Relations entre l'Égypte et les États-Unis
Les relations entre l'Égypte et les États-Unis font référence aux relations diplomatiques entre la république arabe d'Égypte et les États-Unis. Les deux pays sont membres des Nations Unies. Depuis la fin des années 1970, leurs relations bilatérales sont marquées par de fortes affinités entre les deux États, sur le plan diplomatique, comme sur le plan économique et commercial.
Relations entre l'Égypte et les États-Unis | |
États-Unis Égypte | |
modifier |
Chronologie des relations diplomatiques
modifierSous la présidence de Nasser
modifierEn 1956, à l'instar de l'Union soviétique, les États-Unis ont soutenu le gouvernement égyptien lors de la Crise du canal de Suez, aboutissant l'évacuation des troupes françaises et britanniques du territoire égyptien[1]. Les années suivantes, le soutien de plus en plus appuyé des États-Unis à Israël pousse l'Égypte à se rapprocher de l'Union soviétique, bien qu'étant officiellement un état non-aligné gardant des relations diplomatiques actives entre les deux puissances mondiales.
Sous la présidence d'Anouar el-Sadate
modifierL'Égypte se rapproche des États-Unis dans les années 1970 sous la présidence de Sadate, marquée par la rupture du traité d'amitié entre l'Égypte et l'Union soviétique en 1976[2] et les accords de paix signés entre l'Égypte et Israël à Washington en 1979[1].
En , Anouar et-Sadate se rend aux États-Unis et rencontre le président américain Ronald Reagan[3]. Depuis la rupture entre l'Égypte et l'Union soviétique, Sadate adopte un discours résolument pro-américain, déclarant partager les préoccupations américaines concernant l'expansionnisme soviétique[3]. La même année, Sadate est assassiné par des membres du jihad islamique égyptien, et remplacé à la présidence par son vice président Hosni Moubarak, qui restera au pouvoir jusqu'en 2011.
Sous la présidence de Ronald Reagan aux États-Unis (1981-1989), l'Égypte est le premier pays d'Afrique récipiendaire de l'aide financière américaine[4].
Depuis la fin de la guerre froide
modifierEn 1991, l'Égypte participe à la coalition militaire internationale constituée par les États-Unis contre l'Irak pendant la Guerre du Golfe.
Le , le président américain Barack Obama se rend en Égypte et prononce à l'université du Caire un discours intitulé « Un nouveau départ » (« A New Beginning »), ou il déplore notamment la "guerre froide qui s'est trop souvent déroulée par acteurs interposés, dans des pays à majorité musulmane et au mépris de leurs propres aspirations"[5].
Début 2011, pendant la révolution égyptienne, le sous-secrétaire d'État aux Affaires politiques, William Burns, déclare que les États-Unis souhaitent rester un "solide allié de l'Égypte et des Égyptiens", en se tenant à leur côté dans cette phase de "transition vers la démocratie"[6]. Quelques mois plus tard, le président Barack Obama promet d'effacer un milliard de dollars de la dette égyptienne et de lui fournir un autre milliard de dollars d'aide[7].
En , la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton félicite Mohamed Morsi pour son élection, tout en appelant à le "poursuite de la voie vers la transition démocratique" en Égypte[8].
Les relations entre les deux États se détériorent brièvement à la suite du coup d'État du qui amène l'année suivante Abdel Fatah Al Sissi à la présidence en Égypte. L'aide militaire américaine à l'Égypte est en partie suspendue en 2013 par le président Barack Obama, en réaction à la répression exercée contre les partisans de l'ex-président Mohamed Morsi[9].
En , à la suite de l'élection du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, les États-Unis se déclarent prêt à travailler avec le nouveau gouvernement, tout en reconnaissant l'élection présidentielle conforme à la loi égyptienne[10].
L'aide militaire octroyée par les États-Unis à l'Égypte est rétablie en avec une enveloppe de 1,3 milliard de dollars par an[9].
En 2017, les États-Unis décident à nouveau de geler une aide de 96 millions de dollars à l'Égypte et retarder l'octroi de 195 millions de dollars d'aide militaire, en raison de préoccupations liées au dossier des droits de l'Homme. L'aide est finalement débloquée par Donald Trump en [11].
Donald Trump et Abdel Fattah al-Sissi se rencontrent le à la Maison Blanche pour une rencontre consacrée à la lutte contre le terrorisme et au développement des relations commerciales entre les deux États[12].
En janvier 2022, les États-Unis ont décidé de geler 130 millions de dollars d'aide à l'Égypte en raison de préoccupations relatives aux droits de l'homme. En outre, l'Égypte n'a pas complété les exigences de l'aide militaire étrangère de 130 millions de dollars en attente depuis septembre 2021[13].
Domaines de coopération
modifierL'aide financière octroyée par les États-Unis à l'Égypte
modifierEntre 1948 et 2011, l'aide cumulée octroyées à l'Égypte par les États-Unis s'élève à plus de 70 milliards de dollars, faisant de l'Égypte le deuxième pays étranger le plus aidé par les États-Unis après Israël[14].
L'aide militaire est la plus importante représentant près de 1,3 milliard de dollars par an[14]. Cette aide couvre 80% des dépenses d'équipements de l'armée égyptienne, et concerne essentiellement des contrats passés avec des industriels de la défense américains[14]. La coproduction du char d'assaut M1A1 Abrams est l'une des pierres angulaires de cette aide versée à l'Égypte en 2013, avait prévu d'en acquérir 1200[14]. Une partie des pièces de ces chars est produite aux États-Unis puis envoyée en Égypte pour être assemblée dans la banlieue du Caire[14].
L'argent est également alloué aux infrastructures, à la création d'emplois et aux investissements dans les petites et moyennes entreprises[14].
Autres domaines de coopération
modifierEn , l'Égypte envoie une aide médicale aux États-Unis pour lutter contre la pandémie Covid 19[15].
Références
modifier- Olivier Pironet, « Chronologie de l'Egypte (1799-2014) », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- « Les grandes dates de l'Egypte (1800-2013) », sur LExpress.fr, (consulté le )
- « AVANT DE PARTIR POUR WASHINGTON M. Sadate invite les Américains à " ne pas exclure " l'O.L.P. des tractations pour la paix au Proche-Orient », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Alain Gresh, « Le Soudan après la dictature », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- « Le discours de Barack Obama au Caire (texte et vidéo) », sur Les Echos, (consulté le )
- « Les Etats-Unis veulent rester un "solide allié" de l'Egypte », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- « L'Égypte salue la promesse d'aide d'Obama », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- AFP, « Égypte: Clinton félicite le président Morsi », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « L'Egypte critique Washington pour le gel d'une aide financière », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- « Les États-Unis « impatients » de travailler avec l’Égypte de Sissi », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- « Washington débloque une aide militaire à l'Egypte gelée sous Obama », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- « Egypte - Etats-Unis : pour Trump, al-Sissi fait du «très bon travail» », sur La Tribune (consulté le )
- (en) « US to block millions for Egypt over human rights », sur CNN (consulté le )
- Service Infographie, « Comment se répartit l'aide américaine en Égypte », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Coronavirus : l'Egypte envoie une aide médicale aux Etats-Unis », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )