Régiment d'infanterie de marine du Pacifique - Polynésie

Le régiment d'infanterie de marine du Pacifique - Polynésie (RIMaP-P) est une formation administrative de l'armée de terre française. Créé en 1916, il est dissous le , alors remplacé par le détachement terre de Polynésie (DTP/RIMaP-P) avec des effectifs réduits mais conservant les mêmes missions[1]. Le , le nom de RIMaP-P est redonné à l'unique régiment du Pacifique-Polynésie appartenant à la Défense. Elle fait partie des Forces armées en Polynésie française.

Régiment d'infanterie de marine du Pacifique - Polynésie
Image illustrative de l’article Régiment d'infanterie de marine du Pacifique - Polynésie
Insigne régimentaire du RIMaP-P.

Création 1916
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Régiment d'Infanterie de marine
Rôle Infanterie
Fait partie de Forces armées en Polynésie française
Devise Paruru te fenua
Inscriptions
sur l’emblème
Grande guerre 1914-1918
Libye-Égypte-Tripolitaine 1942
Tunisie 1943
Italie 1944
Hyères-Vosges 1944
Décorations croix de la Libération

croix de guerre 14-18 - 1 palme croix de guerre 39-45 - 5 palmes

Historique de la présence militaire en Polynésie française

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L'arrivée des Français au XVIIIe siècle

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1768 : les premiers Français débarquent à Tahiti, menés par Bougainville, un an après les premiers Anglais.

Pendant 70 ans, la présence française n’est pas significative mais Tahiti est une escale incontournable dans le Pacifique sud. L’accueil des navires français en Polynésie est toujours grandiose. À cette époque, les missions protestantes anglaises fleurissent sur tous les archipels et à Tahiti. À leur tête se trouve le pasteur Pritchard. A contrario, les missions catholiques françaises n'ont qu'une faible influence.

1838 : tentative du Roi Louis-Philippe d’imposer à la Reine Pōmare IV un protectorat. Premières révoltes fomentées par les Anglais sur le Fenua (île de Tahiti).

1843 : le Roi de France nomme Bruat comme gouverneur. Sa flottille débarque à Papeete où les premières troupes coloniales sont chargées d'instaurer le protectorat.

Le pasteur Pritchard est arrêté. Repli des insurgés sur la presqu'île de Taiarapu.

1844 : construction par les Français du fort de Taravao sur l’isthme, face à la presqu’île afin de contrôler ses accès. Le capitaine Mariani dirige les travaux. Il commande une centaine de marsouins (infanterie de marine) et une quarantaine de matelots ouvriers.

1844, mai et juin : batailles de Mahaena et de Haapape (pointe Venus) : les rebelles, contre le protectorat français, sont vaincus par des unités des 1er, 2e et 3e Régiment d’Infanterie de Marine, qui forment un bataillon depuis 1843.

 : attaque du fort de Taravao par les Tahitiens. Bombardement des villages par les troupes françaises.

, bataille de Mahaena : 441 soldats attaquent le camp rebelle tenu par 1 000 guerriers.

, Faa’a : les troupes françaises attaquent les Tahitiens avec 160 hommes.

Victoire française. Le même jour, à la pointe Vénus : 400 Français repoussent les Tahitiens.

20 au , Papeete : 2 attaques successives par les troupes rebelles.

, Punaauia : Bruat tente un débarquement. Il est défait par 600 Tahitiens.

, Papenoo : 1 200 soldats attaquent le camp, les Tahitiens s’esquivent.

, Punaruu : attaque du camp tahitien en passant par les sommets de la Fautaua, victoire française. Le même jour à Fautaua : attaque du bastion rebelle.

1846 : Les insurgés, installés entre le “plateau des orangers” et le Diadème, ne peuvent plus emprunter la vallée de la Punaruu fermée par un fort depuis peu. Renforcés par des volontaires Maohi, les soldats français s’emparent du Diadème en escaladant la falaise et enferment les rebelles dans la vallée. Leur capture met fin à deux années de guerre.

 : la reine revient sur Tahiti et place l’île sous le protectorat français avec l’appui des chefs tahitiens.

