Rudolf Nadolny

diplomate allemand
Rudolf Nadolny
Nadolny en 1917.
Fonctions
Président
Croix-Rouge allemande
-
Ambassadeur
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Düsseldorf
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Änny Matthiessen
Enfant
Burkhard Nadolny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rudolf Nadolny () était un diplomate allemand. Il fut ambassadeur allemand en Turquie (1924-1933) puis en URSS (1933-1934) et chef de la délégation allemande à la conférence mondiale pour le désarmement (1932-1933). Il quitta la carrière diplomatique en 1934, s'opposant à la politique d'Hitler vis-à-vis de l'Union Soviétique.

Biographie modifier

Il naquit à Größ Strulack en Prusse-Orientale (aujourd'hui Sterławki Wielkie en Pologne), d'Heinrich (1847-1944) et d'Agnès Nadolny (1847-1910), née Trinker. Les membres de la famille de son père étaient propriétaires terriens en Prusse-Orientale depuis le XIVe siècle. Les ancêtres de sa mère étaient des protestants de Salzbourg en exil[1],[2].

Il passa les épreuves de son abitur au lycée de Rastenbourg en 1892 et étudia ensuite le droit à l'université de Königsberg. Il entra dans les services diplomatiques allemands en 1902 et fut envoyé, comme premier poste, à Saint-Pétersbourg de 1903 à 1907, où il fut le témoin de la révolution russe de 1905 et de la guerre russo-japonaise. Il fut ensuite affecté en Perse, en Bosnie puis en Albanie[1],[3].

Durant la Première Guerre mondiale, il dirigea la section « politique » du Grand État-Major général allemand. En , il devint le chargé d'affaires allemand en Perse mais retourna en Allemagne en pour servir en tant que chef des opérations du département oriental du Ministère des affaires étrangères. Ainsi, il prit part aux négociations qui menèrent au traité de Brest-Litovsk[1].

À la fin de la Première Guerre mondiale, il fut le représentant du Ministère des affaires étrangères auprès du président allemand. À partir de , il dirigea la légation allemande à Stockholm, avant de devenir ambassadeur allemand en Turquie en [1].

De à , il fut le chef de la délégation allemande à la conférence mondiale pour le désarmement à Genève. En , après la mort d'Ulrich von Brockdorff-Rantzau, l'ambassadeur allemand à Moscou, il tenta d'obtenir ce poste mais ses efforts se heurtèrent au refus de Gustav Stresemann. Cependant, il devint ambassadeur allemand auprès de l'Union soviétique à l'automne 1933. Ses tentatives d'améliorer les relations germano-soviétiques sur la base du traité de Rapallo (1922) se révélèrent infructueuses, sachant qu'elles allaient à l'encontre de la politique d'Hitler. Il s'opposa au pacte de non-agression germano-polonais de 1934 en raison de son influence sur les relations germano-soviétiques[4]. Lors d'une conférence avec Hitler, il souligna que, pour lui, des liens plus forts avec la Russie étaient essentiels alors qu'Hitler rejetait tout compromis avec la Russie bolchevique. La rencontre, qui fut décrite comme « orageuse », se termina lorsqu' Hitler déclara que la conversation était finie, tandis que Nadolny répondit que « la conversation ne [faisait] que commencer[5] » À une autre occasion, il appela Hitler « Herr Reichkanzler » (« Monsieur le chancelier du Reich ») par opposition à l'habituel « Mein Führer » et refusa d'effectuer le salut nazi[6]. Nadolny démissionna de la carrière diplomatique le et travailla comme administrateur d'une propriété. Durant la Seconde Guerre mondiale, il servit comme capitaine, puis commandant au sein du commandement suprême de la Wehrmacht et de l'état-major de l'amiral Canaris[1].

Entre juillet et septembre 1945, Nadolny, qui ne s'était pas compromis avec le régime hitlérien, devint président de la Croix-Rouge allemande et fut actif au sein de la Société pour la réunification allemande et de l'Association de l'unité allemande. En raison des tensions grandissantes entre les Alliés occidentaux et les Soviétiques, il était parfois vu comme un agent russe et était peu considéré par les représentants des Alliés [1],[6].

Durant le blocus de Berlin en 1948/49, il s'installa en Allemagne de l'Ouest. Il mourut en 1953 à Düsseldorf[1],[6].

Famille modifier

Nadolny épousa Änny Matthiessen (1882-1977) en 1905. Il eut pour fils Burkard Nadolny (1905-1968) et pour petit-fils Sten Nadolny[1].

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rudolf Nadolny » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f g et h (de) Wolfgang Müller, « Nadolny, Rudolf », Neue Deutsche Biographie.
  2. (de) « Nadolny, Rudolf », Bundesarchiv.
  3. (en) Jefferson Adams, Historical Dictionary of German Intelligence, Lanham (Md.), Rowman&Littlefield, , 543 p. (ISBN 978-0-8108-5543-4, lire en ligne), p. 315.
  4. (en) William Young, German Diplomatic Relations 1871-1945 : The Wilhelmstrasse and the Formulation of Foreign Policy, iUniverse, , 408 p. (ISBN 978-0-595-40706-4, lire en ligne), p. 199-200.
  5. (en) Gordon Alexander Craig et Felix Gilbert, The Diplomats, 1919-1939, Princeton University Press, (ISBN 0-691-03660-8, lire en ligne), p. 417-418.
  6. a b et c (de) « Die Lieb' zum Vaterland », Der Spiegel, .

Liens externes modifier