Robert Jackson (ONU)

homme politique australien

Sir Robert Gillman Allen Jackson, né Wilbur Kenneth Jackson le à Melbourne et mort le à Londres est un officier de marine, haut fonctionnaire et administrateur des Nations Unies australien. Il était spécialisé dans l'assistance technique et logistique au monde en développement.

Robert Jackson
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Mentone Grammar School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père
Archibald Jackson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Kathleen Williams (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Una Margaret Dick (d) (à partir de )
Barbara Ward (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions

Jeunesse et formation

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Photographie en noir et blanc d'un navire de guerre à 4 cheminées
Le croiseur lourd HMAS Camberra entrant dans le port de Sydney (Port Jackson) en 1930. Robert Jackson servira à bord de ce navire pendant 5 ans à partir de l'année suivante.

Il effectue sa scolarité secondaire à la Cheltenham High School et à la Mentone Grammar School, que son père Archibald Jackson avait contribué à fonder. La mort de ce dernier l'ayant empêché de poursuivre des études supérieures, il entre à l'âge de 18 ans dans la marine royale australienne. Au cours de ses dix années de formation, il sert successivement sur les bâtiments HMAS Australia (1929-1931), HMAS Canberra (1931-1936) et HMAS Sydney (1936-1938). Durant cette période Jackson attire l'attention des officiers de la Royal Navy qui se succèdent à la tête de l'escadre australienne, notamment le contre-amiral (Sir) Wilbraham Ford. Jackson est promu au grade de Paymaster Lieutenant en 1933. Il changera ses prénoms en Robert Gillman Allen par acte notarié en 1937, mais sera par la suite généralement connu sous son surnom de « Jacko »[1].

Carrière

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Carrière militaire : la défense de Malte durant la seconde Guerre mondiale

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Photographie en noir et blanc d'une étendue d'eau d'où s'élèvent des nuages de fumée.
Bombardement de Grand Harbour et du porte-avions HMS Illustrious le 24 janvier 1941, lors du Blitz de Malte.

En 1938, Ford, alors vice-amiral à Malte, fait nommer Jackson secrétaire de l'état-major de la RN[1]. Après la crise de Munich en septembre, la menace de guerre entraîne une révision du plan de défense de Malte. Une initiative personnelle de Jackson va contribuer à persuader le gouvernement britannique de la nécessité stratégique de défendre l'île[1]. En effet, ayant eu connaissance de notes de ses supérieurs adressées au commandement central à Londres, selon lesquelles cette nation insulaire était indéfendable et devrait être abandonnée aux Nazis, Jackson, prenant le contre-pied de sa hiérarchie rédige alors son propre plan en s'assurant qu'il soit transmis à Winston Churchill en personne. Il fait valoir notamment qu'en enterrant les services essentiels, Malte pouvait être sauvée. Churchill ayant donné son aval à ce plan, Jackson devient l'adjoint principal de l'amiral Ford[2]. Ce dernier note à cette occasion que Jackson « travaille presque sans relâche » à la section navale du document, ce qui permettra sa « publication rapide » ; il souligne que « son énergie, son initiative et ses capacités étaient remarquables ». Ce plan permet d'organiser « l'une des défenses les plus héroïques et les plus réussies de l'histoire de la guerre »[2] et lui vaudra d'être élevé au rang d'Officier de l'Ordre de l'Empire britannique (OBE)[3].

Deux personnalités clefs du dispositif britannique durant la campagne de la Méditerranée
Photographie en noir et blanc d'un homme en uniforme.
L'amiral Wilbraham Ford peu avant son départ de Malte.
Portrait photographique en noir et blanc d'un homme en costume gris.
Lord Oliver Lyttelton, 1er vicomte Chandos peu après sa nomination par Churchill à l'ambassade britannique au Caire.
Durant la guerre, Robert Jackson est le principal collaborateur du vice-amiral Ford à Malte, puis de Lord Lyttelton en Égypte.

En 1941, il est nommé conseiller principal d'Oliver Lyttelton, ministre du cabinet de guerre britannique au Caire. Son travail avec le Centre d'approvisionnement du Moyen-Orient, visant à encourager la production alimentaire locale dans de nombreux pays, lui permet de renforcer ses compétences diplomatiques et administratives.

Carrière à l'ONU

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Après la guerre, Jackson est responsable des projets de l'Administration des Nations Unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA) en Europe, dans certaines régions d'Afrique et en Extrême-Orient. Ces projets sont considérés comme « la plus grande opération de secours de l'ONU jamais menée »[4]. Il est ensuite l'assistant de Trygve Lie, premier secrétaire général de l'ONU, avec lequel il entretint des relations de travail difficile. Puis il retourne au Royaume-Uni pour travailler au Trésor avant de rejoindre le ministère australien du Développement national.

Spécialiste des projets d'aménagement fluvial à usages multiples, sa nécrologie dans le Times indique qu'il « a été associé à pratiquement toutes les grandes entreprises de ce type dans le monde en développement ». Alors qu'il travaille sur le projet du lac Volta au Ghana de 1953 à 1960, il fait la connaissance de Kwame Nkrumah. Cette période au Ghana lui vaut d'être fait Chevalier Bachelor en 1956[5], et Chevalier Commandeur de l'Ordre Royal de Victoria en 1962[6]

À partir des années 1950, il est conseiller des gouvernements de l'Inde et du Pakistan. En 1962, il devient consultant à l'ONU auprès de Paul Hoffman du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans les domaines de l'aide technique, de la logistique et du pré-investissement aux pays en développement. En 1971, il avait contribué à des projets du PNUD dans 60 pays.

Le « rapport Jackson » ou « étude de capacité » (Capacity Study) sur la réforme de l'ONU est publié en 1969. Il propose que les projets de l'ONU soient harmonisés avec le plan de développement de chaque pays, provoquant ainsi une certaine controverse. Margaret Anstee, une autre administratrice de l’ONU, collabore avec lui sur ce rapport. Ils sont deviennent proches tant sur le plan personnel que professionnel. Leur relation se prolongera jusqu'à la mort de Jackson le 12 janvier 1991.

Les dernières grandes opérations de Jackson furent la coordination des secours au Bangladesh entre 1972 et 1975, et l'assistance au Kampuchéa et aux réfugiés cambodgiens en Thaïlande entre 1979 et 1984. En 1986, il est nommé Compagnon de l'Ordre d'Australie[7].

Jackson a été qualifié de « maître de la logistique »[8] et son travail à Malte, à l'UNRRA et au Bangladesh a été tout particulièrement reconnu.

Vie personnelle

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Le 18 octobre 1938, Jackson épouse Una Margaret (Peggy) Dick à la cathédrale anglicane St David de Hobart[1]. ils divorceront plus tard. En 1950, Robert Jackson épouse en secondes noces Barbara Ward. Ils ont un fils en 1956, mais se séparent légalement au début des années 1970[9].

Jackson meurt à Londres le 12 janvier 1991 d'un accident vasculaire cérébral[10],[2].

Décorations

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  • OBE[11]
  • Companion of the Order of St Michael and St George, 1er janvier 1944[12]
  • KB 29 juin 1956[5]
  • Knight Commander of the Order of the Queen Victoria, 20 février 1962[13],[6]
  • Companion of the Order of Australia, pour services dans les relations internationales en particulier en qualité de sous-secrétaire général et conseiller spécial de l'ONU. 9 juin 1986[14]

Références

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  1. a b c et d Mitcham 2021.
  2. a b et c (en) Peter Costigan, « Australian legend got things done », The Canberra Times,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  3. (en) Caroline Vernon, Our Name Wasn't Written, Canberra, Imagecraft, 2e éd. (ISBN 0-646-07198-X), p. 93
  4. DNB
  5. a et b London Gazette: (Supplement) no. 40818, page 3801, 29 June 1956
  6. a et b London Gazette: (Supplement) no. 42604, page 1479, 20 February 1962
  7. It's an Honour – Companion of the Order of Australia
  8. Gibson in DNB
  9. Michael J. Walsh, 'Ward, Barbara Mary, Baroness Jackson of Lodsworth (1914–1981)', Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004; online edn, Sept 2015 accessed 14 Jan 2017
  10. (en) « Robert Jackson dies », The Canberra Times,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  11. (en)Sito web del Dipartimento del Primo Ministro e del Governo: dettaglio decorato.
  12. (en)Sito web del Dipartimento del Primo Ministro e del Governo: dettaglio decorato.
  13. (en)Sito web del Dipartimento del Primo Ministro e del Governo: dettaglio decorato.
  14. (en)Sito web del Dipartimento del Primo Ministro e del Governo: dettaglio decorato.

Bibliographie

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  • Harlan Cleveland, 'Introduction: History of an Idea 1959.’ In The Case for an International Development Authority, by Robert G. A. Jackson, edited by Harlan Cleveland, 5–18. Syracuse, NY: Syracuse University Press, 1959
  • James Gibson, Jacko, Where Are You Now? A life of Robert Jackson: Master of humanitarian relief, the man who saved Malta (Parsons, London 2006) (ISBN 0-9553968-0-8)
  • Robert G. A. Jackson, The Case for an International Development Authority, Syracuse, NY: Syracuse University Press, 1959
  • Robert G.A. Jackson, A Study of the Capacity of the United Nations Development System, 2 vols. (Geneva 1969)
  • Eli Karetny and Thomas G. Weiss. ‘UNRRA’s Operational Genius and Institutional Design.’ Wartime Origins and the Future United Nations, edited by Dan Plesch and Thomas G. Weiss, 99–120. London: Routledge, 2015
  • Chad J. Mitcham, ‘Australia and Development Cooperation at the United Nations: Towards Poverty Reduction.’ In Australia and the United Nations, edited by James Cotton and David Lee, 191–221. Canberra: Department of Foreign Affairs and Trade and Sydney: Longueville Books, 2013
  • (en) Chad Mitcham, « Sir Robert Gillman Jackson (1911–1991) », Australian Dictionary of Biography, vol. 19,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alan R. Raucher, Paul G. Hoffman: Architect of Foreign Aid (Kentucky 1985)
  • Brian Urquhart, A Life in Peace and War (London 1987)

Liens externes

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