Richard Lindzen
Richard Siegmund Lindzen, né le [1], est un physicien américain, ancien professeur de météorologie au Massachusetts Institute of Technology.
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Famille et études
modifierRichard Lindzen naît en 1940 à Webster, Massachussetts, États-Unis. Ses parents ont fui l'Allemagne nazie. La famille déménage dans le quartier du Bronx, à New York, peu après sa naissance. Il grandit ainsi dans une famille juive, au milieu d'un quartier catholique[2],[3].
Lindzen poursuit des études supérieures à la Bronx High School of Science, où il est lauréat de plusieurs bourses d'études, puis à l'Institut polytechnique Rensselaer et enfin à l'université Harvard[4]. En 1960 il obtient une licence en physique avec la mention magna cum laude, puis en 1961 un master en mathématiques et enfin en 1964 un doctorat en mathématiques appliquées. Sa thèse de doctorat porte sur la photochimie de l'ozone, les transferts radiatifs et la dynamique de l'atmosphère (en anglais : Radiative and photochemical processes in strato- and mesospheric dynamics[5] ; en français : Processus radiatifs et photochimiques dans la dynamique de la stratosphère et mésosphère).
Carrière scientifique
modifierLindzen commence sa carrière académique avec des postes à l'université de Washington (1964-1965), l'Institut de météorologie théorique à l'université de Copenhague, l'université d'Oslo (1965-1967), le National Center for Atmospheric Research (1966-1967) et l'université de Chicago (1968-1972)[6].
De 1972 à 1982 Lindzen est professeur de météorologie à l'université Harvard, puis de 1983 jusqu'à sa retraite en 2013 il est titulaire de la chaire Alfred P. Sloan en météorologie au Massachussetts Institute of Technology. En 1979 il est professeur visiteur à l'université hébraïque de Jérusalem.
En 2013, le Cato Institute nomme Lindzen membre honoraire distingué au sein de son Center for the Study of Science. Lindzen quitte l'organisation en 2019[7].
Lindzen est principalement connu pour ses travaux en physique de l'atmosphère : fonctionnement des cellules de Hadley[8], effet de marée atmosphérique[9], explication de l'oscillation quasi biennale[10], atmosphère des planètes du système solaire. Il a également travaillé sur la photochimie de l'ozone, le cycle de l'eau, l'instabilité hydrodynamique et le phénomène de mousson. Il a publié plus de 200 articles et ouvrages scientifiques[6].
Lindzen est l'un des principaux auteurs du chapitre 7, « Processus climatiques physiques et rétroactions », du troisième rapport d'évaluation du GIEC (2001) sur le changement climatique[11].
Réchauffement climatique
modifierClimatoscepticisme
modifierLindzen est climatosceptique, dénonçant en 1996 l'« alarmisme » en matière de réchauffement climatique[2]. Il est critique de ce qu'il affirme être des pressions politiques exercées sur les climatologues pour les conformer à ce qu'il appelle l'alarmisme climatique[12].
Selon un article du 30 avril 2012 du New York Times, il bénéficie grâce à ses travaux d'une grande aura dans le milieu des climatosceptiques, où il est considéré comme une star. S'appuyant sur les difficultés qu'ont les chercheurs à prédire l'évolution des nuages, il est le principal partisan d'une théorie voulant qu'il est inutile de chercher à lutter contre le réchauffement climatique, celui-ci devant être contrecarré par les nuages. « Le Dr Lindzen accepte les principes élémentaires de la science du climat. Il convient que le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre, qualifiant de « fous » les personnes qui contestent ce point. Il convient que le niveau de celui-ci augmente à cause de l'activité humaine et que cela devrait réchauffer le climat. Mais depuis plus d'une décennie, le Dr Lindzen affirme que lorsque la température de surface augmente, les colonnes d'air humide qui s'élèvent sous les tropiques évacuent une plus grande partie de leur humidité, ce qui en laisse moins disponible pour être rejetée sous forme de glace, qui forme la fine couche de glace. Tel les gaz à effet de serre, les cirrus agiraient pour réduire le refroidissement de la Terre, et leur diminution contrecarrerait l’augmentation des gaz à effet de serre. ». Cette théorie, l'effet iris, émise pour la première fois en 2001[13], a été contestée car s'appuyant sur des méthodologies erronées et sur des hypothèses incompatibles avec les faits connus. Une seconde publication de 2009[14] a elle aussi été contestée en raison d'erreurs notamment de mesures satellitaires, erreurs que Lindzen a par la suite reconnues. En 2011, il a de nouveau tenté de donner du crédit à sa théorie, dans un article critiqué par une revue américaine et finalement publié dans une obscure revue coréenne[15].
Prises de position sur les politiques publiques
modifierÀ partir de 1991, Richard Lindzen exprime ses points de vue auprès du Sénat américain sur sa compréhension de l'état actuel de la recherche sur le changement climatique, et ce à plusieurs reprises[16].
En 1992, Lindzen signe l'appel d'Heidelberg, publié la veille du sommet de Rio et mettant en garde les gouvernements contre l'adoption de toute politique climatique jugée irrationnelle[17].
En 2001, il exhorte l'administration Bush à ne pas ratifier le Protocole de Kyoto[18]. Dans une lettre au maire David B. Cohen (en) de Newton dans le Massachusetts, il écrit qu'il pense que le protocole de Kyoto augmenterait le coût de l'électricité sans gain, désavantageant ainsi les États signataires[19].
En 2017, il envoie une pétition au président Donald Trump, demandant au président de retirer les États-Unis de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques[20]. Il a reçu une couverture médiatique considérable ; 22 professeurs du MIT alors en poste ou à la retraite ont rapidement publié une lettre ouverte adressée à Trump disant que la pétition de Lindzen ne représente pas leurs points de vue ni ceux de la grande majorité des autres climatologues[21],[22].
