Puente la Reina-Gares

commune espagnole
(Redirigé depuis Puente la Reina)

Puente la Reina en espagnol, ou Gares en basque[1],[2] est une ville et une municipalité de la communauté forale de Navarre, dans le Nord de l'Espagne.

Puente la Reina - Gares
Noms officiels
(es) Puente la Reina (depuis )
(eu) Gares (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom local
(eu) GaresVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Comarque
Izarbeibar-Novenera (d) (chef-lieu)
Mérindades
Communauté forale
Partie de
Intermunicipalité des services sociaux de base et sportifs de la Vallée d'Izarbe (d), Intermunicipalité de la Vallée d'Izarbe (d), Zone mixte de NavarreVoir et modifier les données sur Wikidata
Baigné par
Superficie
39,7 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
345 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
2 944 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
74,2 hab./km2 ()
Gentilé
Garestar, puentesino, puentesinaVoir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Oihan Mendo Goñi (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Identité
Langues officielles
Identifiants
Code postal
31100Voir et modifier les données sur Wikidata
INE
31206Voir et modifier les données sur Wikidata
Immatriculation
NAVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Elle est le chef-lieu de la comarque de Puente la Reina. Son nom officiel, juxtaposition des noms castillan et basque, est Puente la Reina-Gares. C'est aussi le nom de la ville chef-lieu de la municipalité.

Le Camino navarro section locale du Camino francés des chemins de Compostelle, au sens large, rejoint en amont de cette ville (cf. infra) le Camino aragonés. Au sens strict, c'est le lieu de formation du Camino francés.

Elle est située dans la zone linguistique mixte de la province.

Géographie

modifier

Puente la Reina est situé à 24 km au sud-ouest de Pampelune.

Localités limitrophes

modifier
Nord-ouest
Belascoáin
Nord
Zabalza
Nord-est
Cendea de Cizur
Ouest
Guirguillano
Rose des vents, version espagnole et française Est
Legarda
Sud-ouest
Artazu et Mañeru
Sud
Mendigorría
Sud-est
Obanos

Entre parenthèses sont indiqués les municipios (municipalités ou cantons)
dont dépendent les concejos (communes) ou autres localités mineures.

Histoire

modifier

Il ne fait aucun doute que le site de Gares ait été peuplé dès l'antiquité, en effet une voie unissait la ville de Pampelune à la vallée de l'Èbre et la cité romaine d'Andelos est toute proche. Il est vrai que les sources écrites sont inexistantes et que cela reste des hypothèses. Jusqu'à l'an mil, au débouché de la Valdizarbe, vallée qui longe la rivière Arga, affluent de l’Èbre, de Pampelune à Puente la Reina en passant par Echarri, il y avait ici un gué redouté des pèlerins, tant à cause des crues que des passeurs.

Gares tout entière s'est tournée vers les revenus du pèlerinage, avec la construction d'un pont pour faciliter le passage des pèlerins. L’ancien site a été par la suite abandonné pour une ville neuve au plan rigoureux. Elle est enfermée dans une enceinte avec une église.

À l’intérieur de cette enceinte, des parcelles ont été définies de part et d’autre de la route. À l’extérieur et pendant au pont, l’hospice et le monastère avec sa chapelle ont été édifiés à l’attention des pèlerins rejetés.

Puente la Reina qui signifie littéralement Pont de la Reine, tire son nom du pont à six arcs brisés et piliers ajourés que fit bâtir au XIe siècle une souveraine pour les pèlerins ; mais laquelle ? Les historiens se prononcent sans se mettre d'accord, hésitant entre Doña Elvira, dite Doña Mayor, épouse de Sanche III el Mayor (le grand) (981-roi 1000-1035) et Doña Estefania, épouse de Garcia de Nàjera (1021-roi 1035-1054).

Ce pont est mentionné dans la chronique du Pseudo-Turpin, Charlemagne étant venu, selon le texte, « usque ad pontem Arge » .

En 1090, à la demande de l'abbé du monastère d'Irache, des Francs construisirent des moulins sur la rivière et, en 1121, Alphonse Ier d'Aragon, dit le Batailleur (1073-roi 1104-1134) confiait, à un certain Monètario, la responsabilité de fonder, en cet endroit, une ville nouvelle en accordant aux jacquets qui s'y fixent des privilèges identiques à ceux d'Estella. Pour encourager ceux qui souhaitaient venir s'y installer, il leur céda des terrains entre l'Arga et le pré d'Obanos. Dès lors, un noyau de Francs s'y fixa pour l'accueil des pèlerins.

