Rio di Sant'Anna

canal de Venise, Italie

Le rio di Sant'Anna (en vénitien rio de Sant'Ana; canal de Sainte-Anne) est un canal de Venise dans le sestiere de Castello.

Rio di Sant'Anna
vénitien:rio de Sant'Ana
Illustration
Le rio et son pont éponyme
Carte.
Carte des rio de Castello
Caractéristiques
Longueur 0,216 km
Bassin 0,002 024 km2
Débit moyen m3/s
Cours
Origine Via Garibaldi
· Coordonnées 45° 25′ 57″ N, 12° 21′ 20″ E
Embouchure Canale di San Pietro
· Localisation Ponte de Quintavale
· Coordonnées 45° 25′ 58″ N, 12° 21′ 30″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Rio della Tana, Rio di San Daniele
Pays traversés ItalieVoir et modifier les données sur Wikidata

Description modifier

Église et Rio di S. Ana

Le rio de Sant'Anna a une longueur de 216 mètres. Il prolonge la Via Garibaldi vers l'est au canal de San Piero.

Via Garibaldi modifier

Via Garibaldi

La via Garibaldi ou rio terà Garibaldi fut construit en 1807 dans le prolongement du rio di Sant'Anna sur une longueur de près de 400 mètres sur la base du rio de Castello (ou de San Domenico) enfoui et qui mène au Bacino di San Marco. À sa création, elle fut appelée via Eugenia.
Le rio de Castello était longé par deux quais et avait trois ponts qui le traversaient : le Ponte de Cao de Rio ou del Tintor près du bacino di San Marco, un pont en bois à la corte Nova et le ponte de San Francesco de Paola ou de San Domenego à hauteur de l'église San Francesco di Paola de Venise.

Toponymie modifier

Ce canal est nommé d'après l'église Sant'Anna. Avant 1807, il reliait le Ponte de la Veneta Marina sur la Riva San Biasio, mais il fut enterré et cette partie constitue aujourd'hui la Via Garibaldi.

Situation modifier

Ce rio longe :

  • le Fondamenta Sant'Ana, prolongé par le Ponte de Quintavalle, sur son flanc sud ;
  • le Fondamenta San Gioachin et ponte Novo (rio della Tana) sur son flanc nord ;
  • l'ancien hôpital des SS.Pierre et Paul
  • le rio de San Daniel au nord ;
  • l'église Sant'Anna à l'extrémité est.

Ancien hôpital SS. Pierre et Paul modifier

Façade du bâtiment, dénaturée par l'ajout d'un second étage. Trois accès au rez-de-chaussée : à gauche pour le couvent des pizòcare, au milieu pour l'hôpital et à droite pour l'oratoire de San Gioachin.

La fondation de cette importante structure sanitaire, situé le long du fondamenta S.Giochin, remonte à 1181. Destiné à offrir assistance aux blessés, on l'appela ospeal dei feriti. Il offrit aussi asile (et quarantaine) aux nombreux pèlerins en route pour la terre sainte. L'assistance médicale fut ensuite étendue aux malades et aux pauvres. D'abord géré par une confrérie laïque sous la responsabilité d'un gastaldi, il fut ensuite placé sous un prieur. Le prieur Marco Bonardo, élu en 1328, agrandit le siège et obtint que l'hôpital fût placé sous la protection du doge en 1348. Dès lors, le prieur fut secondé de cinq procurateurs. En 1350, l'hôpital s'agrandit considérablement, grâce à la donation de Francesco d'Avanzo, qui légua l' Ospedaeto Avanzo contigu. En 1368, l'institution était considérée ospeal mazor, étant le plus grand parmi ceux de Venise, ayant une capacité d'accueil de cent entre malades et pèlerins et jouissant d'un grand prestige scientifique vu le haut professionnalisme des médecins.

En 1418, une Elena Marchi légua une maisonnette (caxetta), à laquelle succéda la fondation d'un Ospissio de pizòcare, Tiers-Ordre de l'ordre franciscain qui pourvurent à assister les pensionnaires. Par la suite un petit Oratoire fut construit, dédié à San Gioachin. L'hôpital jouissait d'un vaste patrimoine immobilier duquel il tirait une rente qui constituait une partie importante des ressources de fonctionnement. Un relief en pierre d'Istria représentant le symbole de l'hôpital, une épée verticale qui croise deux clés horizontales, se trouve encore aujourd'hui sur le mur d'un vieux tezon d'un squero dans l'île de Saint Pietro. En 1724, l'hôpital jouissait d'une rente d'environ 3 000 ducats par an.

En 1750, le bâtiment subit une vaste restauration. À la chute de la République en 1797, les décrets napoléoniens de 1807 firent fermer l'hôpital. Les malades furent transférés à l'hôpital des Incurabili au Zattere. Tout le patrimoine immobilier fut vendu par le Domaine (Demanio) aux privés. Les pizzòcare[1] furent regroupées en un stabile en face de l'Église San Francesco della Vigna.

Ponts modifier

Ce rio est traversé par divers ponts, d'est en ouest :

  • Ponte Sant'Anna reliant le collegio éponyme à la calle Crosera
  • Ponte San Gioachino reliant calle et fondamenta éponymes au Fondamenta Sant'Anna

Notes et références modifier

  1. it:Giuseppe Boerio (Dictionnaire du Dialecte Vénitien) définit les pizzòcare, (s.f. pinzocchere) comme des femmes qui vivent dans un cloître, habillées d'habit religieux mais ne professant pas. À remarquer que le terme vénitien de pizzòcare (Tiers-Ordre appartenant à l'ordre franciscain, dominicain, ou servite qui n'avaient pas prononcé de vœux), indique tous les membres des grandes communautés féminines recluses en couvents, à l'intérieur desquels elles se consacraient aux exercices spirituels et à l'éducation des filles pauvres. Par ailleurs, en ville furent disséminés des petits groupes de femmes veuves et pauvres qui avaient trouvé refuge dans les nombreux ospissi fondés par de charitables citadins; ces communautés furent appelées par analogie improprement, pizzòcare.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Gli Ospizi di Venezia, Franca Semi, Venezia, 1984 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes modifier

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