Prélude (Ravel)

œuvre pour piano de Maurice Ravel

Prélude
photographie des lauréates du concours du Conservatoire en 1913
Les lauréates du Premier prix du concours de piano femmes 1913 du Conservatoire (Jeanne Leleu, la future dédicataire, est numéro 4 en photographie).

Genre Prélude pour piano
Nb. de mouvements 1
Musique Maurice Ravel
Durée approximative 1 minute 30
Dates de composition 1913
Dédicataire Jeanne Leleu
Création
Paris,Drapeau de la France France

Prélude est une œuvre pour piano de Maurice Ravel composée en 1913.

Présentation modifier

La partition de Ravel est due à une commande du Conservatoire de Paris, pour servir de pièce de lecture à vue pour le concours de piano femmes de 1913 au conservatoire[1].

L’œuvre est composée à Saint-Jean-de-Luz en [2], et est créée peu de temps après par les candidates de l'épreuve, le [3],[4],[note 1].

Le journal musical Le Ménestrel, dans sa recension du concours, note : « la lecture est laborieuse. Aussi, quel succès pour la petite Leleu qui déchiffre si bien que la page ingrate devient, sous ses menus doigts lumineux, moins amorphe : on croit la comprendre, et l'interprète y met du sien, dirait-on !... »[5]

À l'occasion de la publication du morceau par Durand en 1913[1], Ravel devait se souvenir de cette interprétation, en inscrivant comme dédicataire la jeune pianiste Jeanne Leleu, par ailleurs créatrice trois ans auparavant de la suite pour piano à quatre mains Ma mère l'Oye[6]. Il lui écrit au mois d'août de la même année : « C'est bien peu de chose : le souvenir d'un artiste que vos qualités musicales ont sincèrement touché. »[6]

Analyse modifier

Le morceau est en la mineur, assez lent et très expressif[1]. En deux pages et vingt-sept mesures, on y entend « du Ravel à part entière, et à chaque instant », pour reprendre les mots de Guy Sacre[1].

Le musicologue Marcel Marnat résume : « Motif sinueux, sans cesse à la limite de la dissonance, fine harmonie menacée où Ravel se reconnaît de suite »[note 2].

La perception est proche pour Sacre : « Une mélodie sereine éclot dans le silence, se laisse caresser d'arpèges, rencontre quelques accords aigus qui la font trembler, s'épaule d'octaves, retombe avant d'avoir gaspillé ses pouvoirs ; elle n'en laisse pas moins retenir longtemps son souvenir. »[1]

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Marnat, la pièce porte le numéro O 65[7].

La durée moyenne d'exécution de l’œuvre est d'une minute trente environ[8].

Discographie modifier

Bibliographie modifier

Ouvrages généraux modifier

Monographies modifier

Écrits modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Maurice Ravel figure dans le jury.
  2. Cité par François-René Tranchefort[2].
  3. Une des versions mentionnées par François Hudry dans ses Choix discographiques en annexes de la réédition 2018 en poche de Ravel de Jankélévitch[9].
  4. Une des versions recommandées par François Hudry dans ses Choix discographiques en annexes de la réédition 2018 en poche de Ravel de Jankélévitch[9].
  5. Une des versions recommandées par François Hudry dans ses Choix discographiques en annexes de la réédition 2018 en poche de Ravel de Jankélévitch[9].
  6. Une des versions mentionnées par François Hudry dans ses Choix discographiques en annexes de la réédition 2018 en poche de Ravel de Jankélévitch[9].

Références modifier

  1. a b c d et e Guy Sacre 1998, p. 2220.
  2. a et b François-René Tranchefort 1987, p. 607-608.
  3. Manuel Cornejo, Chronologie Maurice Ravel, 2018
  4. « Samedi 28 juin 1913 », sur dezede.org (consulté le )
  5. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  6. a et b « Maurice Ravel Frontispice - Prélude », sur web.archive.org, (consulté le )
  7. « Maurice Ravel - Oeuvres », sur www.musiqueorguequebec.ca (consulté le )
  8. (en-US) Blair Johnston, « Prélude, for piano, M. 65 | Details », sur AllMusic (consulté le )
  9. a b c et d Vladimir Jankélévitch 1956, p. 241.

Liens externes modifier