Quai Voltaire

quai de Paris, en France
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Le quai Voltaire se situe à Paris dans le 7e arrondissement.

7e arrt
Quai Voltaire
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Le quai Voltaire en 2024.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 7e
Quartier Saint-Thomas-d'Aquin
Début Pont du Carrousel et 2, rue des Saints-Pères
Fin Pont Royal et 1, rue du Bac
Morphologie
Longueur 308 m
Largeur 21 m
Historique
Dénomination 1791
Ancien nom Quai des Théatins
Géocodification
Ville de Paris 9876
DGI 9911
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Quai Voltaire
Géolocalisation sur la carte : 7e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 7e arrondissement de Paris)
Quai Voltaire
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Situation et accès

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Autre vue du quai Voltaire.

Long de 308 mètres, il se situe entre le quai Malaquais et le quai Anatole-France qui le prolonge. Il commence au niveau de la rue des Saints-Pères et du pont du Carrousel et finit au niveau de la rue du Bac et du pont Royal.

Le quartier est desservi par la ligne 12 du métro à la station Rue du Bac et par la ligne C du RER à la gare du Musée d'Orsay.

Origine du nom

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Portrait de Voltaire (détail).

Ce quai porte le nom de « quai Voltaire » en hommage à l'écrivain qui y mourut, en 1778, dans l'hôtel du marquis de Villette.

Historique

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Bouquiniste sur le quai Voltaire en 1821.

À l'origine, le quai Voltaire n'est que la partie occidentale du quai Malaquais.

En 1595, Guillaume de Varic y installe une tuilerie.

Il est cité sous le nom de « rue du Quay, allant depuis le port de Malacquest jusques au pont des Thuilleries » dans un manuscrit de 1636.

On lui donne le nom de « quai des Théatins » après qu'un couvent de Théatins s'y est établi en 1644 en achetant, grâce à la générosité du cardinal Jules Mazarin, une maison pouvant abriter vingt-cinq religieux environ à l'emplacement des actuels nos 23 et 25 du quai Voltaire et no 26 de la rue de Lille. Le couvent est supprimé en 1790 et l'église, d'abord transformée en salle de spectacle puis en café, est démolie en 1822.

En 1791, le quai prend son nom actuel[1].

En juillet 1791 est organisée la translation des restes de Voltaire au Panthéon. Le cortège, suivi par 2000 personnes, passe et fait une longue halte devant l’hôtel de Villette, au no 27 du quai, où le philosophe est mort, en face duquel a été construit pour l’occasion un amphithéâtre[2].

Depuis Balzac, qui y situe la mystérieuse boutique d'antiquaire de La Peau de chagrin, le quai Voltaire abrite de nombreux antiquaires, aujourd'hui plutôt spécialisés dans le très haut de gamme.

Début du XIXe siècle, les premiers bouquinistes de Paris y font leur apparition.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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Plaque au no 1.
Le général Thomas Robert Bugeaud y mourut le [6]. Une plaque lui rend hommage.
Le styliste Nicolas Ghesquière y a ses bureaux[7] (en 2022).
No 5 : maison des ingénieurs agronomes.
No 9.
  • Nos 9-11 : Le , Jean Perrault, président de la Chambre des comptes, Pierre Brigallier, premier avocat du roi au Châtelet et Nicolas Boulleau ont acheté un grand terrain sur le bord de Seine à Cyprien et Jean-Baptiste de Varic pour 82 171 livres, 13 sols et 7 deniers. Sur cette somme, Nicolas Boulleau a investi 21 040 livres 12 sols qui l'a rendu propriétaire d'un terrain de 242 toises de superficie ayant 9 toises de large sur le quai Malaquais. Nicolas Boulleau construit deux hôtels sur cette parcelle, entre 1663 et 1666. Le no 9 devient successivement hôtel de Beuvron, hôtel de Chamlay, hôtel Saint-Séverin, hôtel de Vaubécourt[17]. Le no 11 est successivement hôtel de Bérulle, hôtel de Bauffremont, puis hôtel Nigon de Berty[18]. Pendant la Révolution, l'hôtel est séquestré en 1792 et affecté à l'état-major de l'Armée de l'Intérieur et, en 1808, à la direction du Génie. Il devient le siège de l'Administration centrale de la fabrication extraordinaire des armes de Paris le [19]. Il fut rendu à l'émigré Vaubécourt en 1815. À noter que Fouché, ministre de la Police de Napoléon Ier, a vécu dans cette maison, ainsi que l'écrivain et graveur Dominique Vivant Denon. Les peintres Jean Auguste Dominique Ingres (qui y mourut en 1867 et où une plaque lui rend hommage) et Camille Corot y eurent leur atelier. Félix Ravaisson y meurt en 1900 (une plaque lui rend hommage). Le père d'Anatole France y tenait une librairie. L'homme politique Justin Godart meurt en son domicile du 9 quai Voltaire en 1956[20].Le , l'hôtel fut vendu au baron Janet (1768-1841) et passa ensuite à sa fille qui avait épousé le comte de Mosbourg, pour finalement passer par succession au marquis de Chabrillan, dont la fille ainée épousera le comte Bertrand de La Poëze d'Harambure, et la seconde le général du Pouget de Nadaillac. Bertrand de La Poëze d'Harambure procéda à une restauration complète de l'hôtel et de son majestueux escalier, installant dans la cour les vases et les sculptures en provenance du château de Neuville-sur-Oise. En 1986 son fils, Romée de La Poeze d´Harambure, obtient l´autorisation de la Commission des sites de réhausser la toiture, donnant à l'hôtel son aspect actuel.
Le no 13 avec sa façade très étroite.
No 15.
  • No 13 : hôtel Brigallier, devenu hôtel Moisnet, puis hôtel Pioust de Saint-Gilles[21]. Cet immeuble large de 2 mètres 50 est considéré comme le plus étroit de Paris. Sa porte, à elle seule, fait plus du tiers de sa hauteur. Il a été construit à l’emplacement d’un passage qui desservait autrefois un hôtel particulier en retrait, d’où son étroitesse[22]. Dans la cour de l'immeuble, on peut encore voir, en hauteur, un vestige de la façade orientale de l'église des Théatins, en partie construite par l'architecte italien Camillo-Guarino Guarini (vers 1663-1665).
    Le périodique L'Informateur colonial (1935-1949) avait son siège dans cet immeuble[23].
  • No 15 : ancien hôtel de Sainctot, puis hôtel de Chamousset, puis hôtel d'Ambleville[24]. En 1829, le peintre Eugène Delacroix s’y installe dans un appartement comprenant un atelier, avec vue sur les quais, la Seine, le Louvre et les Tuileries. Il y succède au peintre Horace Vernet. C’est dans cet atelier qu’il reçoit le peintre britannique William Turner[25] et fait le portrait de la romancière George Sand, qui vient y poser en 1834. L’année suivante, Delacroix quitte l’appartement pour aller s’installer dans l’actuelle rue Visconti[26]. En 1846, les peintres Louis-Jules Étex et Camille Corot sont domiciliés à cette adresse[27]. En 1871, les derniers propriétaires de l’hôtel décident de s’en séparer. Celui-ci est alors acquis par la Société anonyme des publications périodiques pour le montant de 300 000 francs. Il est remplacé en 1894 par l'immeuble actuel, construit sur son emplacement par l’architecte Fernand Delmas, signé en façade. L'éditeur Sven Nielsen (1901-1976) y a vécu et y est mort.
  • Nos 17 à 25 et 26, rue de Lille : emplacement de l'ancien couvent des Théatins.
  • Nos 17 et 17 bis (même immeuble) : Ingres, qui résidait au no 11, y avait un atelier[28]. Ancien domicile et lieu de décès de l'ingénieur et publiciste Maurice Bixio (1836-1906)[29]. L'écrivain Paul Bowles y a occupé un studio à l’automne 1931. Après avoir dû quitter la rue de l'Université[30], le couturier Karl Lagerfeld y a vécu, de 2010 jusqu'à sa mort à Paris en , dans un appartement futuriste de 256 m2 situé au 3e étage, donnant sur la Seine, entièrement redessiné par ses soins[31],[32].
    Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945), poète et romancière, y vécut également 1915 à 1936 ; une plaque lui rend hommage.
  • No 19 : l’hôtel du quai Voltaire existe depuis le XIXe siècle. Charles Baudelaire y écrivit Les Fleurs du mal. Richard Wagner y termina Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Il accueillit également Jean Sibelius et Oscar Wilde. Une plaque leur rend hommage. En 1902, Camille Pissarro ne peint plus que de sa fenêtre. Il a un appartement au 28 place Dauphine mais souhaite diversifier ses motifs. Il y loue alors une chambre. Le pont Royal et le pont du Carrousel deviennent dès lors le sujet de plusieurs toiles[33].
No 27 : hôtel de Villette.
No 31.

Le quai dans la culture populaire

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  • Le héros de fiction Bob Morane y possède un appartement.

Notes et références

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  1. La ville lumière : anecdotes et documents historiques, ethnographiques, littéraires, artistiques, commerciaux et encyclopédiques, 1909, sur Gallica.
  2. Antoine de Baecque, « Le corps d’un philosophe », Le quai Voltaire, Alençon, 1990.
  3. Martine Constans, « L'hôtel de Tessé 1 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 56-61, (ISBN 978-2-01-017269-4)
  4. Alexandre Gady, Les Hôtels particuliers de Paris, Parigramme, 2008 (ISBN 978-2373950663), p. 254.
  5. Gaston Tissandier, La navigation aérienne : L'aviation et la direction des aérostats dans les temps anciens et modernes, Hachette, Paris, 1886, p. 43 (en ligne).
  6. Paul Jarry, « L'hôtel de Tessé », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1940-1941, p. 40-47 (lire en ligne).
  7. Hélène Guillaume, « Dans le bureau de Nicolas Ghesquière », Le Figaro,‎ 27-28 août 2022, p. 14 (lire en ligne).
  8. Maurice Dumolin, « L'hôtel du président Perrault », dans Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1928, p. 26-38 (lire en ligne)
  9. Frédéric Lacaille, « L'hôtel Le Barbier, puis Perrault, puis de La Briffe 3,5 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 64-73, (ISBN 978-2-01-017269-4)
  10. « Jacques Chirac, une vie dans l’opulence », Le Monde, 27 septembre 2019.
  11. Présidence de la République, 24 avril 2007[source insuffisante].
  12. « En fauteuil roulant, Jacques Chirac a déménagé de son appartement quai Voltaire »,www. rtl.fr, 24 décembre 2015.
  13. Gaspard Dehellemmes, « Arnaques, crimes et antalgiques : Alexandre Despallières, les mille et une vies d’un dandy manipulateur », Le Monde, 8 mai 2022.
  14. Valérie de Senneville, « Les mystères de maître Metzner », Les Échos, 8 juin 2010.
  15. Frédéric Lacaille, « Hôtel Glucq, puis de Choiseul-Beaupré, puis d'Aumont-Mazarin 7 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 74-77, (ISBN 978-2-01-017269-4)
  16. Marion Vignal, « La bibliothèque, miroir de notre intimité », sur Le Monde, (consulté le ).
  17. Philippe Béchu, « Hôtel de Beuvron, puis de Chamlay, puis de Saint-Séverin, puis de Vaubécourt 9 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 78-89
  18. Philippe Béchu, « Hôtel de Bérulle, de Bauffremont, puis de Nigon de Berty 11 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 90-97
  19. Arrêté du Comité de Salut public du 3 septembre 1793. Voir Archives nationales, AF/II/214/A, 1832, folio 19.
  20. Son acte de décès (n°1553) dans les registres de décès du 7e arrondissement de Paris pour l'année 1956.
  21. Philippe Béchu, « Hôtel Brigallier, puis Moisnet, puis Pioust de Saint-Gilles 13 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 98-103.
  22. Quentin Périnel, « Connaissez-vous l’immeuble le plus étroit de Paris », Le Figaro immobilier, 26 juillet 2016.
  23. L'Informateur colonial, Stanford Libraries [1].
  24. Philippe Béchu, « Hôtel de Sainctot, puis de Chamousset, puis d'Ambleville 15 quai Voltaire », dans Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1990, p. 104-109.
  25. Raymond Escholier, Delacroix et les femmes, 1963.
  26. André Joubin, « Logis et ateliers de Delacroix », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1er janvier 1938, sur Gallica.
  27. Catalogue complet du Salon de 1846, 1846, sur Gallica.
  28. Dominique Leborgne, Saint-Germain des Prés et son faubourg : évolution d'un paysage urbain, Parigramme, (ISBN 2-84096-189-X, 978-2-84096-189-5 et 978-2-84096-901-3, OCLC 62364059, lire en ligne).
  29. Ville de Paris, bulletin de décès Maurice Bixio (voir en ligne dans la base Léonore).
  30. Gaspard Dhellemmes, « De Karl Lagerfeld à la famille Bongo, les hôtes si particuliers de l’hôtel Pozzo di Borgo », Le Monde, 19 novembre 2023.
  31. Cédric Morisset, « L’appartement de Karl Lagerfeld à Paris », AD, 6 février 2018.
  32. Anne-Laure Abraham, « Paris : l’appartement futuriste de Karl Lagerfeld mis aux enchères », Le Parisien, 4 mars 2024.
  33. Notice du musée André-Malraux.
  34. Jacques Sylvestre de Sancy, Pierre Gaxotte, Philippe Siguret et Yvan Christ, Le Faubourg Saint-Germain, Henry Veyrier, 1976, p. 106.
  35. Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 1912, cité par Mathilde Dion, « Louis Süe », dans Notices biographiques d'architectes français, Paris, Ifa/Archives d'architecture du XXe siècle, 1991, 2 vol.
  36. Alexandre de Mazade (1836-1…), Lettres et notes intimes, 1870-1871, Beaumont-sur-Oise, Impr. de P. Frémont, 1891, 1 vol., 738 p., fig., portr., in-8, identifiant : ark:/12148/bpt6k64647526, source : Bibliothèque nationale de France.

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie et sources

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  • Bruno Pons et Michel Borjon, Le Faubourg Saint Germain. Le quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1990, 171 p.
  • Romée de La Poëze d’Harambure, Ébauche d’une histoire de la famille La Poëze et La Poëze d’Harambure : au plaisir de durer, 3 volumes (199, 182, 196 p.), Paris, Vienne (Autriche), 2020.

Liens externes

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