Redondo (passe)
Dans le monde de la tauromachie, le redondo (« rond » en français), est une passe de muleta qui peut être exécutée aussi bien de la main droite (derechazo) que de la main gauche (Naturelle)[1].
Certains historiens de la tauromachie lui accordent une plus grande valeur lorsqu'elle est exécutée de la main gauche[2]. D'autres la trouvent aussi belle, qu'elle soit exécutée de la main droite ou de la gauche[3].
Description
modifierCette suerte s'exécute de la même manière en derechazo ou en naturelle. Le torero fait tourner le taureau autour de lui, le plus lentement possible, en restant lui-même immobile mais en changeant de main lorsque l'arrondi l'y oblige. Il ne peut exécuter cette passe qu'avec un taureau brave et puissant[4]. Le matador doit tenir la main très basse « en traînant le muleta » qui effleure le sable.
La beauté de la passe vient de la faculté du maestro à « lier » le mouvement de l'animal et celui de la muleta, tout en s'effaçant lui-même, c'est-à-dire en ne bougeant presque pas.
Paco Ojeda a remis cette passe à l'honneur dans les années 1980 alors que de nombreux toreros l'avaient abandonnée[5]. « Joselito » l'a brillamment reprise et exécutée dans les années 1990, Sébastien Castella à son tour est devenu un spécialiste de cette passe « dans une chorégraphie inspirée[6] ». José Tomás l'exécute lui aussi parfaitement, mais moins souvent.
Bibliographie
modifier- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
- José Antonio Del Moral (trad. de l'espagnol), Comment voir une corrida : manuel de tauromachie pour les "nouveaux" aficionados, Paris et Madrid, La Presqu'ïle et Alianza Editorial, , 313 p. (ISBN 2-87938-063-4) préface de Jacques Durand
- Claude Popelin et Yves Harté, La Tauromachie, Paris, Seuil, , 311 p. (ISBN 2-02-021433-4)
Notes et références
modifier- Casanova Dupuy 1981, p. 56
- Auguste Lafront 1950, p. 232
- Del Moral 1994, p. 165
- Del Moral 1994, p. 168
- Popelin Harté 1994, p. 204
- Bérard 2003, p. 373