Saigō Kikujirō

homme politique japonais

Saigō Kikujirō
Illustration.
Portrait conservé au Musée du canal du lac Biwa (arrondissement de Sakyō).
Fonctions
2e maire (ja) de Kyoto

(6 ans, 9 mois et 1 jour)
Prédécesseur Naiki Jinzaburō (ja)
Successeur Chikaharu Kawakami (ja)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tatsugō, Amami ō-shima, Drapeau du Royaume de Ryūkyū royaume de Ryūkyū
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Yakushi (ja), Kagoshima, préfecture de Kagoshima, Drapeau du Japon Japon
Nationalité Ryūkyūane (1861 à 1879)
Japonaise (à partir de 1879)
Père Saigō Takamori
Mère Aikana (ja)
Fratrie Saigō Toratarō (ja) (demi-frère)
Enfants Hitoshi Saigō (ja) (6e fils)
Takahide Saigō (ja) (fils)
Famille Saigō Tsugumichi (oncle)
Saigō Jūtoku (ja) (cousin)
Saigō Toyohiko (cousin)
Kamimura Tsuguyoshi (ja) (cousin)
Kichinosuke Saigō (ja) (neveu)
Profession Diplomate

Saigō Kikujirō (西郷 菊次郎, Saigō Kikujirō?), né le à Tatsugō, sur l'île d'Amami ō-shima, dans le royaume de Ryūkyū, et mort le à Kagoshima, dans la préfecture éponyme, est un diplomate et homme politique japonais, et le 2e maire (ja) de Kyoto de 1904 à 1911. Il est le fils du samouraï Saigō Takamori, l'un des Trois grands nobles de la restauration de Meiji.

Biographie modifier

Jeunesse et carrière avant la politique modifier

Saigō Kikujirō naît le 2e jour du 1er mois de la 2e année de l'ère Man'en à Tatsugō de Saigō Takamori et de son épouse Aikana (ja), durant la déportation pénale de son père[1]. Il est l'aîné de la famille et a une sœur du nom de Kikusō (ja) (1862-1910) et a trois frères d'une différente mère, Toratarō (ja) (1866-1919), Umajirō et Torizō.

À l'âge de neuf ans, il retourne à la Maison mère à Kagoshima en 1871[1]. À l'âge de 12 ans, il part étudier aux États-Unis, où il passe deux ans et six mois[1]. Il rentre au pays trois ans plus tard, à l'âge de 17 ans, pour participer à la rébellion de Satsuma en tant que membre de l'armée de Satsuma avec son père. Lors de la bataille de Nobeoka au col de Wada (ja), il reçoit une balle dans la jambe droite et est amputé au-dessous du genou. Après avoir subi de nombreuses pertes lors de la bataille, l'armée de Satsuma a déplacé son camp à Tawarano (俵野) et a tenu une série de discussions militaires sur la suite des événements[1].

L'armée décide donc de traverser le mont Eno (ja) (可愛岳) et de se rendre à Mitai (三田井)[N 1]. Kikujiro, qui avait été grièvement blessé au cours de la bataille, et est laissé à Tawarano avec d'autres soldats blessés, à l'approbation de Kirino Toshiaki. Il est suivi par Nagata Kumakichi (ja), le vieux serviteur de Takamori. Kumakichi porte le blessé sur son dos et se rend à Saigō Tsugumichi, le jeune frère de Takamori. On raconte que Tsugumichi était satisfait de la reddition de son neveu et a remercié Kumakichi pour l'avoir amené à lui. À Kitagawa (ja) (préfecture de Miyazaki), un panneau commémore aujourd'hui le lieu du rétablissement de Kikujirō[2].

Carrière politique modifier

Tramway de Kyoto vers 1915, carrefour des rues Shijō (en) et Karasuma (en).
Stèle à Saigō Kikujirō à Keelung.

Après la rébellion, à l'âge de 23 ans, il entre au ministère des Affaires étrangères, pour travailler auprès de la mission diplomatique américaine, et en juin 1887, il se rend à nouveau aux États-Unis pour ses études. Il y rencontre Nitobe Inazō et s'inscrit dans le même département de sciences politiques que lui à l'université Johns Hopkins[3]. Il interrompt ses études en raison d'une maladie chronique qui date de son amputation du pied droit et, de retour au Japon, il devient fonctionnaire au ministère de la Maison impériale (en) en janvier 1890[4]. En 1895, lorsque le Japon gagne Taïwan lors de la Première guerre sino-japonaise, il s'installe à Taïwan et est nommé gouverneur du bureau de Keelung (基隆) en 1895 et directeur général de Yilan (宜蘭) en 1897 pour un mandat de quatre ans et demi[1]. En 1902, il retourne à son village natal après le décès de sa mère Aikana[5]. De retour au Japon, il se présente aux élections municipales de la ville de Kyoto de 1904 et est élu face à deux autres candidats[6]. Il s'installe au Shōgo-in dans l'arrondissement de Sakyō[3]. En tant que maire de Kyoto, il a été l'instigateur des trois grands projets de Kyoto (ja). Il s'agit de la phase 2 du canal du lac Biwa, implémentée entre 1908 et 1912, l'expansion de l'accès à l'eau potable et un assainissement efficace, et l'élargissement des rues et l'introduction du tramway[7]. Il s'agissait d'une époque difficile pour Kyoto, car la ville perdait de l'importance face à la nouvelle capitale Tokyo[8]. Il démissionne pour des causes de maladie en 1911[6].

Après la vie politique modifier

Après sa démission, il retourne dans la préfecture de Kagoshima, où il reçoit une importante somme d'argent de consolation de la part de la ville de Kyoto pour ses réalisations[9]. En juillet 1912, après une année de convalescence, il est nommé directeur de la mine d'or de Nagano (environs de l'actuelle ville de Kirishima et du bourg de Satsuma), gérée par la famille Shimazu. Durant son mandat, il contribue grandement au développement des jeunes et de la communauté locale, notamment en ouvrant une école du soir et en construisant à ses frais une salle d'arts martiaux, et démissionne en 1920, durant la huitième année de son mandat[10].

Il meurt d'une crise cardiaque à son domicile du quartier de Yakushi (薬師町), à Kagoshima, le 27 novembre 1928. Il avait 67 ans.

Postérité modifier

L'association des villes en mémoire de Saigō Kikujirō a été créée le par les villes de Kyoto, Kikuchi (préfecture de Kumamoto), Yilan (Taïwan) et les bourgs de Tatsugō et Satsuma[11]. Le 22 novembre, le maire de Kyoto de l'époque, Daisaku Kadokawa (en), a lu une lettre de remerciements à Saigō Kikujirō[7],[12],[13].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le village de Mitai (三田井村) est fusionné au village de Takachiho le , et est aujourd'hui un quartier de Takachiho.

Références modifier

  1. a b c d et e (ja) « 西郷 菊次郎 », sur Iwasaki Corporation (ja),‎ (consulté le ).
  2. (ja) Département de la Politique de la préfecture de Miyazaki, 神話の源流〜はじまりの物語 運命の出逢いを辿る延岡の旅, Préfecture de Miyazaki,‎ , 13 p. (lire en ligne).
  3. a et b (ja) Shizuyo Sano, « 西郷菊次郎の来歴に関する再検討 : 横浜・米国・台湾・京都 », 人文學, université Dōshisha, vol. 202,‎ , pp. 1-58 (ISSN 0447-7340, DOI 10.14988/pa.2018.0000000345).
  4. (ja) « 官報 », Kanpō,‎ (lire en ligne).
  5. (ja) Kotono Minami, « 菊次郎 志を受け継いだもう一つの「西郷伝」 », sur Machiiro,‎ (consulté le ).
  6. a et b Moriwaki 2007, p. 321-344.
  7. a et b (ja) « 西郷菊次郎 第2代京都市長殿に特別感謝状を贈呈!菊次郎氏のお孫 西郷隆文 (特非)西郷隆盛公奉賛会理事長に慎んで贈呈しました。墓前に報告するとのお言葉。感銘! », sur Kadokawa Daisaku,‎ (consulté le ).
  8. (ja) « 第2代京都市長・西郷菊次郎に感謝状 孫の隆文さん「墓前に報告」 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le ).
  9. (ja) Yoshiko Harada, « 明治維新裏話 西郷菊次郎 受け継がれた敬天愛人 », Sankei Shinbun,‎ .
  10. (ja) « さつま町人物伝 », さつま町郷土史研究,‎ .
  11. (ja) « 西郷ゆかりの5自治体が交流連携 龍郷町で共同宣言 », Nankai Nichinichi Shinbun (ja),‎ (lire en ligne).
  12. (ja) « 京都市が西郷菊次郎へ特別感謝状、孫の隆文さんに贈呈 », sur Yomiuri Shinbun,‎ (consulté le ).
  13. (ja) Yuka Honda, « 京都)西郷どんの息子に感謝状 ひ孫が受け取る 京都市 », sur Asahi Shinbun,‎ (consulté le ).
  14. (ja) « 叙任及辞令 », Kanpō, no 908,‎ .
  15. (ja) « 叙任及辞令 », Kanpō, no 4595,‎ .
  16. (ja) « 叙任及辞令 », Kanpō, no 5249,‎ .
  17. a et b (ja) « 叙任及辞令 », Kanpō, no 581,‎ .
  18. (ja) « 叙任及辞令 », Kanpō, no 3861,‎ .
  19. (ja) « 叙任及辞令 », Kanpō (en), no 7415,‎ .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (ja) Toshimasa Moriwaki, « 戦前の地方議会と首長の関係について : データからの検討 », 法と政治, Université Kwansei gakuin, vol. LVIII, no I,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Liens externes modifier