René Kleinmann

adolescent résistant français membre de la Main noire pendant la Seconde Guerre mondiale
René Kleinmann
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Biographie
Naissance
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BrumathVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
René Georges Kleinmann
Pseudonyme
Stolz IIVoir et modifier les données sur Wikidata
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René Georges Kleinmann, né le à Brumath et mort dans la même ville le , est un résistant français pendant la Seconde Guerre mondiale. À 16 ans, il adhère à l'organisation clandestine La Main noire, un groupe composé de jeunes adolescents.

Biographie modifier

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, bien que sa famille réside à Brumath, René Kleinmann est au collège épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg avec son petit frère André qui entrera avec lui dans la Résistance. Son autre frère Louis plus âgé est capitaine au deuxième Bureau de l'armée française[2].

Après l'annexion de fait de l'Alsace par les Nazis le , le collège est fermée. Les deux frères Kleinmann vont en cours à l'ancienne école Saint-Jean qui dans le cadre de la nazification de l'Alsace devient Karl-Roos Schule[2],[3].

Au sein de la Main noire modifier

En , René Kleinmann et son frère André sont contactés à Brumath par Marcel Weinum, le fondateur de l'organisation clandestine de la Main noire. Spontanément, ils adhèrent au groupe sous le pseudonyme de « Stolz II ». Avec d'autres membres de la Main noire, étudiants au Karl-Roos Schule, ils participent au sauvetage clandestin de 250 livres français, grecs et latin devant être brulés dans le cadre des autodafés reproduisant celles de 1933 en Allemagne. S'ils participent aux opérations de propagandes, les deux frères ne prennent pas part aux actions plus violentes de sabotages, destruction de vitrines ou de buste d'Hitler[2],[3].

Le , lors du démantèlement de la Main noire, les deux frères sont arrêtés par les Allemands à Brumath. Comme la majorité des membres de l'organisation, ils sont emprisonnés à Mulhouse, puis le transférés à la prison Sainte-Marguerite de Strasbourg et le au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck[2].

Du 27 au à Strasbourg, les membres de la Main Noire sont jugés par le Sondergericht. Son jeune frère André est libéré le . René Kleinmann, quant à lui, reste dans le camp en qualité d'otage pour faire pression sur son frère, le capitaine Louis Kleinmann, qui, depuis la zone libre, organise des réseaux de renseignement et d'évasion en Alsace. Pendant cette détention, il côtoie des communistes alsaciens, des syndicalistes ou des membres du groupe de l'équipe Pur Sang. Cela lui fera dire que le camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck « est le seul coin d'Alsace où on pouvait parler français entre nous ! »[2].

Le , René Kleinmann est affecté, à sa demande, dans une équipe de déminage dans les environs de Strasbourg récemment bombardés. En récompense, il est libéré le . Mais le , il est incorporé de force dans la Wehrmacht[2],[3].

Malgré-nous modifier

Le , pendant ses classes en Pologne, il participe à une manifestation de malgré-nous alsaciens et il est arrêté comme meneur. Il est interné à Francfort puis à la Citadelle de Strasbourg où il est jugé par le Reichskriegsgericht. Il est condamné à la peine de mort pour « sabotage et atteinte au moral de l'armée ». Son jugement est cassé après une expertise psychiatrique favorable qui aurait été réalisée grâce à la complicité du docteur Paul Flesch de Haguenau[3]. En deuxième comparution, il est condamné à une peine de 18 mois de prison. Mais au lieu d'être placé en détention, il est envoyé dans un bataillon disciplinaire d'où il s'évade le à Düren. Il rejoint les lignes américaines dans la région d'Aix-la-Chapelle[2],[3].

Le , il est en France où il s'engage pour la durée de la guerre. Il est affecté au service de renseignement (SR) de la 1er armée française auprès de son frère Louis Kleinmann[3].

Après-Guerre modifier

En 1958, il épouse Francine Lacaze. Le couple aura sept enfants[4].

Reconnaissance modifier

René Kleinmann a été nommé président de l'Amicale des anciens déportés politiques des camps de sûreté de Vorbruck-Schirmeck et de concentration de Struthof-Natzwiller, puis en 1998 de la section Alsace de l'association nationale des Combattants volontaires de la Résistance (CVR) et de l'association bas-rhinoise des combattants de moins de 20 ans.

En 2004, il est nommé citoyen d'honneur de la ville de Brumath[4].

Il est reconnu « Déporté résistant »[5].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a et b « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005a29475f9990e »
  2. a b c d e f g h et i Éric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance Département AERI, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
  3. a b c d e et f Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies, t. IV : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la Résistance française, Fetzer, , 412 p. (ISBN 978-2-402-22760-5, lire en ligne)
  4. a et b « Centenaire de la naissance de René Kleinmann. », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎
  5. a et b « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  6. « Décret du 2 avril 1999 portant promotion et nomination », sur legifrance.gouv.fr, JORF n°80 du 4 avril 1999 (consulté le )

Voir aussi modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie modifier

  • Éric Le Normand avec l'aide de Damien Kleinmann, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « René Kleinmann », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies, t. IV : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la Résistance française, Fetzer, , 412 p. (ISBN 978-2-402-22760-5, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • « René Kleinmann, officier de la Légion d'Honneur », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎
  • Brassart-Goerg Marie, « René Kleinmann - Schirmeck, un lieu saint de la résistance », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎
  • « Centenaire de la naissance de René Kleinmann. », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • « René Kleinmann », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )