Le raid de Nuseirat est une opération de l'armée israélienne sur le camp de réfugiés palestinien de Nuseirat dans la bande de Gaza le pendant la guerre entre Israël et le Hamas de 2023-2024. Celle-ci a pour but de libérer quatre otages israéliens capturés lors de l'attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023.

Une équipe de la force de police anti-terroriste Yamam rejoint 3 des otages et les extrait de la maison où ils étaient détenus.

Si cette opération est un succès du point de vue israélien en permettant de libérer les otages, elle est très critiquée sur la scène internationale pour l'utilisation de véhicules humanitaires et son nombre de blessés ou de morts du côté palestinien (+ de 200) lors de l'assaut. Selon le New York Times, cette opération, planifiée depuis plusieurs semaines, avait été annulée en attendant le meilleur moment pour surprendre le Hamas[1].

Initialement baptisée « Graines d’été », la mission a été renommée « Opération Arnon » en hommage au policier Yamam Arnon Zamora, tué pendant l’assaut[2].

Préparation

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Cette mission nécessite des semaines de préparation, le temps de recueillir des informations et d’organiser le sauvetage des captifs sans risquer leur vie[2]. Quelques jours avant son lancement, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, son ministre israélien de la Défense, rencontrent de hauts responsables de la Défense pour discuter des risques de l’opération et des scénarios possibles[2].

Déroulement

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Après avoir reçu des informations sur l'emplacement des otages israéliens, l'armée israélienne lance l'assaut le 8 juin à 11h du matin, en plein jour pour surprendre le Hamas[1]. Le commando cible d'abord l'infrastructure du Hamas, puis s'infiltre dans le camp de réfugiés soutenu par des bombardements intensifs[1]. Certains membres des forces spéciales israéliennes sont déguisés en portant des uniformes du Hamas[1] ou du jihad islamique[3]. Des véhicules à usage humanitaire sont également utilisés pour le transport de troupes, notamment un camion réfrigéré[3]. En appui, des tirs d'artillerie, de chars et des frappes aériennes ciblent des combattants présumés du Hamas[3].

Selon un porte parole de l'armée israélienne, les otages se trouvaient dans deux bâtiments différents, de trois ou quatre étages[3], dans des pièces verrouillées et entourés de gardes armés[2]. Les forces armées israéliennes lancent donc simultanément deux opérations, une pour chaque groupe d’otages[2].

Une fois les otages récupérés, ces derniers sont évacués dans deux hélicoptères, tandis que le repli des soldats israéliens est couvert par des bombardements aériens[1].

Le nombre de morts palestiniens est très élevé en raison des échanges de tirs et des bombardements israéliens en appui aux soldats déployés[3]. Le bilan du nombre de Palestiniens tués est estimé entre 100 (selon Tsahal) et 274 (selon le Hamas), auxquels s'ajoutent jusqu'à 700 blessés[1], dont des personnes dans un état critique[3]. De nombreux enfants font partie des victimes, selon Médecins Sans Frontières, qui déplore que "des enfants trop jeunes pour marcher sont démembrés, éviscérés et tués par l’armée israélienne"[4]. Un officier israélien est également tué lors de cette opération[1]. Des maisons sont également détruites, résidentielles mais aussi des magasins, ainsi que des voitures[3].

Réactions

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Si dans un premier temps le succès de cette opération destinée à libérer des otages est salué par les observateurs internationaux, le bilan très élevé de victimes civiles palestiniennes provoque plusieurs condamnations[5].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Ambre Angliviel de La Beaumelle, « Ce que l'on sait sur l'opération israélienne de libération des otages », L'Orient le Jour,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d et e « Libération de quatre otages à Gaza : récit de la "complexe" opération "Graines d’été" », sur L'Express, (consulté le )
  3. a b c d e f et g « A Gaza, des habitants terrifiés lors de l'opération de libération des otages », L'Orient le Jour,‎ (lire en ligne)
  4. Médecins Sans Frontières, « Gaza : « Des enfants trop jeunes pour marcher sont démembrés, éviscérés et tués par l’armée israélienne, c’est la réalité de cette guerre » »
  5. « Gaza. La libération de quatre otages israéliens aurait causé la mort d’au moins 274 Palestiniens », sur Courrier international, (consulté le )

Articles connexes

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