Salle de lecture

espace aménagé dans une bibliothèque ou un service d'archives, destiné à permettre au public de consulter les documents sur place

Une salle de lecture est un espace aménagé dans une bibliothèque ou un service d'archives, destiné à permettre au public de consulter les documents sur place, et de s'en servir comme support de travail : une salle de lecture est donc équipée de plans de travail.

La salle de lecture de la Bibliothèque du Congrès, à Washington.

Bien que la fonction essentielle d'une salle de lecture ne soit pas le stockage (ce rôle étant en principe dévolu au magasin, qui est un espace réservé au personnel), elle n'en comporte pas moins des rayons mettant à disposition en libre-service les ouvrages les plus usuels (voire parfois toute la collection lorsque l'établissement n'est pas équipé de magasin).

Selon leur taille, les bibliothèques peuvent comporter plusieurs salles de lecture, auquel cas chacune d'elles peut être spécialisée dans une discipline.

Les salles de lecture possèdent parfois une « banque de salle », c'est-à-dire un point d'accueil où les lecteurs peuvent s'adresser à un bibliothécaire ou un archiviste pour solliciter des informations ou de l'aide.

Une salle de lecture étant un lieu de travail, le silence y est de rigueur, tandis que la nourriture et les boissons y sont proscrites pour ne pas endommager les collections.

L'accès à la salle de lecture est souvent gratuit ; cependant ce n'est pas toujours le cas, comme à la bibliothèque François-Mitterrand[1], où il faut acheter une carte magnétique pour passer les portillons d'accès placés à l'entrée de celle-ci.

Parties constituantes modifier

Espaces d’accueil modifier

Ces espaces peuvent se trouver en amont de la salle de lecture proprement dite ou, dans le cas de structures plus petites, à l’intérieur de celle-ci. Ils permettent d’assurer les services nécessaires au bon accueil du public : inscription, délivrance de la carte de lecteur et, le cas échéant, vérification de l’identité. Un vestiaire et une consigne peuvent également précéder la salle de lecture, la plupart du temps sous forme de casiers en libre-service. Ces dispositifs sont plus fréquents dans les services d’archives que dans les bibliothèques, ceux-ci interdisant généralement d’amener dans la salle de lecture sacs, sacoches et manteaux[2].

Salle de lecture modifier

Salle de lecture des archives départementales des Yvelines. L’espace largement ouvert minimisant le plus possible les obstacles visuels est caractéristique des salles de lecture d’archives, dans lesquelles la surveillance des lecteurs est essentielle.

La salle de lecture à proprement parler forme le cœur de l’espace de consultation. Dans l’idéal, sa conception architecturale est étudiée de sorte à faciliter les circulations et maximiser le confort des lecteurs et du personnel. Dans ce but, elle doit offrir une bonne qualité d’éclairage, qu’il soit naturel ou artificiel, et un volume calculé sur la base d’une surface d’au moins 5 m2 par lecteur. Le confort acoustique est aussi essentiel : elle doit non seulement être isolée phoniquement de l’extérieur, mais les matériaux et les volumes intérieurs doivent également contribuer à réduire les bruits provenant de l’intérieur de la salle. Certaines salles de lecture ont par exemple un revêtement de sol en moquette afin d’étouffer le bruit des pas et des chariots[3].

L’espace intérieur est divisé en plusieurs zones. Le plus grand espace est celui consacré à la consultation des documents, où se trouvent les tables des lecteurs[4]. La zone de gestion comprend les guichets de délivrance et de retour des documents, ainsi que le bureau du responsable de salle[5]. Ces différents guichets sont souvent rassemblés en un seul bloc appelé banque[6]. Il est fréquent dans les salle de lecture d’archives que cette zone soit surélevée sur une estrade afin de faciliter la surveillance de la salle[5].

Espaces annexes modifier

Cellules modifier

Afin de permettre le travail de groupe ou un lecteur individuel d’être isolé du reste de la salle, par exemple parce qu’il utilise un appareil bruyant comme un lecteur de microfilm, les salles de lecture sont souvent dotées de petites salles de consultation annexes. Ces salles comptent la plupart du temps de deux à six places, bien qu’il existe parfois des salles de plus de dix places. Ces dernières sont principalement destinées aux groupes scolaires ou aux travaux pratiques des étudiants. Dans les services d’archives, où la surveillance des lecteurs est primordiale, ces salles sont toujours vitrées et proches de la banque ou à défaut placées sous vidéosurveillance[5].

Dépôt intermédiaire modifier

Le dépôt intermédiaire, aussi appelé petit dépôt ou dépôt de liaison, est un espace servant à entreposer les documents en attente de remise aux lecteurs et ceux en attente de retour en magasin. Selon la taille de la structure, il peut s’agir d’une pièce dédiée ou d’un simple espace aménagé en arrière de la banque[6].

Équipements modifier

Mobilier de lecture modifier

Le principal élément de mobilier est le plan de travail. Dans les salles de lecture d’archives, les tables collectives de grandes dimensions et sans partition sont généralement préférées aux tables individuelles. Elles sont en effet plus pratiques pour la manipulation des grands documents et facilitent la surveillance. Les dimensions minimales conseillées pour un lecteur sont d’1 m de large et 70 cm de profondeur[4].

Bibliothèque d’usuels et inventaires modifier

Les ouvrages usuels tels que les dictionnaires, encyclopédies et ouvrages de références sont la plupart du temps en libre accès sur des rayonnages placés directement dans la salle de lecture. Dans les bâtiments modernes, ces rayonnages font une hauteur maximale de deux mètres afin d’éviter le recours aux escabeaux. Ils peuvent être utilisés dans les salles de lecture des bibliothèques pour diviser l’espace. En revanche, dans les salles de lecture d’archives ils sont toujours placés à l’écart de la zone de consultation, le long des murs ou, à défaut, ne dépassent pas 1,20 m de haut afin de ne pas constituer des obstacles nuisant à la surveillance de la salle[7].

Il est encore fréquent de trouver dans les salles de lecture d’archives des rayonnages sur lesquels sont placés en libre accès les inventaires et autres instruments de recherche. Ces rayonnages sont la plupart du temps regroupés dans une zone spécifique de la salle de lecture, voire, pour les plus grande structures, disposent d’une salle dédiée[8]. Ces espaces ont en revanche disparus de la plupart des bibliothèques.

Notes et références modifier

  1. Bibliothèque Nationale de France, « Pass BnF lecture / culture », sur bnf.fr (consulté le )
  2. Ermisse 2008, p. 374.
  3. Ermisse 2008, p. 375.
  4. a et b Ermisse 2008, p. 376.
  5. a b et c Ermisse 2008, p. 377.
  6. a et b Ermisse 2008, p. 386.
  7. Ermisse 2008, p. 378.
  8. Ermisse 2008, p. 380.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Favier (dir.), La Pratique archivistique française, Paris, Archives nationales, , 630 p. (ISBN 978-2-86000-322-3).
    • Gérard Ermisse, « La communication des archives », dans Jean Favier (dir.), La Pratique archivistique française, Paris, Archives nationales, (ISBN 978-2-86000-322-3), p. 365-414.

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