Sarah Maldoror

cinéaste française

Marguerite Sarah Ducados, dite Sarah Maldoror, est une réalisatrice française, née le à Condom (Gers) et morte le à Fontenay-lès-Briis[1] (Essonne)[2].

Sarah Maldoror
Description de cette image, également commentée ci-après
Sarah Maldoror en 2009.
Nom de naissance Marguerite Sarah Ducados
Naissance
Condom (Gers)
Nationalité française
Décès (à 90 ans)
Fontenay-lès-Briis (Essonne)
Profession réalisatrice
Films notables Sambizanga

Son cinéma est poétique[3] mais aussi politique et engagé[4]. Elle est considérée comme une figure de proue du cinéma africain[5] et la première réalisatrice du continent[6].

Biographie

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Née d'un père guadeloupéen de Marie-Galante et d'une mère gersoise, Sarah Ducados choisit le nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poète Lautréamont[7]. Elle crée en 1958 la première troupe noire à Paris, « Les Griots », aux côtés de Toto Bissainthe, Timité Bassori et Ababacar Samb Makharam. L'un de leur objectif est de partager et faire connaître les textes des auteurs noirs, et d'offrir de grands rôles aux comédiens d'origine africaine.

Elle part deux ans à Moscou pour étudier le cinéma au VGIK sous la houlette de Mark Donskoï[8]. Elle y rencontre le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène.

Compagne de Mário Pinto de Andrade, poète et homme politique angolais, elle participe avec lui aux luttes de libération africaine. Pinto de Andrade est le fondateur et premier président du MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola). Alors qu'il est secrétaire d'Alioune Diop, fondateur de Présence africaine, il organise le premier congrès des écrivains et artistes noirs à Paris (Sorbonne, 1958) et devient un ami proche des poètes Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Frantz Fanon ou Richard Wright.

Elle revient en France à Saint-Denis[8].

Pinto de Andrade collabore à plusieurs scénarios de Sarah Maldoror dont Monangambee et Sambizanga. C'est également avec lui qu'elle écrit Des fusils pour Banta, qu'elle tourne en 1970 avec l'aide de l'Algérie. Ce film ne dépasse cependant pas le stade du montage. Elle est en effet expulsée d'Algérie après une vive altercation avec l'un des généraux en place à l'époque. Jusqu’à ce jour, les rushs du film n’ont jamais été retrouvés[9].

Elle a réalisé plus de quarante films, courts ou longs métrages, films de fiction ou documentaires. Son regard s'est notamment porté sur les poètes Aimé Césaire (cinq films), René Depestre ou Louis Aragon, ainsi que les artistes Ana Mercedes Hoyos, Joan Miró ou Vladimir Kibaltchitch.

Elle meurt en des suites de la Covid-19[7].

Vie privée

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Sarah Maldoror et Mário Pinto de Andrade ont eu deux filles, Annouchka de Andrade[10] et Henda Ducados[11].

Décoration

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Filmographie

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(Les indications de lieu entre parenthèses correspondent aux lieux de tournage.)

Longs métrages

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Moyens métrages

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Courts métrages

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Documentaires

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  • 1997 : L’Enfant cinéma (fiction, 23 min, Paris)
  • 2001 : Scala Milan A.C (fiction, 26 min, Paris et Milan)
  • 2005 : Les Oiseaux mains (clip d'animation, 30 s, Paris)

Récompenses

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Hommage

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En novembre 2021, Sarah Maldoror - Cinéma Tricontinental proposée par le Palais de Tokyo, est une rétrospective de son œuvre, de son parcours de vie et de son engagement politique. L’exposition se prolonge au Musée de l’Homme, au Musée de l’Histoire de l’immigration ainsi qu’au Musée d'Art et d'Histoire Paul Éluard de Saint-Denis[16].

Notes et références

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  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. (pt) Jorge Mourinha, Lucinda Canelas, « Morreu Sarah Maldoror, uma pioneira do cinema africano », sur publico.pt (consulté le ).
  3. Images & Voix du Sud : Souffles tropicaux, sur bandits-mages.com, 2019 (consulté le ).
  4. Renaud de Rochebrune, « Hommage à Sarah Maldoror, pionnière du cinéma africain et figure des luttes pour l’indépendance », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  5. « Sarah Maldoror » (consulté le ).
  6. Guido Convents, L'Afrique ? Quel cinéma !, Epo éditions, 2003.
  7. a b et c « Sarah Maldoror, pionnière du cinéma panafricain, décède du coronavirus », sur la1ere.francetvinfo.fr, Outre-mer, la première (consulté le ).
  8. a et b Aurélien Soucheyre, « Sarah Maldoror, radieuse révoltée, s’en est allée », sur humanite.fr, (consulté le )
  9. Mathieu Kleyebe Abonnenc, « Des fusils pour Banta, un film de Sarah Maldoror », sur cnap.fr, 2010.
  10. « Anouchka de Andrade, directrice du Festival du film d'Amiens », sur la1ere.francetvinfo.fr, Outre-mer la 1ère (consulté le ).
  11. (en) Emmanuel Kwaku Akyeampong, Henry Louis Gates et Steven J. Niven, Dictionary of African Biography, Oxford, OUP USA, (ISBN 978-0-19-538207-5, lire en ligne).
  12. Décoration remise le par Frédéric Mitterrand ministre de la Culture ; cf. « Remise de décorations par Frédéric Mitterrand à Sarah Maldoror… » [archive du ], sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  13. Source : Africiné.[source insuffisante]
  14. Cinéma 70, no 145, avril 1970, p. 26.[source insuffisante]
  15. Cinéma 70, no 149, septembre 1970, p. 28.[source insuffisante]
  16. « Sarah Maldoror — Cinéma Tricontinental — Palais de Tokyo — Exposition », sur Slash Paris (consulté le )

Voir aussi

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Revue de presse

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Filmo-vidéographie

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Liens externes

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