Séparatisme

acte politique

Le séparatisme est une position politique visant à la séparation d'un groupe culturel, ethnique, tribal, religieux, racial, politique ou autre d'un groupe plus large. Comme pour la sécession, le séparatisme fait traditionnellement référence à une séparation politique complète. Les groupes qui recherchent simplement une plus grande autonomie ne sont généralement pas considérés comme étant séparatistes en tant que tels. Néanmoins, bien que le terme fasse souvent référence à la sécession politique complète[1],[2],[3], les groupes séparatistes peuvent parfois ne rechercher qu'une autonomie accrue[4]. Le concept est proche et parfois interchangeable de ceux d'indépendantisme et de nationalisme.

Les facteurs économiques et politiques jouent généralement un rôle crucial dans la création de forts mouvements séparatistes, par opposition aux mouvements identitaires moins ambitieux[5]. Certains groupes séparatistes ont une forme d'identité politique ou d'activité politique et de théorisation fondée sur des expériences partagées d'injustice dont sont victimes les membres de certains groupes sociaux. Ces groupes pensent que les tentatives d'intégration avec les groupes dominants compromettent leur identité et leur capacité à rechercher une plus grande autodétermination[6].

Motivations

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Les groupes peuvent avoir une ou plusieurs motivations à la séparation, notamment[7] :

  • le ressentiment émotionnel et la haine des communautés rivales ;
  • protection contre le génocide, et le nettoyage ethnique ;
  • résistance des victimes à l'oppression, comprenant le dénigrement de leur langue, de leur culture ou de leur religion ;
  • influence et propagande de ceux qui, à l’intérieur et à l’extérieur de la région, espèrent tirer profit politiquement d'un conflit et de la haine entre groupes ;
  • la domination économique et politique d'un groupe qui ne partage pas le pouvoir et les privilèges de manière égalitaire ;
  • motivations économiques: chercher à mettre fin à l'exploitation économique par un groupe plus puissant ou, au contraire, à échapper à la redistribution économique d'un groupe plus riche à un groupe plus pauvre ;
  • préservation des traditions religieuses, linguistiques ou autres traditions culturelles menacées ;
  • déstabilisation d'un mouvement séparatiste en faisant naître d'autres ;
  • vide géopolitique résultat de la dislocation de grands États ou d’empires ;
  • fragmentation continue alors que de plus en plus d’États se séparent ;
  • le sentiment que la nation perçue a été ajoutée au grand État par des moyens illégitimes ;
  • la perception que l'État ne peut plus soutenir son propre groupe ou a trahi ses intérêts ;
  • opposition aux décisions politiques.

Réponse gouvernementale

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L'intensité des revendications séparatistes et l'usage par certains groupes de la violence constitutionnelle et non violente ou armée dépendent de divers facteurs économiques, politiques, sociaux et culturels, notamment la direction[8] du mouvement et la réponse du gouvernement[5]. Les gouvernements peuvent réagir de différentes manières, dont certaines s’excluent mutuellement. Certains incluent[9]:

  • accéder aux revendications séparatistes ;
  • améliorer la situation des minorités défavorisées, qu’elles soient religieuses, linguistiques, territoriales, économiques ou politiques ;
  • adopter un « fédéralisme asymétrique » lorsque différents États entretiennent des relations différentes avec le gouvernement central en fonction d'exigences ou de considérations séparatistes ;
  • permettre aux minorités de remporter des différends politiques sur lesquels elles sont fermement convaincues, par le vote parlementaire, un référendum, etc ;
  • mettre en place une relation de confédération où les liens entre les États sont limités.

Certains gouvernements répriment tout mouvement séparatiste dans leur propre pays, mais soutiennent le séparatisme dans d'autres pays.

Séparatisme non géographique

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Le communautarisme est parfois décrit comme une forme de séparatisme social. Le mot séparatisme a déjà été employé en ce sens en parlant de la possibilité d'une communauté ethnique, religieuse, ou autre à vouloir se constituer avec plus d'autonomie, voire une indépendance complète, par rapport au reste de la société[10]. Paul Magnette développe l'idée d'un séparatisme des élites (France Culture, Esprit de justice, 18/11/2020).

Le séparatisme peut aussi être racial : ségrégationnisme, séparatisme blanc, séparatisme noir[11].

En éducation, le séparatisme scolaire est une expression spécifique pour des catégories d’élèves ; le mot a été employé en ce sens au Canada au début du XXe siècle pour critiquer une politique scolaire qui créait de multiples catégories de commissions scolaires, qui étaient alors divisées sur le double plan de l'appartenance à une communauté linguistique et de l'appartenance à une confession religieuse[12].

Exemples

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En France, il serait exact de parler de « séparatisme » breton[13], même si ce terme ne regroupe pas un seul et unique mouvement[14].

Au Canada, le terme séparatisme est couramment associé à divers mouvements ou partis du Québec[15], les plus connus étant le Parti québécois et le Bloc québécois. Son emploi est parfois contesté au profit des termes « souverainisme » ou « indépendantisme »[16] car le Québec constitue une entité fédérée et non une région[citation nécessaire].

Références

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  1. (en) separatism, Free Dictionary
  2. (en) separatism, Merriam Webster dictionary
  3. (en) separatists, The Oxford Pocket Dictionary of Current= English 2008.
  4. (en) R. Harris et Jerry Harris, The Nation in the Global Era: Conflict and Transformation, Brill, (ISBN 90-04-17690-X, lire en ligne), p. 320
  5. a et b See D.L. Horowitz's "Patterns of Ethnic Separatism", originally published in Comparative Studies in Society and History, 1981, vol 23, 165-95. Republished in John A. Hall, The State: Critical Concepts, Routledge, 1994.
  6. (en) Identity Politics, université Stanford, coll. « Encyclopedia of Philosophy », (lire en ligne)
  7. (en) Metta Spencer, Separatism: Democracy and Disintegration, Rowman & Littlefield, , 2–4 p. (ISBN 9780847685851, lire en ligne)
  8. Link to: Chima, Jugdep. "Effects of Political Leadership on Ethnic Separatist Movements in India" Paper presented at the annual meeting of the Midwest Political Science Association, Palmer House Hotel, Chicago, Illinois, 12 avril 2007, (PDF); Chima, Jugdep. "How Does Political Leadership Affect the Trajectories of Ethnic Separatist Insurgencies?: Comparative Evidence from Movements in India" Paper presented at the annual meeting of the American Political Science Association, Marriott Wardman Park, Omni Shoreham, Washington Hilton, Washington, 1er septembre 2005 (PDF).
  9. Metta Spencer, 5-6.
  10. Catherine E. Dalpino. Conférence du 10 juin 2003: Separatism and Terrorism in the Philippines: Distinctions and Options for US Policy. Institut Brookings. En ligne. https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2016/06/20030610-1.pdf. Consulté le 2020-10-11.
  11. Dobratz, Betty A. & Shanks-Meile, Stephanie L. (Summer 2006). "The Strategy of White Separatism". Journal of Political and Military Sociology. 34 (1): 49–80.
  12. Lionel Groulx. L’enseignement français au Canada. Tome I. Dans le Québec. Montréal : Leméac éditeur, 1979. ; Lionel Groulx. L’enseignement français au Canada. Tome 2. Les écoles des minorités. Montréal : Leméac éditeur, 1979.
  13. Pour le séparatisme, manifeste du parti nationaliste breton (1911), consulté le 2 octobre 2017.
  14. [PDF]Histoire résumée du mouvement breton, sur idbe-bzh.org, consulté le 2 octobre 2017
  15. « Séparatisme au Canada » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
  16. L'accession à la souveraineté et le cas du Québec : conditions et modalités politico-juridiques, Jacques Brossard, Montréal : Presses de l'Université de Montréal, 1995, p. 94

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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