Relations entre l'Algérie et la Turquie
Les relations entre l'Algérie et la Turquie correspondent aux interactions diplomatiques, culturelles et économiques entre la République algérienne démocratique et populaire et la République de Turquie. L'origine des relations entre les deux remonte à la régence d'Alger, lorsque l'Algérie était sous contrôle partiel de l'Empire ottoman.
| Relations entre l'Algérie et la Turquie | |
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 Algérie Turquie | |
| Ambassades | |
|---|---|
| Ambassade d'Algérie en Turquie | |
| Ambassadeur | Amar Belani |
| Adresse | Şehit Ersan Cad., No: 42, 06680 Çankaya, Ankara |
| Site web | www.algerianembassy.com.tr |
| Ambassade de Turquie en Algérie | |
| Ambassadeur | Mücahit Küçükyılmaz (tr) |
| Adresse | 19, Villa Dar el-Ouard, Chemin de la Rochelle, Boulevard Colonel Bougara, Alger-16000 |
| Site web | cezayir.be.mfa.gov.tr |
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Du fait de leur histoire d'influences mutuelles, l'Algérie et la Turquie partagent de nombreuses similitudes culturelles, notamment sur le plan religieux, les deux pays étant majoritairement musulmans de tradition sunnite; cependant la Turquie est un État laïc (depuis 1928), contrairement à l’Algérie où l’islam est religion d’État. Lors de la guerre d'Algérie (1954-1962), la position de la Turquie est ambiguë. Les relations contemporaines, depuis les années 2000, ont été façonnées autour de dossiers diplomatiques importants tels que la question palestinienne ou la deuxième guerre civile libyenne, dans lesquels les deux pays sont en accords à travers des prises de position communes.
L’Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique, tandis que la Turquie est le premier investisseur étranger en Algérie ces dernières années avec plus de 377 projets d'investissements[1].
Les relations entre les deux pays se renforcent par l'important soutien humanitaire que l'Algérie offre à la Turquie frappée par des séismes en février 2023.
Relations diplomatiques modifier
Représentations officielles modifier
L'Algérie dispose d'une ambassade à Ankara[2], la capitale turque, ainsi que d'un consulat général à Istanbul[3].
La Turquie, quant à elle, est représentée par son ambassade située à Alger[4].
Visites officielles modifier
Délégations algériennes en Turquie modifier
| Dates | Représentant officiel | Fonctions du représentant |
|---|---|---|
| Avril 1986 | Abdelhamid Brahimi | Premier ministre |
| 2 au | Abdelaziz Bouteflika | Président de la République |
| décembre 2021 | Aïmene Benabderrahmane | Premier ministre |
| 15 au 18 mai 2022[5] | Abdelmadjid Tebboune | Président de la République |
Délégations turques en Algérie modifier
Historique (1985 - 2018) modifier
| Dates | Représentant officiel | Fonctions du représentant |
|---|---|---|
| 4 au | Turgut Özal | Premier ministre |
| janvier 1988 | Kenan Evren | Président de la République |
| janvier 1999 | Süleyman Demirel | Président de la République |
| mai 2006 | Recep Tayyip Erdoğan | Premier ministre |
| juin 2013 | Recep Tayyip Erdoğan | Premier ministre |
| novembre 2014 | Recep Tayyip Erdoğan | Président de la République |
| février 2018 | Recep Tayyip Erdoğan | Président de la République |
Présidence Tebboune (depuis 2019) modifier
Le , le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu se rend en visite officielle à Alger[6]. Il est reçu par son homologue récemment intronisé au sein du gouvernement algérien, Sabri Boukadoum. La délégation turque est ensuite accueillie par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, puis par le président Abdelmadjid Tebboune au sein du Palais d'El Mouradia.
Cette visite a été l'occasion pour la république de Turquie de saluer la nouvelle présidence algérienne mais également de discuter de la guerre civile libyenne, conflit dans lequel l'Algérie et la Turquie sont grandement impliquées. Quelques jours plutôt, le , le déploiement de troupes militaires en Libye est autorisée par le parlement turc[7]. Cette intervention vise à soutenir le Gouvernement d'entente nationale reconnu par les Nations unies.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'est notamment félicité des excellentes relations bilatérales, l'Algérie ayant « d'excellents rapports avec les Turcs », précisant qu'« Ankara a investi près de cinq milliards de dollars en Algérie sans aucune exigence politique en contrepartie »[8].
Relations économiques modifier
L’Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique, tandis que la Turquie est le premier investisseur étranger en Algérie ces dernières années avec plus de 377 projets d'investissements[1].
Investissement modifier
En 2018, la Turquie compte pour la quatrième source d'investissements directs à l'étranger (IDE) à destination de l'Algérie[9].
Importations et exportations modifier
Vers l'Algérie, la Turquie exporte principalement des véhicules de transport, du fer, de l'acier, du textile ainsi que des produits manufacturiers[10]. À l'inverse, l'Algérie exporte surtout des combustibles minéraux, du sucre et des produits chimiques[10]. En 2017, le solde extérieur entre l'Algérie et la Turquie était presque à l'équilibre[10].
Vers un traité de libre-échange modifier
Au vu des relations économiques entre les deux partenaires, les pourparlers visant à instaurer une zone de libre-échange algéro-turque se sont intensifiés. Ainsi, en janvier 2020 s'est tenu le forum d'affaires Algérie-Turquie à Alger, qui a notamment été l'occasion pour le président Erdogan de prôner la signature d'un traité de libre-échange[11].
Histoire modifier
Guerre d'Algérie modifier
Lors de la guerre d'Algérie (1954-1962), la position de la Turquie est ambiguë: elle est à la fois le seul membre de l’OTAN à livrer des armes au FLN algérien, et l’unique pays musulman à voter contre la position algérienne aux Nations unies[12].
Relations contemporaines modifier
Les relations contemporaines, depuis les années 2000, ont été façonnées autour de dossiers diplomatiques importants tels que la question palestinienne ou la deuxième guerre civile libyenne, dans lesquels les deux pays sont en accords à travers des prises de position communes[13].
Aide humanitaire face aux séismes de 2023 modifier
Les relations entre les deux pays se renforcent par l'important soutien humanitaire que l'Algérie offre à la Turquie frappée par des séismes en février 2023[14].
L'Algérie s'illustre en étant le premier soutien africain de la Turquie à la suite des séismes du 6 février 2023[15]. Sur ordre du président Tebboune, l'Algérie dépêche le matin même une première équipe de secouristes composée de 89 membres de la Protection civile spécialisés dans les « catastrophes naturelles », parmi lesquels des médecins et des brigadiers cynotechniques[16],[17]. Le soir, le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, envoie une nouvelle équipe de 86 secouristes, auxquels viennent s'ajouter 40 bénévoles du Croissant-Rouge algérien, tandis que le président fait affréter « 95 tonnes d’aide humanitaire » [18]. Le 10 février 2023, l'Algérie a décidé de faire don de 30 millions de dollars à la République de Turquie en guise de solidarité avec ce pays à la suite du violent séisme qui l'a frappé[19].
L'aide algérienne à la Turquie est saluée dans le monde entier. L'Organisation Internationale de Protection Civile honore les sauveteurs de « la médaille du chevalier »[20].
Par exemple, The Washington Post rend hommage aux sauveteurs algériens et les surnomme les héros d’Adıyaman[21],[20].
Le , le président turc Recep Tayyip Erdoğan décore le chef du détachement algérien, le colonel Moulay Khelifa[20]. La cérémonie a lieu en présence de l'ambassadeur d'Algérie en Turquie, Sofiane Mimouni (en)[20].
Notes et références modifier
- « La Turquie aspire à la réalisation d'importants investissements avec l'Algérie », Algérie Presse Service,
- « Cezayir Demokratik Halk Cumhuriyeti Büyükelçiliği Ankara », sur www.algerianembassy.com.tr (consulté le )
- (ar) « Consulat d'Algérie Istanbul – Consulat d'Algérie Istanbul » (consulté le )
- « T.C. Dışişleri Bakanlığı Ambassade de Turquie à Alger », sur algiers.emb.mfa.gov.tr (consulté le )
- « Elle intervient dans un contexte particulier : Visite d’Etat du président Tebboune en Turquie », sur El watan (consulté le )
- « From Rep. of Turkey Ministry of Foreign Affairs », sur Republic of Turkey Ministry of Foreign Affairs (consulté le )
- Le Point magazine, « Le Parlement turc autorise Erdogan à déployer l'armée en Libye », sur Le Point, (consulté le )
- Adlène Meddi, « Entretien de Tebboune au « Point » : effervescence en Algérie, colère au Maroc », sur Le Point, (consulté le )
- (en) Sebastian Shehadi, « The state of play: FDI in Algeria », sur Investment Monitor, (consulté le )
- (en) Ministère des affaires étrangères de la République de Turquie, « Turkey-Algeria Economic and Trade Relations », sur Republic of Turkey Ministry of Foreign Affairs (consulté le )
- Algérie Eco, « Algérie-Turquie : Erdogan appelle à l’ouverture d'une zone de libre-échange », sur Algerie Eco, (consulté le )
- « La Turquie et la Guerre d’Algérie, un tiers-mondisme Atlantique ? », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
- « L’Algérie veut restaurer son rôle de puissance régionale », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Séisme en Turquie et en Syrie : L’Algérie sur le premier front », sur lalgerieaujoudhui.dz, (consulté le )
- (tr) « Birçok ülke arama kurtarma ekiplerini Türkiye'ye yönlendirmeyi sürdürüyor » [« De nombreux pays continuent d'envoyer leurs équipes de recherche et de sauvetage en Turquie »], Agence Anadolu, (consulté le )
- Naila Benrahal, « Sur instruction du Président de la République : 89 agents de la protection civile spécialisés dans les catastrophes naturelles en Turquie », El Moudjahid, (consulté le )
- « Séisme en Turquie : l’Algérie envoie des aides », sur TSA, (consulté le )
- Riyad Hamadi, « Séisme en Turquie : hommages unanimes aux secouristes algériens », sur TSA, (consulté le )
- « L'Algérie fait don de 30 millions de dollars à la Turquie et 15 millions de dollars à la Syrie », sur aps.dz, (consulté le )
- Naila Benrahal, « Séisme en Turquie : Recep Tayyip Erdoğan honore les éléments de la Protection civile »
, sur El Moudjahid, (consulté le )
- (en) « As foreign rescuers arrive, Turkish earthquake survivors scramble for aid », sur Washington Post, (consulté le )
