Ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre
Le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre, survenu le , est le dernier ralliement dans le Pacifique de l'été 1940. Il s'agit malgré tout de l'un des tout premiers territoires de l'Empire Français à rejoindre le général de Gaulle.
Date | |
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Lieu | Nouvelle-Calédonie |
Cause | Armistice du 22 juin 1940 |
Résultat |
Poursuite de la guerre aux côtés des Britanniques Création du Bataillon du Pacifique |
Appel du général de Gaulle sur les ondes de la BBC | |
Ralliement des Nouvelles-Hébrides à la France Libre | |
Ralliement des Établissements Français d'Océanie à la France Libre | |
Le gouverneur Georges Pélicier est remplacé par le Lieutenant-colonel Denis, commandant supérieur des troupes en Nouvelle-Calédonie | |
Henri Sautot débarque à Nouméa ; le Lt-Col. Denis est arrêté et la colonie se rallie | |
Le capitaine Félix Broche, alors à Papeete, est nommé commandant supérieur des troupes dans le Pacifique par le général de Gaulle[1] | |
Le Bataillon du Pacifique quitte Nouméa avec Broche à sa tête pour être intégré aux Forces Françaises Libres au Moyen-Orient |
Événements
modifierDès juin et , des voix s'élèvent parmi les notables et dans la population en faveur de la poursuite de la guerre aux côtés des Britanniques et pour rejeter l'armistice conclu avec les Allemands par Pétain. Le notaire Michel Vergès, ancien combattant de 14-18 et membre d'un des « Comités de Gaulle » en Nouvelle-Calédonie, rédige un manifeste allant en ce sens, connu sous le nom de « Manifeste Vergès ».
Ces voix sont relayées par le Conseil général auprès du gouverneur Georges Pélicier. Ce dernier entretient un comportement équivoque et sans grande fermeté, « n’ordonnant l’exécution des mesures prescrites par le ministre des colonies que dans la mesure où elles ne contrecarraient pas l’opinion de ses administrés »[2]. Désapprouvé par le Conseil dès le , il s'attire ainsi l'opprobre des Calédoniens aussi bien que du gouvernement de Vichy qui le remplace par le lieutenant-colonel Denis, commandant supérieur des troupes dans l'archipel, à compter du [3].
Le , Henri Sautot, commissaire-résident aux Nouvelles-Hébrides, ralliées à la France libre en juillet 1940, débarque à Nouméa sur ordre de de Gaulle et, porté par la population et le Conseil général, arrête et remplace le gouverneur Denis avant de proclamer le ralliement territoire du à la France libre le jour même.
Nommé commandant supérieur des troupes dans le Pacifique sous les ordres du gouverneur Sautot par le général de Gaulle le , le capitaine Félix Broche, jusqu'alors chef de l'armée à Tahiti, rejoint Nouméa. Il prend par la suite la tête du corps expéditionnaire qui quitte le territoire le et devient le Bataillon du Pacifique, dans lequel combattent de nombreux acteurs du ralliement.
À compter de 1942, une importante force américaine est basée en Nouvelle-Calédonie, dirigée par le général Alexander Patch.
La Nouvelle-Calédonie reçoit la médaille de la Résistance française en en tant que collectivité. Henri Sautot et Michel Vergès sont, pour leur part, faits Compagnons de la Libération en et .
Toponymie
modifier- Une Esplanade du existe à Nouméa, sur le Mont Coffyn : s'y trouvent une Croix de Lorraine monumentale (inaugurée le ) et une liste des combattants néo-calédoniens du second conflit mondial.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- François Broche, Le bataillon des guitaristes, l'épopée inconnue des F.F.L. de Tahiti à Bir-Hakeim, 1940-1942, Paris, Fayard, 1970.
- Jean-Marc Regnault et Ismet Kurtovitch, Les ralliements du Pacifique en 1940. Entre légende gaulliste, enjeux stratégiques mondiaux et rivalités Londres/Vichy, Revue d’histoire moderne et contemporaine, 49-4, 2002, p. 71-90.
- Yacine Benhalima, Le Bataillon du Pacifique, 1940 - 1946, Paris, L'Harmattan, 2021 (ISBN 978-2-343-23679-7)
Références
modifier- Ordre de la Libération
- J.M. Regnault et I. Kurtovitch (2002), p. 80
- Musée de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie