Région viticole américaine

zone viticole des Etats-Unis

Une région viticole américaine (en anglais American Viticultural Area, abrégé AVA) est une zone viticole aux particularités géographiques spécifiques, et dont les limites sont définies par l'Alcohol and Tobacco Tax and Trade Bureau (TTB) du gouvernement américain. Le TTB définit ces régions à la requête de viticulteurs et d'autres parties. Au , il existait 187 AVA dans 30 États américains, dont plus d'une centaine en Californie[1].

Avant l'instauration du système d'appellation des AVA, les appellations d'origine pour les vins américains reposaient sur les frontières des comtés et États d'où provenaient les grappes utilisées. Ces appellations existent toujours et restent utilisées, mais sont distinctes de celles des AVA.

Leur superficie peut varier considérablement de l'une à l'autre, de 67 300 km² pour l'Ohio River Valley à seulement 25 hectares pour Cole Ranch, dans le comté de Mendocino en Californie. La première AVA à être reconnue fut celle d'Augusta, à Augusta, dans le Missouri, le .

Contrairement aux appellations européennes, une AVA ne désigne qu'une zone géographique. Elle ne restreint ou ne prescrit en rien le type de cépage utilisé, les méthodes de vinification ou le rendement. Ces critères peuvent cependant être utilisés par les pétitionnaires lors de leur requête pour définir une nouvelle AVA.

Vignoble de la Napa Valley

Conditions modifier

AVA Paso Robles

La législation actuelle impose les conditions suivantes pour la définition d'une AVA :

  • Preuve que le nom proposé pour l'AVA suggère la zone définie par sa réputation au niveau local ou national ;
  • Preuve historique ou contemporaine que les limites suggérées sont légitimes ;
  • Preuve que les conditions viticoles comme le climat, la terre, l'altitude et le relief ou la géologie sont distinctes.

85 % des raisins utilisés pour produire un vin doivent provenir de la zone définie par une AVA pour pouvoir utiliser le nom de l'AVA en question sur l'étiquette.

Les limites des États ou des comtés — par exemple celles de l'Oregon ou du comté de Napa — ne correspondent pas à celles des AVA, même si elles en portent le nom. Par ailleurs, une AVA peut chevaucher plusieurs comtés, voire plusieurs États.

Une vigne peut exister dans plus d'une AVA, et il existe des sous-AVA. Ainsi, les AVA Santa Clara Valley et Livermore Valley sont incluses dans le territoire de l'AVA San Francisco Bay Area, qui se situe elle-même à l'intérieur de l'AVA Central Coast.

Le processus d'approbation des AVA par l'Alcohol and Tobacco Tax and Trade Bureau a été suspendu en à la suite de l'examen d'une demande de la part d'une association de viticulteurs de la vallée de Napa pour la création d'une nouvelle région viticole nommée d'après la localité de Calistoga, dont les conséquences pourraient être la disparition de marques portant le nom d'un lieu correspondant à une AVA, ainsi que l'impossibilité pour un vin produit dans un vignoble au sein d'une AVA de porter le nom de l'AVA incluant la région viticole plus restreinte[2]. L'affaire provoque un débat au sein de la communauté viticole américaine, où certains estiment que les AVA ont avant tout une vocation de marketing, ne correspondant pas toujours à une zone géographique distincte, et voudraient voir le système remis en cause et amélioré.

On peut voir dans la mise en place des AVA comme un processus d'appropriation social et économique de la viticulture et de l'œnologie par les Californiens, se différenciant bien avant les années 60 des modèles européens, notamment français et italiens, par des techniques et des méthodes de production comme de commercialisation originales. L'importation dès le XIXe siècle de cépages de traditions française, italienne, allemande, et plus largement européenne par des migrants, des entrepreneurs, des viticulteurs laisse peu à peu place à de nouvelles formes de viticulture, d'œnologie, de marketing et de communication. C'est pourquoi, nous pouvons parler de nouveautés et de différences, à partir pourtant de cépages cultivés depuis des milliers d'années en Europe. Certains anthropologues, historiens et sociologues (Julien Lefour) parlent de métissage culturel. Depuis les années 70, certaines producteurs de vins californiens ont peu à peu démontré la typicité ou les spécificités tant gustatives qu'économiques de leur production, se démarquant des modèles européens, prouvant que la société humaine tend à la fois à l'universalité comme à la diversité[3].

Régions existantes modifier

Ci-dessous la liste des AVA existantes, par région :

AVA californiennes modifier

Une liste des régions viticoles américaines de l'État de Californie inscrites auprès de l'Alcohol and Tobacco Tax and Trade Bureau.

AVA du nord-ouest américain modifier

Une liste des régions viticoles américaines du nord-ouest américain, qui désigne les États de l'Oregon et de Washington :

AVA de la côte est modifier

Une liste des régions vinicoles américaines de la côte est américaine :

AVA du centre des États-Unis modifier

Une liste des régions viticoles américaines restantes :

Notes modifier

  1. (en) Authorized Wine Appellations of Origin – U.S. Viticultural Areas [PDF] sur le site du TTB.
  2. (en) Alan Goldfarb, « The Big Freeze: Money and Politics Stop AVA Petitions in Their Tracks », 9 août 2007, Appellation America.com.
  3. Julien Lefour, Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?, Communications, n°77, 2005, 16 p. (Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable gratuitement sur http://www.persee.fr.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier