Québec, ville dépressionniste
Québec, ville dépressionniste est un pamphlet collectif paru en 2008 chez Moult éditions. Lancé en pleine célébration du 400e anniversaire de fondation de Québec, le livre dresse une critique des élites politiques, économiques et culturelles de la ville et de la médiocrité résultant des choix de planification, mêlant les champs de l'histoire, la sociologie et la morphologie urbaine.
Résumé
modifierLe livre comprend une dizaine de textes[1],[2], rédigés à travers le prisme du dépressionnisme, soit la critique de l'organisation volontaire des éléments spirituels et matériels visant la déshumanisation des éléments de la société[3]. Les textes prennent principalement deux formes : des analyses et des témoignages[1].
Dans leur propos, les auteurs remettent en question l'idée de célébrer la ville de Québec en dénonçant « l'étalement urbain, la dévitalisation des quartiers centraux et l’omniprésence du tourisme »[2]. Ils dénoncent en outre le temps passé à réparer les erreurs des administrations passées[1],[4], notamment la transformation du Vieux-Québec « de centre vivant [en] cadavre de pierre »[5].
Parution et accueil
modifierL'ouvrage est lancé en juillet 2008, pendant les célébrations du 400e anniversaire de fondation de Québec. Il est publié comme numéro hors-série de la revue La Conspiration dépressionniste[6].
Dans Le Devoir, Isabelle Porter qualifie l'ouvrage de « sympathique brûlot » rédigée dans un « ton moqueur » avec des « formule[s] assassine[s] »[2]. Son collègue Gilles McMillan salue la « parole pamphlétaire bien ciselée ». Il retient du propos des auteurs que « la dépossession caractérise l’histoire des habitants de Québec »[1]. Dans Le Soleil, le chroniqueur Jean-Simon Gagné note aussi la qualité de la rédaction. Il apprécie particulièrement le texte « Hommage à Xi'an » à propos de l'ancien quartier chinois, qui, pour le chroniqueur, « relève du pur délice »[4].
À Radio-Canada, les critiques sont moins élogieuses : l'ouvrage apparaît « comme le fait d'une bande de "carabins", "jeunes" et "révoltés", "qui ne proposent rien" »[7]. Gagné soulève le manque de finesse du propos[4]; Gabriel Béland dans La Presse abonde dans le même sens[5]. Porter note plutôt une « arrogance » et un « intellectualisme poseur »[2].
Le livre est réédité en 2018, bonifié de quelques textes dont une postface de Jean-Pierre Garnier[8].
Notes et références
modifier- Gilles McMillan, « Québec, ville dépressionniste », Le Devoir, , cahier Alternatives, page 6 (lire en ligne [PDF])
- Isabelle Porter, « Sympathique brûlot sur la laideur... de Québec », Le Devoir, , E8 (lire en ligne [PDF])
- Dominic Tardif, « Montréal, une île, une ville dépressionniste à en pleurer » , sur ledevoir.com, Le Devoir, (consulté le )
- Jean-Simon Gagné, « Déjà fatigué du 400e ? », Le Soleil, , p. 8 (lire en ligne [PDF])
- Gabriel Béland, « Les jeunes désertent le Vieux : À la recherche d'une rare jeunesse », La Presse, , p. 7 (lire en ligne )
- Guillaume Bellehumeur, « "L'ennui est contre-révolutionnaire" : réappropriation des discours lettriste et situationniste dans la revue La Conspiration dépressionniste (2003-2011) », @nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise, vol. 13, no 2, , p. 10–38 (ISSN 1715-9261, DOI 10.18192/analyses.v13i2.3603, lire en ligne, consulté le )
- Jasmin Miville-Allard, Mathieu Gauthier et Frédéric Mercure-Jolette, « L'insoutenable vanité de la critique », dans Québec, ville dépressionniste, Montréal, Moult éditions, , 215 p. (ISBN 978-2-9240392-4-3), p. 8
- (en) « Hors collection », sur moulteditions (consulté le )