Programme des Illégaux

programme d'espionnage russe

Le programme des Clandestins (des Illégaux en traduction littérale de Illegals Program, tel qu'il est désigné par le département de la Justice des États-Unis) était un réseau d'agents dormants soviétiques puis russes, qui s’étaient infiltrés en Amérique du Nord. L'arrestation de dix agents de ce réseau, après enquête du FBI, a mené à un échange de prisonniers entre la Russie et les États-Unis le .

Anna Chapman, l'un des agents russes arrêtés par le FBI.

Le Canada était un refuge habituel pour les clandestins soviétiques, puis russes : ils y émigraient, s’y refaisaient une vie de citoyens occidentaux avant d'être déployés dans les pays-cibles, souvent les États-Unis ou le Royaume-Uni[1]. Les espions étaient implantés aux États-Unis par le SVR[2]. Vivant durant des années comme de simples citoyens américains, ils essayaient de nouer des contacts avec des professeurs, des industriels et des personnalités politiques pour obtenir des informations. Ils ont été la cible d'une enquête de longue durée du FBI, appelée « Operation Ghost Stories », qui a abouti fin à l'arrestation de dix personnes aux États-Unis et d'une onzième à Chypre[2]. Dix agents dormants ont été accusés de « missions sous couverture à long terme sur le sol des États-Unis pour le compte de la Russie »[3],[4],[5].

Le suspect arrêté à Chypre a été libéré sous caution le lendemain de son arrestation[6]. Une douzième personne, un citoyen russe travaillant pour Microsoft, a également été appréhendée à la même période et extradée le [7]. Les documents de justice russes ont été rendus publics le , révélant que deux autres agents russes ont pu fuir les États-Unis avant leur arrestation[8].

Dix des agents ont été transférés le à Vienne, peu après avoir plaidé coupable des charges de fausse déclaration de citoyenneté. Le même jour, les agents ont été échangés contre quatre citoyens américains, trois d'entre eux ayant été condamnés et emprisonnés en Russie pour haute trahison[9].

Le , le FBI a révélé publiquement plusieurs douzaines d'images de surveillance vidéo et des documents liés à l'enquête, à la suite de demandes faites au nom du Freedom of Information Act[3],[10].

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. (en) Shaun Walker, « The day we discovered our parents were Russian spies », sur www.theguardian.com, (consulté le )
  2. a et b (en) « The Russian Spy Ring of 2010, The Use of Ciphers and Radio Messages », The NSRIC (consulté le )
  3. a et b "Operation Ghost Stories: Inside the Russian Spy Case' (October 31, 2011). Federal Bureau of Investigation.
  4. Ten Alleged Secret Agents Arrested in the United States Monday, June 28, 2010, United States Department of Justice official web site.
  5. Shifrel, Scott; Kennedy, Helen; and Sherisan, Michael. "Russian spy ring: 11th suspect arrested in Cyprus; Moscow calls spy claims 'baseless and improper'", Daily News (New York), June 29, 2010. Retrieved July 7, 2010.
  6. Staff. "Russian spy suspect missing in Cyprus, say police", BBC News, June 30, 2010. Retrieved July 7, 2010.
  7. (en) Jerry Markon, « U.S. deports alleged 12th Russian spy », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Дело Потеева: предатель нанес ущерб в 50 млн долларов, но не смог обмануть начальство украинской любовницей », NEWSru,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. "Russia, U.S. swap 14 in Cold War-style spy exchange", Reuters, July 9, 2010.
  10. "FBI releases video, papers on Russian spy ring" (October 31, 2011). Associated Press.