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Qu'est-ce que le scepticisme rationnel ? modifier

Le scepticisme est une position épistémologique d'un point de vue philosophique, une déontologie circonspecte en terme d'éthique et en pratique une attitude de doute cartésien sur certaines allégations non étayées par manque de preuves empiriques ou de reproductibilité. Cette démarche s'appuie sur la science et la pensée critique, et vise à soumettre à la méthode expérimentale les affirmations d'existence de phénomènes paranormaux (notamment ceux étudiés par l'ufologie, la parapsychologie et la cryptozoologie) ou surnaturels (réincarnation, résurrection). Les sceptiques soumettent ainsi au doute tant les théories du complot, les médecines non conventionnelles et, de manière plus générale, ce que la majeure partie de la communauté scientifique considère comme des pseudo-sciences, que les dérives idéologiques et méthodologiques consistant à transformer le doute cartésien en méthode hypercritique à des fins polémiques.

Voir aussi la liste complète des 1 003 articles et 41 catégories liés au scepticisme.

L'explication de certains mythes modifier

Danse féérique, par August Malmström.
Elfes de la prairie ängsälvor, par Nils Blommér.

De nombreuses croyances populaires et mythologies anciennes, de la littérature inspirée du folklore et des contes peuvent être expliqués par des observations de phénomènes naturels, mais sans démarche scientifique, l'interprétation et l'imagination produisant leurs propres explications, comme dans le cas des paréidolies. Ainsi les formes de vie pétrifiées, en fait des fossiles, ont pu donner naissance aux mythes mettant en scène des géants, des titans, Goliath, des dragons et autres orques. Elfes, fées et spectres se sont peut-être nourris de l'observation de phénomènes naturels tels que les brumes se déplaçant rapidement selon la turbidité atmosphérique ou multipliant les faibles luminosités naturelles, les feux follets ou la bioluminescence.

Il ne faut pas sous-estimer, parmi les conditions d'émergence des mythes, le rôle des conteurs et celui des boissons alcoolisées partagées dans l'assistance : ainsi l'« hydre de Lerne », monstre mythologique à plusieurs têtes, symbolise probablement le marais de Lerne, le mot Hydre signifiant « aquatique », « humide », « mouillé » ; les « têtes renaissantes » seraient une métaphore de la résurgence des sources, très difficiles à drainer avec les moyens de l'époque, qui ont inspiré les mythes d'Amymone et de l'un des travaux d'Héraclès, catalogue de travaux agricoles diffusé dans l'Argolide préclassique avant d'être magnifié et intégré dans la mythologie grecque comme en témoignent dès l'Antiquité Palaiphatos, Histoires incroyables [détail des éditions] (lire en ligne), livre 36 et plus près de nous Paul Veyne dans Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante Éd. Points 2014, (ISBN 978-2757841143).

Le paranormal modifier

Beaucoup de phénomènes dits « paranormaux » relèvent de la prestidigitation, mais sans l'honnêteté de l'afficher comme telle, et que les illusionnistes professionnels peuvent démasquer, comme dans le cas de l'animateur de télévision Uri Geller démasqué par James Randi, Gérard Majax et le cercle zététique[1].

Même si les scientifiques ne savent pas encore expliquer tous les détails des expériences de mort imminente, cela ne prouve pas l'existence d'une après-vie [2]. Les effets de la conscience peuvent disparaître ou être gravement altérées avant même la mort clinique[3], et un retour de la conscience après un (bref) épisode d'électro-encéphalogramme plat, ne prouve pas que celle-ci survive éternellement[4]; ce désir de survie de la conscience traduit surtout l'inachèvement du processus de construction et de développement de la personnalité, familièrement appelé « être en paix avec soi-même »[5].

La création des cercles de culture a été revendiquée par deux retraités de l'armée britannique, Douglas Bower et David Chorley qui ont commencé leur œuvre dans la région d'Avebury dans le district de Marlborough. Ils expliquèrent plus tard leur intention de faire une plaisanterie, inspirée par les « saucer's nests » d'Australie en 1966[6].

La parapsychologie modifier

La parapsychologie est une para-science qui suppose des phénomènes, appelés phénomènes « psi » (concept qui regroupe les perceptions extra-sensorielles et la psychokinèse), qui mettraient en jeu le psychisme et son interaction avec l'environnement. Les éléments de preuve de l’existence de ces phénomènes apportés par les parapsychologues ont jusqu'à ce jour été rejeté par le reste de la communauté scientifique [7], que ce soit concernant la télépathie, la télékinésie ou similaire.

La pseudohistoire modifier

La pseudo-histoire est une discipline non enseignée dans le monde académique, fourmillant d'erreurs méthodologiques ou de manipulation de résultats, ne vérifiant pas les hypothèses qu'elle propose, souvent non-réfutable au sens de Popper, et concluant de manière hâtive ou erronée.

Douglas Allchin propose six critères pour déterminer si une étude relève de la pseudohistoire[8] :

  • L’ouvrage poursuit un but politique, religieux ou idéologique.
  • L’ouvrage cité n’est pas publié dans une revue scientifique et/ou n’a pas été validé par des pairs.
  • Les principaux faits mentionnés à l’appui de la thèse du livre sont spéculatifs, controversés ou font partie des cas suivants :
    • les sources sont sélectionnées/ignorées pour valider ou mettre en valeur un point de vue dominant ;
    • sont interprétées de manière partiale ou sont déformées, involontairement, accidentellement ou frauduleusement ;
    • se voient accorder une importance anormale ou au contraire décrédibiliser par l’emploi de l'hypercritique ;
    • sont citées hors de leur contexte ou ne sont pas correctement citées.
  • Les explications divergentes et plus simples pour le même ensemble de faits, données par des spécialistes et correctement référencées, ne sont pas mentionnées.
  • L’ouvrage fait référence à une ou plusieurs théories de la conspiration ou à des explications complexes, alors qu’une explication plus simple peut être trouvée et devrait être retenue en application du rasoir d'Occam.
  • L’ouvrage réfute catégoriquement toute possibilité de manipulation dans la version du récit d’un événement dont il défend la version, présentée comme exclusive.
Sculpté en 1992, lors d'une restauration, l'astronaute en apesanteur de la porte de Ramos, à la cathédrale de Salamanque, est une œuvre d'OOPArt.

Le protochronisme est la réécriture de l'histoire selon des hypothèses contredites ou non-confirmées par les documents et/ou les fouilles, souvent nationalistes, parfois racistes, toujours hostiles à admettre la cohabitation et/ou le mélange des cultures. Le postulat peut être simplement réducteur et anachronique (« rétroprojection nationaliste », expression de l'historien Jean Ravenstein de l'université de Marseille), en tentant de donner aux états du passé une coloration mono-ethnique afin d'y enraciner de manière exclusive l'identité nationale des états modernes qui en sont issus.

Dans cette vision, chaque état moderne aurait une population « de souche » qui serait l'unique héritière d'une unique culture du passé ou qui descendrait en « droite ligne » d'ancêtres les plus anciens possible, ou établis le plus anciennement possible dans l'actuel territoire du pays étudié. Les formes plus virulentes de protochronisme tentent de démontrer que les ancêtres de chaque peuple étaient beaucoup plus « civilisés » que ceux des autres peuples, et qu'ils ont développé seuls leurs cultures, sans influences extérieures. Dans cette vision, si des traditions, une langue ou des croyances sont partagés par les peuples voisins, c'est que ces derniers ont subi l'« influence civilisatrice » du peuple que l'on veut magnifier.

Dans la théorie des anciens astronautes, le postulat est inverse : nos ancêtres étaient trop « primitifs » pour développer eux-mêmes leurs civilisations, et ce sont des extraterrestres qui les leur ont apportées, mais ce postulat rejoint le protochronisme dans l'idée qu'elles atteignirent ensuite un niveau technologique et spirituel très supérieur à ce qu'affirment les archéologues et les historiens, qui, membres d'un complot international, essaient de nous cacher la « fantastique vérité ».

Les pseudo-sciences modifier

Une pseudo-science est une discipline non enseignée dans le monde académique, fourmillant d'erreurs méthodologiques ou de manipulation de résultats, ne vérifiant pas les hypothèses qu'elle propose, souvent non-réfutable au sens de Karl Popper, et concluant de manière hâtive ou erronément.

Toutes les études scientifiques montrent que l'astrologie n'a aucun caractère prédictif. Par contre la dimension symbolique intéresse psychologues et psychiatres.

  • Les fausses prophéties et les faux prophètes
    • L'exemple le plus connu est celui de l'astrologue Michel de Notre-Dame plus connu sous le nom de Nostradamus dont les prophéties étaient généralement apocryphes.
    • Selon l'historien al-Tabari, Al-Khwarizmi prédit, avec un groupe d'astrologues, la longue durée de vie du calife (et les 50 ans qui lui restaient à vivre) alors que ce dernier mourut dix jours après la prédiction.


L'ufologie modifier

  • A deux reprises en 1955 et 1966, respectivement le capitaine Charles Hardin et le major Quintanilla concluent que seulement 3% des cas soumis au projet Livre Bleu demeurent inexpliqués. En 1968, Edward U.Condon conclut qu'il n'existe aucune preuve de l'existence d'une technologie supérieure à la nôtre et que les cas d'« ovni » s'expliquent par des méprises.
  • 1989-1990 : La Vague d'ovnis belges s'explique par une confusion avec des hélicoptères black-hawk ou Sea King pour les observations au sol, par des bulles de convection à l'origine des faux échos radar, par une fausse photo d'ovni et par un dysfonctionnement du radar de bord d'un des F-16. Quant aux témoignages d'enlèvements par les extraterrestres, ils s'expliquent par le fait que les personnalités enclines à l'imagination. Deux exemples célèbres en ufologie de personnalité encline à l'imagination sont Betty Hill et Whitley Strieber. Lors d'une crise d'épilepsie temporale, les neurones de la zone temporale sont terriblement instables, ce qui se traduit par un relevé d'électro-encéphalogrammes particulièrement « haché » (pics très hauts et très rapprochés). Le patient va alors décrire, lors de ces crises, des hallucinations visuelles et auditives ayant un réalisme saisissant, au point que l'on parle de « rêve-éveillé ». Certains cas « ufologiques » peuvent s'expliquer par la médecine. Le cas des ovnis jumeaux observé par le docteur X en est un exemple.
  • Un nombre non négligeables de cas d'« ovnis » résultent d'un canular. Le plus célèbre est le faux humanoïde de Roswell. A Nort-sur-Erdre, un jeune adololescent a voulu faire passer le bruit d'un radar transhorizon pour celui d'un engin extraterrestre. A Rendlesham le garde de sécurité Kevin Condé a avoué, 20 ans après les événements, avoir, avec un collègue, fait une blague aux autres membres du service de sécurité. Il expliqua qu'il ne s'agissait pas d'un ovni mais d'une Plymouth Volare 1979 dont les feux de patrouille ont illuminé les bois, et qu'il utilisa son haut-parleur, rendant les animaux « agités ».
  • Mais les deux principales raisons d'être sceptique face à l'« ufomanie » sont de nature logique et statistique :
    • Logiquement, quel que soit le nombre de « planètes à vie » et de vies conscientes et technologiquement avancées, pour qu'une rencontre ait lieu il faut, compte tenu de la structure et des distances-temps dans notre Univers, que les civilisations soient spatialement proches (ou reliées par un trou de ver, si toutefois ce phénomène peut réellement exister), se soient développées en concomitance et soient parvenues au même moment au même niveau de conscience et de technologie pour s'apercevoir et s'identifier mutuellement… or la probabilité d'une telle concomitance est extrêmement faible sinon nulle ;
    • Statistiquement, le pic des observations et des témoignages correspond aux « belles années optimistes » de la conquête spatiale (1955-2000) et décroît depuis (voir Historique des objets volants non-identifiés, n° spécial de la revue « Infoespace », éd. Sobeps), alors que, compte tenu de la démocratisation des moyens d'observation (caméras fixes ou mobiles) il aurait dû croître en proportion de cette multiplication.


La cryptozoologie modifier

  • Une tradition écossaise est d'occuper les longues soirées d'hiver en s'échangeant des histoires arrosées de pur malt dans les pubs, et d'alimenter ainsi des rumeurs très profitables au tourisme du lieu. Parmi celles-ci, le monstre du Loch Ness. La dernière rumeur en date porte sur des « objets » immergés, de la taille de petits sousmarins, se déplaçant à des vitesses allant jusqu'à 25 Km/h, donc plus rapides que les courants du loch. À le supposer vrai, le phénomène pourrait correspondre à des bancs de saumons en migration pour pondre, mais pour les riverains, il s'agit plutôt de pliosaures ou de plésiosaures. Elementary, my dear Watson.
  • La bonne conservation de certaines dents de Megalodon (un requin préhistorique de grande taille) ou encore de Mammouth dans le pergélisol, est pour les cryptozoologistes une raison de douter de l'extinction de ces animaux spectaculaires, tout en oubliant qu'une dent est l'élément squelettique le plus solide, le mieux conservable, et le plus long à se minéraliser (fossiliser).
  • Le Yéti aussi fait partie de ces animaux mythiques, jamais découverts. Hergé a popularisé une image émouvante du Yéti dans son album Tintin au Tibet, sans oublier l'allusion au pur malt, dont l'être légendaire fait l'expérience au détriment du capitaine Haddock. Toutefois, dans l'aire géographique de ce mythe, la réalité dépasse la fiction : voir Gigantopithèque.

L'hypercritique modifier

La « méthode hypercritique » est, pour le philosophe André Jacob, une « subversion du doute cartésien » consistant à « profiter, sous l'égide de quelque pulsion inavouée, de l'éloignement temporel des événements pour manipuler et en faire douter ». Elle est surtout utilisée dans un contexte polémique pour jeter le discrédit sur les études que l'on veut contester, et c'est une méthode volontiers employée par les créationnistes, les nationalistes et les négationnistes, mais aussi par les partisans et adversaires des technologies ou des idéologies en débat. Pierre-André Taguieff, analysant le complotisme contemporain, relève pour sa part la « tentation du relativisme radical, impliquant le règne du doute sans limites ».


Les mythes scientifiques modifier

Quelques exemples d’évolution. L’évolution en biologie n’est que l’un des phénomènes évolutifs observables.

Les mythes scientifiques sont bien des mythes, mais liés à la science ou s'en inspirant. Ils sont particulièrement présents dans les présentations archéologiques, historiques ou d'histoire des sciences. L'historien des sciences Douglas Allchin explique que les mythes scientifiques présentent les résultats comme provenant de figures d'autorité, sous-estimant la part des erreurs et de leur résolution par la démarche scientifique. Ils sont trompeurs par leurs simplifications réductrices, par exemple qui mettent en scène les faits historiques ou les découvertes scientifiques comme dus au génie d'individus héroïques (en grande majorité des hommes, les femmes étant occultées) plutôt qu'à un travail d'équipe fait d'échanges de savoirs, de raisonnements logiques et de rigoureuses démarches d'investigation et d'expérimentation.

Ainsi, par exemple, la découverte de la loi universelle de la gravitation par Isaac Newton est souvent présentée comme le résultat de la chute d'une pomme sur sa tête. Bien que cette dernière ait probablement joué un rôle dans ses travaux, il a fallu à peu près 20 ans à Newton pour développer entièrement sa théorie. Dans le même ordre d'idées, l'évolution est un phénomène universel observable en physique, chimie, astronomie, géologie, climatologie, biologie, anthropologie, ethnologie, linguistique, sociologie, économie, dans la différence entre générations et la croissance des jeunes, et non une « théorie » due au seul Charles Darwin ; par ailleurs celui-ci ne l'a pas formulée en observant la ressemblance et les différences entre les diverses espèces de pinsons des Galapagos, mais plus de vingt ans plus tard, en Angleterre au terme de longues études et d'échanges avec les éleveurs d'animaux domestiques qui modifient par des méthodes de sélection et de croisement les caractéristiques des espèces.

Dessins illustrant l'« Indigenous races of the earth » (1857) de Josiah C. Nott et George Gliddon

D'autres mythes véhiculent, souvent pour des raisons politiques, des notions obsolètes qui proviennent de l'histoire des sciences mais qui ont depuis longtemps été invalidées par les recherches et vérifications plus récentes :


L'explication de certains miracles modifier

Certains "miracles" ont reçu une explication rationnelle :

  • Le Suaire de Turin pour lequel une datation au carbone 14 a permis de montrer que le suaire datait du Moyen Age et non de l'époque de Jésus.
  • Le miracle de Saint Janvier. En 1991, trois chercheurs italiens ont réalisé l’expérience suivante : préparation d’une solution contenant 25 g de chlorure ferrique hexahydrate dans 100 ml d’eau et ajout lent de 10 g de carbonate de calcium ; après dialyse de 4 jours, la solution est évaporée jusqu’à obtenir un volume de 100 ml. L’ajout de 1,7 g de chlorure de sodium donne un sol brun foncé qui subit une transition sol-gel au bout d’une heure. Par simple agitation mécanique, ce gel se liquéfie et le cycle liquéfaction-solidification est hautement reproductible. Pour cela, ils ont reproduit l’expérience avec du chlorure de fer, de la cendre de bois, du sel de cuisine, de l’eau et du parchemin en guise de membrane de dialyse, ingrédients tous connus et disponibles au Moyen Âge. En fait, l'hypothèse d'une substance à consistance sensible au choc avait déjà été avancée en 1890 par le professeur Albini et reprise en 1949 dans un livre sur la science des colloïdes avec l'expression de « gel thixotrope » pour le sang de St Janvier.
  • La Vierge de Jalhay est une statuette dont la phosphorescence a créé l'émoi populaire, certains y avaient vu une manifestation surnaturelle. Le laboratoire de l'université de Liège a analysé la peinture extérieure de la statuette et a conclu que la phosphorescence était due à la présence de sulfure de zinc.


Les médecines non conventionnelles modifier

Les médecines non conventionnelles sont celles qui ne sont pas enseignées dans les facultés de médecine modernes. Leur inclusion dans ce portail ne signifie pas que la médecine moderne soit la seule valide, mais que les autres utilisent souvent des méthodes liées à la psychosomatique, à l'auto-suggestion et à l'effet placebo, de sorte que leurs résultats thérapeutiques, lorsqu'il y en a, sont très difficilement mesurables, étalonnables et expérimentalement vérifiables. Par conséquent, le scepticisme le plus vigilant doit s'exercer dans ce domaine, encore plus facile à investir par des charlatans que celui de la médecine scientifique actuelle. Beaucoup de médecines non conventionnelles sont pratiquées depuis l'Antiquité. Ce n'est pas leur utilisation qui est controversée mais bien le dogmatisme qui consiste à refuser les produits de la médecine actuelle comme les antibiotiques (issus de moisissures donc de champignons) ou les molécules obtenues par synthèse chimique (bicarbonate de soude, dérivés sulfurés...) au risque de mettre la vie du patient en danger.

  • L'homéopathie utilise des dilutions si extrêmes qu'il peut ne plus y avoir de principe actif dans la solution. Certains ont imaginé qu'elle s'appuierait sur la mémoire de l'eau, théorie controversée au niveau scientifique. Les nombreuses études cliniques ont montré que l'homéopathie n'est pas plus efficace qu'un placebo.
  • La phytothérapie ou médecine par les plantes est très ancienne : les Romains utilisaient l'écorce de saule qui au contact du suc gastrique se transforme en acide acétylsalicylique. Elle est le précurseur de la pharmacopée moderne, mais ne saurait se substituer à celle-ci, pas plus que, par défiance envers la technologie actuelle, on ne saurait revenir aux méthodes de travail pénibles, dangereuses et souvent forcées de l'Antiquité.
  • L'iridologie est une technique de médecine non conventionnelle qui s'appuie sur l'examen des motifs, des couleurs et autres caractéristiques de l'iris pour en déduire des informations sur la santé du patient. Elle est considérée comme une pseudo-science par de nombreux médecins. Les recherches contrôlées sur l'iridologie n'ont montré que des résultats entièrement aléatoires, donc non-fiables.
  • Guérisseurs philippins. Non prise en compte par les organismes de sécurité sociale et la plupart des mutuelles françaises, cette pratique est considérée par les organismes officiels américains et la plupart des scientifiques comme un canular, et les associations de prestidigitateurs y reconnaissent leurs techniques. L’association de recherche contre le cancer américaine accuse ces méthodes de provoquer des décès en empêchant les malades de suivre un traitement médical efficace. Dans le meilleur des cas, les sceptiques considèrent les résultats positifs de ces pratiques comme un effet placebo.
  • La médecine chinoise est une pratique non conventionnelle de la médecine qui utilise soit les points d'acupuncture, soit des produits végétaux et animaux pour soigner diverses maladies. Son efficacité est dans la plupart des cas égale à l'effet placebo mais inférieure à celle de la médecine moderne : ainsi, la corne de rhinocéros (qui n'est que de la kératine) ou le pénis de tigre (qui n'est que protéines) peuvent favoriser l'érection par auto-suggestion, au prix de la disparition de ces espèces menacées, mais leur efficacité reste expérimentalement inférieure à celle du sildénafil moderne.
  • La magnétothérapie est une pratique non conventionnelle de la médecine qui utilise des aimants pour soigner diverses maladies. Cette pratique est considérée comme non scientifique par le corps médical car, jusqu'à présent, aucune des multiples études médicales n'a pu montrer une efficacité supérieure à l'effet placebo.

OOPArt modifier

Les OOPArt (Out of Place Artefact, en français « objet fabriqué hors de sa place » pour désigner des objets fabriqués qui ne devraient pas être là, qui sont hors contexte ») sont souvent utilisés pour défendre le créationnisme, la théorie des anciens astronautes (les objets en question ne pouvant être que d'origine extraterrestre), l'existence de civilisations oubliées et très avancées techniquement comme celle de l'Atlantide. Beaucoup d'OOPArts s'avèrent être des canulars (pierres d'Ica, figurines d’Acambaro), voire des fraudes organisées (automate turc joueur d'échecs, crânes de cristal d'Eugène Boban). Sont contestées leur authenticité (tablettes de Glozel ou de Tartaria), voire leur existence (pierre de Dashka).

Citations modifier

Bande dessinée pédagogique libre de droits pour la jeunesse, illustrant la différence méthodologique entre la création d'un récit et la démarche scientifique. C'est aussi sur cette différence que s'appuie la notion juridique de laïcité.

« Une théorie n'est scientifique que si elle est « réfutable », c’est-à-dire qu'elle peut être soumise à des tests expérimentaux afin de vérifier la concordance de ses prédictions théoriques avec les observations. Une hypothèse qui ne peut être vérifiée ni prise en faute par aucune expérience ou observation, n'est pas scientifique. »

Karl Popper, Logique de la découverte scientifique


« Toute proposition qui n’est pas vraie dans les sciences proprement dites, y est confuse et inintelligible : « la racine cubique de 64 est égale à la moitié de 10 » est une proposition fausse que l’on ne peut pas comprendre clairement. En sciences, on ne peut pas prouver l’existence d’une chose par des arguments tirés de ce qu’on estime être sa cause ou son effet ; ces arguments ne peuvent se fonder que sur l’expérience vérifiable, qui peut être contredite. Mais hors du champ scientifique, il en est tout autrement : « César n’a jamais existé » ou « l’ange Gabriel a existé » sont peut-être des propositions fausses, mais on peut parfaitement les comprendre, y croire et rejeter la contradiction. Si nous raisonnons a priori, hors des sciences et hors des expériences, n’importe quoi peut paraître capable de produire n’importe quoi : la chute d’un galet peut, pour autant que nous l'imaginions, éteindre le soleil ; ou le désir d’un homme, gouverner les planètes dans leurs orbites. C’est seulement l’expérience qui nous apprend la nature et les limites de la cause et de l’effet et nous rend capables de déduire scientifiquement l’existence d’un objet plutôt que celle d’un autre »

David Hume, Enquête sur l'entendement humain


« Critiquer les mythes n'est pas en démontrer la fausseté, mais plutôt retrouver leur fond de vérité. »

Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante



  1. (en) James Randi, The Truth about Uri Geller, Prometheus Books, , p. 9.
  2. Martin, M. & Augustine, K. (2015). The Myth of an Afterlife: The Case Against Life After Death. Lanham, Maryland, États-Unis: Rowman & Littlefield Publishers.
  3. Diane Chauvelot, 47 jours hors la vie, hors la mort : le coma, un voyage dans l'inconscient, Albin Michel 1998, (ISBN 978-2226079824).
  4. Bertrand Russell, Science et religion, Gallimard, 1990, (ISBN 2-07032-517-2)
  5. Des témoignages ont été apportés sur des états de conscience altérée pendant des comas neuro-sédatifs, tel celui de l’écrivain Philippe Labro, qui décrit, dans La Traversée une perception déformée de l’environnement médical qui l’entourait, et celui de la psychanalyste Diane Chauvelot, dans 47 jours hors la vie, hors la mort : Le coma, un voyage dans l'inconscient, Paris, Albin Michel, 1998, (ISBN 978-2226079824) qui décrit une expérience semblable, et qui la théorise à l’aide de la psychanalyse : voir « Voir la mort et revenir : Au-delà du jugement », sur Psychologies.com (consulté le ) ; François Cohadon, Sortir du coma, Odile Jacob, , 77–79 p. (ISBN 978-2-7381-0877-7, lire en ligne) ; Jean Dubessy et Guillaume Lecointre (dir.), Intrusion spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences, Syllepse 2001 et Philippe Spoljar, Aux confins de la subjectivité : les résurgences de l'originaire en réanimation, in: « Champ psy », L’Esprit du temps n° 34-2, juin 2004, pages 93 à 107, DOI=10.3917/cpsy.034.0093 sur [1] consulté le 8 novembre 2015.
  6. Matthew Williams, documentaire Circlemakers sur [2].
  7. Alcock, J. (2003). Give the Null Hypothesis a Chance : Reasons to Remain Doubtful aboutthe Existence of Psi. Journal of Consciousness Studies, 10(6–7), 29–50.
  8. Douglas Allchin, Pseudohistory and Pseudoscience.
  9. Albert Ducros, « Phrénologie, Criminologie, Anthropologie : une interrogation continue sur anatomie et comportement », in : Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, N-lle Série, Tome 10 N° 3-4, 1998, pp. 471-476.
  10. R. Burke, An Introduction to Criminological Theory, Willan Publishing 2001, Devon, Royaume-Uni.
  11. Jean Génermont, Une histoire naturelle de la sexualité, Les Éditions matériologiques, décembre 2014, [3] et (en) An Encyclopaedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender and Queer Culture, 2004 ([4])
  12. Jean Piveteau, Des premiers vertébrés à l'homme, Albin Michel, 1963, p. 152
  13. Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, 4-e édition (tome 2), Belin 2017, (ISBN 978-2-410-00385-7)
  14. Corinne Fortin, Gérard Guillot, Marie-Laure Le Louarn-Bonnet, Guillaume Lecointre, Guide critique de l'évolution, Belin 2009, (ISBN 978-2-7011-4797-0).