Liste des préfets des Ardennes

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Préfet des Ardennes
Image illustrative de l’article Liste des préfets des Ardennes

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Titulaire actuel
Alain Bucquet
depuis le
(2 ans, 5 mois et 18 jours)

Création
Mandant Président de la République française
Durée du mandat Indéfinie
Premier titulaire Baron Joseph Frain
Résidence officielle Hôtel de préfecture des Ardennes
Site internet Préfet des Ardennes

La liste des préfets des Ardennes est détaillée depuis la création de l'institution préfectorale.

L'exercice de cette fonction d'administration dans ce département est marquée par la dimension démographique et économique de ce territoire, par son particularisme protestant et par sa position aux frontières septentrionales de la France.

Préfecture des Ardennes

Principales caractéristiques modifier

Origine des préfets modifier

Dès la création de cette institution par la Loi du 28 pluviôse an VIII et les premières nominations, une règle s'impose : le préfet des Ardennes n'est pas originaire des Ardennes[1]. Louis Tirman constitue la seule exception. Un seul est né de nationalité étrangère, le préfet Pierre N'Gahane, dont la carrière au sein de l'université française puis de la haute-administration a été souvent mise en avant comme un exemple d'ouverture et de diversité au sein des «élites» de la nation française.

Sur les 74 préfets qui se sont succédé de 1800 à 2012, un seul est une femme, Catherine Delmas-Comolli.

Les premiers préfets, sous le Consulat, le Premier Empire, et la Restauration, ont le plus souvent été nommés à la suite de recommandations politiques, et pour avoir montré leurs qualités politiques et leurs fidélités au régime en place. À partir de la monarchie de Juillet, ils sont davantage choisis au sein des secrétariats généraux et des sous-préfectures, accédant au poste de préfet après un parcours significatif dans l'administration préfectorale ou dans l'administration centrale[2]. Quelques périodes se caractérisent par des ruptures dans les évolutions vers les responsabilités de préfet : le début de la Troisième République puis la libération de la France en 1944 et le début de la Quatrième République[2]. Sous la Troisième République, les réseaux de la franc-maçonnerie jouent également un rôle occulte non négligeable[2].

Plusieurs préfets sont passés de diverses administrations (armée, police, université, etc.) à une carrière préfectorale. Il est devenu également assez courant que des préfets prolongent leur carrière dans le privé. Le passage de fonction de dirigeant d'entreprise à des fonctions de préfets reste par contre exceptionnel, et c'est le parcours de la seule préfète, Catherine Delmas-Comolli, avec plusieurs allers retours entre des responsabilités dans la fonction publique et dans des entreprises privées.

La formation initiale modifier

La formation de base est dès le début une formation en droit. Dans les premières années, une formation complémentaire est assurée par l'auditorat du Conseil d'État créé le 19 germinal an XI, supprimé sous la Restauration, rétabli en 1824 puis réorganisé en 1852, mais surtout essentiellement par des études à la faculté de droit. Hippolyte Carnot crée le une École d'administration pour démocratiser l'accès à l'administration préfectorale. Mais dès le elle disparaissait[2]. En 1889, l’École Coloniale, qui change de nom ultérieurement et devient l'École nationale de la France d'outre-mer est également, par défaut d'une autre structure, un creuset de formation de hauts fonctionnaires pour la métropole française. En 1945, Michel Debré fonde une École nationale d'administration[2], dont sont désormais issus majoritairement les préfets des Ardennes, et ce depuis le milieu des années 1970.

A quoi sert un préfet des Ardennes modifier

Les fonctions des préfets en Ardennes sont les mêmes, sur le papier, que pour le reste de la France, et elles ont évolué avec l'évolution de la fonction. Les caractéristiques du territoire ont toutefois donné plus ou moins d'importance à tel ou tel volet de l'action des préfets.

Ce territoire est marqué culturellement par une diversité religieuse, avec une assez forte tradition protestante, calviniste, en particulier dans le pays sedanais[3], et par un taux d’alphabétisation élevé dès le XVIIIe siècle[4],[5], ce qui semble avoir favorisé à la fois les idées libérales, l'adhésion à la Nation française, et un certain conservatisme : il n'y a pas de grandes révoltes ou remous ni durant la Révolution française, ni au coup d'état du 18 brumaire, ni en 1848, ni en 1851. Et l'adhésion au régime républicain après la chute du Second empire s'est faite rapidement. D'où un contrôle politique, facette importante de l'activité des préfets au XIXe siècle, effectué sans grands heurts.

C'est un territoire agricole au sud du département et plus industriel dans sa partie septentrionale, avec une partie tertiaire plus faible. Cette structure d'activités a favorisé une dynamique économique au XIXe siècle mais se traduit, depuis la deuxième partie du XXe siècle, par une faible croissante, d'où des préoccupations économiques et depuis quelques décennies des drames sociaux à répétition. Et ceci malgré un effort auquel ont participé les préfets, pour désenclaver le territoire par des voies de navigation, les chemins de fer, les liaisons autoroutières ou plus récemment par le TGV.

