Ramdane Touhami

directeur artistique et designer français

Ramdane Touhami, né le à Montauban, est un directeur artistique, créateur de mode, designer, DJ et entrepreneur français[1].

Ramdane Touhami
Ramdane Touhami au Japon (juillet 2019).
Biographie
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Souvent qualifié de touche-à-tout par la presse internationale[2], il érige ses affaires dans le milieu de la mode, de l'art, des relations publiques, de la cosmétique et de la parfumerie depuis le début des années 1990.

Il relance en 2014 la maison parisienne de parfumerie et de cosmétique, Officine Universelle Buly 1803 créée au début du XIXe siècle par Jean-Vincent Bully. Cette marque est rachetée par LVMH en octobre 2021.

Il est également connu pour avoir repris l'entreprise Cire Trudon.

Biographie

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Ramdane Touhami est né et a grandi à côté de Toulouse, dans le sud-ouest de la France. En 1993, alors qu’il est seulement lycéen, il crée le premier t-shirt « Teuchy », en s’inspirant de la marque « Stüssy ». Par la suite, il parodie une deuxième marque, Timberland, sur un t-shirt « Teuchiland », avec un logo au style semblable à celui de la marque.

Début 1996, il lance « King Size »[source secondaire souhaitée], une marque française de vêtements de skate, une marque de streetwear qui sera distribuée dans soixante magasins. La marque sponsorisera le champion de skate Tom Penny.

Concept store à Paris : L'Épicerie

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Promo 1999

Deux ans plus tard, il ouvre le concept store L'Épicerie, le , au 30 rue du Temple dans le 3e arrondissement de Paris. L'Épicerie se veut un contre-Colette, le fameux concept-store de la rue Saint-Honoré. Avec son ami Artus de Lavilléon, il crée un espace volontairement militant[non neutre], soutenant les créateurs et les talents. Seuls ou en collaboration, les artistes peuvent y présenter et y vendre toutes leurs idées. L'idée attire l'intérêt de créateurs tels que Jeremy Scott, Marc Jacobs, Jean Touitou, ou Jérôme Dreyfuss[3].

L’Épicerie se transforme parfois en magasin de musique ou en galerie d’art. Le jeu d’invitation et de collaboration avec les créateurs fonctionne dans tous les sens : « X pour l’Épicerie », « L’Épicerie par X ». En quelque temps, l'Épicerie est appelé « la boutique la plus branchée d’Europe » notamment par Dazed & Confused, Herald Tribune, Le Monde, Vogue Paris ou The New York Times[4].

L'Épicerie ferme ses portes le .

Directeur artistique de And.A à Tokyo

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AndA design

Un an plus tard, Ramdane Touhami part s'installer à Tokyo, afin de reprendre la direction artistique de la marque And.A, du groupe japonais Sazaby, qui souhaite réévaluer son image. Le , il prend ses fonctions à Tokyo afin de mettre en place une équipe, de créer des bureaux, de formater de nouvelles conditions de réflexion. Tout est à faire : la collection, les achats, la création et l’aménagement des boutiques, la conception ainsi que la mise en œuvre de l’identité visuelle et de l’image (presse, communication, événementiel)[5].

AndA store

De 2000 à 2001, il crée, en tant que directeur artistique, deux collections de vêtements et d’accessoires pour And.A, et choisit une sélection de produits (électroniques, meubles, livres, magazines, bijoux). L’identité des boutiques est redéfinie ainsi que l’image graphique. Chacune des deux collections, « College » et « Coolax » possède sa propre identité graphique. Il conçoit l’architecture des boutiques et leur identité visuelle de façon indépendante[6][source insuffisante].

Lancement d'une ligne de vêtements R.T

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ResistanceRT

En 2003, il lance R.T, une nouvelle ligne de vêtements chics, d’inspiration classique, entièrement produite à la main par des artisans. Pour R.T, il dessine et développe ses propres tissus, ses imprimés. Tous les patronages sont mis au point au Japon[7].

Lancement d'une marque urbaine de vêtements Resistance

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Une seconde marque, Resistance, s’inspire, quant à elle, d’un univers plus urbain. Il met à l'honneur certaines grandes icônes politiques et figures historiques. Pour Résistance, Touhami opte pour un shop éphémère avant la vague des pop up stores. Le magasin parisien, situé en plein quartier latin, est baptisé le « bureau politique » et ne montre aucun vêtement en vitrine. Il collabore avec : Howie B, le Black Panther Party[8], Hangin Tan, Darius Khondji, Philippe Parreno[9], entre autres[9].

De 2003 à 2010, les vêtements R.T. et Résistance sont alors vendus dans 180 points de vente autour du monde, notamment, "Maria Luisa" à Paris, "Nom de guerre" à New York, "Isetan" à Tokyo[10].

Débuts dans la cosmétique avec Victoire de Taillac

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Bureau politique

À son retour du Japon en 2001, il quitte temporairement la mode pour se lancer dans un nouveau projet avec Victoire de Taillac, sa femme : Parfumerie Générale, un concept store spécialisé dans la cosmétique et l’univers de la beauté située dans le 8ème arrondissement de Paris. Ce concept store réunit près d’une centaine de marques mondiales. En sa qualité de directeur artistique, il imagine pour cette boutique un univers graphique qui tranche avec les habitudes des enseignes de beauté. Un catalogue de vente par correspondance, un site et un fanzine (« Beauty notes ») sont créés. Un second point de vente est créé au Printemps[11]. La compagnie est finalement vendue en 2004.

Reprise de l'ancienne manufacture royale Cire Trudon du Roi Soleil fondée en 1643

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Deux ans plus tard, en 2006, le propriétaire d’une maison de cire française, Cire Trudon, propose à Ramdane Touhami l’occasion de reprendre avec lui la société pour la relancer[12]. Après en avoir étudié les archives, il redécouvre l’histoire de la « Manufacture Trudon », une entreprise fondée en 1643 qui porte le titre de « cirier du Roy ». Il relance la marque avec succès avec des bougies parfumées aux noms évocateurs ; les créations Cire Trudon sont qualifiées de “Best candle of 2011” par le magazine Wallpaper[13] et "Perfect candles" par The Daily Telegraph en Angleterre[14]. Les bougies sont vendues dans plus de 600 enseignes dans le monde parmi lesquelles Selfridges à London, Barneys, Bergdoff and Goodman à New York, Le Bon Marché à Paris… Ramdane Touhami vend ses parts en 2011[15].

Reprise de la parfumerie Officine Universelle Buly fondée en 1803

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En 2014, aux côtés de sa femme Victoire de Taillac[16], il se lance dans un nouveau projet : relancer la parfumerie du maître parfumeur du XIXe siècle[17], Jean-Vincent Bully[18]. Grand parfumeur de son époque, Bully a inspiré le roman César Birotteau écrit par Honoré de Balzac en 1839. Parfumerie à l'ancienne, l'Officine Universelle Buly 1803[19],[20] revendique une ouverture aux secrets de beauté venus du monde entier et une valorisation de l'histoire de la beauté[non neutre]. Bully fonde sa propre parfumerie en 1803 et invente dans la foulée la lotion de toilette vinaigrée estampillée Bully. Cent quatre-vingt deux ans plus tard, Ramdane Touhami décide de relancer la parfumerie Bully. Le nom perd une consonne pour ne pas heurter la clientèle anglophone, “bully” ayant une consonance négative. L’Officine Universelle Buly fait alors ses premiers pas dans la modernité.

Sa soif de connaissance et le respect des traditions[non neutre] poussent Ramdane Touhami toujours plus loin autour du globe pour trouver les composants cosmétiques les plus rares[non neutre]. Ayant recueilli les secrets de beauté du XIXème siècle[non neutre], ceux-ci sont vendus au cœur de la première Officine de beauté parisienne, au 6 rue Bonaparte, dans le 6ème arrondissement. Depuis, la marque est présente dans une dizaine de pays en Europe et en Asie : Taipei, Tokyo, New York, Londres, Hong Kong, Séoul[21], dans plus de quarante boutiques et corners dans un design qui mêle les codes de Buly et les spécificités culturelles de chaque pays.

En 2019, Buly 1803 collabore avec le musée du Louvre. Des nez sont invités à concevoir une sélection de huit parfums dont le nom et la composition olfactive illustrent huit chefs-d’œuvre exposés au Louvre, à l’instar de la Victoire de Samothrace ou de la Vénus de Milo. La collaboration fait l’objet d’un intérêt médiatique important et rencontre un franc succès commercial[source secondaire souhaitée].

En octobre 2021, la marque est acquise par le groupe LVMH, leader mondial du luxe.

Création d'une agence de création artistique

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Entre-temps Ramdane Touhami crée en 2019 une agence de création artistique intervenant dans des domaines esthétiques comme l’architecture, le graphisme, ou la typographie, baptisée Art Recherche Industrie[source secondaire souhaitée]. C’est notamment par le biais d’Art Recherche Industrie que Ramdane Touhami continue de créer pour l’Officine Universelle Buly en tant que directeur artistique, mais aussi pour le compte d’autres maisons comme l’argentier Christofle ou le malletier Moynat[source secondaire souhaitée].

L’agence ARI est située dans le 10ème arrondissement de Paris. Par le biais d’ARI, Ramdane Touhami crée la SHIT, la Société Helvétique d’Impression Typographique[source secondaire souhaitée], qui est notamment à l’origine de l’impression du WAM Magazine, une publication créée par Art Recherche Industrie.

Collaborations et projets annexes

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Références

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  1. « Ramdane Touhami - Sa bio et toute son actualité - Elle », sur www.elle.fr (consulté le )
  2. (en-GB) The Business of Fashion, « Former Cire Trudon Co-Owner Revives Historic Beauty Brand », The Business of Fashion,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en-US) The New York Times, « The Remix; Rebel Sell »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  4. « Fashion bourreau - Technikart »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le )
  5. « Metropolis [Tokyo] In Store: Tokyo's coolest stores », sur archive.metropolis.co.jp (consulté le )
  6. « Works », sur www.ramdane.com (consulté le )
  7. « Résistance RT par Ramdane Touhami », sur la-couture.com (consulté le )
  8. (en-US) Armand Limnander, « The Remix; Spirit of '66 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Interview : « L'ovni de la cosmétique », Say Who - le média des communautés influentes de notre époque,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) Rebecca Voight, « A neo-rebel cool », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. MR PORTER, « Mr Ramdane Touhami », sur Mr Ramdane Touhami | At Home With | The Journal (consulté le )
  12. « Buly, senteurs et sans reproches » (consulté le )
  13. Wallpaper* Magazine, « Wallpaper* Design Awards Party 2011 », sur Wallpaper*, (consulté le )
  14. « The Perfect: candle - Telegraph », sur fashion.telegraph.co.uk (consulté le )
  15. (en) « Former Cire Trudon Co-Owner Revives Historic Beauty Brand », sur The Business of Fashion (consulté le )
  16. [vidéo] « Made in Paris de Buly 1803, boutique de cosmétique et de parfumerie - 13/11 - Vidéo dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
  17. La Depeche, « De Montauban à Tokyo, l'itinéraire sans complexe de Ramdane Touhami », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  18. Libération, « Buly, senteurs et sans reproches », sur Libération.fr, (consulté le )
  19. (es) « #LaObsesiónVF: Ramdane Touhami, el Rey Midas de París »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur revistavanityfair.es, (consulté le )
  20. Le Temps, « Buly, des cosmétiques à l’aura nostalgique », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en-US) Dana Thomas, « Ramdane Touhami’s New French Empire », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  22. « Un Hype Marché Rive gauche. Ouverture, lundi, d'un stand lancé: on y trouve «Grand Royal». » (consulté le )
  23. Lisa Vignoli, Ramdane Touhami, franc-tireur du luxe à la française, lemonde.fr, 20 avril 2018
  24. T Magazine, « Antiques Roadshow », T Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Armand Limnander, « The Remix; Spirit of '66 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  26. Interview : Corpus Magazine, « Victoire de Taillac & Ramdane Touhami: » [vidéo], (consulté le )
  27. « Lancement de Corpus magazine », Say Who - le média des communautés influentes de notre époque,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. Wallpaper* Magazine, « Artist and designer Ramdane Touhami on judging the Wallpaper* Design Awards 2017 », Wallpaper*,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « On a trouvé la plus vieille station service de Paris où faire le plein de café », sur Mint Magazine, (consulté le )
  30. Stéphanie Binet, « Avec le titre « No pasaran », une vingtaine de rappeurs prennent la parole contre le RN » Accès payant, sur Le Monde, (consulté en )
  31. Mayeul Aldebert, «Jordan t’es mort», «tous des francs-maçons», «Palestine de la Seine au Jourdain» : des rappeurs appellent à voter contre le RN dans un single brutal, lefigaro.fr, 2 juillet 2024
  32. Olivier Lamm, «No Pasarán», le morceau rap anti-RN : un avant-goût de la guerre culturelle qui s’annonce, liberation.fr, 3 juillet 2024
  33. Philippe Guedj, « No Pasaran » : les rappeurs du déshonneur et leurs suiveurs, lepoint.fr, 3 juillet 2024

Liens externes

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