Séisme de 1624 d'Argenta

Séisme d'Argenta en 1624
Image illustrative de l’article Séisme de 1624 d'Argenta
Carte ancienne de 1570, montrant la situation hydrogéologique avant le tremblement de terre.

Date (19 h 45 min 0 s UTC)
Magnitude 5,86
Intensité maximale VIII-IX (Mercalli)
Épicentre 44° 39′ nord, 11° 51′ est
Régions affectées La vallée du Pô en Émilie (région de Ferrare)
Victimes 50 morts
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Séisme d'Argenta en 1624
Géolocalisation sur la carte : Émilie-Romagne
(Voir situation sur carte : Émilie-Romagne)
Séisme d'Argenta en 1624

Le séisme d'Argenta de 1624 est un événement sismique qui s'est produit dans la soirée du près d'Argenta, une localité qui faisait alors partie des États pontificaux[1]. Le tremblement de terre a provoqué la destruction de la ville d'Argenta, y compris de ses murs médiévaux, un tsunami et la liquéfaction du sol[2]. Après avoir été rasée, Argenta a été reconstruite sur la rive opposée du fleuve Reno[3].

Le séisme modifier

Le tremblement de terre a été précédé par « un grondement sombre, soudain et prolongé » et a pris la forme de trois fortes secousses d'intensité croissante[4]. La puissance du séisme a désintégré plus de 170 bâtiments, 200 maisons sont devenues inhabitables, et d'autres gravement endommagées. Les 24 tours de défense, sauf une, se sont effondrées sur le sol, tandis que les murs s'écroulent, surtout ceux sur les rives du . Quatre églises ont également été démolies, dont la cathédrale, tandis que les autres ont été complètement rasées et « arrachées de leurs fondations ». Seul le sanctuaire de la Celletta, construit quelques années plus tôt, est resté intact. Une procession est organisée pour commémorer l'événement le jour de la Saint-Joseph[5].

Sur les 1 566 habitants de la ville d'Argenta, 25 ou 28 personnes sont mortes sous les décombres[6]. Les villes voisines de Boccaleone, San Biagio, Filo et Bando ont également été détruites[7].

Le tremblement de terre a ouvert de nombreux gouffres dans le sol alluvial, d'où sont violemment sorties des eaux boueuses mélangées à du sable noirâtre. Dans le même temps, la hauteur de la nappe phréatique, devenue salée, était si élevée qu'elle sortait des puits et inondait les rues[6].

Le tremblement de terre a également provoqué un rare cas de « tsunami interne », c'est-à-dire ne se produisant pas en mer mais dans les eaux intérieures[2]. En effet, le Pô de Primaro et les eaux saumâtres de la vallée de Padusa, des vallées de Campetto (au sud) et de Comacchio (au nord) ont tourbillonné comme dans une tempête, générant de fortes vagues qui ont défoncé les berges et les remblais[2].

Le tremblement de terre a été ressenti « gaillardement » à Ferrare, où ont été enregistrés quelques dégâts mineurs et la chute de nombreuses cheminées, ainsi qu'à Ravenne, Padoue, Bologne et Venise[6].

Tout au long de la nuit, il y a eu au moins 37 fortes répliques. Le matin du , une réplique a été ressentie jusqu'à Ferrare. Par la suite, l'essaim sismique a continué jusqu'au , avec jusqu'à 4 ou 5 secousses par jour[6].

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (it) Mario Baratta, I terremoti d'Italia: Saggio di storia, geografia e bibliografia sismica italiana con 136 sismogrammi, Turin, Fratelli Bocca editori, (lire en ligne), p. 118-119.
  • (it) Francesco Leopoldo Bertoldi, Storia della miracolosa immagine di Santa Maria, ovvero della Madonna della Celletta nella terra d'Argenta (etc.), Faenza, Benedetti Impress. Vescovile, (lire en ligne).
  • (it) Antonio Frizzi, Memorie per la storia di Ferrara raccolte da Antonio Frizzi, vol. 5, Ferrare, per gli eredi di Giuseppe Rinaldi, (lire en ligne), p. 72-73.

Notes et références modifier

  1. (en) « 1624 Argenta Eathquake », The Catalogue of Strong Italian Earthquakes,‎ (lire en ligne).
  2. a b et c (it) « 19 mars 1624: il forte terremoto di Argenta (FE) con tsunami “interno” e episodi di liquefazione del terreno », sur Blue planet heart, .
  3. (it) « Argenta nell'Enciclopedia Treccani », sur treccani.it (consulté le ).
  4. Baratta, p. 118.
  5. Bertoldi, p. 55.
  6. a b c et d Baratta, p. 119.
  7. Frizzi, p. 72.