Projet:Communes de France/Section Toponymie
Cette page a pour objet de décrire les modalités de renseignement de la section « Toponymie » dans les articles des communes françaises.
Éléments d'information
modifierNotion de toponymie
modifierLa toponymie est une discipline linguistique qui étudie les toponymes, c'est-à-dire les noms propres désignant un lieu. Elle se propose de rechercher leur ancienneté, leur signification, leur étymologie, leur évolution, leurs rapports avec la langue parlée actuellement ou avec des langues disparues. Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), elle est l'une des deux branches principales de l'onomastique (étude des noms propres), elle-même branche de la linguistique. La toponymie comprend aussi l'hydronymie (étude des hydronymes ou noms de cours d'eau), l'oronymie (étude des noms de montagnes et de massifs montagneux) et l'odonymie (étude des noms de voies de communications et de rues). La toponymie s'entend également en tant qu'ensemble des toponymes et microtoponymes d'une région ou d'un pays. Pierre Sauzeau associe toponymie, idéologie et mythologie: l’absence de contexte et la pauvreté des données ont longtemps autorisé des hypothèses invérifiables[1].
Brève histoire de la toponymie en France
modifierLes quelques lignes qui suivent sont issues, entre autres, de la thèse de Xavier Gouvert (2008), dont la lecture est fortement recommandée (ici – attention, 1100 pages !).
En France, c'est l'historien et archiviste Auguste Longnon qui définit les bases d'une analyse méthodique et scientifique de l'étude des toponymes avec la publication en 1920 de Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations qui est un résumé des conférences de toponomastique (ancien nom de la toponymie) générale faites à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques. La date de 1926, qui est celle de la publication des Noms de lieux d'Albert Dauzat, constitue un tournant majeur – la rencontre de la toponymie avec la science linguistique – et le début d'une période d'effervescence heuristique qui ne prendra fin qu'autour de 1960, après la mort de Dauzat (1955) et la parution du Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France complété par Charles Rostaing (1963). Dans leur ouvrage, ils citent, en les synthétisant, les travaux de certains précurseurs ou contemporains, français ou étrangers, tels que Henri d'Arbois de Jubainville, Raymond Schmittlein, Ernst Gamillscheg, Jules Vannérus ou encore Hermann Gröhler. Les fondements de la toponymie française sont désormais posés : les travaux produits à partir de cette époque s'inscriront, à quelques exceptions près, dans la lignée dauzatienne – avec des conséquences très importantes sur le style de la recherche – ; à bien des égards, le cycle commencé dans les années 1960 n'est pas encore achevé.
La production toponymique française des années 1960-1980 se laisse classer sous quatre types de travaux : synthèses générales, études régionales, microtoponymie et études diachroniques. Signe des temps, la parution des dictionnaires topographiques de la France s'est complètement interrompue pendant cette période : il s'écoulera vingt ans entre la publication du dictionnaire topographique de la Vendée (du Guerny/Maupeou, 1959) et celui de l'Ardèche (Charrié, 1979).
L'événement éditorial majeur qui suit, est sans conteste la parution, en 1990-1998, de la Toponymie générale de la France du chanoine Ernest Nègre (1907-2000). Son ouvrage monumental de 1 800 pages recensant 35 000 noms de lieux, ne devait être à l'origine qu'un addendum au répertoire d'Auguste Vincent. La mort de ce dernier, en 1962, conduisit Nègre à envisager une vaste refonte du précédent ouvrage, « qui tiendrait compte de tout ce qui a paru dans les livres, les revues, les congrès, les comptes rendus, sur la toponymie de la France depuis 1937 ».
Dès les années 1950, Michel Roblin avait contesté le recours systématique par Dauzat aux thèses de D'Arbois de Jubainville sur la formation des noms de lieux en -(i)acum. Son opinion a pourtant été nuancée plus récemment par le celtisant Pierre-Yves Lambert. Dans les années 2000, certaines autres conclusions tirées par Albert Dauzat et Ernest Nègre sont révisées par différents linguistes ou étymologistes, notamment par Xavier Delamarre (critique des étymologies « pré-celtiques »), Jean-Pierre Chambon, Xavier Gouvert, qui dénoncent souvent l'arbitraire des formulations étymologiques et la non-prise en compte des signes linguistiques sous-jacents (Dauzat ignorerait par exemple le concept de proto-roman, langue reconstituée à partir de l'ensemble des langues romanes). Xavier Gouvert soutient en particulier la thèse selon laquelle le nom propre est par essence un signe linguistique « préactualisé », c'est-à-dire actualisé en langue et non en parole.
Sources
modifierAttestations historiques
modifier- le Dicotopo, la ressource incontournable (lire en ligne).
Le Dictionnaire topographique de la France recense les noms de lieux attestés sur le territoire français ainsi que les formes anciennes (latines et autres) qu'ils ont revêtues au cours des siècles. Il réunit en une base de données unique l'ensemble des dictionnaires départementaux publiés depuis le XIXe siècle ou demeurés inédits.
Sont recensés 42 départements, 511 944 lieux et 1 207 647 formes anciennes.
Synthèses nationales
modifier- Albert Dauzat, Les noms de lieux : origine et évolution : villes et villages, pays, cours d'eau, montagnes, lieux-dits, Paris, Librairie Delagrave, .
- Auguste Longnon (dir.), Paul Marichal et Léon Mirot, Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations, Paris, Librairie Champion, 1920-1929, 831 p. (lire en ligne sur Gallica).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France, Larousse, 1963 (publication posthume) (BNF 33159244) ; réédition Librairie Guénégaud, 1989, (BNF 37370106).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 1 : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, , 704 p. (ISBN 978-2-600-02883-7, lire en ligne).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 2 : Formations non-romanes, Genève, Librairie Droz, , 671 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, Librairie Droz, , 480 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Errata et addenda aux 3 volumes, Genève, Librairie Droz, , 20 p. (ISBN 978-2-600-02897-4, lire en ligne).
Études thématiques et loco-régionales
modifier- Corpus bibliographique de l'onomastique française - Publiés en 1977 et en 1987, les deux volumes L'onomastique française ont été élaborés par Marianne Mulon, responsable du Centre d'onomastique des Archives nationales jusqu'en 1991. Ils contiennent les références bibliographiques de tous les travaux antérieurs à 1985, classés par département ou par région (France métropolitaine). Ces deux ouvrages, visant à l'exhaustivité, totalisent plus de 12 000 références.
- Publications de la société française d'onomastique ;
- Parmi les études les plus récentes, on pourra privilégier celles d'auteurs titulaires du prix Dauzat décerné par la Société française d'onomastique (SFO) à savoir Charles Rostaing (1972), Raymond Sindou (1974), Francis Gourvil (1977), Émile Lambert (1979), M. le Chanoine Nègre (1981), Frank R. Hamlin (1983), P. F. Fournier (1985), Marcel Baudot (1987), Roger Verdier (1989), Jacques Chaurand (1991), Gérard Taverdet (1993), Marianne Mulon (1995), François de Beaurepaire (1997), Paul Fabre (1999), Michel Tamine (2001), Jean-Claude Malsy (2003), Jacques Lacroix (2007), Wulf Müller (2009), Martina Pitz (2011, à titre posthume), Xavier Ravier (2013), Jean-Claude Bouvier (2016), Jean Germain (2018), Stéphane Gendron (2020).
- Xavier Gouvert , Problèmes et méthodes en toponymie française : essais de linguistique historique sur les noms de lieux du Roannais, 2008, lire en ligne
Conseils et observations
modifier- Principal conseil : privilégier les sources scientifiques dûment référencées (cf. celles ci-dessus) et éviter les sources journalistique ou non identifiées (sites de communes).
Contenu de la section
modifierFinalité
modifier- Citer les formes anciennes, puis expliquer l'étymologie du toponyme de la commune ainsi qu'éventuellement celles des principaux écarts, lieux-dits, hameaux, chemins ruraux, voire bois et forêts qui la composent (micro-toponymie), voire des voies qui la structurent (odonymie).
Position de la section
modifierAvant la section « Histoire ».
Contenu
modifier- Historique : citation des anciennes formes attestées ainsi que les documents dans lesquelles elles ont été rencontrées (simplifiable avec un outil de type bot) ;
- Étymologique : expliquer l'origine du nom à partir des formes anciennes et de son évolution phonétique possible (conformément aux lois définies par la phonétique historique) ;
- Autres formes : peuvent être présentées les autres formes du nom de commune usitées dans une autre langue (ou dialecte) régionale ou étrangère ;
- microtoponymie : un traitement similaire peut être fait pour les principaux écarts, lieux-dits, hameaux, chemins ruraux, voire bois et forêts de la commune (le passage en article détaillé est souhaitable au-delà d'une certaine taille de la section) ;
- hydronymie et oronymie : en principe l'étymologie des noms de cours d'eau, de montagnes et de massifs montagneux est donnée dans les articles les concernant et n'a pas à être reprise dans les articles de communes, sauf si tel n'est pas le cas ;
- odonymie : l'étymologie des noms de rues est à réserver à un éventuel article détaillé d'un article de commune déjà développé, pour éviter les disproportions entre sections ;
- une image extraite de la carte de Cassini peut être ajoutée en illustration.
Actualisation
modifierAucune actualisation de cette section n'est nécessaire si elle est complète.
Hiérarchisation des interventions
modifierLe renseignement des sections toponymie de tous les articles de France étant hors de portée à court terme sans l'apport d'un grand nombre de contributeurs sur ce sujet, il parait souhaitable de hiérarchiser le travail.
Un objectif pourrait être de renseigner tous les articles au-delà d'un certain seuil de population (2 000 habitants par exemple) afin de les amener sur la dernière marche avant la labellisation.
Ainsi deux axes peuvent être envisagés :
- Renseigner les communes de plus de 2 000 habitants ;
- lorsque la commune a plus de 2 000 habitants et qu'elle a des homonymies renseigner les articles homonymes sur les mêmes bases concernant l'étymologie (le volet historique – mentions attestées, restant propre à chaque commune).
Exemples de traitements
modifierArticles labellisés
modifierBordeaux - La Chapelle-Saint-Mesmin - Fermanville - Avezac-Prat-Lahitte - Monts (Indre-et-Loire) - Inguiniel - Veigné - Ploërmel - Esvres - Fondettes - Fondettes - Lescar - Nouans-les-Fontaines - Truyes - Bourg-en-Bresse - Cormery
Articles détaillés
modifier- Liste des voies et lieux-dits de La Chapelle-Saint-Mesmin
- Toponymie de Tournai, Tournai étant toutefois une commune belge.
- Catégorie:Toponymie française
- Catégorie:Toponymie lorraine
Mise en forme des mentions attestées
modifierL'élaboration d'un outil facilitant la mise en forme des anciennes mentions attestées, telles qu'elles sont mentionnées dans le Dicotopo, a été engagée... puis abandonnée, pour certaines raisons techniques.
Résultat attendu
modifierExemple de Bourges - Noter que l'article actuel comporte une section bien renseignée, mais pas de tableau de synthèse permettant de visualiser immédiatement toutes les formes.
Sources du Dicotopo : ici
Formes successives du nom attestées pour la localité
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La mise en forme de la liste à puces est facile, la principale difficulté consiste à wikifier les sources indiquées dans le Dicotopo. Par exemple pour la première ligne, passer de « (César, De bello Gallico) » à « (César, De Bello Gallico) ». Pour cela on passe par une table. Sauf que cette table, il faut la constituer. Et la première difficulté est de faire le lien entre les sources abrégées et les sources historiques listées dans le Dictionnaire, listes qui sont différentes dans chaque département. Il faut donc récupérer les dictionnaires et leurs listes sur Gallica.
Pour le Cher :
Ainsi il apparaît impossible de faire une table qui couvre toutes les sources abrégées d'un département... et à fortiori de tous les départements figurant dans le Dicotopo.
Information sur l'organisation administrative et ecclésiastique
modifierDans la page sur Bourges (ici), comme dans celle de toute grande ou moyenne ville figure une ligne « commentaires » particulièrement intéressante. Elle ne concerne en effet pas la toponymie mais traite d'histoire administrative et peut être utilisée dans la section Histoire.
Noter qu'en introduction du dictionnaire topographique figure aussi un texte très détaillé décrivant l'organisation administrative du département, similaire à celui qu'on peut trouver dans les ouvrages de la série « Paroisses et communes de France ». Il peut être utilisé pour un article sur l'organisation administrative du département.
Cher : voir ici et pages suivantes.
Rappel : tous ces textes sont libres de droit, du fait de l'ancienneté des ouvrages.
- Pierre Sauzeau, « "Toponymie, idéologie et mythologie" », Et in Ægypto et ad Ægyptum, Mélanges Grenier, (lire en ligne, consulté le )