Rue Fongate

rue de Marseille, en France

La rue Fongate est une voie située dans le 6e arrondissement de Marseille.

Rue Fongate
Situation
Coordonnées 43° 17′ 31″ nord, 5° 22′ 56″ est
Arrondissement 6e
Tenant Rue d'Aubagne
Rue Jean-Baptiste-Estelle
Aboutissant Boulevard Louis-Salvator
Morphologie
Type Rue
Longueur 225 m
Largeur m
Histoire
Anciens noms rue des Scytes
rue nouvelle Fongate
Géolocalisation sur la carte : Marseille
(Voir situation sur carte : Marseille)
Rue Fongate

Situation et accès modifier

Elle relie l'intersection de la rue d'Aubagne et de la rue Estelle au boulevard Louis-Salvator[1].

Toponymie modifier

La rue Fongate a d’abord été une voie située au bas de la colline Fongate, quartier alors rural situé à l’ouest du plateau de Notre-Dame du Mont, renommée rue de La Palud après la construction à la fin du XVIIe siècle du couvent des Trinitaires déchaussés venus du quartier de La Palud. Le nom de Fongate est ensuite donné à une nouvelle voie créée au sommet de la colline, dans un premier temps dénommée rue Nouvelle-Fongate puis simplement rue Fongate[2]. Étymologiquement « fongate » provient de « font-gate », « font-gatte » ou « fons-gate » : fontaine d’une terre sans cultures[3]. Sur un plan de Marseille levé à la fin du XVIIIe siècle elle s'orthographie rue Fontgate[4]. Elle se nomme aussi un temps, pendant la Révolution, rue des Scythes[3].

Historique modifier

La rue nouvelle rue Fongate est percée dans le secteur d’une ancienne fabrique de tuiles desservie par le chemin de la Tuilière (devenue rue d’Aubagne)[3]. Son ébauche apparaît en sur le plan Razaud[5] conservé par les archives municipales de Marseille[6]. Orientée nord-sud elle vient compléter le plan en damier d’un quartier créé dans le périmètre de l’agrandissement de Marseille ordonné en par Louis XIV[7]. Elle permet l’urbanisation du haut de la colline[8],[9]. Des calades est-ouest en forte pente, projetées par le Bureau de l’agrandissement dès , la relient à la rue de la Palud. La troisième calade (rue Balthazar-Dieudé) demeure un temps en impasse au niveau du pavillon que Pierre Puget a construit sur la colline Fongate vers . Sa destruction permet finalement le débouché sur la rue Fongate[10]. La rue Fongate se termine d’abord au sud sur les lices intérieures du rempart de Louis XIV. Après la démolition de celui-ci par le préfet Delacroix au début du XIXe siècle[7] elle débouche sur un boulevard qui prend successivement les noms de boulevard Clary, d’Angoulême, des Parisiens, de Rome avant de devenir boulevard Louis-Salvator.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

Au no 18 se situe une des entrées de la Bastide Flotte de la Buzine classée monument historique. À la fin du XVIIIe siècle, au moment même où le quartier s’urbanise, Nicolas de Flotte de la Buzine fait construire en cœur d’îlot urbain une demeure sur le modèle des traditionnelles bastides marseillaises, en partie sur un terrain acheté au petit fils de Pierre Puget qui a loti la campagne de son grand-père[11],[12]. D’après le plan Pierron levé en , une courte allée arborée dessert alors la bastide à partir de la rue Fongate[9]. Occupée à partir de par des institutions d'enseignement, elle fait l'objet en d'une transformation en un ensemble de logements de luxe. L’opération a bénéficié d'avantages fiscaux relatifs aux travaux réalisés sur un monument historique[13].

Bibliographie modifier

  • André Bouyala d’Arnaud, Évocation du vieux Marseille, les éditions de minuit, Paris, 1961.
  • Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, (ISBN 2-86276-195-8).

Références modifier

  1. « La rue Fongate sur OpenStreetMap ».
  2. Augustin Fabre, Les rues de Marseille, t. 4, Marseille, E. Camoin, 1867-1868, 468 p. (présentation en ligne, lire en ligne), page 142.
  3. a b et c Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille : Mémoire de Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, , 441 p. (ISBN 2-86276-195-8), pages 191-192.
  4. Campen, « Plan routier de la ville et faubourg de Marseille », sur gallica.bnf.fr, .
  5. Joseph Razaud sur data.bnf.fr
  6. « Plan géométral de la ville, citadelles, port et arsenaux de Marseille. Plan de Marseille de L'anse de la Joliette aux Catalans ; les fortifications de 1666 et les projets de modification de parcelles en 1752 par Bellisle », sur archivesplans.marseille.fr, 1743-1752.
  7. a et b Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 77-108.
  8. Jean-Pierre Bresson, « Plan géométral de la ville de Marseille levé par Jean-Pierre Bresson en 1773 », sur gallica.bnf.fr, .
  9. a et b Pierron, « Plan de la partie sud de la ville de Marseille, », sur archivesplans.marseille.fr, .
  10. Augustin Fabre, op. cit., tome 4, p. 149-154.
  11. Marie-Odile Giraud, « Bouches du Rhône - Marseille - Ancienne bastide Flotte de la Buzine, synthèse historique et architecturale » [PDF], sur culture.gouv.fr, site du ministère français de la culture (consulté le ).
  12. Georges Reynaud, « Une Petite campagne dans la ville : le cours Saint-Thomas d'Aquin, 23 rue Dieudé », dans Revue Marseille, vol. 167, Marseille, Ville de Marseille, , pages 74-77.
  13. « Monument Historique Marseille - Bastide Saint Thomas d’Aquin - Marseille (13) », sur Deficit foncier (consulté le ).