Salle du Conservatoire

salle de concert dans le 9e arrondissement de Paris
salle du Conservatoire
Description de cette image, également commentée ci-après
Salle des Concerts du Conservatoire, mars 1843.
Lieu Paris, Drapeau de la France France
Architecte François Joseph Delannoy
Inauguration 1811
Capacité 956
Protection Logo monument historique Classé MH (1921)

Carte

La salle du Conservatoire (ou aussi salle des concerts) est une ancienne salle de concerts symphoniques, construite sur l'emplacement d'un théâtre attenant à l'hôtel des Menus-Plaisirs, située aujourd'hui au sein des locaux du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, rue du Conservatoire, dans le 9e arrondissement à Paris. Ordonnée par décret impérial du et destinée à l'origine aux exercices des élèves du Conservatoire de musique et de déclamation, sa construction est réalisée par l'architecte François Joseph Delannoy. Elle est inaugurée le .

Elle devient, le , la salle de la Société des concerts du Conservatoire dirigée par François-Antoine Habeneck grâce auquel le public parisien découvre les œuvres de Ludwig van Beethoven. Son acoustique inégalée la fait considérer à l'époque comme le « Stradivarius des salles de concert ». Elle connaît dès lors, avec notamment la création des œuvres d'Hector Berlioz (la Symphonie fantastique en 1830, Lélio ou le Retour à la vie en 1832, Harold en Italie en 1834, Roméo et Juliette en 1839), une carrière intense jusqu'en 1938 (année de l'installation de la Société des concerts au Palais de Chaillot) puis de plus en plus épisodique en raison de sa faible capacité et de sa sécurité inadaptée aux normes de plus en plus contraignantes. Sa restauration en 1985, pour des raisons de sécurité et en vue de son utilisation par les ateliers d'élèves du CNSAD la rend désormais impropre à l'organisation des grands concerts symphoniques tels que ceux créés par le passé dans cette salle prestigieuse.

Aujourd'hui ce théâtre accueille de temps en temps des spectacles du théâtre de la Ville, comme en 2006 Quartet de Heiner Müller, mis en scène par Matthias Langhoff, avec Muriel Mayette et François Chattot. Elle est depuis 2013 un lieu de résidence pour l’ensemble le Palais royal qui s’y produit plusieurs fois par an.John Eliot Gardiner y a enregistré en 1991 la symphonie fantastique avec son orchestre révolutionnaire et romantique (cité dans le Paris de Berlioz de Christian Wasselin éd Alexandrine page 32)

Genèse modifier

Plaque commémorant le concert inaugural de la Société des concerts du Conservatoire dirigé par François-Antoine Habeneck en 1828 et la création des œuvres d'Hector Berlioz dans la salle du Conservatoire.

Les exercices et les concerts des Prix des élèves du Conservatoire de Paris se déroulaient dans une petite salle située à l'angle de la rue Bergère et du faubourg Poissonnière. À la suite de l'une de ces remises de prix présidée par Lucien Bonaparte, ministre de l'Intérieur sous la tutelle duquel était alors placé l'établissement, il fut décidé que cette salle, qui ne disposait que d'un rang de loges et dont la dimension fut jugée insuffisante, serait remplacée, à l'extrémité de la grande cour des Menus-Plaisirs, par un théâtre précédé d'une bibliothèque. La première pierre de la bibliothèque fut posée par le ministre Chaptal le . Un décret impérial en date du ordonna ensuite la construction de la grande salle du Conservatoire dont la construction fut confiée à l'architecte François-Joseph Delannoy.

Architecture et acoustique modifier

Plan de la salle modifier

La salle est à l'italienne (en fer-à-cheval). Les 956 places sont réparties de la manière suivante[1] :

  • Orchestre : 180 places
  • Parterre : 150 places
  • 30 loges de 4 à 6 places au parterre, dont 8 d'avant-scène : 132 places
  • 2 couloirs de 8 places entre les 5e et 6e et 25e et 26e loges : 16 places
  • Premier balcon de 26 places au centre et 36 de côté : 62 places
  • Loge d'honneur et 30 premières loges de 4 à 6 places, dont 8 d'avant-scène : 132 places
  • 2 couloirs de 8 places entre les 10e et 11e et 20e et 21e loges : 16 places
  • 32 deuxièmes loges de 4 à 6 places, dont 8 d'avant-scène : 145 places
  • 4 troisièmes loges de 8 à 9 places : 34 places
  • Stalles d'amphithéâtre : 38 places
  • Amphithéâtre : 51 places

Disposition de l'orchestre par Habeneck modifier

Avec une science parfaite de l'effet sonore rendu par ce « Stradivarius », François-Antoine Habeneck dispose ainsi les pupitres de l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire et les parties du chœur[2] :

Classement monument historique modifier

La salle du Conservatoire a été classée monument historique en 1921 ce qui a permis la sauvegarde de sa décoration intérieure, lors de la restauration de 1985[3].

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Antoine Elwart, Histoire de la Société des concerts du Conservatoire impérial de musique, avec dessins, musique, plans, portraits, notices biographiques, Paris, Castel, 1860 Lire en ligne
  • Joël-Marie Fauquet (dir.), « Salle du Conservatoire » in Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Fayard, 2003. (ISBN 2-213-59316-7).

Notes et références modifier

  1. Elwart, op. cit., planche entre les pages 112 et 113)
  2. Elwart, op. cit., planche entre les pages 114 et 115)
  3. Notice no PA00088902, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Liens externes modifier