Le , la Reine Pomare signe une convention avec les Français et les Anglais, pour la poursuite du protectorat français dans les îles Sous-le-Vent.

L’infanterie coloniale s’installe en garnison à Papeete. L’arsenal est créé à Fare Ute.

L’actuelle Présidence abrite les Artilleurs de Marine dès 1868. En 1899, l’Infanterie de Marine les remplacera. La caserne prendra le nom du gouverneur de l’île : Bruat.

1888 : les Tahitiens deviennent citoyens français.

1898 : Tahaa et Raiatea passent de force sous protectorat français.

1899 : toute la Polynésie est sous le protectorat français.

1905 : diminution conséquente des effectifs militaires en Polynésie. Ne subsistent plus que : la « Zélée » (bateau de la Marine), 1 peloton d’infanterie coloniale et 1 peloton de réservistes.

La Première Guerre mondiale et les Polynésiens

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À la veille de la Première Guerre mondiale, la garnison de Papeete comptait 150 volontaires, 40 marins, 60 marsouins.

Le , alors que deux croiseurs allemands veulent faire le plein de charbon à Papeete, le lieutenant de vaisseau Destremau s’oppose à eux, mais les navires allemands bombardent la ville et feront deux morts. La Zélée est coulée.

Entre 1915 et 1916, 1 088 Tahitiens rejoignent à Nouméa le Bataillon Mixte du Pacifique par contingents successifs, qui deviendra en , le Bataillon Mixte de Marche du Pacifique.

Le bataillon rejoint les unités combattantes en .

Il enlève le village de Vesles-et-Caumont dans l'Aisne et reçoit la croix de guerre 14-18 avec une palme.

Après le retour au fenua (île de Tahiti) en 1919, le bataillon est dissous.

300 Polynésiens meurent en France lors de ce conflit.

L'après-guerre à Tahiti

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1926 : Un cyclone ravage les îles. Pour la 1re fois, l'armée intervient au profit de la population.

1930 : La guitare fait son apparition à Tahiti et suscite d'emblée un engouement marqué. Elle vaudra au bataillon du Pacifique le nom de « bataillon des guitaristes ».

1938 : création de la compagnie autonome d’infanterie coloniale de Tahiti[2]

La Seconde Guerre mondiale et les Tamarii volontaires au sein du Bataillon du Pacifique

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Le départ du Fenua

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En 1940, seule la compagnie autonome d’infanterie coloniale de Tahiti marque la souveraineté française en Polynésie. Elle est commandée par le capitaine Broche.

Félix Broche est né à Marseille le . À 18 ans, il part pour le Dahomey (actuel Bénin) où il occupera pendant 32 mois un poste à la compagnie française de l’Afrique occidentale. En 1926, il renonce à l’exemption dont bénéficient les jeunes français résidant aux colonies et est incorporé au 22e Régiment d’Infanterie Coloniale. En , il est admis au cours d’élève officier de réserve à Saint-Maixent. Il en sort sous-lieutenant et choisit de servir au 10e Régiment de Tirailleurs Sénégalais à Tunis. Son temps de service légal accompli, il prépare et réussit le concours d’entrée à l’École Militaire d’Infanterie et de Chars de Combat de Saint-Maixent. À sa sortie d’école en 1931, il choisit de servir de nouveau au 10e RTS. Il reste un an à Tunis et en , il est désigné pour servir à Madagascar au 1er Régiment Mixte stationné à Tananarive. Réaffecté au 10e RTS en 1935, le lieutenant Broche est choisi en pour remplir les fonctions d’adjoint au colonel commandant le Centre de Motorisation des Troupes Coloniales de Fréjus. Nommé capitaine le , il rejoint le , Tahiti pour y prendre le commandement de la compagnie autonome d’infanterie coloniale de Tahiti

En 1940, le général de Gaulle lance, à partir des studios de Radio Londres, l’appel du 18 juin. Cet appel va engendrer le ralliement de territoires d’outre-mer et notamment celui des Nouvelles-Hébrides le , des Établissements Français de l’Océanie avec Tahiti le et de la Nouvelle-Calédonie le .