La charte signée (fors) entre Alphonse Ier d'Aragon et les villageois va permettre un grand développement économique, et le nom de la ville Gares change son nom basque pour celui de Puente la Reina, nom du pont déjà construit depuis près d'un siècle.

Le plan rectangulaire et régulier de la ville, organisé autour de l'axe central que constitue la Calle Mayor, rappelle celui de certaines bastides d'Aquitaine et du Languedoc, de fondation plus tardive. Puente la Reina prend alors cette disposition si caractéristique de ville rue du Camino.

Le carlisme, sous la devise « Dieu, Patrie et Roi » fut très bien accueilli en Navarre. Plusieurs localités navarraises situées prinicipalement au nord et au centre furent le théâtre d'affrontements ou de rencontres paisibles de 1833 jusqu'à 1876. Lors des conflits carlistes, la région de Puente la Reina-Gares devint un lieu de passage vers la conquête de Pampelune, et fut le scénario de nombreuses batailles ; cette localité était sous le pouvoir des libéraux lorsque les carlistes commencèrent à l'asséger en . Les libéraux, se voyant traqués, sortirent du siège et reussirent à tuer par surprise les artilleurs carlistes qui étaient en train de les canonner, ce qui obligea ces derniers à se retirer.

Les Templiers et les Hospitaliers

modifier

Des Templiers furent invités à s'établir dans la ville dès 1142 et reçurent, du roi Garcia V Ramírez de Navarre (1107-roi 1134-1150), le droit de vendre du pain et du vin. Ils firent construire, à l'entrée de la ville, l'église de Santa Maria de las Huertas, appelée aujourd'hui, l’église du Crucifix car elle abrite un magnifique Christ rhénan du XIVe siècle.

Après la dissolution de l’Ordre du Temple par le roi de France, Philippe le Bel, en 1312, ce furent les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui reprirent ses biens.

En 1442, Jean de Caumont, le prieur des Hospitaliers, fonda, à proximité de l'église du Crucifix, un grand hôpital de pèlerins.

Démographie

modifier
Évolution démographique
1996 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2 120 2 094 2 254 2 276 2 345 2 463 2 520 2 546 2 611 2 630 2 663
Sources : Puente la Reina et instituto de estadística de navarra

Administration

modifier
Liste des maires
Mandat Maires Parti politique
1979 - 1987 Feliciano Vélez Medrano Agrupación Puentesina
1987 - 1991 Antonio Martínez Lautre Agrupación Ximénez de Rada
1991 - 1995 Xabier Vélez Herri Batasuna
1995 - 1996 Carmen Etayo Agrupación Puentesina
1997 - 1999 Xabier Vélez Herri Batasuna
1999 - 2003 Eva Erro Ochoa Agrupación Ximénez de Rada
2003 - 2007 Eva Erro Ochoa Agrupación Ximénez de Rada
2007 - 2011 Feliciano Vélez Agrupación Puentesina
Répartition des sièges de l'exécutif de la municipalité (Ayuntamiento)
Partis politiques dans l'Ayuntamiento de Puente la Reina/Gares
Parti politique Concejales (conseillers)
Agrupación Puentesina (AEP *) 4
Agrupación Ximénez de Rada (AXR **) 4
Acción Nacionalista Vasca (ANV-EAE) 3
(*) AEP : Groupement indépendant progressiste, à idéologie de gauche.
(**) AXR : Groupement indépendant conservateur, à idéologie de centre-droit.

Culture et patrimoine

modifier

Patrimoine civil

modifier
Le pont des pèlerins.
La rúa Mayor

La grande rue garde une atmosphère médiévale avec ses maisons à portes gothiques et à chapiteaux, ses fréquentes églises... Elle traverse toute la ville jusqu'au fameux pont des pèlerins.

Le pont des pèlerins

Il enjambe le rio Arga, un affluent de l'Èbre. Avec ses six arches, il a conservé son aspect d’origine, à l’exception de la porte fortifiée, construite postérieurement, où les pèlerins devaient acquitter un péage, et celle de la chapelle Notre-Dame, aujourd’hui disparue.

Patrimoine religieux

modifier
L’église del Crucifijo
Christ de bois

L’église du Crucifix, d'allure carrée, coiffée d'un fort clocheton ajouré en plein cintre, garde la marque des Templiers qui la bâtirent et y tinrent un hôpital, auquel a aujourd'hui succédé un collège.

Le portail ogival est décoré de coquilles et de plantes.

L’intérieur de l’église est à l'image du dépouillement voulu par les « moines-soldats, » le silence est propice au recueillement face à la statue romane de Santa Maria de las Huestas. La simple nef romane d'origine du XIIe siècle, a été doublée au XIVe siècle, d'une autre nef à trois travées sous laquelle se trouve un Christ de bois du XIVe siècle, cloué sur la croix en position de Y, œuvre sans doute apportée par un pèlerin allemand.

L’église de Santiago

Elle se trouve à mi-rue de la rúa Mayor, mentionnée dès 1142, restaurée au XVIe siècle, garde de ses origines un portail roman qui fut exécuté à la fin du XIIe siècle, à cinq voussures. Elle offre l’exemple de l’un des rares emprunts effectués par les portails navarrais à l’art musulman. Il s’agit du dessin polylobé et ajouré de la voussure centrale. On retrouve cette particularité à San Pedro de la Rúa à Estella, ainsi qu’à San Román de Cirauqui.

Sur les voussures historiées du portail de l’église de Santiago le décor disposé dans le sens de la courbure des arcs, s’ordonne de part et d’autre de sujets placés à la clef. Le nombre des sujets approche quatre-vingt-dix.

À l'intérieur de l’église Saint-Jacques, le retable baroque raconte la vie de saint Jacques. Face à l'entrée, on admirera la splendide statue, taillée dans le cèdre, de saint Jacques pèlerin, pieds nus, bourdon en main, coquilles sur le chapeau, le visage émacié et extatique. On l'appelait beltza, le noir en basque, car la fumée des cierges l'avait noirci, et, récemment, il fut sauvé de justesse du bois de chauffage auquel il était promis... Derrière le maître-autel plusieurs scènes illustrent la vie de l'apôtre, patron de l'église.

L’église San Pedro Apostol

Avant d'atteindre le pont, une ruelle sur la gauche conduit à l'église Saint-Pierre Apôtre. Récemment restaurée, l'église avec sa croisée d'ogives simple, est du début du XVe siècle, avec de nombreuses adjonctions baroques. Les chapelles, le retable et les orgues sont de 1694.

Elle succéda sans doute à une première église Saint-Pierre qui appartenait déjà en 1174 au monastère de Leyre. Dans la première chapelle du côté de l'autel, le retable de Notre-Dame du Puy ou du Txori, de l’oiseau, conserve la statue de pierre qui, jusqu'en 1834, se trouvait sur le pont.

Pèlerinage de Compostelle

modifier
L’entrée de la ville et le clocher de l'église du Crucifix.
La statue moderne du Pèlerin.

Comme au Moyen Âge, l'entrée dans la ville se fait entre deux tours, vestiges d'une des portes qui s'ouvraient dans les murailles, dont il ne reste pratiquement rien. Puis on passe sous la voûte reliant l'ancien hôpital, qui accueillait les pèlerins, à la « Iglesia del Crucifijo » (l'église du Crucifix), fondée par les Templiers.

Le chemin de Saint-Jacques se confond avec la rue principale, la rúa Mayor ou calle de los Romeus.

Les étapes adjacentes

modifier

Puente la Reina se trouve sur le chemin du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins qui ont pris le Camino navarro arrivent d'Obanos ; ceux qui ont pris le Camino aragonés arrivent d'Eunate.

La prochaine halte est Mañeru, puis Cirauqui, qui signifie « nid de vipère » en basque, et son église San Roman (Saint-Romain).

Un seul chemin

modifier
Chemin de Saint-Jacques (Camino de Santiago) en Navarre :
Jonction des Camino navarro et Camino aragonés à Puente la Reina-Gares.

À l'entrée de Puente la Reina en venant d'Obanos, une statue moderne du pèlerin, érigée en 1965, porte une plaque rappelant qu'ici « el Camino aragones » et « el Camino navarro » se fondent en un seul « Camino frances, » le chemin français : « Y desde aqui, todos los caminos a Santiago se hacen uno solo. » (et à partir d’ici, tous les chemins à Santiago ne font plus qu’un.)

