René Choppin

juriste français
René Choppin
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René Choppin, latinisé en Renatus Choppinus, sieur d'Arnouville, né en à Le Bailleul et mort le à Paris, est un jurisconsulte français, avocat à la Cour au parlement de Paris, érudit et poète.

Biographie modifier

René Choppin naît « dans les derniers jours du mois de  »[1] de l'an à Le Bailleul, près de La Flèche, en Anjou[2],[3],[4]. Il est le fils aîné de François Choppin et de son épouse Renée née Coussin[4].

Il étudie à Paris puis à Angers[4]. Il soutient sa thèse de droit civil et économique à Orléans en 1554. Avocat, il plaide pour la première fois à Angers à l'âge de dix-sept ans[4]. Il devient ensuite avocat au parlement de Paris et, en , y plaide pour la première fois, devant la grand-chambre, contre Nicolas Duhamel, doyen des avocats[5]. Poète, il compose Hieromachia, seu Bellum sacrum gallicum, un poème en vers latin qui paraît en [6]. Avocat du clergé, il plaide pour les chapitres de Saint-Vulfran d'Abbeville, Saint-Julien du Mans, Saint-Maurice d'Angers, Sainte-Croix d'Orléans et Saint-Pierre de Saint-Flour[7].

En , il épouse Marie Baron[6],[8],[4]. Elle lui apporte, en dot, le château, terre et seigneurie d'Arnouville[8],[4], en Beauce, un fief dont il acquerra la dernière portion le , dans le cadre de la succession de sa belle-mère[4].

En , paraît son premier traité : le de domanio Francia libri III (« Trois livres du domaine de la Couronne de France »)[9] ; puis, l'année suivante, son traité : le de privilegiis rusticorum libri III (« Trois livres des privilèges des rustiques »)[10] ; et, en , son troisième : le de sacra Politia forensis libri III[11]. En marque de sa reconnaissance, le roi Henri III l'anoblit[12].

En , il participe, avec son ami Étienne Pasquier, aux Grands Jours de Poitiers[13],[14]. En marge des Grands Jours, ils participent à une joute littéraire chez les dames Des Roches[14]. En , paraîtra le recueil des poèmes composés à l'occasion paraîtra : la Puce de madame Des Roches ; il comprend un poème en vers latins de Choppin[15].

En , paraît son quatrième traité : le de legibus Andium municipalibus[16]. Le de la même année, Angers lui en témoigne sa reconnaissance en le gratifiant du titre d'« échevin perpétuel » de la ville[17],[18].

Il prend le parti de la Ligue[19] et s'emploie, avec son épouse, au service du duc Charles II de Mayenne[4]. En 1591, il prend la défense d'un bref de Grégoire XIV contre Henri IV. En 1592, Jean Hotman lui adresse une satire sanglante : Anti-Chopinus que le conseil fait condamner au bucher.

En , à l'entrée d'Henri IV dans Paris, Choppin est exilé[4]. Mais le roi ne tarde pas à le rappeler[4] et, la même année, Choppin fait son panégyrique.

En , il se retire à Cachan où, avec les profits de sa charge et de ses livres, il avait acheté une maison située près de l'hôtel d'Anjou[20]. Il y achève son cinquième traité : le de civilibus Parisiorum, institutis, libri III ; composé à la demande de Jean Séguier, il paraît en [21]. Son épouse prétendant descendre d'Eudes Le Maire, il revendique le privilège de Chalo-Saint-Mars qui les excepterait — son épouse et lui ainsi que leurs enfants — des tailles, aides, subsides et autres droits perçus dans le royaume pour le compte du roi et de ses vassaux[22],[23]. Le , il fait vérifier ses droits ainsi que ceux de son épouse et de leurs enfants et, le suivant, obtient des Requêtes de l'Hôtel des lettres de garde gardienne qui les déclarent tous privilégiés[24].

Son épouse meurt [4]. Il meurt en , le [25],[26] d'après son épitaphe[25] et Jean-Papire Masson[25],[27], d'une « rétention d'urine » suivant celui-ci[25],[27] ou d'une « gangrène à la vessie » suivant Pierre de l'Estoile[25],[28],[29]. Il est inhumé, aux côtés de son épouse[4], en l'église Saint-Benoît-le-Bétourné[4],[26]. Tous les avocats au parlement de Paris assistent, en habit de deuil, au service funèbre[26]. Louis Dorléans compose, en honneur, seize épitaphes[26],[30].

Œuvres modifier

René Choppin d'Arnouville | Renatus Choppinus Jurisconsultus
René Choppin d'Arnouville[31] | Inscriptions marques : Lettre : "Renatus Choppinus Jurisconsultus " | Cette estampe fait partie de la série de grands albums reliés contenant des portraits gravés et provenant du cabinet de gravures constitué par Louis-Philippe, duc d'Orléans puis roi des Français. La constitution des albums s'est étendue pendant plus de vingt-cinq ans et était conservée au Palais-Royal. Sur les 114 volumes dont on garde la trace, 75 sont aujourd'hui conservés à Versailles dont 65 seulement contiennent des gravures - près de 16 500. Les albums furent ensuite conservés au manoir d'Anjou, près de Bruxelles, dans la collection d'Henri d'Orléans comte de Paris, puis, lorsqu'en 1948 le prince et sa famille quittèrent la Belgique pour se fixer au Portugal, les volumes furent mis en vente publique à Bruxelles. A la demande de Charles Mauricheau-Beaupré, le comte de Paris accepta de retirer les volumes et les vendit au château de Versailles pour 1 200 000 Francs. Cf. Delalex Hélène, " La collection de portraits gravés de Louis-Philippe au château de Versailles ", Revue des Musées de France - Revue du Louvre, 2009. Fonds : Château de Versailles et de Trianon N°identification : INV.GRAV.LP 16.92.1

En droit coutumier, René Choppin est l'auteur de deux commentaires : le De legibus Andium municipalibus libri III, sur la coutume d'Anjou, et le De civilibus Parisiorum moribus ac institutis libri III, sur la coutume de la prévôté et vicomté de Paris. Son Panegyricus Henrico IV, augusto Gallorum Navar. q. regi christianiss. nous est parvenu.

En droit domanial, il est l'auteur du De domanio Franciae libri III, traité sur le domaine de la Couronne de France. Il en défend l'inaliénabilité, dont le principe a été énoncé par l'édit de Moulins de . Pour ce faire, il recours à la métaphore dite du « mariage politique » du roi et de la République[32], introduite par Lucas de Penna[33]. Il associe l'inaliénabilité domaniale à l'inaliénabilité dotale, tirée de la lex Julia figurant dans le Digeste et dans le Code[34].

  • De privilegiis rusticorum libri III,
  • De sacra politia forensi libri III,
  • Monasticon, seu de jure coenobitarum libri II.

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Bibliographie modifier

XVIIe siècle :

  • [Dorléans 1606] (la) Louis Dorléans, Renati Chopini iurisconsulti Andegauensis longe clarissimi, et in Senatu Parisiensi consultissimi patroni epitaphium, Paris, R. Chaudière, , 1re éd., 1 vol., [16], in-8o (19 cm) (OCLC 787859331).
  • [Masson 1606] (la) Jean-Papire Masson, Renati Choppini vita [« Vie de René Choppin »], Paris, M. Sonnius, , 1re éd., 1 vol., 16 p., in-8o (BNF 30904326).

XVIIIe siècle :

  • [Brice 1752] Germain Brice (additions de Pierre-Jean Mariette et de Gabriel-Louis Pérau), Description de la ville de Paris : et de tout ce qu'elle contient de plus remarquable, t. III, Paris, Libraires associés, , 9e éd., 1vol., [6]-490-[9], in-12 (OCLC 866838569, BNF 31078959, SUDOC 16740377X, lire en ligne).
  • [Niceron 1736] Jean-Pierre Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres : avec un catalogue raisonné de leurs ouvrages, t. XXXIV, Paris, A.-C. Briasson, , 1 vol., [18]-407-[4], in-12 (OCLC 892896575, SUDOC 180742663, lire en ligne), s.v.René Choppin, p. 160-170.

XIXe siècle :

XIXe – XXIe siècles :

Liens externes modifier

Sur France Archives :

Autres :

Notes et références modifier

  1. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 19.
  2. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 19-20.
  3. Niceron 1736, s.v.René Choppin, p. 160.
  4. a b c d e f g h i j k l et m Société archéologique d'Eure-et-Loir, notice biographique no XCVII : René Choppin (château d'Oysonville).
  5. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 20-21.
  6. a et b Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 22.
  7. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 24.
  8. a et b Rilly 1904, p. 51.
  9. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 27.
  10. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 29.
  11. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 30.
  12. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 32.
  13. Brunel 2002, p. 293.
  14. a et b Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 34.
  15. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 35.
  16. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 35-36.
  17. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 36.
  18. Martin 1972, p. 18-19.
  19. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 37.
  20. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 43.
  21. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 41-42.
  22. Valois 1886, p. 185.
  23. Valois 1896, p. 182.
  24. Valois 1886, p. 187, n. 3.
  25. a b c d et e Niceron 1736, s.v.René Choppin, p. 163.
  26. a b c et d Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 44.
  27. a et b Masson 1606.
  28. Hauréau 1871, s.v.Chopin (René), p. 44, n. 1.
  29. L'Estoile 1825, s.v., p. 519.
  30. Dorléans 1606.
  31. Hélène Delalex, « La collection de portraits gravés du roi Louis-Philippe au château de Versailles », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles. Sociétés de cour en Europe, XVIe – XIXe siècle - European Court Societies, 16th to 19th Centuries,‎ (ISSN 1958-9271, DOI 10.4000/crcv.11331, lire en ligne, consulté le )
  32. Descimon 1992, p. 1127.
  33. Descimon 1992, p. 1128.
  34. Jackson 1984, p. 84.