Robert Alesch

prêtre luxembourgeois
Robert Alesch
Photo de Robert Alesch (date inconnue).
Biographie
Naissance
Décès
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Activité

Robert Alesch, né le à Aspelt (Luxembourg) et fusillé le (à 42 ans) au fort de Montrouge, est un prêtre catholique luxembourgeois, agent double au service de l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie  modifier

 Le prêtre  modifier

Ordonné prêtre en 1933, il s'installe en France en 1935 et est nommé vicaire à La Varenne Saint-Hilaire, en région parisienne. Au début de l'Occupation nazie, il se fait passer, en particulier dans ses sermons du dimanche[réf. souhaitée], pour un opposant aux Allemands, professant des idées gaullistes.

 Le collaborateur  modifier

Ce prêtre catholique s'est avéré en réalité un agent au service de l'Abwehr. Il réussit à s'introduire dans les milieux de la Résistance et gagne la confiance de l'ethnologue Germaine Tillion, qui le met en relation avec Jacques Legrand, chef exécutif du Réseau Gloria[1] et de Jeaninne Picabia (Gloria de son nom de guerre) fondatrice et chef du réseau. Le nom de code de « Bishop » lui est alors attribué. Salarié des Allemands, se faisant payer pour ses informations, le père Alesch a une double vie : prêtre le jour, il habite avec ses deux maîtresses rue Spontini dans le 16e arrondissement de Paris.

Le , Jacques Legrand, Germaine Tillion puis les principaux cadres du Réseau sont arrêtés. Près de 80 personnes se trouvent emprisonnées dans le courant du mois . Détenus à la prison de Fresnes et de la Santé, ils subissent les longs interrogatoires et pour certains les tortures de la police allemande. Incarcérés ensuite au camp de Romainville, ils seront pour la plupart déportés vers les camps de concentration de Buchenwald, Mauthausen et Ravensbrück. Le chef de Gloria Smh, Jacques Legrand, son adjoint Thomazon, et nombre d'entre eux ne reviendront pas de déportation. Le professeur Alfred Péron meurt deux jours après son retour.

Alesch poursuivra son activité d'agent double au service des nazis, encourageant des jeunes à résister, puis les livrant à l'occupant. Il était rémunéré 12 000 francs par mois (soit le salaire d'un officier supérieur de l'époque) et touchait des primes par tête livrée.

La fin modifier

Après la guerre, il se réfugie à Bruxelles. Livré aux autorités françaises, il est jugé par la Cour de justice de la Seine en mai 1948, avec ses deux maitresses[2]. Les survivants du Réseau, Germaine Tillion qui évoque la mémoire de sa mère Émilie Tillion assassinée à Ravensbrück, Gabriële Buffet-Picabia (mère de Jeanine), Pierre Weydert et ses camarades de Gloria sont présents pour témoigner au procès.

Il est condamné à mort. L'une de ses maitresses est condamnée à une peine de prison, l'autre est acquittée[3], L’abbé Alesch est fusillé le au fort de Montrouge (Arcueil).

Sources modifier

  • Archives nationales
  • Beckett, de James Knowlson, éditions Solin, Actes Sud
  • Le témoignage est un combat, de Jean Lacouture (une biographie de Germaine Tillion), éditions du Seuil

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (de) Guy Wagner, Doppelleben Robert Alesch, Geistlicher und Denunziant, Samuel Beckett, Schriftsteller und Résistant : eine Dokumentation, ein "Anhang der Erinnerung" und 24 Bilder, , 315 p. (ISBN 978-99959-37-16-4 et 9995937166, OCLC 956987999, lire en ligne)
  • Emmanuel Bégué, L'archevêque de Cologne : Les confessions d'un traître, Medusis, , 242 p. (ISBN 978-2951559332), roman historique ayant pour personnage principal Robert Alesch.

Le livre " la carte postale" d'Anne Berest y fait aussi référence