Le capitaine Broche lance lui aussi un appel le , par le même moyen pour la formation du corps expéditionnaire français du Pacifique. Et dans les jours qui suivent, un millier d’hommes se présentent à la caserne pour former les rangs de ce bataillon du Pacifique. Le bataillon ainsi formé est composé de 50 cadres et de 550 hommes dont 300 Polynésiens : les Tamarii volontaires.

Il convient cependant de rappeler que le bataillon du Pacifique ne sera pas le seul à quitter le fenua. Ainsi un premier contingent est formé le . Il se compose de 65 officiers mariniers et marins, provenant de l’aviso Dumont d’Urville et de la marine des EFO. Le second contingent regroupe 22 mécaniciens et arrimeurs et 22 volontaires et quitte Tahiti le .

Quant au capitaine Broche, il est nommé commandant supérieur des troupes et doit rejoindre Nouméa. Promu au grade supérieur, il quitte le sol tahitien le . C’est donc le lieutenant Ravet qui doit former le corps expéditionnaire à Tahiti puisqu’il devient au départ du commandant Broche, commandant des troupes de Tahiti. Il va alors s’attacher à la préparation de ce contingent de volontaires en attendant le navire qui doit les emmener en Nouvelle-Calédonie. Ce bateau sans cesse reporté au lendemain est surnommé par les Tahitiens eux-mêmes : « ananahi » qui signifie « demain ». Finalement, les tamarrii volontaires quittent le fenua le .

Le , les 300 Polynésiens arrivent à Nouméa et font connaissance avec les 300 Calédoniens et Néo-Hébridais (au nombre d’une quinzaine) qui vont former le premier bataillon du corps expéditionnaire du Pacifique sous le commandement du commandant Broche. Ce bataillon est ainsi composé de deux compagnies de Polynésiens et de deux compagnies de Néo-Calédoniens et Néo-Hébridais.

Le , les 600 combattants du Pacifique reprennent la traversée à bord du Zealandia (paquebot néo-zélandais) pour rejoindre l’Australie et Sydney, qu’ils atteignent le .

Ils rejoignent alors le camp de Liverpool à une trentaine de kilomètres de Sydney. L’entraînement commence le et se compose de marches forcées, de maniements d’armes et de cours théoriques et pratiques.

La 1re division légère des Forces françaises libres est formée le , à Qastina en Palestine. Sous les ordres du général Legentilhomme, elle regroupe tous les éléments alors ralliés à la France Libre, dont notamment :

  • la 13e demi-brigade de Légion étrangère qui, après avoir participé à la campagne de Norvège, rejoint Londres en  ;
  • le 1er bataillon d'infanterie de marine, constitué à Ismaïlia, en Égypte ;
  • la presque totalité du 3e bataillon du 24e régiment d'infanterie coloniale, venu de Chypre en  ;
  • des bataillons de marche.

Progressivement, d'autres troupes viennent s'ajouter à celles d'origine.

L’arrivée du bataillon du pacifique au Moyen-Orient

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Le , le bataillon du Pacifique embarque à bord du RMS Queen Elizabeth et continue son entraînement à bord du paquebot. Le , il débarque au Moyen-Orient pour rejoindre le camp de Quastina qu’il quitte pour la Syrie le . Il atteint ainsi Damas par train le même jour puis rejoint le bivouac de Katana. L’instruction et l’entraînement se poursuivent avec du nouveau matériel qui est affecté au bataillon. Après la campagne de Syrie en 1941, la 1re division légère des Forces françaises libres se transforme en "Groupe de divisions des Forces françaises libres", comprenant les 1re et 2e divisions légères.

Le commandant Broche est promu lieutenant-colonel.

Le , le bataillon reprend la route en direction de l’Égypte.

Le , il traverse Le Caire et bivouaque au camp de Mena au pied des Pyramides.

Le , le bataillon prend place au sein du dispositif d’attaque du piton d’Halfaya où plusieurs bataillons allemands et italiens se sont retranchés. L’assaut est lancé le et l’ennemi se rend pratiquement sans combattre. 6 000 allemands et italiens sont faits prisonniers.

Le , le bataillon déborde Tobrouk avec la Division Française Libre (DFL) du général Koenig qui a reçu pour mission de former avec la brigade polonaise du général Anders, l’élément de recueil des unités anglaises en pleine retraite. Le , ils s’installent donc à El Mechili.

La bataille de Bir Hakeim et la poursuite de l’épopée en Afrique du Nord

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Le , la DFL s’installe en plein désert libyen à Bir Hakeim. La brigade continue l’aménagement de la position, commencée par les britanniques. Ainsi, 50 000 mines antichars sont enfouies autour de la position. Des tranchées, trous d’hommes, observatoires et positions pour les armes lourdes sont mis en place. Par ailleurs, le général anglais fait organiser des jock-colonnes, du nom du général écossais Jock Campbell, pour quadriller le secteur autour de Bir Hakeim.

Pour faire face aux troupes germano-italiennes, les Français disposent de pièces antichars : canons de 25, 47 et 75 mm, d'artillerie antiaérienne : canons Bofors AA de 40 mm et de mortiers de 60 et 81 mm. Ils sont en outre équipés d'une soixantaine de blindés légers chenillés Universal Carrier. La troupe est constituée notamment de deux bataillons de Légion étrangère, d'un bataillon d'infanterie de marine (BIM), du bataillon du Pacifique (BP), du 2e bataillon de marche de l'Oubangui, d'une compagnie nord-africaine, d'une compagnie de sapeurs-mineurs. La défense anti aérienne (DCA) est renforcée par une batterie anglaise. Au total, plus de trois mille sept cents hommes, qui bénéficient du soutien logistique et de la couverture aérienne des Britanniques.

Le , la 132e division blindée Ariete attaque la position par l’est et se heurte à la défense alliée.

32 chars sont détruits et une centaine d’italiens sont faits prisonniers.

Le , le lieutenant-colonel Broche quitte Bir Hakeim avec le bataillon du Pacifique pour rejoindre Retonda Signali. Lors de la reconnaissance de ce point, la situation à Bir Hakeim s’aggrave et cause le retour du bataillon le .

Le , l’ennemi appuyé par l’artillerie commence son attaque. Les défenses tiennent bon mais le , le lieutenant-colonel Broche est tué dans le bombardement de son QG. Le commandement décide peu après le repli de la position qui sera réalisé dans la nuit du 10 au . 900 soldats de la DFL trouveront la mort lors de l’exfiltration.

Lors de ces missions, le lieutenant-colonel Broche avaient fait travailler ses radios en tahitien de manière à déjouer les écoutes allemandes, notamment lors du repli du .

Le , en raison des pertes subies à Bir Hakeim, le BIM et le BP fusionnent pour former le bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP).

Après la victoire d’El Alamein, le BIMP fait jonction avec la colonne Leclerc, le et combat alors en Tripolitaine et dans le sud-tunisien. Regroupant les éléments des Forces françaises libres combattant aux côtés des troupes britanniques en Libye, la 1re division française libre est créée le . Le , le bataillon reprend sa place au sein de la DFL et combat dans le Djebel Garci. Le la campagne de Tunisie est terminée.

Le le bataillon se met en route pour la région de Sousse puis retourne en Tripolitaine. L’unité traverse alors une période calme consacrée à l’instruction. La 1re division française libre devient 1re division motorisée d'infanterie en août 1943 puis 1re division de marche d'infanterie en . Le , elle embarque à Bône à destination de l’Italie.

L’arrivée du bataillon en Italie puis en France

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Le , le bataillon débarque à Naples et se regroupe dans la région d’Avellino. Le front est alors stabilisé le long du Garigliano et de la ligne Gustav. L’attaque est lancée le . La division à laquelle appartient le BIMP s’empare de San Andréa. La ligne Gustav est alors rompue. Le , le bataillon exploite son succès en direction de San Appolinare et San Ambrogio. Il s’empare ensuite des boucles du Garigliano et du Liri le , qu’il franchit le . Le front allemand est alors enfoncé. Rome est prise le et le , l’action est relancée en direction de Sienne. Le , la division est relevée et dirigée vers le sud de l’Italie en prévision du débarquement dans le sud de la France.

Le , le bataillon arrive à Tarente et prépare le débarquement sur le sol français. Il embarque le 7 et débarque le à Cavalaire.

Le bataillon atteint Hyères le puis s’empare du Golf Hôtel en capturant de nombreux prisonniers. Toulon est atteint le 24, le bataillon participe alors à la réduction des dernières résistances. Il atteint ensuite la région de Nîmes le puis celle de Lyon le .

Le , la division à laquelle appartient le bataillon reçoit l’ordre de relever une division américaine dans la région de Lure en Haute-Saône. Le , le bataillon atteint Magny-Jobert puis Ronchamp au début d’octobre après de violents combats.

Les soldats du Pacifique sont alors relevés le et passent l’hiver dans la région parisienne. Cependant le BIMP réorganisé avec ses nouvelles recrues poursuit son avancée vers l’Alsace. Il participe alors à la conquête de Giromagny à 15 km de Belfort. Puis pour prêter main-forte aux formations FFI de Bordeaux, il est envoyé à Royan et participe à la réduction de la poche de résistance allemande dans cette région.

Il regagne alors l’Alsace le et doit protéger les abords de la ville de Strasbourg, menacée par une offensive allemande. Strasbourg est sauvée le . Le , le bataillon prend part à la réduction d’une poche de résistance dans la région de Colmar.

La ville est libérée le . Après une courte période de repos, le bataillon est envoyé le sur le front des Alpes pour s’emparer du massif de l’Authion.

Le , le général de Gaulle remet au bataillon la croix de la libération.

Dans les Alpes, l’attaque est lancée le . Le 12, le bataillon fait tomber un des derniers bastions de l’Authion. La division à laquelle appartient le bataillon va alors exploiter son succès jusqu’en Italie. Turin n’est alors qu’à quelques kilomètres quand l’Allemagne capitule le . Les soldats du Pacifique relevés du front à la fin de l’année 1944 séjournent dans la caserne Latour Maubourg à Paris jusqu’en .

La 1re DFL est dissoute le . Ils rejoignent alors Saintes en Charente-Maritime où ils restent jusqu’à Noël 1945. Puis ils partent en direction de Saint Laurent du Var près de Nice, où ils restent jusqu’en . Ils embarquent à Marseille, le , à bord du Sagittaire en direction de Papeete. Après une dernière escale à Fort de France en Martinique, ils foulent enfin le sol de Tahiti le .

À son retour du Pacifique, le BIMP est dissous.

Au cours de cette épopée, 76 tahitiens sont morts pour la France.

La seconde moitié du XXe siècle

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Le , le Bataillon Mixte d’Infanterie Coloniale du Pacifique créé en 1948 en Nouvelle-Calédonie envoie un détachement à Tahiti. En 1958, le BMICP devient le Bataillon d’infanterie de marine du pacifique (BIMP) et le la compagnie autonome se transforme en Bataillon d’Infanterie de Marine de Tahiti (BIMaT)[3], sous les ordres du chef de bataillon Delayen, héros de la seconde guerre mondiale et d’Indochine. La 2e compagnie s’installe à Faa’a. La 1re compagnie rejoint Taravao et remet le fort en état cette même année.

Essais de 1966 à 1974 à Mururoa et Fangataufa en atmosphère, puis en souterrain à partir de 1975, jusqu'à la suspension des essais par François Mitterrand en .

1977 : la Polynésie reçoit son nouveau statut qui la pourvoit d'un gouvernement territorial.

1980 : la caserne Bruat prend le nom de quartier lieutenant-colonel Broche.

 : Changement d’appellation pour devenir le Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique - Polynésie[2].

Les défis du XXIe siècle

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Jusqu'en , le 5e Régiment Étranger (Légion étrangère) veille sur l’atoll de Moruroa. À partir de 2000, cette mission est confiée au Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie.

En 2012, le RIMaP-P prend l’appellation de Détachement Terre Polynésie / Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique – Polynésie[4], en vue de sa dissolution. Le régiment a alors subit de grosses diminutions d’hommes et de moyens[5]. Ainsi, la 1re compagnie de combat, surnommée « les sauvages », qui était détachée à Taravao, dans le fort à la limite de la presqu’île, a été dissoute.

Le régiment disposait par ailleurs de trois centres d’instruction spécialisée :

  • l’un aux techniques commandos de franchissement situé au Belvédère de Pirae,
  • un autre aux activités nautiques, implanté à Tautira sur la presqu’île
  • et le dernier destiné à l’apprentissage des techniques de vie et de combat dans la jungle polynésienne, implanté au Faaone.

Ils ont été fermés lors de cette période.

Finalement, le régiment n’a pas été dissous.

Depuis le il a repris son appellation de RIMaP-P, et relance les activités d'aguerrissement et de présence dans tous les archipels de Polynésie.

Le régiment actuel

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Entrainement de militaires français et américains à Faoone le 27 septembre 2016.

Présentation du RIMaP-P

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L’organisation et l’implantation du régiment

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Le RIMaP-P est principalement implanté sur la commune d’Arue (3 km du centre de Papeete) dans la caserne lieutenant-colonel Broche où il dispose d’un poste de commandement (PC) et de quatre compagnies. Le régiment partage la caserne avec le régiment du service militaire adapté de Polynésie française mais également de nombreux autres services interarmées.

Le quartier dispose d’un stade et d’une salle de musculation. Le régiment et les Forces armées en Polynésie française proposent à leurs ressortissants et à leurs familles de nombreux clubs de loisirs culturels polynésiens ou sportifs à dominante maritimes : plongée, va’a (pirogue), voile.

La compagnie de commandement et de logistique (CCL), à vocation essentiellement administrative et technique, participe aux missions de service intérieur et de présence du régiment. Elle est apte à mettre sur pied, en cas de crise ou de catastrophe naturelle, un PC régimentaire et un soutien logistique approprié. Elle est composée de permanents essentiellement, affectés en Polynésie pour une période de trois ans.

La 2e compagnie et la 4e compagnie sont des unités mises en place pour quatre mois : chaque compagnie est composée de deux sections de 27 hommes provenant de régiments de métropole. Ces militaires sont en mission de courte durée (MCD) et retournent dans leurs régiments respectifs à l’issue de la mission en Polynésie.

La 3e compagnie, composée exclusivement de réservistes du Fenua, est en mesure de mettre sur pied sur préavis très court, un groupe ou une section de combat avec tout ou partie d’une section de commandement. Elle développe et entretient les savoir-faire nécessaires à l’exécution des missions communes de l’armée de terre et participe aux exercices régimentaires et interarmées annuels ainsi qu’aux contrôles organisés par le corps.

Le régiment dispose aussi d’un cynodrome, à Papeari (60 km du centre de Papeete), où les spécialistes maîtres-chiens entraînent leurs chiens aux missions de sécurité. Le dépôt de munitions de Papeari et le champ de tir du Faaone dépendent également du régiment.

Les missions du RIMaP-P

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Le régiment détache en permanence 17 hommes qui se relayent tous les mois sur Moruroa pour participer à l’entretien de l’île (bucheronnage, défrichage…) et à sa surveillance (patrouilles terrestres et maritimes). Lors de la relève des militaires en missions de courte durée, la permanence est assurée par la 3e compagnie.

Les compagnies « tournantes » réalisent également des missions d’aides aux populations.

Les missions Teramaii, au cours desquelles trois militaires du régiment partent en reconnaissance pour deux à quatre jours sur une île de la Polynésie. Elles sont généralement suivies de missions Taamuraa, lors desquelles une section est projetée pour deux semaines sur une île. Lors des missions Taamuraa, la section réalise des chantiers communaux en collaboration avec les habitants de l’île, afin de renforcer les liens armée-nation et pour aider les populations. Ces missions permettent également de se renseigner sur ces îles et les militaires métropolitains découvrent par la même occasion la culture polynésienne. Les plus jeunes Polynésiens découvrent alors aussi ce qu’est l’armée.

Les missions Teramaii permettent de s’intéresser à l’organisation de l’île en général et sur ses infrastructures. Lors de ces missions, les militaires repèrent d’éventuels chantiers pouvant être réalisés lors de mission Taamuraa et expertisent le matériel nécessaire. Un premier contact est alors établi avec les habitants.

Une des missions principale du RIMaP-P est d’assurer la protection des populations en cas de catastrophes naturelles (cyclones, tsunami…). Pour cela le régiment dispose de lots cyclones (tronçonneuses, pelles, pioches…) et les sections sont prêtes à intervenir sur l’ensemble du territoire en cas de sinistre, réservistes comme militaires en mission de courte durée.

En , à la suite des fortes inondations survenues à Tahiti dans la nuit du 21 au , le régiment a déployé plus de 150 hommes par jour pendant une semaine sur le fenua.

Les militaires en missions de courte durée réalisent également une séquence d’entraînement opérationnel au cours de leur mandat en s’entraînant au tir, au combat sur la presqu’île et un contrôle opérationnel est systématiquement organisé pour évaluer le niveau des militaires au combat. Des exercices régimentaires sont organisés tous les ans, comme l’exercice Koa Moana qui s’est déroulé en 2016 en collaboration avec les US Marines.

Les soldats du RIMaP-P assurent également la sécurité de sites militaires sensibles de Tahiti.

Filiation du RIMaP-P

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  •  : bataillon mixte du Pacifique,
  •  : bataillon de tirailleurs du Pacifique,
  • au  : bataillon de marche du Pacifique,
  • 1938 : compagnie autonome d'infanterie coloniale de Tahiti
  • 1941 : bataillon du Pacifique,
  • 1942 : bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique après la fusion avec le 1er bataillon d’infanterie de marine,
  • 1948 : détachement autonome de Tahiti,
  • 1959 : détachement autonome d’infanterie de marine de Tahiti,
  •  : bataillon d’infanterie de marine de Tahiti,
  •  : régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Polynésie,
  •  : détachement Terre Polynésie / RIMaP-P.
  •  : régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Polynésie.

Inscription sur l'emblème du RIMaP-P

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Il porte, cousu en lettres d'or dans ses plis :

Décorations du RIMaP-P

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Fourragères du RIMaP-P

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Fourragère aux couleurs de la Croix de l’Ordre de la Libération (depuis le )

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Fourragère avec olive aux couleurs de la Médaille militaire de la Croix de guerre 1939-1945

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Traditions

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La fête des troupes de marine

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  • Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de Bazeilles, ce village qui a été quatre fois repris et abandonné sur ordres, les et le .

Et au nom de Dieu, vive la coloniale

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  • Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments.

Chant du régiment

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Chant régimentaire du RIMaP-P en Tahitien[6]

MATOU TEIE TAMARII VOLONTAIRES (nous sommes des enfants volontaires)
O TA OE I TITAU MAI NEI (que tu as appelés)
TE FAARII NEI MATOU I TE TURE (nous acceptons ta loi)
NO TO TATOU HAU METUA (de la part de la mère patrie)

TEIE MAI NEI TO MAU TAMARII (voici les enfants volontaires)
O TA OE I TITAU MAI NEI (que tu as appelés)
TEI HIA ROA TO'NA TAURAA, TE VAHI O TEI POHE (ils sont sur la piste prêts à embarquer, vers un lieu où la mort rôde)

Notes et références

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  1. « 3 bases aériennes et 1 régiment ont été dissous cette semaine (MàJ) », sur Zone Militaire, (consulté le )
  2. a et b Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 99
  3. Antoine Champeaux, « Le patrimoine de tradition des troupes indigènes », Revue historique des armées, no 271,‎ , p. 89–106 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
  4. Gilles Aubagnac, « Les présences du monde dans les deux conflits mondiaux », senat.fr « Rapport d'information fait au nom de la délégation sénatoriale à l’outre-mer (1) sur la rencontre Histoires Mémoires Croisées « Des champs de bataille aux réécritures de l'Histoire coloniale » du 8 juillet 2014 »,‎ , p. 32-33 (lire en ligne)
  5. « Les armées vont supprimer 1.000 postes en Polynésie française », sur Zone Militaire, (consulté le )
  6. « Régiment d'Infanterie de Marine du Pacifique (Polynésie) », sur troupesdemarine.org (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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