René la Canne
René Girier, dit « René la Canne » ou parfois « René le boiteux », né le à Oullins (banlieue lyonnaise) et mort le dans une maison de retraite à Reims, est un truand français.
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Cimetière de la Neuvillette (d) |
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René Girier |
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Origine du surnom
modifierLes surnoms « René la Canne » ou « René le boiteux » proviendraient d'une balle reçue dans la jambe qui le faisait boiter et l'obligeait à se servir d'une canne ; toutefois, au fil des années il réussit à marcher normalement, mais le pseudonyme lui resta.
Biographie
modifierRené la Canne fut un malfaiteur spécialisé dans les attaques à main armée et les cambriolages de bijouteries et d'appartements de luxe dans les années 1940 et surtout 1950. Il n'a jamais tué personne. Il se rendit célèbre par ses évasions, dont une unique au monde : durant un transfert de la prison au Palais de Justice, il réussit à scier un trou dans le plancher du fourgon cellulaire et à se glisser en-dessous du fourgon en évitant de justesse les roues arrière.
Arrestation du 3 septembre 1949
modifierLe , Réné Girier avec l'aide de trois complices prenait pour cible au 117 boulevard Jourdan à Paris un fourgon postal avant d'empocher un butin de 1 023 000 francs.
Après une traque de plus d'un mois qui connut son apogée dans la nuit du vendredi au samedi [1], l'inspecteur principal Georges Morin et son équipe de la PJ du 36 Quai des Orfèvres, interpellent René Girier et son épouse Marinette dans un hôtel de Montfermeil.
Au cours de l'opération de police, tous les membres du gang sont arrêtés : Auguste Vasseur (chauffeur de René Girier), Arsène Godard (alias Dédé de Deauville, complice présumé du braquage de 100 millions de francs dans la bijouterie Van Cleef et Arpels de Deauville), Jean-Gaston Debussigne, José Arellano et sa femme Rosa Cruel.
Arrestation du 26 janvier 1951
modifierLa dernière arrestation de René Girier est intervenue le à Paris, place de l'Opéra. Dans ses mémoires René la Canne explique que son avocat lui avait dit[2] : « les inspecteurs Borniche et Leclerc pensaient vous coincer au moment où vous contactiez Vincent… Mais ils étaient en avance au rendez-vous… Ils ont fait comme vous, ils se sont promenés à deux pas de là ; place de l'Opéra. C'est Borniche qui vous a vu sortir du cinéma… ils vous ont suivi quelques mètres puis ceinturé… […] le commissaire Chenevier et l'inspecteur Borniche ont été décorés après votre arrestation. La médaille d'honneur de la police remise par Henri Queuille, le ministre de la police en personne ». Et René la Canne de répondre à son avocat : « Ils ne l'ont pas volée… ce sont de bons flics ! Enfin des flics tout de même… »
Libération et réinsertion
modifierIl est libéré en 1956 grâce à sa visiteuse de prison, la princesse Charlotte de Monaco, qui l'installa près de son château de Marchais (Aisne). Il devint son chauffeur (sans permis), son intendant et son ami. René la Canne fut ainsi le chauffeur de la princesse Charlotte au mariage de son fils Rainier III de Monaco avec Grace Kelly en 1956[3].
Il s'installe comme libraire à Reims en 1957, puis s'occupe d'entreprises permettant la réinsertion d'anciens prisonniers : « Les ramoneurs de France », un atelier de polissage et une affaire de réparation de flippers[4].
Il est inhumé à Reims, au cimetière de la Neuvillette.
René la Canne a publié plusieurs fois son autobiographie, sous différents titres. En 1952 (Chienne de Vie), en 1977 (Je tire ma révérence) et en 1988 (Tu peux pas savoir).
Postérité
modifierLa vie de René Girier a été portée à l'écran dans le film René la Canne avec Gérard Depardieu dans le rôle principal, d'après le roman de Roger Borniche, lequel l'arrêta avec l'inspecteur Leclerc place de l'Opéra à Paris.
Le début du film Le Clan des Siciliens, d'Henri Verneuil, serait inspiré par l'évasion de René la Canne d'un fourgon cellulaire, en .
Il apparaîtrait très brièvement dans le Madame Claude (2021) de Sylvie Verheyde, sous les traits de Samir Guesmi.
Œuvres
modifier- René Girier, Chienne de vie, Givors, André Martel, , 244 p. (OCLC 463571505, BNF 35544191)
- René la Canne, Je tire ma révérence, Paris, La Table ronde, , 329 p. (OCLC 4504553, BNF 36269582)
- René la Canne et Jean-Claude Baillon, Tu peux pas savoir, Paris, Londreys, , 499 p. (ISBN 2-904184-82-1 et 978-2-904184-82-6, OCLC 23940157, BNF 36629745)
Notes et références
modifier- Marcel Lacoste, « Quand un "dur" s'attendrit », Qui Détective, no 167, , p. 4 et 5
- Les mémoires de René Girier, dit René la Canne ont été publiées en 1988 dans son livre Tu peux pas savoir (éditeurs Presses Pocket 1988 : (ISBN 2-266-02921-5) et Londreys 1988 : (ISBN 2-904-184-82-1))
- Clément Mathieu, « En 1949, le gangster "René La Canne" face à la police », sur Paris Match, (consulté le )
- « René La canne tire sa révérence », L'Alsace, , "société"
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Roger Borniche, René la Canne : la pathétique partie d'échecs entre un cerveau du banditisme et un policier plein d'imagination, Paris, Fayard, , 435 p. (ISBN 978-2-213-00081-7 et 2-213-00081-6, OCLC 1092728, BNF 34560364)
- Jean-Fred Tourtchine, « Le Royaume de Bavière », Les Manuscrits du C.E.D.R.E, dictionnaire historique et généalogique, Paris, Cercle d'Études des Dynasties Royales Européennes, , p. 163 (ISSN 0993-3964, OCLC 73228835)
- Alphonse Boudard, Chère visiteuse, Folio, 1999.
Liens externes
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