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L'autisme en France est marqué par un historique témoignant d'une forte influence de la psychanalyse. Avant les premières actions d'intervention et de définition médicale, les personnes autistes — souvent assimilées à des idiots ou, à l'image de Victor de l'Aveyron, des « enfants sauvages » — sont vraisemblablement très marginalisées et victimes de graves violences. Ces premières actions sont mises en place dans les années 1950, notamment par le Pr Roger Misès qui crée les hôpitaux de jour et conçoit la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA). L'autisme est popularisé par La Forteresse vide de Bruno Bettelheim, et les conférences qu'il donne en France dans les années 1970. Les premières mesures d'État dans ce domaine sont conduites dans les années 1990, par Simone Veil.
Au début du XXIe siècle, l'approche psychiatrique française — qui assimile l'autisme à une maladie mentale d'origine psychique causée par une mauvaise relation parentale, et préconise un placement en institution spécialisée — est remise en cause par des associations de parents qui saisissent le conseil de l'Europe, en raison de l'exclusion sociale qu'elle entraîne chez ces personnes, et de la culpabilisation des parents par le corps médical. Cela conduit au rattachement de l'autisme au domaine du handicap, ainsi qu'à la mise en place de nouvelles mesures, via quatre « Plans Autisme » dans les années 2000 et 2010. Ils permettent la création d'un Centre Ressources Autisme par région française. L'ancienne classification de l'autisme comme psychose est progressivement abandonnée pour un rapprochement avec la notion de trouble du spectre de l'autisme (TSA), présente dans les classifications internationales, qui prend en compte l'apport des neurosciences et l'évolution des individus dans la société. Les Plans Autisme préconisent la désinstitutionnalisation et une éducation spécialisée adaptée, prévoyant d'augmenter progressivement le taux de scolarisation des enfants, ainsi que l'emploi des adultes. D'après les estimations les plus récentes, 0,7 à 1 % de la population française a un TSA, pour la plupart non-diagnostiqué, entraînant des degrés variables de handicap.