Rawya Ateya

femme politique et officière égyptienne
Rawya Ateya
Rawya Ateya en uniforme militaire, pendant la campagne électorale de 1957.
Fonctions
المجلس القومي للسكان (d)
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Membre de la chambre des représentants d'Égypte
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Membre de la chambre des représentants d'Égypte
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Parti politique
Arme
Egyptian Medical corps (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflit
Distinction
ميدالية 6 أكتوبر 1973 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rawya Ateya (en arabe : راوية عطية), née le et morte le , est une femme politique égyptienne. En 1957, elle devient la première femme parlementaire dans le monde arabe.

Biographie modifier

Rawya Ateya[note 1] naît dans le gouvernorat de Gizeh, le . Elle grandit dans une famille investie politiquement. Son père a été le secrétaire général du parti libéral Wafd à Gharbia. Rawya Ateya participe à des manifestations assez jeune ; en 1939, elle est blessée au cours d'une manifestation anti-britannique. Elle effectue des études supérieures et obtient plusieurs diplômes universitaires dans divers domaines. Elle travaille  ensuite comme enseignante pendant 15 ans, et plus brièvement comme journaliste[2].

En 1956, elle devient la première femme nommée officier dans l'armée égyptienne. Elle joue un rôle actif dans la crise du canal de Suez, au cours de laquelle l'Égypte est envahie par le Royaume-Uni, la France et Israël. Elle aide à former des milliers de femmes aux premiers soins et aux soins infirmiers. Elle reçoit le grade de capitaine dans l'une des unités féminines commando[3]. Au cours de la guerre du Kippour de 1973, elle préside la Société des familles des martyrs et soldats[4]. Elle se voit décerner plusieurs récompenses militaires par l'État égyptien.

Le droit de vote et d'éligibilité aux élections est étendu aux femmes égyptiennes par le président Gamal Abdel Nasser, et l'adoption de la Constitution de 1956. Les premières élections dans le cadre de cette nouvelle constitution se déroulent l'année suivante, le . Il n'y a pourtant que 16 femmes sur plus de 2 000 candidats. Les sondages d'opinion effectués à l'époque montrent que 70 % des hommes Égyptiens restent opposés à l'idée que des femmes les représentant au Parlement[5]. Néanmoins, Rawya Ateya bénéficie de 110 807 votes dans sa circonscription. Elle devient députée du Caire, à l'âge 31 ans. Durant la campagne, elle met en avant son parcours militaire. Sa victoire est d'autant plus significative que son adversaire à l'élection est l'avocat et banquier Ahmed Fouad, un ami personnel et protégé du président Nasser[6].

Son mandat à l'Assemblée nationale commence le . Bien qu'une autre femme, Amina Choukri, soit également élue en 1957 à Alexandrie, cette deuxième victoire féminine (2 élues sur 350 parlementaires élus) n'est annoncée que le . Elle est ainsi la première femme parlementaire connue en Égypte et dans l'ensemble du monde arabe[3],[7],[2]. Au Parlement, elle défend les droits des femmes, se montrant par exemple favorable à une évolution de la loi sur le divorce, et opposée à la polygamie. Elle se montre également pro-américaine, malgré le climat nationaliste et le renforcement des relations entre l’Égypte et l'URSS[6].

Sa victoire, en 1957, est de courte durée : deux ans plus tard, elle perd son mandat lors d'une nouvelle élection. Cependant, elle continue de s'investir publiquement, notamment en siégeant au conseil d'administration du Croissant-Rouge. Vingt-cinq ans après sa défaite électorale, elle réussit à relancer sa carrière parlementaire, en étant élue en 1984 à l'Assemblée du Peuple, sous la bannière du Parti national démocratique[8].

Elle meurt en 1997 à l'âge de 71 ans.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Rawya Ateya est l'orthographe utilisée officiellement par l’État égyptien, et reflète la façon dont le nom est prononcé en arabe égyptien[1]. D'autres orthographes sont rencontrées, notamment Rawya Atiya, Rawya Attiya, Rawya Attia, et Rawiya Atiyya.

Références modifier

  1. (en) « First Arab Woman Summit Present Challenges & Future Horizons », Egypt Magazine (Egypt State Information Service),‎
  2. a et b (en) Arthur Goldschmidt, Biographical Dictionary of Modern Egypt, American University in Cairo Press, , 299 p. (ISBN 978-977-424-579-4, OCLC 237384904, lire en ligne), p. 26
  3. a et b (en) Earl L. Sullivan, Women in Egyptian Public Life, Syracuse University Press, (lire en ligne), p. 39–40
  4. (ar) Ne'maat Magdi, « راوية عطية: أول نائبة مصرية بعد الثورة » [« Rawya Ateya: la première femme égyptienne député après la révolution »], Al Rai (Koweït), no 11012,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  5. (en) « Innovation for Egypt: Women Office Seekers Create Furor », The Spartanburg Herald, vol. 67, no 133,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  6. a et b (en) Tullia Zevi, « Gals Should Get More Than Equal Rights in Egypt », The Pittsburgh Press,‎ , p. 13 (lire en ligne)
  7. (en) Azza M. Karam, Women in Parliament : Beyond Numbers, vol. Vol.2, Stockholm, International IDEA, , 232 p. (ISBN 978-91-89098-19-0, OCLC 186101396, lire en ligne)
  8. (en) Earl L. Sullivan, Women in Egyptian Public Life, Syracuse University Press, (lire en ligne), p. 128

Article connexe modifier