Préfet des Ardennes en temps de guerre modifier

Le département des Ardennes est le seul département français à avoir été envahi en totalité à trois reprises durant le XIXe siècle et à deux reprises durant le XXe siècle. Ces guerres sont des guerres totales. Levée en masse, réquisitions, franc-tireurs, guérillas, otages, pillages d'usines, ces conflits mobilisent au-delà des armées. En cela, ils touchent profondément les populations et les pouvoirs civils[6].

En 1814 et 1815, les invasions provoquent la chute du régime napoléonien, créent des relations tendues entre les préfets et les autorités militaires françaises, et sont suivis de la révocation des préfets[7]. En 1870, le Second Empire s'écroule durant le siège de Sedan, la République est proclamée à Paris, et le préfet en fonction dans les Ardennes, Tiburce Foy, décède de chagrin (dit-on)[8]. Louis Tirman assure l'intérim de la fonction, à la demande du gouvernement de la Défense nationale, échappant à l'ennemi, jusque l'armistice franco-allemand de janvier 1871. Puis une seconde fois du , nommé par Adolphe Thiers, jusqu'au [9].

En 1914, le préfet Maurice Gervais est révoqué par le gouvernement français à la suite de remontées d'informations erronées de la hiérarchie militaire. Son successeur, Pierre Népoty, est obligé de reculer devant l'avancée des troupes allemandes et tente durant tout le conflit de venir en aide à la population ardennaise, réfugiée en dehors du département ou restée sur place, de Reims ou de Paris[6],[10],[11]. Conscient de l'injustice de la révocation de son prédécesseur, Maurice Gervais, le gouvernement le renomme symboliquement préfet des Ardennes à la libération du territoire[11]. En 1939-1940, le préfet des Ardennes doit gérer la drôle de guerre, puis la débâcle, l'exode d'une grande partie de la population et l'occupation allemande. Il revient dès que possible dans son département, occupé. Les difficultés avec les occupants provoquent une valse des préfets[12]. À la Libération, le général de Gaulle nomme des préfets qui ont la difficile mission de rétablir l’État de droit[13],[14].

Les deux conflits mondiaux du XXe siècle sont suivis d'une longue période de reconstruction, à la suite des dommages engendrés par la guerre et l'occupation ennemie.

Localisation de la préfecture modifier

Le siège de la préfecture est à Mézières, devenu Charleville-Mézières en 1966. Dans la continuité des choix du premier préfet des Ardennes, Joseph Frain, elle est installée dans l'ancienne École royale du génie de Mézières[1].

Liste des préfets modifier

Préfet napoléonien
Tenue actuelle, épaulette
... et gant.

Consulat et Premier Empire (An VIII- 1815) modifier

Liste des préfets napoléoniens (Consulat et Premier Empire (An VIII-1815)

Période Nom
de 1800 à 1814 Baron Joseph Frain
1814 Marquis Félix-Léonard de Roussy de Sales
1815 Baron Joseph Girod de Vienney de Trémont
1815 Baron Jean-Baptiste Rogniat

Seconde Restauration (1815-1830) modifier

Liste des préfets de la Seconde Restauration (1815-1830)

Période Nom
de 1816 à 1819 Comte de la Salle
de 1819 à 1823 Anne Étienne Louis Harmand d'Abancourt
de 1823 à 1828 Antoine Édouard Herman
de 1828 à 1835 Jérôme Reynaud de Bologne, baron de Lascours

Monarchie de Juillet (1830-1848) modifier

Liste des préfets de la monarchie de Juillet (1830-1848)

Période Nom de 1835 à 1837 Charles Hubert Henry
de 1837 à 1841 Henri Gustave Choppin d'Arnouville
de 1841 à 1848 Alexandre Delon
1848 Jules Allin (commissaire du gouvernement, puis préfet)

Deuxième République (1848-1851) modifier

Commissaires du Gouvernement provisoire de 1848 (1848-1851)
Période Identité Fonction précédente Observation
1848 1849 Alfred Mathey

Second Empire (1851-1870) modifier

Liste des préfets du Second Empire (1851-1870)
Période Identité Fonction précédente Observation
1849 1870 Vicomte Tiburce Foy
1870 1871 Louis Tirman intérim

Troisième République (1870-1940) modifier

Liste des préfets de la IIIe République (1870-1940)

