Raymond Debenedetti

médecin militaire français, directeur du Service de santé des Armées, membre de l'Académie de médecine et président de la Croix-Rouge française

Raymond Debenedetti, né à Lyon le et mort à Paris le , est un médecin militaire français.

Médecin général inspecteur, il est directeur des services de santé de 1956 à 1962, avant de devenir le premier directeur central du Service de santé des armées de 1962 jusqu'à sa retraite en 1963. Membre de l'Académie nationale de médecine, il est ensuite président de la Croix-Rouge française de 1967 à sa mort en 1969.

Biographie

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Origine et formation

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Né à Lyon, Raymond Debenedetti entre à l'École du service de santé des armées de cette même ville le [2],[3]. Après avoir soutenu sa thèse, il est nommé médecin aide-major de 1re classe (lieutenant) le [4]. Il fait ensuite un stage à l'école d'application du Service de santé militaire de à [5], qu'il termine quatrième de sa promotion[4].

Carrière militaire

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Raymond Debenedetti commence sa carrière en tant qu'assistant des hôpitaux militaires, dans le laboratoire régional de bactériologie du service des contagieux de l'hôpital militaire Sédillot de Nancy. En 1927, promu médecin-major de 2e classe (capitaine)[6], il est affecté en Algérie, au 1er régiment étranger de Sidi Bel Abbès, où il est reçu à l'assistanat des hôpitaux militaires l'année suivante. Son affectation suivante le conduit à Saint-Germain-en-Laye au 1er bataillon de dragons portés (qui devient le 1er régiment de dragons en 1937). Il y mène des recherches sur la cuti-réaction à la tuberculine dans l'armée[7]. Le , il est nommé chef du service de médecine de l'hôpital militaire Scrive à Lille[8], où il est promu médecin commandant le [9],[10]. Il est ensuite désigné pour assurer le fonctionnement de l'hôpital militaire Villa Alsacia à Royat du au [11].

Au début de la seconde Guerre mondiale, il prend part à la campagne de France au sein des ambulances médicales du 1er corps d'armée. Le [2], il est nommé médecin-chef (directeur) de l'hôpital militaire Saint-Gabriel de Clermont-Ferrand, installé dans les locaux de l'école des Gravouses[12]. La citation à l'ordre de l'armée qui accompagne sa croix de guerre 39-45 indique : « il fait de cet établissement un véritable foyer de résistance où toutes les victimes des Allemands et de Vichy sont assurées de trouver un refuge »[2]. Cette même citation révèle qu'il entre en contact direct avec les chefs de la Résistance à partir de la fin de l'année 1941. Il est nommé responsable sanitaire de l'Auvergne au sein des Forces françaises combattantes en et, membre du réseau « base Espagne »[13], il organise un service de santé clandestin pour le maquis[2]. Inquiété par la Gestapo et Vichy, il doit fuir la France et rejoint l'Afrique du nord via l'Espagne où il est interné dans le au camp d'Urberragua en 1943[14].

Nommé médecin lieutenant-colonel, il sert en tant que chef du bureau technique puis chef de l'état-major du médecin général inspecteur Lucien Jame[2], directeur du Service de santé des troupes du Maroc puis de l'ensemble de l'Afrique du nord[15]. Le , Raymond Debenedetti est nommé directeur général du Service de santé du Commissariat à la guerre et promu médecin général[16],[2]. Il participe au débarquement de Provence et à la Libération[17].

Après la guerre, il crée en 1947 le Centre national de transfusion sanguine, rue Alexandre-Cabanel à Paris, un des établissements prédécesseurs de l'Établissement français du sang[16]. Il dirige ensuite le service de santé de la 4e région militaire à Bordeaux en 1949 et promu médecin général inspecteur en 1953[16].

Directeur central du Service de santé des armées

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Le médecin général inspecteur Raymond Debenedetti est nommé directeur des Services de santé en . Il succède au médecin général inspecteur Alfred Reilinger[14],[18]. A ce poste, il commande les services de santé des armées de Terre, Air et Mer ; le , la fusion de ces derniers avec le Service de santé des Colonies fait de Raymond Debenedetti le premier directeur central du Service de santé des armées.

Raymond Debenedetti est l'artisan de la fusion des différents services de santé en un seul Service de santé des armées ; il assure également le renforcement des moyens de recherche de son service[19]. Il inaugure notamment le Centre de transfusion sanguine des armées le à l'hôpital d'instruction des armées Percy de Clamart[20]. En outre, il mène un total de huit tournées d'inspection dans les territoires de l'Algérie et du Sahara pendant la guerre d’Algérie entre et , ce qui lui permet de « suivre les évolutions du conflit algérien et de prendre les décisions nécessaires à l'adaptation du Service, de ses missions et de ses moyens »[14]. Il porte une attention particulière à la situation des personnels et aux soins apportés aux blessés et malades civils et militaires, français et algériens[14].

Membre correspondant de l'Académie nationale de médecine depuis le [21], il est élu académicien lors de la séance solennelle du [22]. Sa cérémonie de réception et la remise de son épée ont lieu le [14].

Il est élevé à la dignité de grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur par le général de Gaulle, président de la République, en [14]. Il fait ses adieux aux armes le et est admis en deuxième section le suivant[14]. Son successeur au poste de directeur central du Service de santé des armées est le médecin général inspecteur Louis-Armand Petchot-Bacqué.

Carrière dans le milieu civil

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Raymond Debenedetti est nommé conseiller d'État en service extraordinaire à la fin de l'année 1963. En , il fonde la Société de thanatologie française[23],[24]. Il est ensuite élu président de la Croix-Rouge française le en remplacement d'André François-Poncet[14].

Décès et hommages

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Il tombe malade à la fin de l'année 1968, et meurt à l'issue de soixante-dix jours de coma à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce[14]. Ses obsèques ont lieu dans la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides[25].

La promotion 1971 de l'École du service de santé militaire porte son nom.

Décorations

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Intitulés

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La liste des décorations de Raymond Debenedeti est donnée dans son dossier de Légion d'honneur, consultable sur la base Léonore[2].

Ouvrages

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  • Raymond Debenedetti, Fibromes utérins et tumeurs ovariennes (essai clinique et thérapeutique), Université de Lyon (thèse de doctorat en médecine), .
  • Raymond Debenedetti, « Le Service de santé », La France et son Empire dans la guerre, éditions littéraires de France,‎ .
  • Raymond Debenedetti, La médecine militaire, coll. Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1961 (1re éd.) et 1967 (2e éd.).

Notes et références

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  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. a b c d e f et g Notice de Raymond Debenedetti sur la base Léonore (c-241477)
  3. « Liste de classement des candidats admis à l'école du Service de santé militaire à la suite du concours de 1920 », Journal officiel de la République française, no 291,‎ , p. 1643 (lire en ligne).
  4. a et b « Décision portant nomination dans le Service de santé militaire », Journal officiel de la République française, no 216,‎ , p. 10303 (lire en ligne).
  5. « Liste nominative des médecins et pharmaciens aides-majors qui doivent accomplir à l'école d'application du Service de santé un stage de novembre 1925 à juillet 1926 », Journal officiel de la République française, no 87,‎ , p. 3754 (lire en ligne).
  6. « Décret du 22 juin 1927 portant promotion dans l'armée d'active », Journal officiel de la République française, no 147,‎ , p. 6521 (lire en ligne).
  7. Pierre-Jean Linon 2005, p. 397
  8. « Décision du 8 novembre 1934 portant mutation », Journal officiel de la République française, no 264,‎ , p. 11209 (lire en ligne).
  9. « Tableau d'avancement de l'année 1938 », Journal officiel de la République française, no 299,‎ , p. 14220 (lire en ligne).
  10. « Décret du 22 mars 1938 portant promotion dans le corps de santé militaire », Journal officiel de la République française, no 72,‎ , p. 3518 (lire en ligne).
  11. « Décision du 6 février 1939 portant mutation », Journal officiel de la République française, no 35,‎ , p. 1888 (lire en ligne).
  12. L'école des Gravouses, sur le site des Archives départementales du Puy-de-Dôme (consulté le 26 novembre 2019).
  13. Fiche de Raymond Debenedetti sur la base des titres, homologations et services pour faits de résistance du site Mémoire des hommes.
  14. a b c d e f g h et i Pierre-Jean Linon 2005, p. 399
  15. Nicolas Dobo et Pierre Jame, « Le médecin général inspecteur Lucien Jame (1891-1969) », Histoire des sciences médicales, no 30 (3),‎ , p. 384 (lire en ligne).
  16. a b et c Pierre-Jean Linon 2005, p. 398
  17. « Debenedetti Raymond (1901-1969). Directeur du Service de santé des armées », Devoirs de mémoire. Quatre siècles d'hommages aux médecins, pharmaciens, vétérinaires et officiers d'administration du Service de santé des armées,‎ , p. 409 (ISBN 978-2-9563051-1-8)
  18. Biographie d'Alfred Reilinger sur le site de l'ordre de la Libération.
  19. Lefebvre (dir.) 1987, p. 130
  20. Lefebvre (dir.) 1987, p. 137
  21. « Élection de deux correspondants nationaux dans la IIIe division », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, vol. 139/29, no 39 (4),‎ 119e année, 3e série, p. 494 (lire en ligne)
  22. « Élection d'un membre titulaire dans la VIIe section », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, vol. 142/3, no 39 (4),‎ 122e année, 3e série, p. 795 (lire en ligne)
  23. Société de thanatologie, France (Data BnF).
  24. Marie-Frédérique Bacqué, Cynthia Mauro, Claude Bersay et al., « Il faut sauver la Société de thanatologie et la revue Études sur la mort », Études sur la mort, no 150,‎ , p. 5-6 (lire en ligne)
  25. « Décès de M. Raymond Debenedetti, membre titulaire », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, vol. 153/4, no 39 (4),‎ 133e année, 3e série, p. 72 (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Pierre Lefebvre (dir.), Histoire de la médecine aux armées. Tome III : De 1914 à nos jours, Éditions Charles Lavauzelle, , 491 p. (ISBN 978-2-7025-0053-8).
  • Pierre-Jean Linon, « Le médecin général inspecteur Debenedetti et l'Algérie (1956-1961) », Histoire des sciences médicales, no 39 (4),‎ , p. 397-410 (lire en ligne)

Liens externes

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