La représentation artistique de saint Jean-Baptiste est un thème majeur de l'iconographie chrétienne, Jean le Baptiste accompagnant le Christ au long des épisodes de sa vie. Il a été représenté de différentes manières au cours des époques, ainsi que pour illustrer les différents épisodes de sa vie.
Représentation traditionnelle de saint Jean-Baptiste avec sa peau de chameau et son bâton croisé (Jacopo del Casentino).
L'iconographie chrétienne s'appuie sur les quatre évangiles : Matthieu, Luc, Marc et Jean. Cependant, les évangiles évoquent différemment certains passages de la vie de Jean le Baptiste, omettant ou rajoutant des détails ou des événements.
Seul Luc relate les événements qui précèdent et suivent la naissance de Jean le Baptiste, c'est-à-dire l'apparition de l'ange Gabriel à Zacharie pendant son service sacerdotal, la Visitation, la naissance et le choix du nom de l'enfant, puis le départ de ce dernier pour le désert. Certaines représentations s'appuient aussi sur l'apocryphe Protévangile de Jacques.
Les épisodes de la vie au désert et de la prédication de Jean Baptiste trouvent leur source dans les quatre évangiles, qui l'identifient tous à la « voix qui crie dans le désert » annoncée par le prophète Isaïe. De même, tous les quatre rapportent le Baptême du Christ. En revanche, seul Jean relate les interrogations des pharisiens à propos de l'identité du Baptiste.
Enfin, l'emprisonnement et le martyre de Jean Baptiste sont relatés par les évangiles de Matthieu et de Marc ; l'historien juif Flavius Josèphe en est une autre source, non biblique[1].
Selon le choix des références bibliques utilisées par l'artiste, Jean Baptiste est traditionnellement représenté revêtu d'une mélote[2] en poils de chameau et d'un manteau drapé, appuyé sur un bâton cruciforme (croix de roseau qui renvoie à la métaphore du roseau employée par Jésus parlant de Jean-Baptiste[3]), une hache au pied d'un arbre (Évangile selon Matthieu 3,4[4]), portant dans l'iconographie byzantine des ailes à titre de messager annonciateur du Messie. Il peut également avoir comme attributs des roses, symboles de la Passion, et un agneau (le plus souvent couché sur un livre des Écritures ou inscrit dans un disque), symbole du sacrifice à venir du Christ traditionnellement représenté sur les devants d'autels ou les portes de tabernacles[5].
Épisodes de la vie de Jean-Baptiste et œuvres associées
Cycle de la vie de saint Jean-Baptiste au Duomo de Sienne par le Pinturicchio : (La Visitazione, le Battesimo di Cristo et la Decollazione repeints se sont plus considérés comme de la main du maître, a contrario des cinq scènes suivantes) :
Natività di san Giovanni,
San Giovanni nella selva,
Predica di san Giovanni Battista,
Cavaliere inginocchiato,
Alberto Aringhieri inginocchiato in veste di cavaliere di Rodi.
Le Bréviaire du duc de Bedford(Bibliothèque nationale de France), enluminé par le Maître du duc de Bedford et ses collaborateurs, comprend pas moins de soixante représentations de saint Jean Baptiste et de sa vie. Le cycle de saint Jean Baptiste est dû aux collaborateurs du maître.
Les Petites heures du duc de Berry(Bibliothèque nationale de France), enluminé par Jean le Noir et Jacquemart de Hesdin comprennent un office complet de saint Jean Baptiste dont chaque heure est précédé d'une représentation d'un épisode de la vie du Baptiste :
L'Apparition de l'ange à Zacharie, fol. 203, précède les matines
La Visitation, fol. 206, précède les laudes
La Naissance de Jean Baptiste, fol. 207, précède prime
Jean-Baptiste au désert, fol. 208, précède tierce
Le Baptême du Christ, fol. 209v, précède sexte
Jean-Baptiste face à Hérode, fol. 211, précède none
Le festin d'Hérode, fol. 212v, précède les vêpres
La décollation de Jean Baptiste, fol. 214, précède les complies.
En plus de ces deux manuscrits, de nombreux manuscrits liturgiques enluminés comprennent plusieurs images de la vie de saint Jean Baptiste, qui mettent en valeur les fêtes qui célèbrent la naissance et le martyre du saint.
Portail Saint-Jean de la cathédrale de Sens.Une verrière de l'ancienne collégiale Notre-Dame de Moulins, réalisée vers 1440-1450 et remployée dans l'édifice actuel, présente, entre autres, l'annonce à Zacharie, le Baptême du Christ, Jean-Baptiste au désert, la Décollation du Baptiste et le Festin d'Hérode.
Une des "Belles verrières" de la cathédrale de Rouen regroupe des panneaux de vitrail réalisés à diverses époques, dont plusieurs épisodes de la vie du Baptiste
Sources : Évangile selon Matthieu 3,4[4] : « Pour tout vêtement, Jean portait une peau de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Jérusalem venait à lui, et toute la Judée et toutes les contrées bordant le Jourdain. Chacun reconnaissait ses égarements, puis était plongé par lui dans le fleuve, le Jourdain. Dans la foule venue pour ces immersions se trouvaient bon nombre de Séparés et de sadducéens. Jean les invectiva : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui gronde ? Vous voulez changer ? Montrez-le ! Finies les illusions ! Ne dites pas : « Abraham est notre père. » Je vous le dis, si Dieu veut donner des enfants à Abraham, il n’a besoin que de ces pierres. La hache attend au pied de l’arbre. L’arbre sans bon fruit sera abattu et brûlé. »
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Laura Angelucci, Françoise Barbe, Marc Bormand, Agnès Bos, Pascale Bourgain, Geneviève Bresc-Bautier, Jean-Pierre Changeux, Dominique Cordellier, Vincent Delieuvin, Pascal Dubourg Glatigny, Élisabeth Foucart-Walter, Hélène Grollemund, Philippe Lorentz, Sophie Makariou, Philippe Malgouyre, Cécile Scailliérez, Roberta Serra, Dominique Thiébaut, Pascal Torres, Christel Winling (préf. Henri Loyrette & Xavier Dectot), Renaissance : révolutions dans les arts en Europe, 1400-1530, Lens & Paris, Musée du Louvre-Lens & Somogy éditions d'art, , 360 p., 23 cm × 29 cm (ISBN978-2-36838-000-0 et 978-2-7572-0577-8), p. 69.
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Baptisant le Christ, par Annibale Carpaccio.
Le Baptême du Christ avec une coquille à la forte symbolique, par Verrocchio.
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: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
