Médecine physique et de réadaptation

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La médecine physique et de réadaptation (MPR) est une spécialité médicale orientée vers la récupération de capacités fonctionnelles et de qualité de vie des patients atteints de handicap, congénital ou acquis. Les « médecins rééducateurs »[1], ou « physiatres », sont spécialisés dans les techniques de récupération optimale d'une fonction, particulièrement chez les personnes souffrant de lésion musculaire, ostéo-articulaire, cardio-respiratoire ou cérébrale (par exemple après un accident vasculaire cérébral).

Médecine physique et de réadaptation
Description de cette image, également commentée ci-après
Deux enfants atteints de poliomyélite suivent le programme de médecine physique et de réadaptation avec leur physiothérapeute après leur appareillage, aux États-Unis, dans les années 1950.

MeSH « D010810 »

Historique et définition

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La médecine physique tire son nom des moyens physiques (mécaniques, électriques, thermiques…) qu'elle utilisait et y était facilement réduite. On l'appelait anciennement physiothérapie, à ne pas confondre avec la physiotherapy anglo-saxonne désignant la kinésithérapie[2][source insuffisante]. Actuellement, on pourrait la définir comme la discipline qui traite des diagnostics et traitements conservateurs des pathologies handicapantes.

Cet intitulé officiel de « médecine physique et de réadaptation » est utilisé en France depuis 1998, remplaçant celui de « Rééducation et réadaptation fonctionnelle ». Il correspond à la désignation « Physical medicine and rehabilitation » (PMR) utilisée dans les pays anglophones.

La médecine physique et de réadaptation est impliquée dans différents centres et programmes notamment en milieu universitaire : centre d'étude et de traitement de la douleur (CETD), centre de référence des maladies neuromusculaires, centre de référence en fatigue chronique, centre de médecine du sport, consultation pluridisciplinaire du pied diabétique, école du dos. La réadaptation après un traumatisme s'effectue en soins médicaux et de réadaptation (SMR), anciennement soins de suite et de réadaptation (SSR), des hôpitaux et établissements spécialisés[3].

Approche interdisciplinaire et participation du patient

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La MPR repose sur une prise en charge collaborative, où la participation active des patients est essentielle. En effet, les programmes de rééducation sont élaborés en tenant compte des objectifs personnels des patients, comme par exemple la reprise d'une activité professionnelle ou de loisirs.

Les équipes interdisciplinaires, composées de médecins MPR, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, enseignants en activités physiques adaptées (APA), (neuro)psychologues, orthophonistes (ou logopèdes), psychomotriciens, podologues, assistantes sociales, orthoprothésistes, travaillent en synergie pour proposer une prise en charge globale. Cette approche collaborative garantit une meilleure adhésion au traitement et des résultats durables. L’implication du patient, comme acteur central de son rétablissement, contribue à renforcer son autonomie et à améliorer son expérience des soins.

Les rôles et pratiques des médecins en MPR

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Médecine manuelle-ostéopathie, un des modes de pratique de la médecine physique et de réadaptation.

Objectifs de la MPR

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Le but de cette spécialité vise à minimiser les conséquences de l’accident ou de la maladie, tant sur le plan fonctionnel et physique que psychologique et social, afin de réintégrer la personne à la place qui lui convient le mieux dans la société ou de lui conserver sa place.

Le projet de rééducation pourrait se résumer par la « règle des 3 R » :

  • la rééducation entend la récupération ad integrum de la fonction ;
  • la revalidation entend des séquelles mais on assiste à une récupération de la fonction au moyen d'orthèses et d'aides techniques ;
  • la réadaptation entend des séquelles majeures, sans récupération possible. Elle nécessite une adaptation de la fonction voire une autre fonction.

Rôles et compétences des médecins MPR

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Le premier rôle du médecin spécialiste en médecine physique et de réadaptation (MPR) est de concevoir et superviser les programmes de rééducation et de réadaptation des patients victimes d’accidents ou de pathologies graves qui nécessitent une prise en charge multidisciplinaire. Ces équipes collaborent avec beaucoup d'autres disciplines médicales, les médecins MPR ont un large éventail de connaissances sur les systèmes musculo-squelettiques, neuromoteur et cognitif, ostéo-articulaire et cardiovasculaires[4]. Le rôle du spécialiste en médecine physique est également de gérer les complications de toutes sortes des patients hospitalisés.

Formation

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Les médecins de MPR suivent une formation spécialisée de 4 ans (internat) après avoir effectué 6 ans d'études de médecine[5].

Différents cadres de pratiques

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La médecine physique se pratique en privé ou à l'hôpital, en consultation ambulatoire ou en hospitalisation de jour ou complète. En cabinet privé, le médecin de rééducation traite en majorité les douleurs communes de l'appareil locomoteur, notamment au niveau du rachis ; souvent titulaire d'un DIU de médecine manuelle-ostéopathie, il traite fréquemment par manipulation vertébrale, mais contrairement aux ostéopathes non-médecins ou aux chiropracteurs, sa compétence de médecin lui donne accès à toutes les thérapeutiques adaptées (médicaments, ceintures ou corsets, infiltrations, établissement d'un programme rééducatif pour le kinésithérapeute, suivi psycho-social en partenariat avec le médecin du travail ou le médecin-conseil).

Recherche et innovation

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La recherche en MPR se concentre sur des domaines novateurs visant à améliorer les résultats fonctionnels et la qualité de vie des personnes. Parmi ces axes, l’étude de la plasticité cérébrale joue un rôle clé pour mieux comprendre les mécanismes de récupération après une lésion neurologique. Les essais cliniques évaluent également l’efficacité des technologies émergentes, comme les exosquelettes pour la rééducation de la marche, les interfaces cerveau-machine, la stimulation magnétique transcrânienne ou la réalité virtuelle immersive pour stimuler l’apprentissage moteur. Par ailleurs, le développement de biomarqueurs, combinant neuroimagerie et intelligence artificielle, permet de personnaliser les traitements en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque patient. Ces avancées favorisent une approche de la réhabilitation fondée sur des preuves et adaptée aux besoins individuels. Toutefois, la rééducation conventionnelle se concentre davantage sur l'amélioration de l'autonomie des personnes, des activités et de la participation à la vie sociale[6]. Ces technologies doivent donc être intégrées de manière à répondre aux besoins spécifiques des individus, tout en préservant leur qualité de vie et leur inclusion sociale. En médecine physique et de réadaptation, il est crucial de maintenir un équilibre entre les innovations technologiques et une approche centrée sur l’humain, en valorisant les compétences cliniques, l’observation attentive et l’interaction personnalisée[7].

Rôles sociétaux

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La MPR joue un rôle essentiel dans la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap. En favorisant l’autonomie et l’inclusion, elle contribue à réduire les inégalités et à promouvoir une société plus accessible. Les médecins MPR et leurs équipes travaillent en collaboration avec les employeurs, les institutions éducatives et les urbanistes pour adapter les environnements aux besoins des personnes handicapées. De plus, la MPR participe à des initiatives de sensibilisation visant à changer les perceptions du handicap dans la société.

Elle s’appuie sur un réseau d’institutions médicosociales pour accompagner les patients dans leur parcours de soins et leur réinsertion sociale. Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) jouent un rôle central dans l’évaluation des besoins des personnes en situation de handicap et l’attribution de droits tels que la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). La RQTH, en collaboration avec les équipes de MPR, favorise l’accès ou le maintien dans l’emploi en permettant des aménagements adaptés dans le cadre professionnel[8].

Notes et références

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  1. [PDF] M.P.R. : Des médecins spécialistes au service des personnes handicapées, Paris, Syndicat français de Médecine Physique et de Réadaptation, coll. « le bulletin du SYFMER », , 16 p. (lire en ligne)
  2. J. N. Heuleu et O. Dizien, « La médecine physique et de réadaptation. D'où vient-elle ? Où va-t-elle ? », Annales de Réadaptation et de Médecine Physique, vol. 44, no 4,‎ , p. 187-191 (ISSN 0168-6054, DOI 10.1016/S0168-6054(01)00089-7, lire en ligne, consulté le )
  3. « Décret du 11 janvier 2022 relatif aux conditions techniques de fonctionnement de l’activité de soins médicaux et de réadaptation », sur Legifrance
  4. « SOFMER »
  5. « College Français des Enseignants de Médecine Physique et de Réadaptation »
  6. (en) David Putrino et John W. Krakauer, « Neurotechnology’s Prospects for Bringing About Meaningful Reductions in Neurological Impairment », Neurorehabilitation and Neural Repair, vol. 37, no 6,‎ , p. 356–366 (ISSN 1545-9683 et 1552-6844, DOI 10.1177/15459683221137341, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Hugo Ardaillon, Shams Ribault, Caroline Herault et Laure Pisella, « Striking the Balance: Embracing Technology While Upholding Humanistic Principles in Neurorehabilitation », Neurorehabilitation and Neural Repair, vol. 38, no 9,‎ , p. 705–710 (ISSN 1545-9683 et 1552-6844, DOI 10.1177/15459683241265887, lire en ligne, consulté le )
  8. « Qu'est-ce que la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ? », sur service-public.fr

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Gilles Rode et Pierre Volkmann, Handicap, médecine physique et réadaptation, guide pratique, Xavier Montauban SA, , 240 p. (ISBN 978-2-914990-00-4, OCLC 70811237, lire en ligne).
  • André Thévenon, Anne Blanchard et al., Guide pratique de médecine physique et réadaptation, Paris, Masson, , 253 p. (ISBN 2-294-01070-1, OCLC 62608999).
  • J.-M. Wirotius, « La médecine physique et de réadaptation : un monde professionnel en pointillés, et demain ? », Journal de Réadaptation Médicale : Pratique et Formation en Médecine Physique et de Réadaptation, vol. 29, no 2,‎ , p. 49-50 (ISSN 0242-648X, DOI 10.1016/j.jmr.2009.03.015, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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