Salomon Leclercq

frère des Écoles chrétiennes et martyr catholique

Salomon LeclercqGuillaume-Nicolas-Louis Leclercq (Boulogne-sur-Mer, - Paris, ) est un frère des écoles chrétiennes martyr lors des massacres de la prison des Carmes et reconnu saint par l'Église catholique[1]. Il est le premier saint martyr de la Révolution française[2].

Salomon Leclercq
Image illustrative de l’article Salomon Leclercq
Saint, martyr
Naissance
Boulogne-sur-Mer
Décès   (46 ans)
Prison des Carmes - Paris
Nom de naissance Guillaume Nicolas Louis Leclercq
Nationalité Drapeau de la France Français
Ordre religieux Frères des écoles chrétiennes
Béatification
par Pie XI
Canonisation
par François
Vénéré par Église catholique
Fête 2 septembre

Biographie

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Acte de baptême de Nicolas Leclercq le 15 novembre 1745 en l'église Saint-Nicolas à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Né le à Boulogne-sur-Mer, Nicolas Leclercq est baptisé le lendemain en l'église Saint-Nicolas de cette ville[3]. Ses parents sont commerçants dans la basse ville de Boulogne.

En 1710, Jean-Baptiste de La Salle est appelé par l'évêque Pierre de Langle pour venir à Boulogne organiser les premières classes des Frères des écoles chrétiennes. Connaissant quelques difficultés en 1728, l'école[4] demande le soutien de l'échevinage. Elle recevra en 1730 un hommage par l'Hôpital Général. Les Frères vont devenir la nouvelle référence de la ville et en 1744 ouvrent une classe spéciale commerciale pour couronner le cycle d'études, le cursus de Nicolas.

Nicolas, après ses études à La Salle de Boulogne dans la ville basse, devient en 1761 pour peu de temps employé de commerce. Mais le port de Boulogne connait des difficultés liées à ses activités commerciales (la France est en guerre depuis 1758), et il change d'activité.

Nicolas part en 1766 pour un séjour de trois mois à Paris, puis il rejoint l'Institut des Frères. Il entre au noviciat des Frères des Écoles Chrétiennes, situé à Saint-Yon près de Rouen, le , et prend le nom de frère Salomon[2], et fait sa prise d'habit le jour de l'Ascension, il enseigne à l'école Saint-Godard confiée aux frères à Rouen. La classe située à la base d'une ancienne tour du château de Philippe Auguste n'a pas de fenêtre et ne reçoit le jour que lorsque la porte reste ouverte.

Le frère Salomon va gravir les échelons, commence son scolasticat à Maréville (Lorraine) le , puis fait sa profession religieuse le .

À Maréville[5], il devient sous-directeur en , directeur en novembre 1773 puis procureur jusqu'en ; il fait alors son scolasticat supérieur à Saint-Yvon jusqu'en et devient professeur des jeunes frères à la maison-mère à Melun .

En 1790, la constitution civile du clergé donne à l'État le contrôle sur l'Église de France. Les prêtres et les religieux doivent prêter serment de fidélité à la Constitution sous peine d'exil, d'emprisonnement et même de mort. La plupart des Frères refusent et doivent abandonner leurs écoles et leurs communautés et se cacher, l'institut des frères des écoles chrétiennes n'ayant plus de statut légal.

Escalier des martyrs.

Le frère Salomon est, à partir de 1787, secrétaire du frère Agathon, supérieur général, après avoir été enseignant, directeur, économe. Ayant refusé de prêter le serment, il vit seul à Paris dans la clandestinité. Il reste de lui de nombreuses lettres qu'il écrit alors à sa famille. La toute dernière est datée du . Ce même jour, il est arrêté et enfermé au couvent des Carmes devenu prison, avec de nombreux évêques, prêtres et religieux. Le 2 septembre, la presque totalité des prisonniers est massacrée à coups d'épées dans les locaux et le jardin du couvent[2].

