Russie unie

parti politique russe

Russie unie (en russe : Единая Россия, Iedinaïa Rossia, abrégé EP, IR ou ER[n 1]) est un parti politique russe. Russie unie est présidé de novembre 2002 au par Boris Gryzlov, ancien président de la Douma d’État, puis par le président du gouvernement russe, Vladimir Poutine, jusqu'en , date à laquelle Dmitri Medvedev lui succède, après avoir été élu lors du XIIIe congrès du parti.

Russie unie
russe : Единая Россия
Image illustrative de l’article Russie unie
Logotype officiel.
Présentation
Président Dmitri Medvedev
Fondation
Fusion de Patrie – Toute la Russie (en)
Unité (en)
Notre maison la Russie
Siège 39 Avenue Koutouzovski
Moscou, oblast de Moscou, Russie 121170[1]
Fondateurs Sergueï Choïgou
Iouri Loujkov
Mintimer Chaïmiev
Secrétaire général Andreï Tourtchak
Organisation de jeunesse Jeune garde de Russie unie
Positionnement Attrape-tout[2]
Idéologie Étatisme[3],[4],[5]
National-conservatisme[6],[7]
Ultranationalisme[8]
Nationalisme russe[9]
Nationalisme culturel[9]
Conservatisme social[10]
Poutinisme[3],[4],[11]
Antioccidentalisme[12]
Eurasisme[13],[14],[15]
Affiliation nationale Front populaire panrusse
Adhérents 2 073 772 (2013)[16]
Couleurs Blanc, bleu et rouge (couleurs nationales russes)
Site web er.ru
Présidents de groupe
Douma Sergueï Neverov
Représentation
Douma
325  /  450
Conseil de la fédération
136  /  178
[17]
Gouverneurs
73  /  89
Sièges dans les parlements régionaux
2683  /  3908
Drapeau de la Russie (1991-1993), utilisé par Russie unie.

Histoire

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Fondation

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Le parti est fondé en avril 2001 comme le rassemblement du parti Patrie (Отечество) du maire de Moscou Iouri Loujkov et du président du gouvernement Ievgueni Primakov, du parti Toute Russie (Вся Россия) de Mintimer Chaïmiev et du parti Unité (Единство) dirigé par Sergueï Choïgou.

Renforcement

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Élections

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Lors des élections législatives de 2003, Russie unie a rassemblé 37 % des suffrages exprimés. Il détient 315 sièges sur les 450 de la chambre basse (la Douma d’État), il contrôle aussi 88 des 178 sièges du Conseil de la fédération. Le parti Russie unie détient à lui seul la majorité constitutionnelle à la Douma. Cela lui permettrait de modifier la Constitution sans tenir compte de l’avis des autres partis représentés.

Lors des élections législatives du , le parti a rassemblé 64,1 % des suffrages exprimés, soit 315 des 450 sièges de la Douma. Le Parti communiste de la fédération de Russie, deuxième des élections, obtient 11,6 % des voix, devenant ainsi le premier parti d’opposition du pays.

Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine au congrès du parti, le .
Vladimir Poutine au XXIe Congrès de Russie unie le 17 décembre 2023.

Russie unie soutient la politique du président Vladimir Poutine et a soutenu sa candidature lors de l’élection présidentielle de 2004.

Lors des élections législatives de 2016, le parti Russie unie réunit 54,2 % des voix, obtenant 343 sièges au parlement[18].

Membres et soutiens

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Le parti affirmait compter 1 420 000 membres en 2007. Un an après en , il présente sur son site Internet le nombre de deux millions de membres enregistrés.

Le parti comptait 2 030 164 adhérents au , dont 26 % d'étudiants, chercheurs d'emploi et retraités ; 21,2 % d'enseignants ou employés dans l'enseignement ; 20,9 % d'actifs dans le secteur industriel ; 13,2 % de fonctionnaires ; 8 % dans le secteur de la santé ; 4 % d'entrepreneurs et environ le même nombre travaillant dans le domaine des arts[19].

Présidence

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Le , le président sortant, lors du congrès du parti Russie unie, a accepté de se mettre à la tête du parti sans toutefois y adhérer. Il a investi le poste le , la veille de la fin de son mandat présidentiel.

Le président du parti Russie unie est depuis le (XIIIe congrès) Dmitri Medvedev, tandis que le président de son conseil suprême est, depuis , Boris Gryzlov.

Résultats électoraux

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Élections présidentielles

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Année Candidat 1er tour 2d tour Rang
Voix % Voix %
2004 Vladimir Poutine 49 565 238 71,3 1er
2008 Dmitri Medvedev 52 530 712 71,2 1er
2012 Vladimir Poutine 46 602 075 63,6 1er
2018 Vladimir Poutine 56 206 514 76,7 1er
2024 Vladimir Poutine 76 277 708 88,5 1er

En 2004, 2018 et 2024, le parti soutient Vladimir Poutine, qui se présente en tant que candidat indépendant.

Élections législatives

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Année Voix % Rang Sièges
2003 22 779 279 37,6 1er
225  /  450
2007 44 714 241 64,3 1er
315  /  450
2011 32 448 000 49,3 1er
238  /  450
2016 28 527 828 54,2 1er
343  /  450
2021 28 064 258 49,8 1er
324  /  450

Accusations de corruption

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Russie unie est attaquée par son opposition comme étant un « parti d'escrocs et de voleurs » (партия жуликов и воров, terme inventé par l'activiste Alexeï Navalny[20],[21]) en raison de la persistance de la corruption en Russie. En , Novaïa Gazeta a publié un article décrivant comment le public écrivait le slogan sur les billets de banque en signe de protestation[22]. En , Poutine rejette l'accusation de corruption, affirmant qu'il s'agissait d'un problème général qui ne concernait pas un seul parti : « Ils disent que le parti au pouvoir est associé au vol, à la corruption, mais qu'il s'agit d'un cliché certaine force politique, c'est un cliché lié au pouvoir [...] Ce qui est important, cependant, comment le gouvernement au pouvoir lutte contre ces choses négatives »[incompréhensible][23]. Un sondage réalisé en novembre 2011 a révèle que plus d’un tiers des Russes étaient d’accord avec la qualification de Russie unie comme "le parti des escrocs et des voleurs"[24]. Après les élections législatives de 2011, plusieurs dirigeants de la Russie unie ont demandé des enquêtes sur la fraude et la réforme du parti[25].

Le parti a également été critiqué pour l’absence d’un véritable programme. Le politologue russe Gleb Pavlovsky déclare en 2011 : "Nous voyons le chaos, où personne n’est sûr de rien : le parti au pouvoir six mois avant les élections ne sait pas quel est son programme et quels intérêts il devrait représenter"[26]. Le site d’information russe Gazeta.ru publie un article en octobre 2011 affirmant que les autorités n’avaient pas élaboré de programme pour les élections[27]. Guennadi Ziouganov, leader du PCRF, déclare par la suite dans une interview avec Novaya Gazeta en novembre 2011 : « Au congrès de la Russie unie, il n’y a eu ni analyse sérieuse, ni programme pour le proche avenir, ni décisions intéressantes, ni évaluation honnête de ce qui se passe dans le monde et dans notre pays. Et absolument aucune proposition réelle pour les six prochaines années de gouvernement. »[28].

Le soutien de la Russie unie au relèvement de l’âge de la retraite en 2018 a fait chuter la cote de popularité du parti et du président à son plus bas niveau depuis 2011[29]. Des manifestations de masse contre la mesure ont également été organisées[30] La réforme des retraites a également eu un impact négatif sur la performance du parti aux élections régionales plus tard dans l’année[31].

Notes et références

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  1. Abrégé en russe : « ЕР », romanisé : « IR », officiellement « ER » sur le nom de domaine du site officiel et sur les réseaux sociaux.

Références

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  1. (ru) « Единая Россия официальный сайт Партии / Пресс-служба / Контакты », sur er.ru.
  2. (en) Cheng Chen, The return of ideology : the search for regime identities in postcommunist Russia and China, Ann Arbor, University of Michigan Press, , 228 p. (ISBN 978-0-472-11993-6, lire en ligne), p. 87.
  3. a et b (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  4. a et b Richard Sakwa, Power and Policy in Putin's Russia, Routledge, , 262 p. (ISBN 978-1-317-98994-3, lire en ligne), p. 7.
  5. (en) Sasha de Vogel, « New Russian "Patriots" », sur The Institute of Modern Russia, (consulté le ).
  6. (en) Paul Chaisty et Stephen Whitefield, « Putin’s Nationalism Problem », E-International Relations,‎ .
  7. (en) « Is 'National Conservatism' the New Ideology of the Russian People? », Diena, (consulté le ).
  8. (en) Kaleem Jaweed, « A Russian empire ‘from Dublin to Vladivostok’? The roots of Putin’s ultranationalism », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  9. a et b (en) Marlène Laruelle, In the Name of the Nation, New York, Palgrave Macmillan, , 119–152 p. (ISBN 978-1-349-38117-3, DOI 10.1057/9780230101234_5), « Nationalism as Conservative Centrism: United Russia ».
  10. (en) Tom Lansford, Political Handbook of the World 2015, CQR Press« United Russia ... espouses “social conservatism” ».
  11. Sasha de Vogel, « New Russian "Patriots" », sur The Institute of Modern Russia, (consulté le ).
  12. (en) « Russia adopts new anti-West foreign policy strategy », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne [archive du ])
  13. « Russia adopts new anti-West foreign policy strategy », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne [archive du ])
  14. Nigel Gould-Davies, « Russia's new foreign-policy concept: the impact of war » [archive du ], sur IISS,
  15. « The Concept of the Foreign Policy of the Russian Federation » [archive du ], sur Permanent Mission of the Russian Federation to the European Union,
  16. (ru) « ИНФОРМАЦИЯ о численности членов Всероссийской политической партии "ЕДИНАЯ РОССИЯ" в каждом из ее региональных отделений (по состоянию на 1 января 2011 года) » [« Information on the number of members of the political party "UNITED RUSSIA" in each of its regional offices (as at 1 January 2011) »] [archive du ] [doc], minjust.ru,‎ (consulté le ).
  17. (ru) « Единая Россия официальный сайт Партии / Кто есть кто / Члены Совета Федерации РФ - члены партии «Единая Россия» », sur er.ru (consulté le ).
  18. (ru) « Выборы депутатов Госдумы VII созыва », sur ria.ru,‎ (consulté le ).
  19. (ru) « "Единороссы" хотят протянуть онлайн-контакт к каждому своему активисту », sur rg.ru,‎ .
  20. (en) « Medvedev 'tweet' sends the Russian blogosphere into a frenzy », sur theguardian.com, (consulté le ).
  21. (ru) « Большинство тех, кто голосовал против ПЖиВ, не читали Навального, не ужасались происшествию на Ленинском проспекте. У каждого из них случился какой-то свой персональный Ленинский проспект », sur Novaïa Gazeta,‎ (consulté le ).
  22. (ru) « «Жулики и воры» пошли по рукам », sur Novaïa Gazeta,‎ (consulté le ).
  23. (en) « Police and protesters clash in Moscow after election protests », sur telegraph.co.uk, (consulté le ).
  24. (en-US) Alan Cullison and Gregory L. White, « Putin Faces Push to Regain Support After Election », sur WSJ (consulté le )
  25. (en-US) Michael Schwirtz, « Unlikely Agitator, an Insider, Speaks Out Against Electoral Fraud in Russia », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  26. (ru) « Глеб Павловский: "Путин уже не является харизматиком-одиночкой" », sur dp.ru (consulté le )
  27. (ru) « Вакуумная бомба власти », sur Газета.Ru (consulté le )
  28. « Геннадий Зюганов: «Съезд «Единой России» напомнил мне худшие образчики массовок КПСС» - Политика - Новая Газета », sur web.archive.org,‎ (consulté le )
  29. « Russie : la confiance en Vladimir Poutine chute fortement, selon un sondage », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  30. (ru) « Пенсионная реформа понесла «Единую Россию» на кладбище », sur svpressa.ru,‎ (consulté le )
  31. (ru) « В "Единой России" признали влияние пенсионной реформы на ход выборов », sur Interfax.ru (consulté le )

Liens externes

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