Il est membre du comité scientifique de l'Association des climato-réalistes[23].
Financements
modifierThe Guardian révèle en juin 2016 que Richard Lindzen a bénéficié de financements de la Peabody Energy, une entreprise importante du secteur du charbon, qui a financé plusieurs groupes contestant le consensus climatique[24].
Autres prises de positions
modifierIl a pris d'autres positions non conventionnelles en affirmant que le cancer du poumon n'est que faiblement lié au tabagisme[25],[26]. Interrogé à ce sujet lors d'une interview dans le cadre d'un documentaire Australian Broadcasting Corporation, il déclare publiquement que si « il y avait un lien raisonnable pour établir le rôle du tabagisme dans le cancer du poumon, les preuves n'étaient pas solides au point qu'il faille décider que toute question sur ce point était irrecevable ... et que les preuves étaient beaucoup plus faibles contre le tabagisme passif, qui était traité comme un dogme[27] ».
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- (en) eaps.mit.edu [PDF]
- (en) William K. Stevens, « Scientist at work: Richard S. Lindzen; A Skeptic Asks, Is It Getting Hotter, Or Is It Just the Computer Model? », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ethan Epstein, « What Catastrophe? », sur Washington Examiner, (consulté le )
- (en) Fred Guterl, « The Truth About Global Warming », sur Newsweek, (consulté le )
- (en) Lindzen, Richard Siegmund, Radiative and photochemical processes in strato- and mesospheric dynamics (Thesis), Harvard University, (OCLC 76991637)
- (en) « Curriculum Vitae of Richard Siegmund Lindzen » (consulté le ).
- (en) SCOTT WALDMAN, « E&E News: Cato closes its climate shop; Pat Michaels is out », sur subscriber.politicopro.com, 05/29/2019 (consulté le )
- (en) Richard S. Lindzen et Arthur V. Hou, « Hadley Circulations for Zonally Averaged Heating Centered off the Equator », Journal of the Atmospheric Sciences, vol. 45, no 17, , p. 2416–2427 (ISSN 0022-4928 et 1520-0469, DOI 10.1175/1520-0469(1988)045<2416:HCFZAH>2.0.CO;2, lire en ligne, consulté le )
- (en) Chapman, Sydney et Lindzen, Richard Siegmund, Chapman, Sydney; Lindzen, Richard Siegmund (1970). Atmospheric Tides: Thermal and Gravitational. Dordrecht, NL: D. Reidel Press. (ISBN 978-90-277-0113-8). 200 pp., Dordrecht, NL, D. Reidel Press, , 200 p. (ISBN 978-90-277-0113-8)
- (en) Richard S. Lindzen, « On the Development of the Theory of the QBO », Bulletin of the American Meteorological Society, vol. 68, no 4, , p. 329–337 (ISSN 0003-0007 et 1520-0477, DOI 10.1175/1520-0477(1987)068<0329:OTDOTT>2.0.CO;2, lire en ligne, consulté le )
- (en) Richard S. Lindzen, « Canadian Reactions To Sir David King by Richard S », sur meteo.lcd.lu, The Hill Times, Ottawa, (consulté le )
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- (en) Richard Siegmund Lindzen, Ming-Dah Chou et Arthur Y. Hou, « Does the Earth Have an Adaptive Infrared Iris? », Bulletin of the American Meteorological Society, vol. 82, no 3, , p. 417–32 (DOI 10.1175/1520-0477(2001)082<0417:DTEHAA>2.3.CO;2 , Bibcode 2001BAMS...82..417L, résumé)
- Richard S. Lindzen et al., « On the determination of climate feedbacks from ERBE data », Geophysical Research Letters, vol. 36, no 16, , p. L16705 (DOI 10.1029/2009GL039628 , Bibcode 2009GeoRL..3616705L, lire en ligne)
- (en) Justin Gillis, « Clouds' Effect on Climate Change Is Last Bastion for Dissenters » [« L'effet des nuages sur le changement climatique est le dernier bastion des dissidents »], New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- http://www-eaps.mit.edu/faculty/lindzen/Publications_other.html
- « The Heidelberg Appeal », sur web.archive.org, (consulté le )
- LindzenWSJ.pdf "Réflexions sur Kyoto" « https://web.archive.org/web/20031017234851/http://eaps.mit.edu/faculty/lindzen/OpEds/LindzenWSJ.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , Los Angeles Times, 12/12/97.
- Richard Lindzen, « Une erreur du maire » [archive du ], TCS (Tech Central Station), (consulté le )
- « Copie archivée » [/pdfs/lindzenletter.pdf archive du ] (consulté le )
- « La faculté du MIT travaille sur le climat Écrivez au président Trump | Climate@MIT »
- « Les professeurs du MIT dénoncent leur collègue dans une lettre à Trump pour avoir nié les preuves du changement climatique - le Boston Globe », sur The Boston Globe
- Caroline QUEVRAIN, « Qui se cache derrière l'association des "climato-réalistes" ? », sur tf1info.fr, (consulté le )
- Suzanne Goldenberg and Helena Bengtsson, « Biggest US coal company funded dozens of groups questioning climate change », sur The Guardian, (consulté le )
- Fred Guterl, « La vérité sur le réchauffement climatique », sur Newsweek, (consulté le )
- Robyn Williams, « Amis du beau temps ? », Revue Griffith, (lire en ligne, consulté le )
- Richard Treadgold, « Lindzen rejette les diffamations de Hansen », sur Climate Conversation Group, (consulté le )
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :