Rikidōzan
Mitsuhiro Momota (百田 光浩, Momota Mitsuhiro ), né Kim Sin-nak (김신락) le et mort le [2], est un lutteur de sumo, un catcheur (lutteur professionnel), un promoteur et entraîneur de catch ainsi qu'un acteur japonais mieux connu sous son nom de lutteur Rikidōzan (japonais : 力道山, coréen : 역도산).
Nom de naissance |
Mitsuhiro Momota |
---|---|
Nom de ring |
Rikidōzan |
Nationalités |
Empire du Japon Comité populaire provisoire pour la Corée du Nord (en) Nord-coréen Japonais |
Naissance | |
Décès | |
Taille | |
Poids |
Carrière pro. |
---|
Lutteur de sumo depuis ses 15 ans, il arrête sa carrière dans ce sport en car il ne peut pas devenir un yokozuna à cause de ses origines coréennes. Il devient catcheur en 1952 puis promoteur de catch et fonde la Japan Wrestling Association (en) (JWA) en 1953. Au sein de cette fédération il y affronte la plupart des catcheurs américains célèbres de l'époque. Surnommé le « père du Puroresu », il popularise le catch au Japon entraîne de nombreux catcheurs dont Giant Baba et Antonio Inoki. Il est aussi acteur dans plusieurs films. Le , un yakuza le poignarde et il meurt une semaine plus tard.
Il est membre à titre posthume du Wrestling Observer Newsletter Hall of Fame depuis 1996, du Professional Wrestling Hall of Fame and Museum depuis 2006, du Hall of Fame de la National Wrestling Alliance et la World Wrestling Entertainment l'intègre dans la promotion du Legacy award en 2017.
Rikidozan est considéré comme un héros national en Corée du Nord[3].
Biographie
modifierEnfance et carrière de sumo
modifierRikidōzan est né à Hongwon (en), dans le Hamgyong du Sud en Corée alors occupée par le Japon le sous le nom coréen de Kim Sin-nak (김신락)[4]. Il est ensuite adopté par un fermier membre de la famille Momota vivant dans la Préfecture de Nagasaki au Japon[4].
Face à la discrimination dont souffrent les Coréens au Japon, il change son nom en Mitsuhiro Momota et cache ses origines coréennes[5]. Il est ensuite entraîné pour devenir sumotori[4] et commence sa carrière à l'âge de 15 ans[6] en 1940[3]. Il part pour Tōkyō et prend alors le shikona (nom de lutteur) de Rikidōzan, travaille au sein de plusieurs prestigieuses équipes de sumo dont l'équipe Nishonoseki (en)[5].
En 1949, il devient sekiwake[6],[7] mais, malgré sa popularité, met brusquement fin à sa carrière de sumotori environ deux ans plus tard avant même de devenir yokozuna ; ce départ peut être expliqué par des tensions avec les membres de l'équipe, des raisons financières ou une discrimination due à ses origines coréennes[4],[7]. Il continue néanmoins à s'entraîner et rencontre Masutatsu Ōyama, le fondateur du kyokushinkai[6].
Après avoir mis fin à sa carrière de sumo, il devient vendeur de matériel et de véhicules que les militaires américains ont laissé à la suite de la Guerre de Corée[8].
Carrière de catcheur
modifierEn 1951, le catcheur Bobby Bruns propose à Mitsuhiro Momota de participer à une tournée de catcheurs américain au Japon[8]. Momota s'entraîne pendant un mois avant de d'affronter Bruns pour ses débuts le [5],[4]. Rikidōzan se présente alors comme un héros national[6], effectuant une série de victoires face à des catcheurs américains[4],[5]. Il devient grâce à cela très populaire auprès des Japonais. Il part à Hawaï avec Bruns et y gagne son premier titre, le titre par équipe de la NWA Hawaï[9]. Il participe ensuite à plus de 260 matchs en en perdant seulement 5[6].
Il retourne au Japon en 1953 et y fonde la première fédération de catch du pays, la Nihon Puroresu Kyōkai (日本プロレス協会, Japan Pro Wrestling Alliance , appelée également Japan Wrestling Association) qui est affiliée à la National Wrestling Alliance et à laquelle participent d'anciens sumotoris ou d'anciens judokas[10],[11],[12]. Il y entraîne notamment Antonio Inoki et Shōhei Baba[13]. La première représentation de la fédération a lieu les 19 et où il fait équipe avec le judoka Masahiko Kimura pour battre une équipe américaine, les Sharpe Brothers qui jouent le rôle des vilains[6]. Le spectacle, qui voit donc « les japonais battre les américains », se déroule en public et est également diffusé en direct à la télévision japonaise[6]. Le , se tient le « Duel du siècle » où Rikidōzan bat Masahiko Kimura pour le titre de Champion poids lourd japonais[14],[15]. Ce match choque le public, notamment à cause de la défaite de la légende du judo, et incitera même des yakuzas à souhaiter la mort de Rikidōzan[14].
Mort
modifierLe , alors qu'il se trouvait dans une boîte de nuit à Tōkyō, dans le quartier d’Akasaka[3], Rikidōzan est poignardé à l'abdomen par le yakuza Katsuji Murata appartenant à l'organisation criminelle Sumiyoshi-ikka affilié au Sumiyoshi-rengo. Selon les témoignages, Rikidōzan, après avoir jeté Murata dehors, continua à faire la fête et refusa d'être soigné[4]. D'autres disent qu'il a été conduit à l'hôpital et vu par un médecin qui lui a dit que sa blessure n'était pas grave[4]. Il décède une semaine plus tard des suites d'une péritonite à l'âge de 39 ans[16].
Il avait deux fils, Yoshihiro Momota et Mitsuo Momota. Ce dernier a commencé une carrière de catcheur en 1970 et a travaillé à la All Japan Pro Wrestling et à la Pro Wrestling NOAH[13].
Dans la culture populaire
modifierRikidōzan apparaît dans 29 films[17] dont Otsukisama ni wa warui kedo (お月様には悪いけど ) de Kiyoshi Horīke sorti en 1954[18], Yagate aozora (やがて青空 ) de Motoyoshi Oda[18] et Rikidōzan monogatari dotō no otoko (力道山物語 怒濤の男 ) de Kenjiro Morinaga sortis en 1955 et dans lesquels il joue son propre rôle.
En 2004, est sorti le film Rikidozan (역도산, Yeokdosan) réalisé par le coréen Song Hae-sung, retraçant son histoire, avec Sol Kyung-gu dans le rôle du catcheur[19].
Palmarès et récompenses
modifier- North American Wrestling Alliance
- 1 fois WWA World Heavyweight Champion (version Los Angeles) en 1962[24]
- Membre du Professional Wrestling Hall of Fame and Museum (2006)[27]
- Membre du Wrestling Observer Hall of Fame (1996)[28]
Notes et références
modifier- (en) et r/rikidozan Rikidōzan sur Online World of Wrestling.
- (en) « Rikidōzan », sur Puroresu Dojo (consulté le )
- Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 978-2-07-014249-1), page 378
- (en) « The Proud Life and Sad Death of Rikidozan », sur American Chronicle, (version du sur Internet Archive)
- (en) Steve Slagle, « Biographie de Rikidozan » [archive], sur The TRC Professional Wrestling Hall of Fame (consulté le )
- (en) « Rikidozan the Legend of pro wrestling », sur Los Angeles Dojo (consulté le )
- (en) « (some sumo) Rikidozan former rikishi from asahi shimbun », sur Banzuke.com - Your Sumo Information Archive, (version du sur Internet Archive)
- (en-US) Javier Ojst, « Rikidozan - The Life and Murder of The Father of Puroresu » [archive], sur ProWrestlingStories.com, (consulté le )
- (en) « Historique du NWA Hawaii Tag Team Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Japan Wrestling Association », sur Online World of Wrestling (consulté le )
- (en) « Japan Wrestling Association », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- « Japan Wrestling Association », sur Willywrestlefest.fr (consulté le )
- (de) « Profil de Rikidōzan », sur Genickbruch.com (consulté le )
- (en) « Masahiko Kimura biography », sur JudoInfo.com (consulté le )
- (en) « Historique du Japanese Heavyweight Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) Gavin Marshall, « Death of a Hero », sur Puroresu Dojo, Wrestling Revue, (consulté le )
- (ja) « Filmographie de Rikidōzan » (consulté le )
- « Rikidōzan » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- « Rikidozan », sur Sancho does Asia - Revue électronique des cinémas d'Asie et d'ailleurs (consulté le )
- (en) « Historique du JWA All Asia Tag Team Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (de) « Historique du JWA All Japan Tag Team Championship », sur genickbruch.com (consulté le )
- (en) « Historique du JWA All Asia Heavyweight Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Historique du NWA International Heavyweight Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Historique du WWA World Heavyweight Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Historique du NWA Pacific Coast Tag Team Championship », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Historique du NWA World Tag Team Championship (San Francisco version) », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Professional Wrestling Hall of Fame and Museum », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
- (en) « Wrestling Observer Newsletter Hall of Fame », sur Pro-Wrestling Title Histories (consulté le )
Annexes
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Ho In Li, I am a Korean : The story of the world professional wrestling champion Rikidozan, Foreign Languages Publishing House, , 200 p. (OCLC 25966342, présentation en ligne)
- (en) Robert Whiting, Tokyo Underworld The fast times and hard life of an American gangster in Japan, New York: Pantheon Books, , 372 p. (ISBN 0-679-41976-4, présentation en ligne)
Liens externes
modifier- Ressource relative à la bande dessinée :
- Ressource relative à l'audiovisuel :