Réflexe photomoteur

Le réflexe photomoteur ou réflexe pupillaire est la constriction physiologique de la pupille exposée à la lumière.

Réflexe photomoteur normal

Il peut être divisé en deux réflexes : le réflexe photomoteur direct et le réflexe photomoteur consensuel.

  • Le réflexe photomoteur direct correspond à la constriction pupillaire (myosis) en réponse à la stimulation lumineuse de la rétine de l'œil éclairé.
  • Le réflexe photomoteur consensuel s'observe lors de la constriction pupillaire controlatérale à la stimulation lumineuse.

Ce réflexe fait intervenir la rétine pour la perception du stimulus lumineux, le nerf optique (voie afférente du réflexe) pour la transmission du signal jusqu'au mésencéphale, le noyau d'Edinger-Westphal pour l'intégration centrale et le nerf oculomoteur (voie efférente motrice) pour la constriction pupillaire.

Une anomalie du réflexe photomoteur permet d'avoir une idée de la topographie de la lésion des voies nerveuses impliquées :

  • Lors d'une atteinte du nerf optique, il y a abolition des réflexes photomoteurs direct ipsilatéral et consensuel controlatéral à la lésion (l'information « lumineuse » n'est pas transmise au cerveau, la pupille de l'autre œil ne se contracte pas) mais conservation des réflexes photomoteurs consensuel ipsilatéral et direct controlatéral à la lésion (la motricité intrinsèque est intacte).
  • Lors de l'atteinte d'un nerf oculomoteur, les réflexes photomoteurs direct et consensuel ipsilatéraux à la lésion sont abolis par atteinte de la motricité oculaire intrinsèque (une mydriase paralytique unilatérale est souvent le signe d'un engagement temporal).

Mesure et calcul du réflexe photomoteur

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La mesure du réflexe photomoteur a considérablement évolué grâce à la pupillométrie quantitative (qPLR, quantitative Pupillary Light Reflex), une technologie permettant une évaluation objective et reproductible de la réponse pupillaire à une stimulation lumineuse. Contrairement à l’examen visuel traditionnel, souvent subjectif et influencé par l’expérience de l’observateur[1], un pupillomètre enregistre des paramètres précis tels que l’amplitude pupillaire et sa variation à la lumière, la latence, et la vitesse de constriction pupillaire.

Ces données sont particulièrement utiles en réanimation et aux urgences, où la surveillance neurologique des patients critiques est essentielle[2]. Elles permettent de détecter rapidement des altérations subtiles du système nerveux. Par exemple, chez les patients victimes d’un traumatisme crânien[1] ou en arrêt cardiaque[3], le qPLR peut aider à affiner le pronostic neurologique.

Parmi les dispositifs de mesure disponibles, le NeuroLight[4], un pupillomètre fabriqué en France, est un appareil qui ne nécessite pas de consommable et peut être utilisé directement au chevet du patient[1]. Ce type d’appareil non-invasif, qui protège l’orbite oculaire lors de l’examen, est un outil précieux pour les médecins et les infirmiers, notamment dans les situations où le suivi dans le temps de l’état neurologique est crucial pour orienter les décisions thérapeutiques[5].

Références

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  1. a b et c David Couret, Delphine Boumaza, Coline Grisotto et Thibaut Triglia, « Reliability of standard pupillometry practice in neurocritical care: an observational, double-blinded study », Critical Care (London, England), vol. 20,‎ , p. 99 (ISSN 1466-609X, PMID 27072310, PMCID 4828754, DOI 10.1186/s13054-016-1239-z, lire en ligne, consulté le )
  2. Merlin D. Larson et Vineeta Singh, « Portable infrared pupillometry in critical care », Critical Care (London, England), vol. 20, no 1,‎ , p. 161 (ISSN 1466-609X, PMID 27329287, PMCID 4916536, DOI 10.1186/s13054-016-1349-7, lire en ligne, consulté le )
  3. Tamarah Suys, Pierre Bouzat, Pedro Marques-Vidal et Nathalie Sala, « Automated quantitative pupillometry for the prognostication of coma after cardiac arrest », Neurocritical Care, vol. 21, no 2,‎ , p. 300–308 (ISSN 1556-0961, PMID 24760270, DOI 10.1007/s12028-014-9981-z, lire en ligne, consulté le )
  4. « Pupillométrie - NeuroLight | IDMED », (consulté le )
  5. Jerry P. Nolan, Ian Maconochie, Jasmeet Soar et Theresa M. Olasveengen, « Executive Summary: 2020 International Consensus on Cardiopulmonary Resuscitation and Emergency Cardiovascular Care Science With Treatment Recommendations », Circulation, vol. 142, no 16_suppl_1,‎ , S2–S27 (DOI 10.1161/CIR.0000000000000890, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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