Rhopilema nomadica, communément appelée la Méduse nomade[1], est une espèce de méduses indigènes des eaux tropicales chaudes de l'océan Indien (côte est de l'Afrique) et de la mer Rouge[2]. Depuis les années 1970, on la trouve également en mer Méditerranée, où elle a été introduite via le canal de Suez (migration lessepsienne). Elle a été trouvée dans la Méditerranée orientale[3], au large des côtes d'Israël, de la Turquie et dans la mer Égée au large de la Grèce. Le corps de Rhopilema nomadica est bleu clair et sa cloche est arrondie. Elle peut peser jusqu'à 10 kg, et sa cloche fait généralement de 40 à 60 cm de diamètre, mais peut aller jusqu'à 90 cm. L'Union européenne la classe comme l'une des espèces marines les plus invasives dans les eaux européennes[réf. nécessaire].

Systématique modifier

L'espèce Rhopilema nomadica a été décrite en 1990 par les zoologistes israéliens Bella S. Galil (d), Ehud Spanier (d) et Walter W. Ferguson (d)[4],[5].

Effets sur la santé et les activités humaines modifier

Rhopilema nomadica peut causer des blessures très douloureuses aux humains, car elle possède des filaments vermiculaires qui sont couverts de cellules urticantes venimeuses, dans les bras buccaux (nématocystes[6]). Rhopilema nomadica a causé le plus grand nombre d'envenimations le long de la côte sud du bassin Levantin. Ces méduses sont connues pour les grands bancs qu'elles forment en été ; ceux-ci sont par exemple à l'origine de problèmes socio-économiques pour les stations balnéaires en Israël. L'explosion de la population de méduses entraîne en été une réduction des visites balnéaires de 3 à 10,5%, entraînant une perte monétaire annuelle allant de 1 à 6 millions de dollars pour les activités économiques de loisirs de plages[7].

Leur présence peut également obstruer les systèmes de prise d'eau de mer, tels que ceux utilisés par les centrales électriques refroidies à l'eau de mer[8],[9].

Nutrition modifier

Rhopilema nomadica est planctotrophe, ce qui signifie qu'elle se nourrit de plancton pour ses besoins nutritionnels et de survie.

Besoins environnementaux modifier

Rhopilema nomadica a été reportée comme pouvant vivre dans une large gamme de températures de l'eau (elle est ce qu'on appelle "eurytherme"). Elle peut survivre de 16 à 31 °C[2].

Publication originale modifier

  • (en) B. S. Galil, E. Spanier et W. W. Ferguson, « The Scyphomedusae of the Mediterranean coast of Israel, including two Lessepsian migrants new 10 the Mediterranean », Zoologische Mededelingen, NBC, vol. 64, no 7,‎ , p. 94-105 (ISSN 0024-0672 et 1876-2174, OCLC 212304577, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rhopilema nomadica » (voir la liste des auteurs).
  1. DORIS, consulté le 4 juin 2022
  2. a et b (en) « Rhopilema nomadica (nomad jellyfish) », sur www.cabi.org (consulté le )
  3. Jellyfish Invading Mediterranean through Suez Canal
  4. World Register of Marine Species, consulté le 4 juin 2022
  5. Galil, Spanier et Ferguson 1990, p. 100-103
  6. (en) M. Avian, E. Spanier et B. Galil, « Nematocysts of Rhopilema nomadica (Scyphozoa: Rhizostomeae), an immigrant jellyfish in the eastern mediterranean », Journal of Morphology, vol. 224, no 2,‎ , p. 221–231 (ISSN 1097-4687, DOI 10.1002/jmor.1052240211, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Andrea Ghermandi, Bella Galil, John Gowdy et Paulo A. L. D. Nunes, « Jellyfish outbreak impacts on recreation in the Mediterranean Sea: welfare estimates from a socioeconomic pilot survey in Israel », Ecosystem Services, marine Economics and Policy related to Ecosystem Services: Lessons from the World’s Regional Seas, vol. 11,‎ , p. 140–147 (ISSN 2212-0416, DOI 10.1016/j.ecoser.2014.12.004, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Ruth Schuster, « These Photos of Jellyfish Clogging an Israeli Power Plant Are a Reminder of How Icky Nature Is », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « "But they are a particular bane to the Israel Electric Corp., which has five seawater-cooled power stations along the Mediterranean coast. The stations installed filters over their seawater intake systems, but when the jellyfish swarm, they can overwhelm the systems, the company told Haaretz." »

  9. (en) Ruth Schuster, « Israeli Power Plant Fights Off Giant Jellyfish Swarm », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « "Our coal-fired power stations are located by the sea because it takes a lot of water to cool them down," Israel Electric Corp spokeswoman Iris Ben-Shahal told Haaretz. "At that entry point of the water into the cooling systems, we have filters to keep foreign bodies out. The jellyfish, and other things like sea plants, stick to the filters and clog them." »

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