SU.VI.MAX

étude sur la supplémentation en vitamines et minéraux antioxydants lancée le 11 octobre 1994 en vue de constituer une source d’informations sur la consommation alimentaire des français et leur état de santé

SU.VI.MAX (SUpplémentation en VItamines et Minéraux Anti-oXydants) est une étude lancée le en vue de constituer une source d’informations sur la consommation alimentaire des français et leur état de santé.

L'étude a été menée par Serge Hercberg, directeur de l’unité Inserm Épidémiologie nutritionnelle.

Déroulement modifier

Pendant 8 ans à partir de , 13 017 hommes et femmes de 35 à 60 ans ont absorbé chaque jour des doses nutritionnelles de vitamines et minéraux antioxydants sous forme de capsule. La moitié d'entre eux prenait un placebo. Cette étude a été menée en double aveugle, c'est-à-dire que ni les médecins ni les sujets n'étaient informés de ce que contenait la capsule qui leur était donnée.

Les capsules d'anti-oxydants contenaient :

Résultats modifier

Les conclusions ont été rendues officiellement au début de l’été 2003.

Aucune différence majeure n'a été décelée entre les groupes dans l'incidence totale du cancer (267 [4,1 %] pour le groupe d'étude vs 295 [4,5 %] pour le groupe placebo), l'incidence de maladies cardiovasculaires ischémiques (134 [2,1 %] vs 137 [2,1 %]) ou la mortalité toutes causes confondues (76 [1,2 %] vs 98 [1,5 %]). Cependant, une interaction significative entre sexe et effets de groupe sur l'incidence du cancer a été trouvé (P = .004). Une analyse stratifiée selon le sexe a montré un effet protecteur des antioxydants chez les hommes (risque relatif: 0,69 [intervalle de confiance à 95 % [IC], 0,53 à 0,91]), mais pas chez les femmes (risque relatif, 1,04 [IC 95 % : 0,85 à 1,29]) . Une tendance similaire a été observée pour la mortalité toutes causes confondues (risque relatif: 0,63 [IC 95 %, de 0,42 à 0,93] chez les hommes vs 1,03 chez les femmes [IC à 95, de 0,64 à 1,63 %], p = .11 pour l'interaction)[1],[2]. Aucun effet n'a été démontré pour les femmes. L'explication avancée est qu'elles étaient moins carencées en anti-oxydants avant l'étude que les hommes.

C'est en partie à partir de cette étude que le message de santé publique « mangez au moins cinq fruits et légumes par jour » a émané. Cependant, SUVIMAX évoque l'effet d'une complémentation en anti-oxydants sur les cancers, ces mêmes anti-oxydants étant contenus dans les fruits et légumes de bonne qualité. On présume donc que consommer ces derniers aurait un effet similaire.

Critiques modifier

La revue Prescrire était critique sur cette étude, déclarant que « les traitements « antioxydants » n'ont pas d'efficacité démontrée en prévention des cancers ou des affections cardiovasculaires. Leur utilisation en routine dans une population ayant une alimentation variée, similaire à celle de la population française, n'est pas justifiée. »[3] L'étude ne montrait donc pas d'effets sur les critères de jugement principaux, le niveau de preuves d'une analyse en sous-groupe restant faible (baisse d'incidence des cancers chez les hommes)

En 2007, 7 000 séniors volontaires (âgés de 55 à 72 ans) ont été contactés pour faire partie d'une nouvelle étude baptisée SU.VI.MAX 2[4]. L'objectif de cette seconde étude est de comprendre l'impact de l'alimentation sur le vieillissement.

Notes et références modifier

  1. Arch Intern Med. 2004 Nov 22;164(21):2335-42.The SU.VI.MAX Study: a randomized, placebo-controlled trial of the health effects of antioxidant vitamins and minerals.Hercberg S, Galan P, Preziosi P, Bertrais S, Mennen L, Denis Malvy, Roussel AM, Favier A, Briançon S.
  2. Pour une politique publique de prévention active des cancers, Jean-Claude Meuriot et Jacques Lacaze, éd. Editions de la Nouvelle Renaissance, 2011 (ISBN 979-10906-3000-0), partie 3, p. 27
  3. « Antioxydants  : pas d'effet préventif sur les cancers et les affections cardiovasculaires », sur prescrire.org (consulté le ).
  4. http://www.inserm.fr/fr/presse/communiques/att00005751/suvimax_9012008.pdf

Voir aussi modifier

Liens externes modifier