Robe Mondrian

robe de couturier

La robe Mondrian est une robe courte et droite créée, quatre ans après la création de sa propre maison, par le grand couturier français Yves Saint Laurent (YSL) à partir d'un imprimé inspiré des œuvres abstraites du néerlandais Piet Mondrian. Elle reste un symbole important de la mode des années 1960

La robe Mondrian par Yves Saint Laurent (1966)

Historique modifier

Trois robes Mondrian.

Cette collection présentée lors de la collection haute couture automne-hiver 1965[1],[2], dite « Hommage à Mondrian »[n 1], comprend alors dix robes, mais l'histoire ne retiendra qu'un unique modèle emblématique[4]. Le prototype est réalisé à l'époque avec l'aide d'Azzedine Alaïa[5] qui trouve la technique pour mettre un zip dans le dos[6]. Ce modèle, reprenant pour sa coupe la « robe sac » des années 1950, est une création en lainage, sans manche, descendant jusqu'aux genoux directement inspirée du tableau de 1935 Composition C (No III) du peintre[7].

Publiée sur la couverture du numéro de du magazine féminin Elle, ainsi qu'en couverture des magazines Harper's Bazaar, et du Vogue français[8] photographiée par David Bailey[9], elle reste l'une des créations les plus célèbres du couturier. Cette dernière publication dans le magazine français popularise alors la robe qui se voit largement copiée[7]. En 1978, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent font l'acquisition de la toile Composition avec bleu, rouge, jaune et noir de Mondrian[8].

Ces robes sont présentées pour la première fois au public lors d'un défilé pendant l'exposition universelle de 1992 de Séville[n 2],[10]. La robe principale a été présentée à nouveau lors du défilé rétrospectif organisé en 2002, date de l'arrêt des activités de haute couture d'YSL, avant d'être rééditée[11].

Précédents modifier

Les reprises des œuvres de Mondrian dans la mode n'ont pas été une invention d'Yves Saint Laurent. En effet, la styliste Lola Prusac, embauchée par Hermès, s'en était déjà inspirée au tout début des années 1930, lorsqu'elle a découvert les peintures de l'artiste, pour créer une série de sacs et de bagages à incrustations rouge, jaune et bleu[12].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. À noter qu'en plus de Mondrian, Saint Laurent a également réalisé des robes en reproduisant des œuvres de Poliakoff et de Nicolas de Staël[3].
  2. traduction de la page 277, Ricardo Domingo, 1993 : « Entre les miroirs de l'esplanade du pavillon français eut également lieu le défilé du génial Yves Saint Laurent, qui montra plus de cent modèles appartenant aux meilleures collections du Musée Yves Saint Laurent. Ce jour-là furent montrés les modèles de la collection Mondrian, créés par le designer en 1965 et jamais montrés sur un podium [auparavant]. »

Références modifier

  1. Les créations phares d'Yves Saint Laurent : la robe Mondrian sur Journal des femmes, 16 juin 2008
  2. Les pièces cultes d’Yves Saint Laurent sur Elle, 9 juin 2008
  3. Katia D.Kaupp, « Après Courrèges », Le Nouvel Observateur,‎ , p. 21 (ISSN 0029-4713)
  4. Le secret de la robe Mondrian par Pierre Bergé sur France Culture, novembre 2011
  5. (en) Paul Rambali, « Fashion: Alaia: A life », sur independent.co.uk, The Independent, (consulté le )
  6. Donatien Grau, La vie Alaïa, Arles, Actes Sud, , 181 p. (ISBN 978-2330140441), p. 103
  7. a et b Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal et al., préf. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re éd. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4), « La robe Mondrian 1965 », p. 360-361
  8. a et b Lignes de force sur Stiletto, 17 décembre 2010
  9. (en) Sonia Rachline, Paris Vogue : Covers 1920-2009, New York, Thames & Hudson, , 207 p. (ISBN 978-0-500-51513-6), p. 187
  10. (es) Ricardo Domingo, Fernando Caralt et Francisco Gallardo, Expo '92, una aventura universal, Barcelone, Difusora internacional, S.A., , 381 p. (ISBN 84-7368-181-9)
  11. Les icônes d'YSL sur L'Express Styles, 22 janvier 2002
  12. Jean Guiart, « Un siècle et demi d’évolution », dans Un siècle et demi de contacts culturels à Tanna, Nouvelles-Hébrides, Société des Océanistes (lire en ligne), p. 117–221

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier