaume-Uni et en Belgique. Cette fusée de 13 tonnes pouvait emporter une charge explosive de 800 kg à une distance de 300 kilomètres. C'est la première grosse fusée construite et les technologies mises au point durant sa conception, telles que la propulsion à ergols liquides de grande puissance et les gyroscopes de précision, ont plus tard bouleversé ce domaine technique. La V2 est en effet directement à l'origine des missiles balistiques intercontinentaux qui seront porteurs d'armes nucléaires, et des lanceurs qui ont ouvert l'ère spatiale à la fin des années 1950.

La réalisation du missile V2 est le résultat des travaux d'ingénieurs et chercheurs allemands dans le domaine des fusées, qui débutent dans les années 1920 et qui sont soutenus à partir de 1934 par l'armée allemande, désireuse de disposer de nouvelles armes échappant aux limitations du traité de Versailles. La V2 est mise au point à Peenemünde, mais sa production en série, qui débute en 1943, est effectuée dans l'usine souterraine de Mittelwerk, dans laquelle périssent plusieurs milliers de prisonniers placés sous la coupe des SS. La V2 en tant qu'arme est un échec. Son guidage imprécis, sa charge militaire limitée ne permettent pas d'avoir un impact notable d'un point de vue militaire : les 3 000 V2 tirées ont tué quelques milliers de civils en drainant les ressources d'une Allemagne exsangue. À la fin de la Seconde Guerre mondiale des V2 seront utilisées notamment comme fusées-sondes, et inspirent fortement les premiers missiles balistiques développés dans ces deux pays. Aux États-Unis les ingénieurs allemands, en particulier Wernher von Braun, jouent un rôle de premier plan dans le développement du programme spatial civil au sein de l'agence spatiale américaine, la NASA.

Le télescope spatial James-Webb (James Webb Space Telescope ou JWST, anciennement appelé Next Generation Space Telescope ou NGST) est un télescope spatial développé par la NASA avec le concours de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de l'Agence spatiale canadienne (ASC). Son lancement est prévu le 31 octobre 2021[1],[2].

Le JWST effectue ses observations de l'orange du spectre visible à l'infrarouge moyen, de 0,6 à 28 micromètres. Il surpasse le télescope spatial Hubble pour l'observation dans l'infrarouge, mais ne permet pas, contrairement à celui-ci, d'observer le spectre lumineux dans l'ultraviolet et en lumière visible (tous deux observables par les télescopes au sol). D'une masse de 6 200 kilogrammes, il est doté d'un miroir primaire de 6,5 mètres de diamètre (contre 2,4 mètres pour Hubble) : son pouvoir de résolution atteint 0,1 seconde d'arc dans l'infrarouge et il peut collecter une image neuf fois plus rapidement que Hubble. La résolution de ses instruments doit être utilisée, entre autres, pour observer les premières étoiles et galaxies formées après le Big Bang.

Le projet, renommé en 2002 du nom du second administrateur de la NASA James E. Webb, est en fin de phase de conception avec une date cible de mise en service de . Le télescope doit être lancé par une fusée Ariane 5 depuis Kourou et sera positionné en orbite autour du point de Lagrange L2 du système Soleil-Terre, à 1,5 million de kilomètres de la Terre du côté opposé au Soleil. Pour conserver cette position, il est prévu que l'observatoire corrige périodiquement sa position à l'aide de petites poussées. Les réserves de combustibles prévues à cette fin doivent lui permettre de rester fonctionnel, en position, une dizaine d'années.

Article 91 : Mars 2020 (sonde spatiale) Article 92 : Space Launch System

Mars 2020 est une mission spatiale d'exploration de la planète Mars développée par le JPL, établissement de l'agence spatiale américaine (NASA). La mission consiste à déployer l'astromobile (rover) Perseverance sur le sol martien pour étudier sa surface. Mars 2020 constitue la première d'une série de trois missions dont l'objectif final est de ramener des échantillons du sol martien sur Terre pour permettre leur analyse. Ce projet, considéré comme prioritaire par la communauté scientifique depuis plusieurs décennies, n'avait jamais reçu d'implémentation du fait de son coût, de ses difficultés techniques et du risque d'échec élevé. Pour remplir les objectifs de sa mission l'astromobile doit prélever une quarantaine de carottes de sol et de roches sur des sites sélectionnés à l'aide des instruments embarqués. Le résultat de ces prélèvements doit être déposé par l'astromobile sur des emplacements soigneusement repérés en attendant d'être ramenés sur Terre par une future mission étudiée conjointement par la NASA et l'Agence spatiale européenne. Selon le planning élaboré par les deux agences, le retour sur Terre est prévu pour 2031 sous réserve de son financement. Le but final est de pouvoir effectuer sur Terre une analyse fine des échantillons du sol martien, notamment d'identifier d'éventuelles formes de vie anciennes, en utilisant toutes les capacités des instruments terrestres qui, contrairement à ceux embarqués sur les engins spatiaux, ne sont pas limitées par les contraintes de masse. Mars 2020 décolle le 30 juillet 2020 en profitant de la fenêtre de lancement vers Mars qui s'ouvre tous les 24 à 28 mois. L'astromobile doit atterrir vers le 18 février dans le cratère Jezero.

La sonde spatiale Mars 2020 et l'astromobile Perseverance reprennent l'architecture de Mars Science Laboratory et son rover Curiosity qui explore depuis la surface de Mars. Perseverance est un engin de plus d'une tonne qui dispose d'une palette d'instruments scientifiques (caméras, spectromètres de différents types) qui sont utilisés pour identifier les sites les plus intéressants, fournir le contexte du prélèvement effectué (caractéristiques géologiques, conditions climatiques à la formation) et effectuer une première analyse chimique. Deux expériences doivent tester sur le terrain des technologies avant leur mise en œuvre de manière opérationnelle dans de prochaines missions : MOXIE produit de l'oxygène à partir de l'atmosphère martienne (ISRU) et MHS (Ingenuity), un petit hélicoptère de moins de deux kilogrammes, va tester les capacités d'un engin aérien dans l'atmosphère très ténue de Mars.

Le Space Launch System ou SLS est un lanceur spatial super-lourd américain développé par la NASA depuis 2011 et dont le premier vol est planifié pour 2021. Le SLS joue un rôle central dans le programme Artemis dont l'objectif est d'envoyer des équipages à la surface de la Lune et préparer les futures missions habitées vers Mars. Cette fusée sera chargée d'injecter le vaisseau Orion transportant l'équipage sur une trajectoire à destination de la Lune.

L'architecture du lanceur, similaire à celle de l'Ares V abandonné après l'arrêt du programme Constellation, reprend en les adaptant des composants utilisés par la navette spatiale américaine (propulseurs d'appoint, réservoir de la navette, moteurs-fusées SSME/RS-25) et dans sa version Bloc 1 l'étage supérieur du lanceur Delta IV. Plusieurs versions sont envisagées (bloc 1, 1B et 2) avec une capacité de mise en orbite terrestre basse s'échelonnant entre 70 tonnes et 130 tonnes. La version bloc 1, pouvant lancer 28 tonnes vers la Lune, est caractérisée par son deuxième étage ICPS propulsé par un unique moteur RL-10 B2. Courant 2020, seule cette version est développée. Aucun budget n'est disponible pour finaliser les versions 1B et 2 principalement caractérisées par un deuxième étage et des propulseurs d'appoint plus puissants.

Le développement de la fusée SLS est lancé en 2011 à la demande du Congrès américain alors que la NASA n'a exprimé aucun besoin précis. Le coût initial du projet est évalué à 10 milliards US$ avec un premier vol prévu en 2017. Les glissements de ce calendrier, les importants dépassements budgétaires qui touchent également l'adaptation des installations de lancement du complexe de lancement 39 en Floride ainsi que le développement de lanceurs commerciaux de forte puissance remettent en question la nécessité d'un lanceur dont le cout unitaire de production approche le milliard de US$.

Article 93 : Programme Artemis Article 94 : Europa Clipper

Le programme Artemis est un programme spatial habité de la NASA, l'agence spatiale américaine, dont l'objectif est d'amener un équipage sur le sol lunaire d'ici 2024. Celui-ci doit déboucher sur une exploration durable de notre satellite c'est-à-dire l'organisation de missions régulières dont l’aboutissement serait l'installation d'un poste permanent sur la Lune. Le programme doit également permettre de tester et mettre au point les équipements et procédures qui seront mises en œuvre au cours des futures missions avec équipage à la surface de la planète Mars. La réalisation des missions du programme Artemis nécessite le développement de plusieurs engins spatiaux : le lanceur lourd Space Launch System (SLS) et le vaisseau spatial Orion, un vaisseau lunaire entièrement nouveau HLS (Human Landing System) chargé d'amener les hommes sur le sol lunaire et des missions robotiques chargées de réaliser des reconnaissance et des études scientifiques complémentaires. L'architecture des missions repose sur la future station spatiale Lunar Orbital Platform-Gateway (LOP-G) qui, placée en orbite autour de la Lune, servira de relais entre la Terre et la surface de la Lune.

Pour remplir les objectifs ambitieux du programme Artemis dans le délai très court qui lui est imposé, la NASA sous-traite de manière particulièrement marquée la conception de composants importants (vaisseau lunaire HLS, modules de la station spatiale LOP-G, atterrisseurs des missions robotiques) ainsi que les prestations de lancement de ces engins et de ravitaillement de la station spatiale.


Europa Clipper est une mission spatiale de la NASA en cours de développement dont l'objectif est l'étude d'Europe, une des lunes de Jupiter. Europe constitue un objectif scientifique de premier plan depuis que les données fournies par la sonde Galileo à la fin des années 1990, ont permis de déterminer qu'il existait probablement un océan d'eau liquide sous sa surface glacée qui pourrait abriter des formes de vie. Mais la mission d'exploration, qui doit se dérouler dans une région de l'espace fortement irradiée de par sa proximité avec Jupiter, est complexe et les projets d'exploration élaborés à la suite de cette découverte se sont heurtés jusqu'à récemment à l'absence de moyens financiers suffisants.

Le projet Europa Clipper est le quatrième projet proposé mais contrairement à ses prédécesseurs il reçoit l'appui du Congrès américain au milieu de la décennie 2010. Il prévoit le lancement d'une sonde spatiale de 6 tonnes emportant 350 kg d'instruments scientifiques dont un radar permettant de sonder l'océan sous la glace. Dans le scénario ne reposant pas sur l'utilisation du lanceur ultra lourd SLS en cours de développement, la sonde spatiale doit effectuer un transit de plus de 6 ans avec un recours à l'assistance gravitationnelle de Vénus et de la Terre avant de se placer en orbite autour de Jupiter. La partie scientifique de la mission comporte 45 survols d'Europe sur une période de 3,5 ans. Le coût du projet est évalué en 2018 à 3,1 milliards de $ US en ne prenant pas compte le coût de lancement. Les études préliminaires ont été lancées en 2015 et la NASA a pris la décision de lancer le développement en février 2017. La date de lancement, sujet de controverses entre le Congrès et les responsables de la NASA, se situerait entre 2022 et 2025.

  1. « Nouvelle date de lancement pour Webb », sur Institut de recherche sur les exoplanètes, Université de Montréal, (consulté le ).
  2. (en) « James Webb Space Telescope to launch in October 2021 », sur Agence spatiale européenne, (consulté le ).