Cette inscription reprend le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud au Chapitre Premier, Les Chemins de Saint-Jacques. « La route qui passe par Sainte-Foy, celle qui traverse Saint-Léonard et celle qui passe par Saint-Martin se réunissent à Ostabat et après avoir franchi le col de Cize, elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport ; de là un seul chemin conduit à Saint-Jacques. »

Mais elle comporte deux erreurs :

  • d'une part, elle oublie que d’autres chemins de Saint-Jacques commencent à être mieux connus, comme celui du littoral cantabrique, celui du littoral français qui le rejoint à Vitoria-Gasteiz, ou bien la Ruta mozarabe et la Vía de la Plata, par Séville et Salamanque.
  • d'autre part, concernant le chemin français, elle est également inexacte, car elle a été reportée à l'actuel carrefour des routes nationales, carrefour qui se situait en fait à 1 500 mètres en amont. Les pèlerins venus par l'Aragon rejoignaient le Camino navarro à la sortie d'Obanos, très exactement à l'ermitage San Salvador.

L'étape du Codex Calixtinus

modifier

Dans le Guide du Pèlerin, Aimery Picaud cite au Chapitre VI, Fleuves bons et mauvais que l’on rencontre sur le chemin de Saint-Jacques : « Voici les fleuves que l'on rencontre depuis le port de Cize et le Somport jusqu'à Saint-Jacques : […] du port de Cize jaillit un fleuve sain que beaucoup appellent la Runa, et qui traverse Pampelune. À Puente la Reina coulent à la fois l'Arga et la Runa ; […] dont les eaux sont saines. »

Légende

modifier
La Vierge et le petit oiseau

Jusqu'au siècle dernier, se dressait au milieu du pont une Vierge Renaissance, la statue de Nuestra Señora del Puy (Notre-Dame du Puy), témoignage des liens du pèlerinage de Compostelle avec le grand sanctuaire marial du Puy-en-Velay. Or selon la légende, un petit oiseau remontait le fleuve en s'y mouillant les ailes pour laver ensuite le visage de la Vierge. Devant la foule des habitants, il répétait son manège jusqu'à ce que le visage fût parfaitement propre, puis disparaissait.

Tous les habitants voyaient là un signe d'abondance et de prospérité. Hélas ! Victime de l'outrage des ans, la statue, fort abîmée, fut transportée en 1846 à l'église San Pedro, où elle est connue sous le nom de la Vierge du « Chori » ou « Txori » (oiseau en basque).

Depuis cette année-là, jamais le petit oiseau ne reparut.

Festivités

modifier

Personnalités

modifier

Loisirs et hébergements

modifier
Hôtels
  • Jakue y El Peregrino (Relais & Châteaux).
  • Albergue de Peregrinos (refuge de pèlerins) de los Padres Reparadores.
  • Casa Rural (refuge municipal) Erreka,
  • Hotal rural Bidean.
  • Albergue Santiago Apóstol
Restaurants
Bar Eunea, Bar La Conrada, Bar Zenón, Bar Mikel, Bar Aloa, Bar La Torreta, Bar Yonny´s.
Discothèque
Gares

Jumelage

modifier
  • Drapeau de la France Saint-Sever (France) depuis le [3], qui se situe aussi sur les chemins de Saint-Jacques.

Notes et références

modifier
(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Puente la Reina » (voir la liste des auteurs).
  1. Selon la toponymie officielle des municipalités dans la Communauté forale de Navarre
  2. Officiellement « Puente la Reina - Gares » Euskal Herriko leku 2012-07-25 (Site d'Euskaltzaindia ou Académie de la langue basque)
  3. « Puente la Reina/Gares », sur saint-sever.fr (consulté le )

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources et bibliographie

modifier
  • « Puente la Reina y Sarría en la Historia » Alejandro Díez y Díaz, 1989.
  • « Puente la Reina, confluencia de rutas jacobeas » José María Jimeno Jurío, 2000.
  • « Documento de análisis y diagnóstico de la realidad integral de Puente la Reina-Gares », 2004 Agenda 21
  • Grégoire, J.-Y. & Laborde-Balen, L. , « Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne - De Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle - Guide pratique du pèlerin », Rando Éditions, , (ISBN 2-84182-224-9)
  • « Camino de Santiago St-Jean-Pied-de-Port - Santiago de Compostela », Michelin et Cie, Manufacture Française des Pneumatiques Michelin, Paris, 2009, (ISBN 978-2-06-714805-5)
  • « Le Chemin de Saint-Jacques Carte routière », Junta de Castilla y León, Editorial Everest

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier