Sainte-barbe (navire)

La sainte-barbe désigne divers espaces d'un navire, liés à l'entreposage des poudres et matériels d'artillerie.

Étymologie modifier

Le terme de sainte-barbe est à rapprocher de sainte Barbe, patronne des artilleurs.

Le terme est tombé en désuétude à la fin du XIXe siècle, avec le remplacement de la poudre libre par l'emploi d'obus[réf. souhaitée].

Désignation modifier

On a donné ce nom à la chambre des canonniers, à l'arrière des vaisseaux de guerre. Elle était située au-dessous de la chambre du capitaine. Le maître canonnier, qui y entreposait également une partie de ses ustensiles, disposait de sa propre chambre, la petite sainte-barbe[1],[2],[3].

En des époques plus anciennes, le nom de sainte-barbe était donné au local où étaient stockées les poudres et les munitions[3]. Cette appellation a été remplacée par celle de « soute aux poudres » ou « chambre des poudres[4] », qui se trouvait généralement beaucoup plus bas que la chambre des canonniers, sous la « soute à biscuits ».

Il peut encore désigner, par ellipse, le pavillon de Sainte-Barbe[5].

Construction modifier

Caisse de poudre et cuiller à poudre, XVIIIe et XIXe siècles.

Lorsque l'on parle de local d'entreposage des poudres, la sainte-barbe est construite de manière spécifique. Elle « a une double cloison qui la sépare du paillot » et elle est « doublée par dedans de bons cuirs de vache et par dehors de fer blanc pour la garantir du feu », peut-on lire dans un ouvrage de 1691[6].

La sainte-barbe peut accueillir de petits cloisonnements, appelés « chambrillons[7] ».

Selon un manuel de la flotte impériale russe datant de 1885, la sainte-barbe doit[8] :

  • être sous la ligne de flottaison ;
  • être subdivisée en petits compartiments ;
  • recevoir des barils de poudres étanches ;
  • être suffisamment ventilée ;
  • avoir son éclairage suffisamment en hauteur pour qu'en cas de heurt, cela ne vienne pas au contact de la poudre ;
  • disposer d'orifices permettant de faire entrer ou sortir l'eau ;
  • pouvoir être fermée à clé ;
  • être éloignée de la cambuse et des chaudières.

Notes et références modifier

  1. Dictionnaire de marine 1736, p. 82.
  2. Encyclopédie des gens du monde 1834, p. 35-36.
  3. a et b Fennis 1995, p. 1622-1623.
  4. Fennis 1995, p. 526-527.
  5. Fennis 1995, p. 1375.
  6. Fennis 1995, p. 686.
  7. Fennis 1995, p. 529.
  8. Морской устав 1885, p. 330.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Dictionnaire de marine : contenant les termes de la navigation et de l'architecture navale avec les règles [et] proportions qui doivent y être observées ; ouvrage enrichi de figures, Amsterdam, chez Jean Cóvens et Corneille Mortier, , 2e éd., 877 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Encyclopédie des gens du monde : Répertoire universel des sciences, des lettres et des arts ; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivants, t. 3, Paris, Librairie de Treuttel et Würtz,  ; article « Barbe (sainte) », rédigé par M. Jal Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jan Fennis, Trésor du langage des galères : Dictionnaire exhaustif, avec une introduction, des dessins originaux de René Burlet et des planches de Jean-Antoine de Barras de la Penne, un relevé onomasiologique et une bibliographie, De Gruyter, , 2033 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (ru) Морской устав (préf. Général amiral Alexis), Saint-Pétersbourg, Ministère de la Marine impériale russe,‎ , 478 p. (lire en ligne) ; chapitre « О порохе и крюйт-камерах » (à propos de la soute à poudre) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Jean Merrien, Dictionnaire de la mer : le langage des marins, la pratique de la voile, R. Laffont, , XIV-647 p.
    Réédité en 2001 puis en 2014 sous le titre Dictionnaire de la mer : savoir-faire, traditions, vocabulaires-techniques, Omnibus, XXIV-861 p., (ISBN 978-2-258-11327-5)

Articles connexes modifier