de 1870 à 1871 Charles Dauzon
de 1871 à 1873 Louis Tirman
de 1873 à 1875 Stéphane Philibert Richard Buchot
de 1875 à 1876 Henri Alphonse Jolivet de Riencourt
de 1876 à 1877 Paul Benoît Louis Dumarest
en 1877 Paul Duphenieux
Charles René François Alban de Brosses, comte de Brosses
de 1877 à 1879 Adrien Payelle
de 1879 à 1885 Albert Blondin
de 1885 à 1889 Etienne Antoine Joucla-Pelous
de 1889 à 1890 Alexandre Debax
de 1890 à 1893 Albert Delpech
de 1893 à 1895 Paul Anatole Lardin de Musset
de 1895 à 1900 Paul Joly
de 1900 à 1904 Félix Joseph Martin Feuillee
de 1904 à 1908 Henri Ramondon[15]
de 1908 à 1911 Poux-Laville
de 1911 à 1912 Henri Cacaud
de 1912 à 1914 Maurice Gervais
de 1914 à 1918 Pierre Népoty
en 1918 Maurice Gervais
de 1918 à 1919 Paul Mathivet
de 1919 à 1920 René Jules Brisac
de 1920 à 1926 Paul Roquère
de 1926 à 1929 Paul Bouët[16]
de 1929 à 1933 Jules Scamaroni
de 1934 à 1936 Pierre Proteau
en 1936 Guy Périer de Féral
en 1936 Paul Amade
de à Edmond Alexis Lucien Pascal

Régime de Vichy sous l'Occupation (1940-1944) modifier

Liste des préfets du Régime de Vichy sous l'Occupation (1940-1944)

en Pierre Philip
de à Marcel Daugy
de à Robert Billecard
de à Frantz Lambert

GPRF et Quatrième République (1944-1958) modifier

Liste des préfets et commissaires du GPRF et de la Quatrième République (1944-1958)

d' à Marc Scailliérez
d'octobre 1944 à 1945 Georges Rastel
de 1945 à 1946 Camille Ernst
de 1946 à 1947 Maurice Picard
de 1947 à 1956 Maurice Daudin
de 1957 à Jacques Saunier

Cinquième République (Depuis 1958) modifier

Liste des préfets de la Ve République (Depuis 1958)

de à Vitalis Cros
de à Robert Hayem
d' à Pierre Brunon
de à José Bellec
d'avril 1974 à 1976 Henri Baudequin
de 1976 à Jacques Monestier
d' à Max Lavigne
de à Jean-Paul Marty
d' à Michel Mosser
de à Pierre Sébastiani
d' à Philippe Callède
de à Yves Henry
de à Pierre Baraton
de à Jean-Claude Vacher
de à Bernard Lemaire
de à Adolphe Colrat
d' à Catherine Delmas-Comolli
de à Jean-François Savy
de à Pierre N'Gahane
de au Frédéric Perissat
de au Pascal Joly[17]
Jean-Sébastien Lamontagne (d)[18]

Liste des sous-préfets modifier

Sous-préfets de Charleville-Mézières modifier

Entre 1800 et 1966, l'arrondissement portait le nom d'arrondissement de Mézières.

Sous-préfets de Rethel modifier

Sous-préfets de Sedan modifier

Sous-préfets de Vouziers modifier

Sous-préfets de Rocroi (1800-1926) modifier

L'arrondissement est supprimé en 1926, et les cantons furent rattachés à l'arrondissement de Mézières.

Références modifier

Les informations associées à chaque préfet sont issues des articles dédiées à chacun d'entre eux et les sources sont indiquées dans les articles.

  1. a et b Demuth et Tulard 1982
  2. a b c d et e Centre régional de documentation pédagogique de la région Champagne-Ardenne panneau 10
  3. Scheidecker et Gayot 2003
  4. Grappe-Nahoum, Furet et Ozouf 2001, p. 198
  5. Le Bras et Todd 2012, p. 259-266
  6. a et b Gérard Ponsinet, Guerre aux civils, guerre des civils dans les Ardennes envahies de 1914 à 1918, Éditions L'Harmattan,
  7. Roger André, L’occupation de la France par les Alliés en 1815 (Juillet-Novembre), Paris, De Boccard, , p. 61, 83
  8. Joëlle Fourreaux, « Les Ardennes sous le Second Empire, vie politique et administrative », Revue Historique Ardennaise, vol. XXXVI,‎
  9. Vincent Wright et Éric Anceau, Les préfets de Gambetta, Presses Paris Sorbonne, , p. 33, 40, 399-401
  10. Philippe Nivet, La France occupée 1914-1918, Armand Colin, (lire en ligne)
  11. a et b Maurice Vaïsse, Les préfets, leur rôle, leur action dans le domaine de la Défense de 1800 à nos jours : actes du colloque tenu au Château de Vincennes les 29 et 30 septembre 2000, Bruylant, , p. 252-253
  12. Gérald Dardart, Les Ardennes dans la guerre, De Borée, , « L'occupation. Les services de l’État français »
  13. Marc Olivier Baruch, Servir l'Etat français : L'administration en France de 1940 à 1944, Éditions Fayard,
  14. Pierre Aubert, Les Ardennes sous la botte allemande : 1940-1944, Lettres du monde, , p. 168-170
  15. devient secrétaire général de l'Élysée.
  16. BOUËT, Gustave Paul sur francearchives.fr
  17. Isabelle Griffon, « Un nouveau préfet pour les Ardennes », francetvinfo.fr, (consulté le )
  18. Décret du 7 novembre 2019 portant nomination du préfet des Ardennes

Notes modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Ouvrages sur l'administration préfectorale, classés par année de parution.

Ouvrages sur le département.

Liens externes modifier

Articles connexes modifier