Béatification et canonisation

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Il est béatifié le par le pape Pie XI, avec 190 de ses compagnons de martyre. Il est alors le premier martyr et aussi le premier béatifié chez les frères des écoles chrétiennes[2].

Sa fête est célébrée le 2 septembre. On y a joint celle des frères, martyrs des pontons de Rochefort, morts deux ou trois ans plus tard[6].

En 2007, Maria Alejandra Hernandez est mordue par un serpent venimeux et les médecins estiment que ses chances de survie sont faibles. On prie alors frère Salomon dont une image orne la chapelle des sœurs qui hébergent l'enfant. En 2011, le diocèse de Caracas reconnaît la guérison inexpliquée de Maria[7].

Le est rendu public le décret de la congrégation pour les causes des saints reconnaissant ce miracle dû à son intercession, ouvrant ainsi la voie à sa canonisation[8]. Celle-ci est célébrée à Rome par le pape François, avec six autres saints, dont Elisabeth de la Trinité, le dimanche [9].

Notes et références

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  1. Nicolas Senèze, « Salomon Leclercq et Elisabeth de la Trinité sont saints », La Croix,‎ (lire en ligne).
  2. a b c et d Clémence Houdaille, « Les martyrs de la Révolution », La Croix, no 40621,‎ , p. 16-17 (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  3. Registre paroissial de l'église Saint-Nicolas de Boulogne-sur-Mer, année 1745, Archives départementales du Pas-de-Calais.
  4. L'école fondée en 1710 sera fermée en 1791, et les frères expulsés.
  5. Institution des frères entre 1748 et 1790.
  6. « BBx Martyrs (64) des pontons de Rochefort (1794-1795) », sur L'évangile au quotidien, levangileauquotidien.org (consulté le ).
  7. Salomon, un martyr de la Révolution canonisé.
  8. (it) « Promulgazione di Decreti della Congregazione delle Cause dei Santi », Official Vatian Network,‎ (lire en ligne).
  9. Nicolas Senèze, « Salomon Leclercq et Elisabeth de la Trinité, deux saints qui furent "fermes dans la prière" », La Croix, no 40622,‎ , p. 17 (ISSN 0242-6056).

Annexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • anonyme, Une victime de la Révolution ou vie de Nicolas Leclercq, dit frère Salomon, instituteur congréganiste, Poussielgue frères, Paris, 1887.
  • abbé Hyacinthe Chassagnon, Le Frère Salomon mort aux Carmes le . Quelques pages d'histoire sur l'institut des Frères des écoles chrétiennes au XVIIIe siècle, Paris, Procure Générale des Frères, 1905.
  • Mgr Hyacinthe Chassagnon, Le Bienheureux Salomon, de l'institut des Frères des écoles Chrétiennes, Procure Générale des Frères, Paris, 1926.
  • Georges Rigault, Un disciple de saint Jean-Baptiste de La Salle, le Bienheureux Salomon, martyrisé à Paris (prison des carmes) le , Procure Générale des Frères, Paris, 1926.
  • Anonyme, Le Bienheureux Frère Salomon (de l'institut des Frères des écoles chrétiennes, mis à mort, en haine de la Foi, le 2 sept. 1792, à la prison des Carmes, à Paris), édition Sobeli, Bruxelles, 1926.
  • Abbé G.Sepiéter, Quelques gloires de l'institut des Frères des écoles chrétiennes, Procure Générale des Frères - Paris, 1929
  • Frère Jean Huscenot, La Sainteté par l'école. Sept religieux-éducateurs lasalliens, éditions Guéniot, Langres, 1989.
  • Marcel Guilhem, Nicolas Le Clercq : Frère Salomon : martyr de la Révolution française (1745-1792), Médiaspaul, 1990.
  • Nicolas Senèze, « Un nouveau saint français, Salomon Leclercq », sur la-croix.com, La Croix, .
  • Christophe Carichon, Saint Salomon Le Clercq, Perpignan, Artège, 2016