Rauraques
Les Rauraques (en latin : Rauraci) constituent un peuple celte originellement établi dans la Ruhr
Ethnonymie
modifierRauraques est la francisation de Rauraci, comme Bellovaques de Bellovaci[1]. Il s'agit vraisemblablement d'un dérivé du nom de la rivière Raura, l'actuelle Ruhr, avec le suffixe celtique localisant -āko- que l'on retrouverait également dans le nom de la tribu des Bellovaques[1] et accolé au nom de la tribu des Parisii sur le pilier des Nautes parisiens : Nautae Parisiaci « les Nautes de chez les Parisii ». Il signifierait « ceux (des bords) de la Ruhr ».
Le nom de la région de la Ruhr dérive peut-être de cet ethnonyme[2],[3] avec perte du suffixe.
Historique
modifierConfrontés à la migration de la peuplade germanique des Suèves au début du Ier siècle av. J.-C., les Rauraques émigrent sur l'extrême nord du territoire des Séquanes (actuel Sundgau) ainsi que dans les actuels cantons de Bâle-ville et Bâle-campagne. Établis aux confins des territoires occupés par les Triboques, Latobices et Tulinges, ils sont de nouveau confrontés aux Suèves lors de la colonisation du territoire séquane par ces derniers à partir de -60 et se réfugient en Rhétie.
Avec les Tulinges, Latobices et Boïens, les Rauraques se joignent aux Helvètes lors de leur tentative de migration vers l’ouest de la Gaule en -58. Défaits avec ces derniers par Jules César, les Rauraques rescapés sont repoussés avec leurs compagnons d'infortune au-delà du massif du Jura. Excepté les Boïens installés en territoire éduen, ces peuples formeront l'Helvétie.
Cités
modifierLeurs villes principales étaient Augusta Raurica (Augst) le chef-lieu , Basilia (Bâle), Argenluaria (Artzenheim), et Argentovaria (Horbourg-Wihr), Biesheim, en Alsace (Haut-Rhin).
En 1792, une partie de l'ancien évêché de Bâle s'est proclamé indépendant sous le nom de République rauracienne.
Bibliographie
modifierDécouvertes faites sur le Rhin d'Amagétobrie et d'Augusta Rauracorum, anciennes Villes Gauloises dans la Séquanie Rauracienne. Avec des Digressions sur l'histoire des Rauraques, le Mont-terrible & la Pierre-Pertuis, Porrentruy 1796. lire en ligne.
Annexes
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies, Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 248 p. (ISBN 2-87772-224-4), p. 34-35
- Venceslas Kruta, Les Celtes - Histoire et dictionnaire, Laffont, Paris, 2000
- Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise, la Gaule des combats, Errance, Paris, 2003