Prieuré de Froville

prieuré situé en Meurthe-et-Moselle, en France

Prieuré bénédictin de Froville
Nef du prieuré.
Nef du prieuré.
Présentation
Nom local Froville-la-romane
Culte Catholique
Type Église paroissiale
Début de la construction 1080
Fin des travaux XIVe siècle
Style dominant roman & gothique
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1926) puis
Logo monument historique Classé MH (1985)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Lorraine
Département Meurthe-et-Moselle
Ville Froville
Coordonnées 48° 28′ 14″ nord, 6° 21′ 17″ est[1]
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
(Voir situation sur carte : Meurthe-et-Moselle)
Prieuré bénédictin de Froville
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Prieuré bénédictin de Froville
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prieuré bénédictin de Froville

Le prieuré de Froville-la-romane se situe sur la commune française de Froville, dans le département de Meurthe-et-Moselle, à équidistance des villes de Nancy et d'Épinal.

Historique modifier

Fondé en 1080, le prieuré est une des premières implantations des clunisiens en Lorraine. Le , Pibon, évêque de Toul, a confirmé la donation à l'abbaye de Cluny par le seigneur Odowinus[2] pour créer un prieuré à Froville. Une église existait déjà à Froville. Cette implantation de prieurés clunisiens en Lorraine les fait entrer en concurrence avec d'anciennes abbayes prestigieuses comme l'abbaye de Gorze, l'abbaye de Saint-Mihiel et l'abbaye Saint-Èvre. L'abbaye de Cluny a fondé quatre autres prieurés en Lorraine, à Relanges, Thicourt, Vandœuvre et Dammarie-sur-Saulx. Cette donation a été contestée par l'abbaye de Moyenmoutier qui est déboutée en 1111.

Le prieuré n'a jamais été important. Il y avait normalement un prieur et deux moines. Au XIVe siècle, le prieuré a eu quatre moines, mais les revenus du prieuré étant insuffisants, deux moines ont dû rejoindre l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois en 1312. En 1303, le prieuré a été uni à l'abbaye de Sainte-Marie-au-Bois. Les guerres empêchent les visites du prieuré en 1325. Il n'y a plus qu'un moine en 1345. En 1365, la villa est incendiée et le prieur retenu prisonnier. Le prieuré est décrit comme ruiné en 1408. En 1454, le prieuré relève de celui de Relanges. La reprise économique en Lorraine dans le dernier tiers du XVe siècle a permis de remettre en état le prieuré. Une bulle d'indulgence du pape Alexandre VI est donnée le pour les fidèles faisant des dons pour la décoration de l'église.

Les armes de Philibert de Fouchières, prieur de Relanges et de Froville en 1519, ont été sculptées sur la porte du cloître. Cela permet de lui attribuer la reconstruction du cloître. La nef romane est conservée alors qu'on a reconstruit le chevet. Le portail du bas-côté sud de l'église est reconstruit.

Protection modifier

La façade de l'église et le cloître de l'ancien prieuré ont été inscrits au titre des monuments historiques le , l'église et l'aire du cloître ont été classées le [3].

Architecture modifier

L'édifice est très sobre de l'extérieur dans un style clunisien, avec un portail roman. L'église présente une nef romane très épuré de style clunisien, et présente sept travées flanquées de collatéraux. Le plafond plat de la nef est d'origine carolingienne. Le chœur, initialement roman, fut remplacé durant la période gothique par un chœur de forme carrée.

Son architecture présente des similitudes avec celle de deux autres édifices clunisiens du XIe siècle de la région (l'alternance des piliers ronds et carrés dans la nef et nef plafonnée à l'origine) : l'ancienne abbatiale Saint-Maur de Bleurville (Vosges) fondée vers 1030, et la basilique Notre-Dame de Faverney (Haute-Saône).

Le cloître modifier

Les trois arcades de Froville à New York (en bas).

À droite de l'église se situe un charmant petit cloître décoré d'ouvertures trilobées gothiques, dont la plupart furent achetées par George Blumenthal (en), un richissime banquier américain, en 1922. Elles furent ensuite démontées et installées dans sa propriété parisienne. En 1930, à la mort de son épouse Florence, ses biens partent pour New York. Une partie des fenêtres du cloître de Froville sont exposées au musée des cloîtres qui ouvre en 1938[4].

Actuellement, l'association de sauvegarde du prieuré souhaite bénéficier d'un partenariat américain afin de réaliser des copies de pierre des ogives gothiques exposées outre-atlantique.[réf. souhaitée]

Musique modifier

L'excellente acoustique due à la présence du plafond plat a permis depuis 1997 l'organisation d'un festival de musiques sacrées et baroques, chaque année, de mai à septembre[5].

Visites modifier

L'association organise des visites guidées de mai à septembre qui incluent également la visite du jardin du prieuré et de ses plantes rares.

Notes et références modifier

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Odowinus devait être le frère de Thierri de Saint-Hilaire, châtelain de Lunéville. Ce dernier avait fondé, peu après celui de Froville, le prieuré de Vandœuvre.
  3. « Église Notre-Dame et prieuré », notice no PA00106038, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Photo et notice du musée des Cloîtres de New York City
  5. Site du festival de musique sacrée baroque de Froville

Annexes modifier

Archives modifier

  • Archives départementales de Meurthe-et-Moselle. Prieuré de Froville, série H avant 1790 -H 163-184, titres de fondation et de propriété, baux, terriers, procès (1091-1788)

Bibliographie modifier

  • Léopold Quintard, « Le prieuré de Froville 1091 à 1791 », dans Mémoires de la Société d'archéologie lorraine et du musée historique lorrain, tome 54, 1904, p. 81-108 (lire en ligne)
  • Jacques Choux, « Le prieuré de Froville », dans Le Pays lorrain, 1957, p. 60-66 (lire en ligne)
  • Hans-Günther Marschall, Rainer Slotta, Lorraine romane, éditions Zodiaque (collection la nuit des temps no 61), La Pierre-qui-Vire, 1985, p. 75-78
  • Éliane Vergnolle, « Froville, église Notre-Dame », dans Congrès archéologique de France. 164e session. Nancy et Lorraine méridionale. 2006, Société française d'archéologie, Paris, 2008, p. 39-47, (ISBN 978-2-901837-32-9)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier