Régiment Royal-La Marine
Le régiment Royal-La Marine également appelé régiment Royal-Marine est un régiment d’infanterie du royaume de France créé en 1669, devenu sous la Révolution le 60e régiment d'infanterie de ligne. Ce régiment a été directement impliqué lors de la journée des Tuiles du à Grenoble.
Régiment Royal-La Marine | |
Uniforme et drapeau du régiment Royal-La Marine en 1772 | |
Création | 1669 |
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Dissolution | 1797 |
Pays | France |
Allégeance | Royaume de France |
Type | régiment |
Rôle | infanterie de ligne |
modifier |
Création et différentes dénominations
modifier- : création du régiment Royal-La Marine
- 1671 : rattachement à l’armée de terre
- : renommé 60e régiment d'infanterie de ligne
Équipement
modifierDrapeaux
modifier3 drapeaux, dont un blanc colonel, « & croix blanche semée de fleurs de lys d’or », ainsi qu’aux croix blanches des 2 drapeaux d’ordonnance, « bleux & aurores »[1].
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régiment Royal-La Marine de 1669 à 1791 -
régiment Royal-La Marine drapeau colonel
Habillement
modifier-
régiment Royal-La Marine de 1720 à 1734 -
régiment Royal-La Marine de 1734 à 1757 -
grenadier du régiment Royal-La Marine de 1762 à 1776
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régiment Royal-La Marine de 1776 à 1779 -
régiment Royal-La Marine de 1779 à 1791 -
60e régiment d’infanterie de ligne de 1791 à 1797
Historique
modifierColonels et mestres de camp
modifier- : Henri Charles de Beaumanoir, marquis de Lavardin
- 1672 : N., comte de Clere
- : Antoine de Pas, marquis de Feuquières
- : Louis Fauste de Brichanteau, marquis de Nangis, brigadier le , †
- : Louis Armand de Brichanteau, marquis de Nangis, brigadier le , maréchal de camp le , lieutenant général le , maréchal de France le , †
- : Charles d’Angennes de Poigny, comte d’Angennes de Poigny, brigadier le , †
- : Louis Desmarets de Maillebois, baron de Châteauneuf, brigadier le
- : Louis de Pardaillan de Gondrin, marquis, puis duc d’Antin, brigadier le , maréchal de camp le , †
- : Louis de Durfort Duras, chevalier, puis comte, puis duc de Lorges, brigadier le , maréchal de camp le , lieutenant général le , †
- : Joachim de Dreux, chevalier, puis marquis de Dreux, déclaré brigadier en par brevet expédié le 1er mai, déclaré maréchal de camp en par brevet du , lieutenant général le
- : Louis-Marie-François-Gaston de Lévis, marquis de Mirepoix, brigadier le
- : Louis-Marie de Chapelle, comte de Jumilhac
- : Charles-Emmanuel, chevalier de Saint-Mauris
- : Philippe-Mathieu-Marie, comte de Lons
- : Agricole-Marie de Merle, marquis d’Ambert
- : Marie-Joseph-Gabriel-Apollinaire Morard d’Arcès
- : Henri-François Morille de Boulard
Composition
modifierLe , le régiment de Royal-La Marine fait étape aux Mées, ville étape de nombreuses armées à la fin du XVIIIe siècle, ce qui nous permet de connaître sa composition à cette date :
« Un major, un quartier maître-trésorier, deux porte-drapeaux, un chirurgien major, un aumônier, un adjudant, un tambour major, un armurier, 57 sergents, un cadet gentilhomme, 10 capitaines, 8 lieutenants, 11 sous-lieutenants, 807 grenadiers, caporaux, fusiliers, tambours et musiciens (…) Il leur a été fourni 1066 rations de bouche et 93 rations de fourrage (…) 36 chevaux de selle pour les officiers et 12 pour porter les éclopés et convalescents[2]. »
Campagnes et batailles
modifierLe , Colbert — qui s'est emparé des services de la Marine après avoir fait nommer en novembre Louis de Bourbon, le fils légitimé de Louis XIV, âgé de seulement deux ans, à l'Amirauté de France — fait paraître une ordonnance portant création de deux régiments destinés au service sur les vaisseaux et dans les colonies. Ils prennent les noms de « Royal-La Marine » et « Amiral ».
Le régiment Royal-La Marine est rattaché à la Flotte du Ponant.
La Marine royale manquant d’officiers de marine de qualité, il est prévu que les officiers de ces deux régiments auraient la possibilité de devenir officiers de marine. Dans le même esprit est constituée le , une « Garde de Monsieur l'Amiral », encore appelée « Garde de Monsieur le comte de Vermandois », qui est créée pour devenir une pépinière d'officiers de marine.
Louvois, le ministre de la Guerre proteste auprès du Roi contre la création de ces deux régiments qui échappent à son autorité. Colbert doit rapidement céder. Le , un nouveau règlement fait passer la nomination des officiers de ces deux régiments — attachés à la Marine depuis leur création — sous l'autorité du ministère de la Guerre, supprimant par là même à leurs officiers la possibilité de devenir officiers de marine. Il s'agit là du premier passage des bigors de la Marine à l'Armée de terre.
Le seul service sur mer de ces deux régiments sera bref. En , ils embarquent sur la flotte de Duquesne pour les îles Canaries et du Cap-Vert et seront de retour à Brest le .
Le , lors de la bataille décisive de Höchstädt, pendant la guerre de Succession d'Espagne, le Royal-La Marine fait partie de l’armée de réserve du maréchal de Marsin, prévue pour soutenir l'armée franco-bavaroise, placée sous le commandement du comte de Tallard et de Maximilien II Emmanuel, électeur de Bavière.
En 1720-1721 il stationne à Souppes sur Loing (Seine et Marne) et participe à la construction du canal du Loing: On en trouve des traces dans les registres paroissiaux de Souppes sur Loing dans lesquels sont mentionnés plusieurs décès et naissances d'enfants de soldats de ce régiment
Le , il participe à la bataille de Dettingen. L'année suivante, il participe aux sièges de Menin, d'Ypres puis de Furnes, avant de rejoindre l'armée du maréchal de Saxe à Courtrai.
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment conserve ses deux bataillons et est affecté au service de la Marine et des Colonies et à la garde des ports dans le royaume. L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[3]. Habit, collet, revers, veste et culotte blancs, parements verts, pattes d'ordinaires garnies de trois boutons, autant sur la manche, quatre au revers et quatre au-dessous : boutons blancs et plats, avec le no 44. Chapeau bordé d'argent.
De 1779 à 1782, le régiment Royal-La Marine participe à des opérations aux Antilles.
Le 1er bataillon du 60e régiment d’infanterie de ligne a fait la campagne de 1794 à l’armée de l’Ouest ; le 2e, embarqué à La Rochelle en 1792 pour Saint-Domingue, où il resta jusqu’en 1794.
Quartiers
modifier- Port-Louis et château de Brest[1]
- 1789 : basé à Vienne.
Mémoire et traditions
modifierPersonnalités ayant servi au Royal-La Marine
modifierJoseph Claude Vincent de Kermoysan, chevalier breton, est capitaine au régiment Royal-La Marine entre 1740 et 1750.
En 1780, Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy, fils de mousquetaire et futur chef chouan, entre au régiment du Royal-La-Marine, où il devient cadet-gentilhomme, et y restera douze ans.
La même année, Charles-Jean Bernadotte, futur Maréchal de France puis roi de Suède, commence sa carrière militaire en s'engageant, à dix-sept ans, comme soldat dans le régiment Royal-La-Marine. En 1785, il accède au grade de sergent, en 1788, à celui de sergent major, et le 7 février 1790, à celui d'adjudant.
Notes et références
modifier- Cinquième abrégé général du militaire de France, sur terre et sur mer, Pierre Lemau de La Jaisse, Paris, 1739
- Voir le site des « Amis des Mées »
- Ordonnance du roi, concernant l'infanterie françoise : du 10 décembre 1762
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Jean Boudriot et Michel Pétard, « Marine Royale - XVIIe et XVIIIe siècles », Éditions Ancre
- Chronologie historique-militaire, par M. Pinard, tomes 3, 5 et 7, Paris 1761, 1762 et 1764
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, t. 6, 1851, p. 92 à 107 [1]
Article connexe
modifier- 60e régiment d’infanterie (dernier régiment ayant entretenu la tradition du régiment Royal-La Marine)