Le raid sur Amdjereme est un combat qui a eu lieu à Amdjereme (en), dans l'Ouaddaï au Tchad, le [1], deux semaines seulement après que le Tchad et le Soudan ont signé l'accord de Tripoli dans lequel les gouvernements des deux pays se sont engagés à mettre fin à leur soutien aux rebelles opérant dans leurs pays respectifs.

Raid sur Amdjereme

Informations générales
Date 6 mars 2006
Lieu Amdjereme (en), Tchad
Issue Rupture de l'accord de Tripoli et reprise du conflit tchado-soudanais
Belligérants
Janjawids Armée du Tchad
Pertes
Inconnu Inconnu

Contexte

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Depuis 2003, le Tchad connaît des conflits permanents à sa frontière orientale. Cette situation a des conséquences très importantes sur la vie des Tchadiens : l'afflux de réfugiés des deux côtés de la frontière tchado-soudanaise, les incursions de groupes armés dans des villes de l’est comme Goz Beïda, Am Timan, Abéché, et même jusqu’à N'Djaména. Le gouvernement tchadien affirme que le pays est victime d’une agression soudanaise, Khartoum cherchant à chasser les populations noires de la région du Darfour et à islamiser les populations tchadiennes[2].

Déroulement

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Selon les forces tchadiennes, l'attaque commence lorsque les Janjawids, des miliciens soudanais, aidés par le gouvernement soudanais, traversent la frontière soudanaise vers le Tchad et attaquent le village d'Amdjereme (en). Selon le ministre tchadien des Communications, Hourmadji Moussa Doumgor, les Janjawids volent « 700 chameaux, 1 000 vaches et 1 500 moutons et autres biens appartenant à des citoyens pacifiques. Cette nouvelle attaque des Janjawids constitue une violation flagrante de l'accord de Tripoli et le gouvernement soudanais doit être tenu pour responsable »[3]. Cette dernière incursion des milices gouvernementales soudanaises sape les efforts soutenus par l'Union africaine et la Libye pour rechercher une solution durable au conflit entre les deux pays[4].

Dans le rapport du gouvernement, il est indiqué que l'armée tchadienne échange des coups de feu avec les rebelles et les chasse jusqu'au Soudan. Elle récupère et restitue le bétail aux citoyens d'Amdjereme.

Le gouvernement du Tchad accuse le Soudan d'avoir soutenu les rebelles du Front uni pour le changement démocratique dans le passé, comme lors de la bataille de Borota et de la première et de la deuxième bataille d'Adré. Le président tchadien Idriss Déby est particulièrement préoccupé par les récentes défections de haut niveau au sein de l'armée tchadienne vers le Soudan. Il s'agit de la deuxième attaque dans la région en trois jours[5].

Voir également

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Références

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  1. (en) Christine Pawlitzky and Babett Jánszky, « Sources of violence, conflict mediation and reconciliation: a socio-anthropological study on Dar Sila. »,
  2. Doual Mbainaissem, « Conflits au Tchad et au Darfour », Outre-Terre, vol. 17, no 4,‎ , p. 357–370 (ISSN 1636-3671, DOI 10.3917/oute.017.0357, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Chad accuses Sudan of cross-border raids », sur The Mail & Guardian, (consulté le )
  4. "CHAD: Government accuses Sudan of more attacks against civilians near border", IRIN, March 9, 2006.
  5. « Chad sacks 70 army officers after defections », Reuters,‎ (lire en ligne)